VI- Le garde-frontière (1)


   Nos voix s'élèveront plus haut encore.


   Frustré, Zelo jeta un regard maussade vers le jeu posé entre lui et sa camarade, accroupis l'un en face de l'autre. De grands bosquets de fleurs violettes s'étendaient par-ci par-là, parfois à hauteur d'homme, mais le terrain en pente raide leur permettait de voir tout ce qui se situait en-dessous d'eux: le fleuve qui descendait en direction des villes, si basses qu'elles semblaient appartenir à un autre monde. Il se jetait dans la Mer Fauve, qui dans la lumière du couchant, brillait d'un éclat fluctuant, et ils pouvaient apercevoir les petites taches blanches des voiliers sur celle-ci.

   Il déplaça une pièce sur le plateau, et passa machinalement une main sur sa nuque en pensant ébouriffer ses cheveux, puis se souvint les avoir coupés la veille. Son amie haussa davantage ses sourcils, interrogative, et il s'exclama:

   « Ah, c'est bon, t'as gagné! »

   Et Zelo se laissa tomber en arrière, mains sur le visage, et donna un coup de pied dans le jeu qui bascula au pied du rocher. Un peu moqueuse, Nasha se pencha pour le ramasser.

   « L'abîme pas, s'il te plaît. »

   Il la regarda entre ses doigts.

   « Où t'as appris à jouer comme ça?!

   - Mon cousin. »

   Il essuya son uniforme sanglé de toutes parts de la terre qui s'y était déposée. Nasha en avait un semblable.

   « On s'en refait une!

   - On a le temps, avant que ce soit l'heure de rentrer à la caserne? Pas envie d'être assignée à la corvée vaisselle...

   - Qui respecte les règles? On est pas à la capitale! »

   Nasha finit par céder sous l'insistance de Zelo, mais c'était de bon cœur. La soirée se finirait comme d'habitude: une course rythmée par leurs chutes, tandis qu'hilares, ils dévaleraient la montagne jusqu'à rentrer au poste des gardes-frontières. Si un supérieur les voyait, ils seraient sanctionnés; sinon, ils accompagneraient les autres soldats jusqu'à un bar en se vantant d'avoir échappé à la punition.

   « Demain, décida le jeune homme en replaçant le plateau entre eux, j'irai à la ville pour échanger mes vieux vêtements contre des neufs.

   - Tu m'achèteras du vin au passage? Je te donnerai de l'argent.

   - Tu vas encore rendre visite à tes parents?

   - Ouais, je verserai la bouteille sur leurs tombes. »

   Elle passa une main dans ses mèches brunes qui tombaient sur ses tempes, rendues égales par la façon dont elle les attachait.

   « Tu devrais aller voir les tiens, de temps en temps, fit-elle remarquer.

   - Ils ont trop honte de moi pour ça. Ils voulaient que je devienne un héros. »

   À la place, il était devenu un soldat anonyme, qui ne monterait jamais en grade. Zelo comme Nasha se satisfaisaient de leur routine, là où la guerre n'existait que dans le journal, à part lors des brèves bagarres contre les gardes-frontières Alathirs. Loin des villes importantes, le territoire de Narv n'était rien, et ils en étaient heureux.

   « Les miens espéraient la même chose de moi, au point de me montrer l'exemple. Bizarrement, je suis pas vraiment convaincue, commenta-t-elle ironiquement.

   - Nous sommes deux imbéciles dans un monde qui en est rempli, mais nous sommes sûrement les plus grands d'entre eux! »

   Ils finirent complices, entourés des bosquets qui bourdonnaient de l'intérieur, tandis que le soleil s'éteignait derrière la ligne d'horizon. Et ils bavardent, à propos de petites et grandes choses.

*****

   La nuit les trouva victorieux, se donnant des petits coups de coudes, car ils avaient passé les portes du camp seulement quelques secondes avant la ronde des supérieurs. Ainsi, entourés de tous les jeunes soldats de la caserne, ils se rendirent en direction de Sagace, une des rares villes en territoire neutre, habitée majoritairement par des survivants du peuple de Nabe.

