~ Le Hameau Sans Nom ~

Bonjour ! Voici une nouvelle pour le concours de Saphir_concours !
Il fallait créer une nouvelle de 3 000 mots à partir de cette image :

Je vous laisse partir à la découverte du Hameau Sans Nom !
/!\ 4 Insultes bretonnes !

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   Tap. Tap. Tap.

   Le son des pas de la jeune femme résonait sur l'allée à peine pavée du hameau. Le voyage avait été long et exténuant, et ses baskets la faisaient atrocement souffrir, ravivant les ampoules qui couvraient ses pieds à chaque nouveau mètre parcouru.

   Le vent de Bretagne, pourtant violent du bord de mer, lui était assez désagréable, mais elle le supportait. C'était comme si elle avait toujours vécu avec cette sensation, ce sentiment de liberté qui l'accompagnait dans ses tourments. Quelques feuilles ayant résisté aux vilaines bourrasques du littoral pendaient lamentablement aux arbres, laissant paraître leur évident désespoir. Quand la dénommée Elisa leva le regard, elle n'aperçut qu'à travers ses mèches blondes tourbillonnantes le danger de l'hiver, mais aussi l'étrange sérénité qui se dégageait de ce lieu perdu. C'était assez paradoxal quand on y pensait : qui se réjouirait de se laisser entraîner par le Noroît sifflant, dans cet endroit qui paraissait pour le moins désolé ? La jeune femme fronça les sourcils et continua de marcher, jusqu'à arriver devant la dernière maison. Elle lui avait été vivement recommandée par ses parents, et elle n'avait jamais douté de leurs conseils. Après avoir soufflé sur ses mains maintenues au chaud par ses gants de haute compétition, elle toqua violemment à la porte. On lui avait assuré que les habitants de cette maison, assez spacieuse, étaient assez vieux. De plus, avec ce vent, que risquaient-ils d'entendre ?

   Elle fut assez surprise quand une vieille femme d'environ soixante-dix ans, aux cheveux grisonnants, vint lui ouvrir. Elisa glissa un regard à l'intérieur de la maison en pierres et aperçut un logis confortable et chaleureux. De grandes flammes crépitaient joyeusement à l'intérieur de la cheminée et un petit bonhomme serein sur son fauteuil à bascule semblait perdu dans ses pensées.

Gast ! Que faites-vous dehors en c'te temps jeune fille ? Mais c'est qu'j'parle trop moi, rentrez, sinon vous allez choper d'ces rhumes qui en tuent plus d'un, s'excita la vieille occupante.

   Elle fit rentrer l'étudiante qui commençait à avoir sacrément froid. Dès l'instant où elle pénétra dans la maison des deux petits vieux, Elisa songea avec effroi que cet endroit était dénué de connexion Internet. Mais ses parents l'avaient prévenue ! Cela dit, c'était l'endroit rêvé pour construire son projet, celui qui la tentait depuis des années. Auquel elle avait dit non. Non par fainéantise, mais par peur de sa propre incapacité à le réaliser. Mais ici, elle serait dans des conditions propices pour le débuter. Un rapide coup d'œil au grand-père, et à la cuisine au fond de la pièce presque entièrement tapissé de rouge suffit à la décider. Elle se tourna vers l'habitante, prête à lui demander l'hospitalité.

— Et ben, la d'jeune ? Qu'est-c'qui t'amène ici ? la devança la vieille.
— Je suis la fille de Gwenaelle Botrel, commença Elisa en sortant une photographie de son manteau, dont elle était toujours emmitouflée. Elle habitait ici il y a dix ans et...

   Elle n'eut pas le temps de finir que son interlocutrice interpella vivement son mari.

Gégé ! Réveille-toi, vieux schnock ! La p'tiote c'est la fille de Gwe-machin ! Tu sais, la mignonette qui habitait d'vant chez nous ! Et bah ça alors, si j'm'y attendais !

   A priori heureuse de retrouver la progéniture de l'enfant qu'elle avait tant appréciée, la vieille dame l'étreignit de toutes ses forces. Ce à quoi Elisa songea qu'elle avait eu raison de ne pas ôter son manteau plus tôt. Le vieux aux yeux remplis de malice lui adressa un vague sourire et continua de contempler le mur en face de lui, comme s'il fût le plus incroyable du monde.

