Fanfiction Harry Potter
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Basile vérifiait l'heure sur sa montre au bracelet en cuir lorsqu'il se sentit partir vers l'avant. Il jeta un coup d'œil derrière lui mais ne vit qu'une marée de voyageurs en mouvement et ne put distinguer celui ou celle qui l'avait bousculé. Haussant les sourcils dans une moue d'indifférence, il se tourna pour continuer sa route mais quelqu'un à l'allure pressée lui donna un coup dans l'épaule.
« Désolée » entendit-il. Le brouhaha incessant de la gare de King's Cross sembla cesser immédiatement. L'étudiante qui s'était arrêtée pour s'excuser paraissait avoir son âge et arborait les couleurs de la maison Gryffondor. Basile répondit en souriant qu'il n'y avait aucun problème et l'étudiante lui rendit son sourire. Il fallait avouer que le jeune garçon laissait peu de personnes insensibles.
Les deux jeunes gens se saluèrent et Basile reprit sa marche le long du Poudlard Express en cherchant des yeux le numéro de la voiture dans laquelle lui et ses amis avaient prévu de se rejoindre. Lorsqu'il la trouva, il y monta et alla s'asseoir contre la fenêtre de la première cabine, celle qui donnait sur le quai. Il sentit du mouvement dans la poche de sa robe et vit une petite tête brune aux longues moustaches en émerger. Il s'agissait d'une hermine qui l'accompagnait depuis sa première année à Poudlard. L'école avait été réticente quand il l'avait apportée la première fois. Selon le règlement, les élèves ne pouvaient avoir que des hiboux, des chats, des rats ou encore des crapauds. Mais Basile, du haut de ses onze ans, avait recueilli l'hermine qui venait de naître pendant l'été et l'avait soignée, sans aucune aide, alors qu'elle était trop faible pour survivre dans la nature. Au vu des circonstances exceptionnelles et constatant que la brave bête suivait l'apprenti sorcier comme son ombre, le directeur Albus Dumbledore avait cédé. La petite bête avait d'ailleurs su attendrir toute l'école car elle avait pour habitude de pencher la tête lorsqu'elle regardait les gens, ce qui donnait l'impression qu'elle souriait.
L'hermine se posa sur le rebord de la fenêtre et observa le quai avec Basile. La plupart des voyageurs était arrivée et s'amassait maintenant au centre de King's Cross, repoussant l'instant fatidique où il faudrait faire ses adieux à ses proches. Basile regarda avec tendresse les parents enlacer leurs enfants et leur donner d'ultimes conseils pour le voyage et l'année à Poudlard. Il pensa à ses propres parents. Il y avait bien longtemps qu'ils avaient cessé de l'accompagner lors de ses rentrées. Les regards qui se cherchent, les embrassades entre élèves, les contrôleurs qui aident à monter les valises et les grosses malles, autant d'éléments qu'il voyait pour la dernière fois.
Basile entamait en effet sa septième et dernière année dans la maison Poufsouffle et incarnait sans le savoir l'étudiant type : loyal, travailleur, honnête et d'une patience à toute épreuve. Il allait passer les ASPIC en vue de devenir magizoologiste, à l'instar de Norbert Dragonneau, le célèbre auteur de Vie et habitat des animaux fantastiques. Il avait d'ailleurs assimilé toutes les connaissances ou presque contenues dans cet ouvrage. Basile avait aussi passé les vacances d'été à réfléchir sur les objectifs de cette année. Il connaissait ses points forts et avait fait le point sur ses faiblesses. Il n'aurait aucun mal à réussir les épreuves de soins aux créatures magiques, de botanique et d'histoire de la magie. En revanche, l'épreuve des potions promettait d'être redoutable, il devait se préparer à redoubler d'efforts pendant l'année pour espérer obtenir au moins la mention « Acceptable ».
Le regard de Basile fut soudain attiré par un amas de têtes rousses. « Les Weasley sont en retard, cette année encore. » se dit-il. De toute la fratrie, il connaissait surtout Charlie qui avait deux ans de plus que lui et Percy, qui en avait deux de moins. Et puis les jumeaux, que leur réputation précédait, bien entendu. Parmi eux, il remarqua un jeune garçon qu'il n'avait jamais vu auparavant, probablement un ami du plus jeune rouquin. Il était d'allure plutôt petite, avec des lunettes toutes rondes posées sur un nez en trompette et des cheveux lisses qui lui tombaient sur le front. Il poussait devant lui un chariot encombrant et une cage renfermant une jolie chouette blanche semblait tenir en équilibre au-dessus du tas de bagages comme par... magie. Il ne quittait pas d'une semelle la joyeuse troupe Weasley, tout en gardant le cou levé pour observer l'environnement dans lequel il semblait pouvoir se perdre à tout moment.
Basile se remémora furtivement sa première rentrée, quand il avait onze ans. Il avait eu un peu de retard et avait dû courir à travers King's Cross pour rattraper le temps perdu. Ensuite, entre les quais neuf et dix, son père l'avait entouré et avait empoigné son chariot sans prendre une seconde pour lui expliquer qu'ils s'apprêtaient à traverser les pierres du pilier central qui soutenait la gare. Il avait ensuite mieux compris l'appellation du quai « neuf trois quarts ».
Basile chassa ces pensées en secouant doucement la tête, un sourire en coin. A peu de choses près, l'expérience de la rentrée était la même pour tous.
Il repensa à la jeune étudiante qu'il avait rencontrée au milieu de la foule avant de monter dans le train. Il n'avait même pas pensé à lui demander son nom... Et s'il la recroisait dans les couloirs ?
Des voix le tirèrent de ses pensées et il sourit à ses amis qui arrivaient. Après les avoir salués, il jeta un dernier regard au garçon à lunettes qui montait dans le train à la suite des quatre frères, se demandant dans quelle maison le Choixpeau l'enverrait. S'il traînait avec les Weasley, il irait chez Gryffondor, sans l'ombre d'un doute.
La rentrée 1991 promettait une année des plus banales, comme d'habitude.
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Création réalisée dans le cadre du Prix Fanfiction 2018, organisé par Short Édition
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