   Le bar ne valait pas grand-chose; beaucoup d'ivrognes, qui acclamaient en direction de l'estrade où un trio de danseurs, sans doute ivres eux aussi, se déchaînait. Deux serveurs passaient de table en table, distribuant bouteille sur bouteille pratiquement au hasard. Le groupe de soldats réunit des tables rondes, et traîna les chaises autour de l'amas constitué, sans cesser de se bousculer et de rire. Ils ne portaient que le dessous de leur uniforme, qui laissait apparaître les coutures du vêtement, et leurs pantalons d'un gris réglementaire.

   « Je lève mon verre au caporal arrivé hier, qui nous accorde une heure de pause en plus par semaine!, s'exclama l'un d'entre eux en joignant le geste à la parole.

   - L'ancien était quelqu'un, fit remarquer Zelo en s'accoudant. On dit qu'il connaissait du monde à Nakaran.

   - S'il avait vraiment des relations, le contredit la brune à sa gauche, il aurait jamais demandé à être envoyé ici. Il aurait d'mandé un poste du côté de la frontière nord.

   - Il gueulait beaucoup, mais il mordait pas. Il préférait sa vie tranquille ici, loin du front, plutôt qu'au nord. Tu te souviens du fiasco des Landes Grises? Il aurait préféré crever qu'aller là-bas!

   - Pour que ça aurait changé..., marmonna amèrement Nasha en fixant le fond de sa bouteille.

   - Mais non!, s'exclama son ami en lui tapant le dos si fort qu'elle hoqueta. Nasha, Nasha, tu me déçois! T'as pas envie, toi, d'aller défendre notre chère patrie? Moi, j'avais demandé six fois à être affecté aux Landes. »

   La table toute entière hurla de rire, une nuée de singes ricanants. Un des hommes, l'aîné du groupe, passa son bras par-dessus l'épaule de la brune, la poussant jusqu'à la porte et manquant au passage de renverser deux clients qui entraient. Ces derniers rebroussèrent aussitôt chemin, effrayés par le remue-ménage provoqué par les gardes-frontières. Deux d'entre eux avaient entamé un bras de fer, qui en quelques secondes seulement, se transforma en bousculade collective. Un groupe d'hommes du bar se joignit à eux en apportant d'avantage d'alcool. Un des serveurs leur demanda timidement de faire moins de bruit tandis que l'autre les foudroyait du regard; Nasha tacha de s'excuser pour les autres avec un sourire désolé.

   « Faites attention. », les sermonna-t-elle tout en sachant que personne ne l'écoutait.

   Un blond éclata de rire en l'entendant.

   « Cette bande d'abrutis va se faire virer à coup de pieds dans les fesses! Ils savent faire que ça, boire puis mettre le bordel! Surtout toi, Cléo.

   - J'étais pas seul, la dernière fois. », fit remarquer le dit Cléo.

   Le blond saisit brutalement son camarade à bras-le-corps, et le poussa jusqu'au mur malgré ses protestations.

   « Moi, je me rappelle pas de la dernière fois, et toi non plus, n'est-ce pas?!

   - Lâche-moi, connard!

   - Holala, se moqua Zelo en essuyant la bière sur ses lèvres avec le dos de sa main, quel langage!

   - Va crever!, s'exclamèrent les amis d'une même voix.

   - Bah vous voyez que vous pouvez vous entendre! »

   Nasha rit, et il lui lança un regard réjoui.

   En vérité, ce duo s'entendait très bien, et ils faisaient toutes leurs activités de gardes-frontières ensemble. Par tradition, chaque soldat se choisissait un camarade, avec qui il accomplissait toutes les tâches. Les groupe se formaient souvent naturellement; ainsi, Zelo avait trouvé son compagnon en Nasha. Derrière eux, le remue-ménage continuait: à présent, les soldats plus très sobres organisaient une sorte de mêlée collective qui consistait à pousser le camp opposé jusqu'au mur. Compliqué de jouer, sachant que ceux sur les côtés changeaient sans cesse de camp pour être parmi les gagnants.