— Ah bah si j'v'ais su ! Viens la p'tiote, tu vas pas rester là à t'geler les miches ! Enlève ce truc-là moche de tes épaules, et viens boire que'qu'chose avec moi. Au fait, moi c'est Nora. (Puis elle cria à l'intention du bonhomme :) Gégé ! R'mène ton gros postérieur ! On a une invitée !
— Non, non, c'est bon, intervint la jeune femme qui eut peur qu'il se craque le dos à tenter de se relever.
— Tu crois ? De tout' façon, il ne serait même pas fichu de faire un effort pour sa p'tite femme, déclara sèchement Nora.
— Eh ! Je t'entends groac'h ! cria le vieux d'une énergie insoupçonnée (et d'une ouïe pas si obsolète).
Genaoueg, vociféra-t-elle.

  Sans qu'un mot ne fut ajouté, Elisa - un tantinet surprise par la relation des deux vieux bretons - suivit Nora dans la cuisine où cette dernière lui proposa une tasse thé que la jeune femme accepta volontiers. Pendant que l'eau bouillait, la vieille l'interrogea.

— Bien, qu'est-ce qu'tu fais là...?
— Elisa.
— Elisa, compléta Nora comme si elle jugeait le nom que Gwenaelle avait donné à sa fille.
— Et bien, il y a plusieurs raisons, commença la jeune femme. Tout d'abord, maman m'a beaucoup parlé de cet endroit..
— Et d'moi ?
— Et de vous... Et comme depuis un certain temps, j'ai envie d'expérimenter de nouvelles choses, de trouver ma voie, etc...
— Tourne pas autour du pot Lisa. J'ai horreur de ça.

   Elisa se demanda s'il était nécessaire de corriger Nora sur son prénom, mais ne fit aucune remarque. Elle se contenta de soupirer : sa mère était pareille, et elle avait pris l'habitude de la supporter. Peut-être était-ce la tradition de ce hameau, d'être doté d'une impatience dépassant toute limite !

— Bref, du coup, cela fait un an que j'ai envie d'écrire un livre. Tellement d'idées me sont passées par la tête ! Mais je ne suis satisfaite d'aucune, souffla-t-elle. Le nombre de brouillons que j'ai débutés est phénoménal ! ajouta-t-elle sur le ton de la confidence.

   Elisa ne prit pas à cœur le regard moqueur de la bretonne et la regarda droit dans les yeux jusqu'à ce qu'elle cède.

— Bon d'accord, mais ça m'dit pas pourquoi t'es là ! Tu n'vas pas m'faire croire qu'c'est à cause de ta maman et d'ton envie de ressembler à ces ploucos de littéraires à lunettes qu'tu débarques en plein hiver ma cocotte !
— Si, fit la jeune femme décontenancée. En fait, j'ai besoin de repos et de nouvelles idées.
— C'est pas un endroit où j'viendrais passer des vacances moi, remarqua la vieille, sceptique.
— C'est pourtant ce que je fais.
— Tu as eu l'temps d'admirer nos p'tites maisons d'ici ?
— Non, excusez-moi. Il faisait bien trop froid. Ma principale occupation était de trouver votre maison.

   La vieille femme parut dépitée. Pire, on aurait crû qu'elle était en train de se décomposer sur place, comme un verre brisé en des millions de petits morceaux. Elisa ne sut pas comment réagir pour tenter de la sortir de cet état de désespoir.

— Que? Que se passe-t-il !?
— Et le hameau ? T'sais comment il s'nomme ?
— Euh..., chercha la jeune femme.

   La vieille lui tourna le dos et s'occupa de son thé. Soucieuse de savoir si elle avait blessé son hôte, l'apprentie écrivaine voulut lui parler, mais elle ne lui répondit pas comme si elle boudait. Elisa se fit la réflexion que cet état d'esprit ressemblait un peu à celui de son petit cousin âgé de trois ans à tout casser.

— Venez, laissez c'te vieille pie bouder et j'vais vous expliquer.

   Surprise, Elisa se tourna vers le vieux qui la regardait de ses yeux perçants. Ne rechignant pas à avoir des réponses à ses questions, elle abandonna Nora qui lui faisait un regard noir dès que leurs yeux se croisaient. Elle s'assit sur le fauteuil que lui indiquait Gégé et le fixa en attendant qu'il se lance dans ses explications.

