∆ Chapitre 13 : Une tour ? ∆

Dark Link

Bouge toi, ordure ! Je passe pas une seconde de plus ici, ok ?!

- Ha ha... C'est exactement la réponse que je voulais entendre.

Qu'est-ce que...

Je me sens être attiré vers le haut. Ma tête, bon sang... Ça me donne des vertiges...

La vitesse accélère de plus en plus, et au bout de quelques instants, je vois un point lumineux au dessus de moi.

Argh... Ça brûle ! Qu'est-ce que tu me fais, ordure ?!

- Patience, ça arrive.

Ark ! Ça brûle beaucoup trop, là !

Le point grossis de plus en plus, jusqu'à m'englober entièrement. Soudain, la douleur et la brûlure cesse de s'amplifier, et je me sens retomber en arrière. Une surface dure s'écrase sur mon dos. À moins que ce soit moi qui m'écrase dessus ?

J'arrive enfin à fermer les yeux, et la lumière disparaît immédiatement. J'ouvre la bouche et une immense goûlée d'air y entre, me brûlant les poumons.

- Korf ! Korf !

Je recrache l'air, puis en inspire à nouveau. Ça brûle... Hylia, qu'est-ce que j'ai mal...

La douleur diminue peu à peu, et j'arrive à reprendre mon souffle. J'ouvre un œil.

La lumière brûlante m'envahit à nouveau, mais au bout de plusieurs instants, je distingue autre chose. Du bleu.

Le ciel.

Le ciel ? Ça voudrait dire qu'il a... tenu parole ? Que je suis bel et bien vivant ? Mes yeux s'habituent de plus en plus à la lumière et j'arrive à distinguer le ciel, les nuages et, du coin des yeux, les montagnes.

Je tente de bouger. Je n'arrive qu'à remuer un doigt, et une douleur cinglante me traverse à nouveau le corps.

Peu... C'est rien, comparé à ce que j'ai ressenti ces 100 dernières années !

Je recroqueville mes jambes et m'appuie sur mes coudes. La lumière réapparaît et m'eblluit. Pendant plusieurs instants, je ne vois que du blanc brûlant, puis la lumière s'estompe et je vois autre chose. Des arbres, au bord d'une rivière. Je tente de me lever, mais mes jambes ne semblent pas prêtent à maintenir mon poids, et je m'écroule à nouveau.

Un goût de bile m'emplit la bouche et, appuyée sur mes coudes, je recrache tout ce qui peut y avoir dans mon estomac. Un sifflement strident résonne dans ma tête, et, pendant quelques instants, je n'entends plus rien.

Puis, il s'estompe, et au loin, j'entends le galop d'un cheval et le couinement d'un animal.

Je me lève à nouveau, et, cette fois, tiens sur mes jambes. Difficilement, mais je tiens quand même.

Un rire hystérique sort de ma bouche. Enfin. Enfin, j'ai un corps rien qu'à moi. Enfin, je suis libre de mes mouvements ! Si j'aurai eu envie de m'arrêter, je n'aurais pas pu. Ça faisait du bien. Pour la première fois de mon existence, j'étais heureux. Vraiment.

Peu à peu, je me calme. Je regarde ce qu'il y a autour de moi, essoufflé d'avoir trop ri.

Puis, une chose calme un peu ma joie. À quelques mètres de moi, il y a un paysan étalé dans l'herbe. Il me regarde, aussi blanc qu'un linge, pétrifié.

Quand nos regards se croisent, c'est comme s'il retrouvait le contrôle de ses mouvements.

Il se met à ramper en arrière, en criant.

- Par les déesses fondatrices ! Ne me tue pas, je t'en pris !!

Le tuer ? Comme si j'avais que ça à faire ! Les gens pensent vraiment qu'ils sont le centre du monde...

Du coin de l'œil, alors que je fais demi-tour, je le vois se lever et ramasser sa fourche. Je fais quelques pas vers la forêt, puis je l'entends hurler de rage :

- Crève, démon !!

Je me retourne juste à temps pour le voir foncer sur moi, avec sa fourche. À partir de là, je ne sais pas trop ce qu'il se passe.

J'attrape le manche de la fourche et attire le paysan vers moi. Mon poings se retrouve enfoncé le plus loin possible dans son ventre. Un cracha de sang atterrit sur ma tunique entièrement noire. Mes yeux se posent sur les traces de sang sur son menton et je ressens une drôle de sensation dans le creux du ventre.

Le paysan s'effondre à mes pieds, avant de relever la tête. Il pâlit. Ce n'est que là que je me rends compte de mon immense sourire, qui doit révéler toutes mes dents.

Je ne contrôle plus rien. Ni mon pied qui se lève en l'air, ni mon rire fou qui s'échappe de ma gorge.

Je ne contrôle pas plus mon pied quand il s'abat sur le crâne du paysan. Il se fend en deux, dans une giclée de sang, et des petits bouts de cervelles coulent le long de l'os brisé.

Mon rire hystérique s'amplifie, même si je ressens plus de l'effroi que de la joie. Un corps que je contrôle où je suis libre de mes mouvements ? Tu parles ! Quelle arnaque...

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Je me réveille en sursaut, couvert de sueurs. Je mets plusieurs instants à me souvenir d'où je suis. Après une course poursuite effrénée avec le poney, j'ai décidé de faire une petite sieste sous le pommier. Je me redresse.

Devant la maison, la gamine pose un tronc d'arbre contre le mur.