   « De toute façon, moi et Nasha, on vous détruit dans n'importe quelle catégorie, provoqua Zelo sans que ça n'ait vraiment de rapport.

   - Cite un exemple?

   - Bras de fer.

   - Tu paries quoi?

   - Une semaine de corvée linge.

   - T'entends ça, Cléo?

   - Vous faites n'importe quoi... », soupira Nasha, mais ses yeux brillaient, se délectant d'avance de la lutte qui allait suivre.

   Les quatre gardes-frontières se redressèrent, prêts à s'installer.

   Pile à ce moment, les conversations animées du bar s'interrompirent, et le quarto tourna automatiquement sa tête dans la même direction que les autres: l'entrée du bar. Les sourires moururent sur leurs visages, remplacés par une franche hostilité.

   C'était des Alathirs.

   Leur emblème vert rayé de noir étincelait sur leur poitrine, bien que tels les Vhor, ils n'aient que le dessous de leurs vêtements militaires, en plus d'un gilet pour certains. Ils étaient armés, et le plus grand d'entre eux portait même un large couteau qui étincelait dans la lumière des torches. Ils repérèrent immédiatement les autres gardes-frontières, et cessèrent de discuter; ceux en retrait se rapprochèrent immédiatement des leurs, et ce dans les deux camps.

   Les Nabe qui buvaient jusque là avec les Vhor, angoissés, se retirèrent dans les tables du fond. Ils étaient dans une ville sans patrie, et ce genre de rencontre arrivait rarement; néanmoins, elles dégénéraient facilement. Certains voulurent sortir du bar, mais la porte était bouchée par les Alathirs.

   Un de ces derniers eut un mouvement d'allure menaçante, provoquant un frisson chez les autres, qui s'étendit jusqu'à leurs ennemis. Ils esquissèrent un geste vers leurs armes sans se lâcher du regard. Plus personne ne bougeait, attendant de voir qui attaquerait le premier. L'air était épais, pratiquement irrespirable, et Zelo sentait la sueur couler sur ses épaules.

   Ce fut un des serveurs, dans ses habits tâchés, qui s'interposa entre eux.

   « Pas de bagarre, s'il vous plaît. Nous sommes sur un territoire neutre, et vous avez tous le droit d'être ici. Si vous ne pouvez pas vous entendre, partez faire vos affaire dehors. »

   Les Alathirs échangèrent des regards, et tous crurent qu'ils allaient l'écarter pour sauter sur l'autre camp, mais ils finirent par battre en retraite. La porte vitrée claqua derrière eux. Tous recommencèrent à respirer, à commencer par Nasha, qui soupira de soulagement un peu trop fort et s'attira un regard noir de Cléo.

   « On les aurait exterminés, siffla-t-il.

   - Non, on y aurait laissé des plumes, nous aussi.

   - Je suis venu m'amuser, par me battre. », la soutint Zelo.

   La soirée se poursuivit, mais d'une allure plus lente, un peu craintive.

*****

   Comme il l'avait prévu, dès le lendemain, Zelo profita de sa journée de pause pour aller jusqu'à la ville. La cité de Sagace comportait le plus grand marché à des kilomètres à la ronde, et étant en territoire neutre, ne comportait aucune taxe; la sécurité était assurée par une milice locale, pas très performante, mais qui suffisait pour imposer le calme. Il acheta le vin réclamé par Nasha, et put s'offrir des vêtements neufs; il hésita à faire un tour à la maison close, mais comme à chaque fois, le souvenir de son amie prit le dessus, et il n'entra pas dans le grand bâtiment aux portes largement ouvertes.