— Ce hameau n'a pas d'nom, commença le vieux bonhomme. En fait, il en avait un, mais personne n's'en souvient. Il est tellement insignifiant qu'même ses plutôt jolies maisons passent inaperçues. Nora est très attachée à c'petit amas d'maisons. Pourtant, avant qu'ta mère y naisse, elle n'songeait qu'à déménager. Et puis... Elle s'y est accrochée. Comme une promesse. En fait, elle avait juste peur d'affronter l'monde moderne duquel elle avait été coupée pendant des dizaines d'années. Finalement, elle est restée. Mais elle déteste qu'les rares visiteurs ne prêtent pas attention à c'qu'elle chérit !
— C'est triste, murmura Elisa.
— On peut dire ça.
— Et vous ? le questionna la jeune femme.
— Moi ? J'm'en fiche. Mais j't'ai entendu pour ton livre, tout à l'heure. Et j'ai une info qui pourrait t'intéresser...
— Laquelle est-ce ? s'intéressa-t-elle.
— À quelques kilomètres, y a une vieille grande roue paumée, avec une sorte de parc. Mais j'n'y suis allé qu'une fois. C'était un vieux projet pour les habitants du coin. Mais y en a plus, nous sommes les derniers. Ça te fera une jolie idée pour ton livre ! Vas-y demain, quand le soleil ne sera pas encore levé. Tu verras, ce sera encore plus spectaculaire ! Et puis fais pas gaffe à c'te louka, elle n'boude pas vraiment, elle est juste susceptible.
— D'accord merci...

   Elisa resta songeuse un instant et médita sur la question. Elle ne connaissait pas le coin, pour ne pas dire qu'elle ignorait absolument tout de la géographie de ce lieu. Devant son air perplexe, le vieux la rassura.

— J'vous donnerai une carte, mais n'vous inquiétez pas ma jolie : il suffit de suivre sentier qui longe la mer. C'est très joli, mais il faut mieux être bien couvert si vous voyez ce que j'veux dire. Surtout en pleine nuit. M'enfin, espérons que ce vent n'dure pas.
— Je vous remercie pour vos précieuses informations. J'essaierai d'y aller dans quelques jours, lui sourit la jeune femme.
— Vous en profiterez pour r'garder l'village, conclut Gégé. Et pourquoi pas n'vous y rendez-vous pas dès demain, en fait ?

***

   Une violente bourrasque secoua violemment les volets de la maison, réveillant Elisa en sursaut. Elle tenta d'allumer la lumière de la chambre en appuyant sur l'interrupteur, mais il ne fonctionna pas. Déboussolée et paniquée, elle empoigna rapidement son téléphone et activa la lampe de poche, qui éclaira instantanément la pièce étroite. Les ombres se détachant sur les murs la firent frissonner, ainsi que les craquements irréguliers du parquet qui semblaient se rapprocher peu à peu. La porte s'ouvrit soudainement dans un grincement sinistre et Elisa hurla instinctivement. Ma silhouette se démarquant dans la lumière de son téléphone, tout rabougrie, semblait sortir tout droit d'un film d'horreur.

— Mazette ! T'es pas bien dans ta tête !

   La respiration de la jeune femme se fit plus régulière quand elle reconnut la voix de Nora, la vieille bretonne grincheuse. Elle tourna la lumière de son téléphone par mégarde vers l'arrivante qui fut éblouie.

— Raah ! Stoppe-moi donc c't'engin du diable ! Décidément, j'me d'mande si ta nourrice te tapait pas la tête cont'les murs quand t'étais p'tite !

   Elisa ne fit aucune réflexion, se gardant bien de signaler que ses parents n'étaient pas assez fortunés pour avoir le privilège de se détacher de leur enfant, lors des ses premières années. Mais peu lui importait. Elle s'excusa vaguement et regarda l'heure sur son portable. Il était exactement cinq heures dix. Elle sortit de son lit déjà habillée - elle avait pris de l'avance la veille, tellement l'excitation était à son comble - et se planta devant Nora.

— Il n'y a pas d'électricité dans cette chambre, déclara-t-elle, avec une once de reproche.
— Et alors ? Chez nous non plus ! C'est pas Versailles ici ! On la coupe tous les soirs. J'ai vu qu'ça pouvait déclencher des incendies, rétorqua la grand-mère en arquant un sourcil.