- Excuse-moi, dit-elle. Je t'ai réveillé ?

- T'en fais pas, j'étais en train de jouer au golf, tu vois !

Elle me foudroie du regard.

- Tu dormiras mieux ce soir.

C'est à mon tour de lui lancer un regard meurtrier. Elle vient s'asseoir à côté de moi.

- Pour te faire pardonner, dis-je, un petit sourire idiot aux lèvres, laisse moi me rendormir sur tes genoux.

Elle rougit et roule des yeux. Je prends ça pour un oui. Je pose ma tête sur ses cuisses.

- Ne me fait pas de tresses, comme la dernière fois !

- Oui oui...

Je ferme les yeux. Je suis fatigué, mais je ne veux pas me rendormir. Si je m'endors, je vais, soi rêver de Ganon, soi de mon passé.

Mon dernier rêve me revient à l'esprit. La première chose que j'ai fait, quand j'ai eu un corps, c'était tuer quelqu'un... Magnifique.

Je me roule en boule contre la gamine, à la recherche d'un peu de chaleur réconfortante. Comme si elle avait compris, elle me caresse doucement la joue et se met à fredonner une berceuse. C'est la même qu'il y a deux semaines, dans le grenier. Et j'ai beau réfléchir, je ne me souviens pas d'où je l'ai déjà entendu.

Enfin si, peut-être... Quand le blondinet était petit, j'ai souvenir d'avoir ressenti de la chaleur venant d'une femme, chantant cette berceuse. C'était sûrement sa mère. J'ai un petit pincement au cœur.

Dingue... Vivre avec la gamine me rends de plus en plus humain... J'aurais dû partir quand je le pouvais encore... Maintenant, c'est impossible.

J'ouvre les yeux. L'autre jour, elle m'a demandé si j'avais peur. Eh ben oui, j'ai peur. Ces derniers temps, je suis beaucoup trop heureux. Un jour où l'autre, tout s'effondrera. C'en est certain.

Cet homme a raison... Je ne suis qu'un démon, après tout. Je ne sais pas pourquoi ça me préoccupe.

- Dark ?

Je lève les yeux vers elle.

- Crève, démon.

Mon cœur manque de s'arrêter, quand je vois sur son visage la même expression haineuse que sur celui du paysan.

Je fais un bond en arrière. Après avoir failli s'arrêter, voilà que mon cœur se met à tambouriner bien trop fort dans ma poitrine.

- Dark ?

Je sursaute. Toute trace de haine à disparu de son visage.

- Tu... Tu as dit ?

Elle me regarde, sans comprendre.

- Je t'ai demandé si ça allait ! Tu faisais une tête... On aurait dit que tu allais te mettre à pleurer.

Mes joues s'enflamment. Je deviens complètement dingue.

- Ah... D'accord...

Je me mets à genoux et reviens vers elle.

- Dark ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien... Juste un mauvais souvenir.

Je m'apprête à me reposer sur ses cuisses, quand la terre se met brutalement à trembler. Elle s'accroche au pommier, mais je n'ai pas le temps de l'imiter que je suis en train de rouler dans la pente. Je la dévale, roulé en boule pour éviter de me blesser. Mes dents s'entrechoquent quand-même, et mes côtes me font un mal de chien. Puis, une fois en bas, ça s'arrête.

Je me redresse et remonte en haut le plus vite possible. Le cheval a rejoint sa maîtresse au galop. Elle lui caresse doucement les naseaux, avant de se tourner vers moi.

- C'était quoi, ça ?

- Comment tu veux que je le sache ? grogné-je.

Je me mets à regarder autour de nous. Mon regard s'arrête sur quelque chose de pas net du tout.

- La question ça serait plutôt... Ça, c'est quoi ?

Elle se lève, les jambes tremblantes, avant de regarder dans la même direction que moi.

- Une... tour ?

Un sourire apparaît peu à peu sur son visage.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu souris comme une gamine qui a capturé le père Noël ?

- Toi et tes références, dit-elle, à deux doigts de bondir de joie.

Elle se tourne subitement vers moi.

- Dark !

- Quoi ?!

- Tu comprends pas ?!

- Je comprends pas quoi ?!

- C'est le héros, crétin !!

J'ai la soudaine impression que le temps s'est arrêté. Tout est devenu froid. Je mets plusieurs instants, qui ne sont en fait que quelques secondes, à prononcer un :

- Quoi ?

Elle se tourne vers la tour.

- C'est une tour sheikah ! On en parle dans les légendes ! Je le sais parce que c'est la même architecture que les gardiens, sanctuaires et créatures divines !

- Parce que tu as déjà vu une créature divine ? grondé-je.

Elle ne prête pas attention à moi.

- Ça ne veut dire qu'une chose ! Le héros s'est réveillé !

Elle continue de parler, ne se rendant pas compte que j'ai tourné les talons. Elle ne s'en aperçoit que lorsque je m'apprête à entrer dans sa baraque.

- Dark !

Elle me rattrape.

- Je comprends que tu ne partage pas mon enthousiasme mais... tu ne te rends pas compte ?! Le héros... Ganon... Il va vaincre Ganon !

- Le héros, hein ?

Tch !

- Je savais bien que mon bonheur allait être de courte durée...

∆ À suivre... ∆

Ça y est U^U On s'approche peu à peu du début de la deuxième partie de la fanfic ! (Je ne pensais pas que ça irait si vite...) Dans quelques chapitres, on fera comme dans MHA : Le début de la fin ! La fin du début ! U^U

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