   La caserne se situait plus haut sur la montagne, et il entama le chemin du retour, sans se presser. Les buissons fleuris de violet se dressaient fièrement de chaque côté de la montée, et les pierres roulaient sous les sabots de son cheval bai. Au-dessus, quelques nuages clairs dérivaient paresseusement, mais à sa gauche, l'horizon était obscurci, et des grondements de menace roulaient parfois jusqu'à lui, signe de la pluie qui s'abattrait dès que le vent aurait apporté les cumulus. La mer était déjà agitée en prévision, recouverte de plaques d'écumes visibles malgré la hauteur, et il voyait les bateaux converger vers le port.

   Le murmure du vent fut interrompu par un claquement de sabots rapides, et Zelo leva la tête, surpris: ses yeux se posèrent sur Zoé, la brune de la veille, qui dévalait la montagne à toute allure, manquant de faire trébucher son cheval à chaque foulée. Il tira doucement sur les rênes, et Zoé en fit de même, bien plus violemment. La bête écumante n'attendait que ça pour s'arrêter, et dans sa glissade, le gravier roula jusqu'à Zelo.

   « Zoé! Qu'est-ce qui t'arrive? T'as pas à patrouiller ici aujourd'hui, non? »

   La tête brune de son amie était recouverte de sueur et de poussière, et son expression renfrognée par ses sourcils épais était déformée par une panique que Zelo n'avait jamais vue en elle.

   « Putain, Zelo, t'es ici! Les Alathirs, ces putains d'Alathirs, ils sont venus jusqu'à la caserne! Ceux de hier soir!

   - Ils- Quoi?! Qu'est-ce qu'ils foutent?!

   - Juste se venger! Ils digéraient pas hier soir! On croyait qu'ils avaient laissé tomber, mais non; ils attendaient juste le bon moment! »

   Il eut la nausée, et autour de lui, le sol se mit à tanguer.

   « Nasha! Elle va bien?

   - C'est justement pour ça que j'suis venue! On est tous à la recherche du nouveau caporal, mais il est introuvable! On a besoin de lui. J'allais fouiller en ville.

   - Zoé, où est Nasha?!

   - Ces fils de pute se sont repliés au val de Rah, et plusieurs des nôtres, dont elle, les ont suivis. On attendait qu'ils ressortent pour attaquer, on craint qu'ils n'aient été capturés comme otages. »

   Un poids tomba dans son ventre, et sous le coup de l'émotion, il tira sur les rennes si fort que son cheval se cabra, hennissant de protestation et brassant l'air de ses sabots. Il piétina sur place, tandis que la face de son maître devenait fureur.

   « Personne a pris le commandement?!

   - Le putain de caporal, ça fait deux jours qu'il est là et il a déjà disparu! Il a pas intérêt à être à la maison close, sinon, on lui pardonnera pas. »

   Mais Zelo n'entendit pas la fin de la phrase: il avait talonné sa monture de toutes ses forces, et elle s'était élancée hors du chemin, louvoyant entre les arbres et sautant par-dessus les rochers, en direction de la frontière Alathirs.

   Une journée! Je la laisse une journée et elle trouve le moyen de se mettre en danger!

   Personne ne viendrait les aider. Ils n'étaient qu'un poste frontalier dont le monde se foutait, dont les soldats n'avaient aucune éducation et se contentaient de profiter d'être loin de tout pour ne respecter aucune règle. Leurs dirigeants, comme le prouvait ce caporal, vivaient généralement leur vie sans se soucier de leurs subordonnés.

   Ce genre de problèmes se réglait inévitablement dans le sang et la haine partagée, sans aucune autorité pour retenir les uns ou les autres.

   S'ils tuaient Nasha, il ne s'en remettrait jamais.

   Entre deux contreforts, le sol s'était effondré, et avait formé une immense cuvette: le val de Rah. D'anciens blocs de roches émergeaient du sol de pierres fracassées et de poussières, et se dressaient vers le ciel en formant des murs labyrinthiques qui servaient parfois de jeu aux soldats. En cette saison, l'on ne trouvait que du lierre au sommet de certains rochers, les décorant d'une crête verte. Zelo arriva par le haut du contrefort de gauche, et même ainsi, il ne pouvait discerner chacun des chemins à l'intérieur, tant les parois étaient hautes.