   Personne ne continua d'argumenter et les deux femmes sortirent de la chambre. Pendant que Nora partit déclencher l'électricité, Elisa patienta sagement dans le couloir. Son ventre gargouilla d'un seul coup. Il fallait se rendre à l'évidence, elle mourait de faim. Gégé, tel le sauveur du monde, sortit clopin-clopant de sa chambre et se tourna vers elle lorsque l'on pût enfin allumer la lumière.

— Vous semblez avoir faim. J'vais vous préparer que'qu'chose. Mais n'goûtez pas à l'horrible omelette de Nora. Elle est immonde.

   Elisa acquiesça machinalement, gênée, puis le suivit doucement jusqu'au rez-de-chaussée. Là, tout s'accélèra. La vieille bretonne les rejoignit et commença d'emblée à se disputer avec son mari, pendant qu'Elisa enfournait machinalement son petit-déjeuner dans sa bouche tout en enfilant son manteau et des baskets. Elle quitta précipitamment la maison, son Canon autour du cou, et fut accueillie par le violent vent de la côte : le Noroît.

   Il semblait siffler dans ses oreilles, rabattant ses cheveux sur son visage comme un cri de détresse. Mais Elisa l'ignora et commença sa marche. Au bout d'une petite minute, elle leva les yeux. Les maisons autour d'elle étaient fort charmantes ; Nora avait raison. Pourtant assez rapprochées les unes des autres, l'espace entre elles semblait les éloigner plus qu'elles ne l'étaient réellement. Un effet d'optique dont la jeune femme avait été la victime. Leur long toit, très pentu, aux petites tuiles noires, protégeait leurs murs en pierres, longés par le lierre. C'était assez classique, quand on y pensait. Mais tellement suffisant pour rendre un lieu agréable à vivre. Si seulement ce vent n'était pas aussi assourdissant...

   Après avoir pris trois clichés pour prouver sa venue et son intérêt au hameau, elle emprunta le chemin en bord de mer. Pour être honnête, elle avait longuement hésité. Sa peur d'être de nuit, presque sur la plage de petits cailloux écorcheurs de pieds, avec un tel vent lui avait retourné le cerveau toute la nuit. Mais elle surmonta ses appréhensions et continua sa route, la plus directe. Au moins, si elle ratait le lever du soleil derrière le parc, elle le verrait peut-être au-dessus des arbres, projetant sa silhouette sur la mer. Cette pensée l'enjoua aussitôt et elle pressa le pas. La mer était d'un noir d'encre, et l'écume qui se dégageait des vagues arrivait à peine à se faire remarquer, à cause des nombreux nuages qui s'étalaient dans le ciel, comme sur une fine planche de verre suspendue par magie à la voûte Céleste. Mais Elisa ne s'attarda pas sur ce spectacle qui la mettait mal à l'aise et tourna la tête. De ce côté, les hêtres et les aulnes, ainsi que d'autres espèces indifférenciables dans la nuit noire couvraient presque toute la terre. De temps à autre, on tombait sur des Tamaris en mauvais état, leurs branches crochues rabougries par l'hiver. Ces arbres, censés être les préférés des marins, et insensibles au vent avaient fini par succomber.

   Un demi-kilomètre plus tard, Elisa s'accorda une pause. Elle longea l'horizon du regard en songeant qu'elle avait parcouru la moitié du chemin. Il ne lui restait qu'environ une demi-heure de marche, et ce calcul approximatif la découragea un petit peu. Certes, ce n'était pas beaucoup, mais suffisamment à son sens pour rater le début du lever de soleil, sachant que la nuit commençait à se dégager. Courant presque, la jeune femme tenta de réduire à néant la distance qui la séparait du spectacle qu'elle voulait tant admirer de ses propres yeux. C'était son objectif, celui qui envahissait toutes ses pensées et tout son corps.

   Trébuchant de temps à autre sur une branche ou un cailloux particulièrement volumineux, Elisa faillit tomber un nombre incalculable de fois. Mais par miracle, elle arrivait à retrouver son équilibre avant de tomber à chaque menace de chute. Le temps lui était compté à présent, et très précieux... S'il elle ne parvenait pas à gagner sa course contre lui, il faudrait qu'elle retente l'expérience demain, puis après-demain, et ainsi de suite. Elle n'apprécia pas du tout cette idée de courir dans la nuit tous les matins, avec le vent froid qui faisait souffrir à ses oreilles le martyre. Elle avala les dernières centaines de mètres à grandes enjambées, emmitouflée dans une doudoune de compétition. Elle ôta son écharpe, gardant trop la chaleur après les efforts qu'elle venait de produire et aperçut enfin le monde de ferrailles dont Gégé et Nora lui avaient tant parlé...

