Chapitre 2
Après avoir attendu quelques minutes pour être sûre que personne ne me voit, je me risque à soulever légèrement la couverture pour regarder dehors. Je jette un rapide coup d'œil pour vérifier qu'il n'y a personne d'autre qui nous suit et regarde le charretier pour m'assurer qu'il ne me voit pas. Au moment où je me laisse regarder le paysage, je me demande ce qu'il y a de vraiment dangereux pour qu'ils nous empêchent de sortir de la ville. C'est magnifique. L'homme guide les chevaux de sorte à ce qu'ils restent sur le chemin en terre. Le paysage est vaste, plus loin au fond, j'aperçois une forêt. Je réfléchis un instant. Où est-ce que je vais maintenant ? Je regarde devant moi, pas de ville en vue. Je peux rester encore ici mais plus je resterais et plus j'aurais de chance d'être découverte. Il faut que je m'en aille. Doucement, j'enlève tout ce que j'avais posé sur moi et attrape mon sac. Je commence à marcher discrètement pour ne pas faire de bruit.
- Hey ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?
Je me retourne. Oups. Je crois que je viens de me faire griller. Je me précipite hors de la charrette et cours le plus loin possible.
- Attends ! Vas pas là-bas ! C'est dangereux !
C'est ce que vous répétez tout le temps, vous, les adultes. Cette fois, je n'écouterais pas. Je dois accomplir la mission que m'a donnée ma grand-mère. Poussée par l'adrénaline, je gagne rapidement la forêt. Il faut avouer que je suis heureuse de faire ça, de pouvoir marcher dans les endroits auquel je n'aurais jamais pu penser aller et enfreindre les règles à un côté amusant je trouve. J'entre dans la forêt. Les rayons du soleil passent au travers des branches et du feuillage des arbres ce qui fait que j'y vois très clair. Je continu d'avancer aussi loin que je peux. Cela doit faire des heures que je marche et je ne vois pas le bout de cette forêt. Je décide de m'assoir pour faire une pause. Je dépose mon sac en face de moi et attrape la carte que j'avais mise dedans. Je regarde où est la forêt la plus proche de ma ville pour savoir où je suis approximativement. Il y en a une en effet, la forêt d'Isogarde. Elle est immense... Ayant marché tout droit à mon avis, je dois me situer au milieu quasiment. La carte dit qu'il y a une rivière qui la traverse et qui en ressort. Pour pouvoir quitter cet endroit, il me faut donc la trouver et puis au moins, il y aura moins de chance pour que je me perde. Avant de repartir, je prends le vieux grimoire dans mes mains. Je n'ai pas eu le temps de le regarder d'un peu plus près. Il est très ancien. Je feuillète rapidement les pages pour voir ce qu'il a de si particulier mais il n'y a rien. Les pages sont vierges. Mais qu'est-ce qu'elle m'a raconté, il n'y a rien, tu parles d'un grimoire qui garde des secrets. Qui voudrait se bagarrer pour avoir un truc comme ça ? Mais pourquoi m'aurait-elle inventée toute cette histoire ? Et qui était c'est gens tout à l'heure chez elle ? Je range le grimoire dans mon sac et me remet en route. Je fais des zigzags un peu partout pour essayer de trouver la rivière. Mais rien. Je ne la trouve pas. Il fait de plus en plus sombre dans la forêt et j'ai vraiment faim. Je n'ai ni nourriture ni de quoi me réchauffer pour la nuit et je ne sais même pas comment faire pour sortir d'ici. Le soleil ne c'est pas encore totalement couché ce qui me permet de savoir où je me dirige mais bientôt, ce sera plus compliqué. Mes pas se font plus lents à cause de la fatigue et... c'est bizarre... on dirait que le sol est en train de craquer. AH ! Je tombe dans un trou mais j'arrive à m'agripper à la paroi. Lorsque je regarde en bas, je vois des piques pointus sortis du sol et qui n'attendent qu'une chose c'est de me transpercer. Le trou dans lequel je suis tombée est assez profond, j'essaie de grimper mais je n'y arrive pas. Mes bras ne vont pas tarder à lâcher... j'en peux plus... je vais mourir... seule... Mon premier bras lâche et je tombe d'un cran avant d'arriver à me rattraper à une racine qui sort de la terre mais elle est trop fine. Elle commence à plier sous mon poids. De la lumière... je vois de la lumière se rapprocher de plus en plus de mon trou. J'entends des voix et une tête se penche pour regarder. Son visage se décompose en me voyant.
- Vite ! Y a une jeune fille qui est tombée dedans ! Dépêchez, avant qu'elle lâche !
Je les vois se faire la courte échelle. Une des personnes descend la tête en avant pendant qu'une autre le tire par les pieds pour éviter qu'il tombe. CRAC. Ma branche casse et je tombe avec lorsque je me sens retenu par quelque chose. Quelqu'un me retient. Je regarde la personne. C'est un homme.
- Tout va bien, je t'ai rattrapé, tu n'as plus rien à craindre maintenant, me dit-il avant de s'adresser à ses amis au-dessus de nous. C'est bon, je l'ai ! Remontez-nous !
Doucement, nous arrivons à la surface et des hommes m'attrapent pour m'aider à sortir du trou lorsqu'ils m'aperçoivent.
- Ca va ? Tu ne t'es pas fait mal en tombant ?
- Euh... non, j'crois pas.
Il me regarde pour s'assurer que tout vas bien et je remarque que mon bras est en sang.
- Mince, va falloir qu'on te soigne ça.
- Non, ce n'est pas grave, ne vous inquiéter pas.
- J'insiste, c'est de notre faute si tu es tombée mais habituellement personne ne vient et les personnes du village savent reconnaître un piège. Tu viens d'où ? Je ne t'avais jamais vu ici.
- Vous vivez... dehors ?
- Oui pourquoi ?
- Je ne savais pas que des personnes vivaient en dehors de nos villes.
- Tu viens d'une des villes fermées ?
- Oui.
- Qu'est-ce que tu viens faire ici toute seule ?
- Il fallait que je parte... mais je crois que je me suis perdue entre temps et puis je suis tombée dans ce trou en marchant.
- Je comprends mieux. Bon, on ne va pas te laisser ici, aller viens avec nous, on te soignera ton bras arriver là-bas.
- D'accord, merci.
Nous nous mettons en marche droit vers leur village. On nous avait toujours dit qu'il n'y avait aucuns humains qui vivaient en dehors. Je me rends compte maintenant qu'ils nous ont toujours menti.
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