   Le val s'arrêtait au pied du contrefort en face, et empêchait de distinguer ce qui se trouvait au-delà. Derrière le soldat, un unique pic s'allongeait jusqu'à s'arrondir. Les soldats Vhor s'étaient installés à une des principales entrées, qui débouchait sur un long corridor, qui plus tard se séparerait en différents boyaux. Zelo les rejoignit au grand galop, et cria pour attirer leur attention pendant qu'il stoppait son cheval au milieu de leur groupe. Ils étaient une vingtaine, et leurs propres montures étaient réunies, attachées à une silhouette cassée qui devait avoir été un arbre il y a très longtemps – et une des seules végétations alentours, car ici, les plantes ne poussaient pas à cause du sol rocheux qui empêchait les graines de se développer.

   « Ho!, les interpela-t-il. Nasha est ici? »

   Mais c'était simplement une façon d'engager le sujet qui l'intéressait, car il voyait bien qu'elle ne se trouvait pas parmi eux.

   « Non, répondit une femme constellée de tâches de rousseur d'un ton abattu. On attend justement le retour d'elle et les autres... Ils sont six à avoir poursuivi les Alathirs, et étaient censés être de retour vite. »

   L'air farouche, il se redressa, poings serrés. Le soleil projetait des ombres sur son visage anguleux.

   « Pourquoi vous allez pas les aider?! »

   Tous les soldats échangèrent des regards perdus. Confrontés pour la première fois à une réelle situation de guerre, aucun d'entre eux n'était capable d'aviser la situation. Ils étaient ridicules, tous en uniforme dont ils avaient oublié une ou deux pièces dans la précipitation: les gants pour l'un, les hautes bottes pour l'autre, le blason, le col rembourré, ou la ceinture. Le pire était Zelo, en vêtements civils: une chemise carrelée qui ressemblait plus ou moins à un sac, et un pantalon plus long sur une jambe que sur l'autre, en plus du poignard à sa ceinture. Même leurs chiens, deux animaux errants qui faisaient plus office de mascotte que de molosses, semblaient inappropriés.

   Un vent doucereux souffla dans l'esprit de l'homme, et chassa la colère qui l'embrumait jusqu'ici. Pris d'un calme étrange, il descendit de son cheval.

   « Si on attend trop, les Alathirs vont partir par un autre côté. On attend quoi?

   - Mais, se plaignit un des gardes-frontières, ceux qui sont dedans sont peut-être prisonniers...

   - Raison de plus!

   - Si on bouge, s'opposa la rousse, on va juste gagner un mort.

   - Est-ce qu'on va se laisser faire?!, s'indigna le duo blond de Cléo, Tam.

   - Il va falloir faire des concessions, prévint Zelo. Allons-y pour récupérer les nôtres. Si on doit les laisser partir pour ça, tant pis. »

   Les chiens sentaient que quelque chose se jouait, et flairaient l'air avec agitation, tournant autour de l'autre en une ronde d'impatience.

   « Ils sont entrés par ici, et peuvent être n'importe où. Probablement que contrairement à nous, ils ne connaissent pas les chemins. On a l'avantage. On va se séparer en deux groupes, chacun avec un chien. La priorité est la recherche de Nasha et les autres. »

   Les autres l'écoutaient avec attention, et une discipline inhabituelle. Il avait fallu une invasion pour qu'ils apprennent le sens du mot obéissance. Un vent violent soulevait des herbes mortes et les faisait volter autour d'eux, ramenant leurs cheveux devant leurs yeux, et les contraignant à les attacher. Il prit des doubles-faux que les autres avaient apportées avec eux, et les laissa pendre à sa ceinture.

   « Depuis quand tu prends des décisions comme ça?, le railla un Vhor.

   - Toi, tu l'as fait? »

   Ils s'engagèrent dans le val.


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