   Une grande roue se découpait au centre du parc, abritée par quatre grands murs en mauvais état. On distinguait, plus proche, un carrousel assez modeste, mais qui avait dû ravir quelques enfants il y a des dizaines d'années. Si on suivait notre regard, il se poserait instinctivement à gauche, sur une sorte de palais de princesse qui couvrait tout l'avant du terrain, offrant une ambiance féerique au lieu. Ensuite, selon un stratagème commun dans les lieux publics, il lorgnerait la boutique, à sa droite. Le tout n'était pas imposant, ni particulièrement spectaculaire. Mais il dégageait une impression de chaleur, et de bienvenue. Peut-être pour contrer les effets de ce fichu vent de bord de mer, mais au final, cela n'avait pas marché. La jeune Botrel se détacha de ses suppositions à propos du lieu, car la lumière commençait à faire son apparition.

— Les aurores, souffla-t-elle.

     Elle empoigna sa bouteille et la vida dans son entièreté. Elle la regarda deux fois, soudainement prise d'une illumination. Elle courut sur la plage et plongea son regard dans le verre lucide et fut surprise par le résultat. Avec les premières lumières de la journée, la silhouette du parc se détachait avec un fort contraste du ciel. Elisa s'accroupit et posa son Canon ainsi que la bouteille sur le sable, et tenta de prendre une photo convenable. Elle ajusta l'objectif et l'angle et regarda dans son écran. Elle fut assez satisfaite et continua sa démarche, guettant la première apparition du soleil. Ce dernier ne tarda pas à montrer le bout de son nez. La jeune femme était si excitée qu'elle en oublia son appareil photo et admira l'incroyable spectacle se dérouler devant ses yeux émerveillés. Le ciel, couvert de zébrures roses, laissait place au dieu incandescent de mille religions. Ajoutant une touche de jaune dans ce tableau abstrait, le soleil fit songer Elisa qui remarqua avec effroi que sa photo n'avait pas été prise. Elle se jeta sur l'appareil et mitrailla le paysage à travers sa bouteille. Elle leva alors le Canon et se tourna vers la mer, admirant la silhouette du centre de son système solaire s'étaler sur l'eau. N'étant plus grise comme la veille, mais bleutée, la Manche semblait refléter la promesse d'une belle journée.

   Quand le soleil fut plus haut dans le ciel, à nouveau reconquit par les nuages, Elisa s'autorisa à grignoter un casse-croûte (discrètement emprunté à table le matin même) et s'assit sur la plage de sable. Regardant une à une les nombreuses photos, elle en remarqua une particulière. Elle sourit. Cette photo immortalisait si bien l'événement ! A travers la bouteille, le soleil se démarquait derrière le parc, qui semblait vivre à nouveau. Elle se fit la réflexion que dès qu'elle rentrerait au hameau, elle la montrerait à Nora. Et surtout à Gégé. Il semblait si attaché à cet endroit... L'émotion dans sa voix l'avait trahi. Quelle belle histoire pour son livre ! Elle imprimerait son chef-d'œuvre dès qu'elle le pourrait et le lui enverrait. Mais à quelle adresse exactement ? Elle réfléchit un instant et eut sa réponse. Elle irait lui donner soi-même. Sur l'enveloppe, il y aurait marqué :

   Chez Gégé et Nora, dernière maison du Hameau Sans Nom.

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J'espère que vous avez apprécié cette histoire !

Alors ? Comment trouvez-vous Elisa ? >>>>>>

Bref, un peu de vocabulaire :

Gast : p*tain
Groac'h : sorcière
Genaoueg : imbécile
Louka : poufiasse

Vous mourrez moins bête 😌

Pour les juges :
Dans ma mise en page, il y a les alinéas et les cadratins, mais quand je fais "aperçu", je ne les vois plus. Cela fait la même chose pour vous ?

Sur ce, je vous souhaite une agréable journée ^^

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