II- La générale (1)


Des oiseaux aux ailes brûlées tombent du ciel

J'entends leurs pleurs qui montent au vent

Mes cendres dispersées

Mes os brisés

Les vers grouillent sur mon corps

J'entends leurs pleurs qui montent au vent

Mais je le sais bien, que je suis vivant.


   Le silence après la fin du monde est un cri à part entière.

   Selena laissa ses yeux dériver sur le champ de bataille. Les clameurs et les cris métalliques s'étaient tus. Au lieu de la terre boueuse, on trouvait désormais des formes distordues, dont les membres pointaient dans des angles étranges. Ça avait été humain.

   Des crânes fracassés, des chairs aqueuses qu'il suffisait d'effleurer pour se tremper les doigts de sang; c'était si familier, et si nouveau à la fois. Elle avait le pied dans une poche d'un rouge agglutiné.

   Plus loin, la montagne surplombait une partie des landes et les plongeait dans l'ombre, mais la bataille ne s'était pas étendue jusque là; c'était donc dans cette direction que les déserteurs s'étaient dirigés. Selena suivit leurs traces, juste afin d'avoir une excuse pour s'éloigner. L'odeur pourrie et aigre lui montait à la tête, et elle en avait assez, des rires éraillés des corbeaux qui la narguaient en se perchant sur les os des soldats qu'elle avait dirigés.

   Quand elle ne put plus aller plus loin sans avoir l'air d'abandonner ses tâches de générale, elle contempla l'horizon avec envie, espérant que les fuyards réussiraient à passer le rempart, et à rejoindre leurs familles, avant que les milices ne viennent les débusquer. Les cinq pics montagneux avaient l'air des doigts d'une main, avec un annulaire plus long que le majeur. Des petites formations donnaient même l'air d'ongles. On disait qu'on y trouvait des hommes libres qui avaient fui la guerre. Bien sûr, ce n'étaient que des légendes, mais elle se plut à s'imaginer une vie ailleurs, tandis que le soleil passait entre le pouce et l'index, et que les silhouettes des pics s'estompaient lentement au profit de l'obscurité.

   La générale entendit un halètement, et un corps affalé sur un autre frémit. Le mouvement fit bouger la tête du cadavre en-dessous, qui bascula en arrière, bouche grotesquement ouverte. Selena se précipita vers le survivant. Disséqué, il baignait dans ses propres entrailles déroulées; et son bras gauche reposait quelques mètres plus loin, prolongé par des filaments de tendons et de chair. Selena le reconnut, malgré ses cheveux collés sur son visage par la sueur et la boue. C'était celui de ce matin, celui qui lui avait dit son nom. Elle l'avait oublié.

   « Sauve-moi, appela-t-il. Sauve-moi, je t'en supplie.

   - Chut, chuchota-t-elle en lui fermant les paupières avec deux doigts. Calme-toi. »

   Il chercha à s'accrocher à une de ses épaules avec son unique bras, et elle le repoussa dans la poussière avec douceur.

   « Dors. »

   Le garçon dormit.

   Elle le contempla, silencieuse, le cœur brisé. La douleur était devenue sa compagne au fil du temps, et elle lui ouvrit ses bras. Elle ne cherchait plus à la repousser, à présent.

   C'était tout ce qu'elle pouvait faire, ce vague châtiment en hommage à ceux dont le nom ne serait pas retenu.

*****

   Un des principaux lieutenants de Selena manquait à l'appel. Elle ne l'aimait pas: il était sombre, et pessimiste. Mais il était intelligent, et avait évité de nombreux morts. Il était également honorable: il avait voulu aller se battre plutôt qu'attendre la fin de la bataille. Selena avait préféré le suivre, car avant d'être une tacticienne, elle était une meneuse d'hommes; elle aurait dû être en première ligne, à pousser un cri de guerre. Mais une blessure faite à cheval l'en avait empêchée, avec une côte brisée qui l'empêchait de manier le sabre.

   À présent, elle se disait qu'elle aurait tout de même dû l'accompagner. Cela faisait deux jours qu'elle le cherchait parmi les corps, au lieu de rassurer les troupes. Peut-être qu'il faisait partie des méconnaissables, ces hommes et ces femmes au visage défiguré, que même leurs proches étaient incapables de différencier du cadavre d'à-côté.

   Des pilleurs rôdaient sur le champ de bataille. Ils ne portaient ni l'emblème Vhor, ni Alathirs. Ils venaient simplement injurier les cadavres en volant l'acier, les armes et les casques. Ils récupéraient les bijoux et les talismans confiés par les familles en pleurs avant le départ de leurs fils ou de leurs filles, les cadeaux honorés sur le perron de la porte et souillés par les larmes des parents. Selena serra les dents, en se disant qu'un jour, ce serait son armure à elle, qui passerait entre leurs mains. La colère monta, et chassa son épuisement. Les yeux recouverts d'une pellicule brumeuse qui rendait sa vision floue, elle songea à seller son cheval de guerre, et à les charger; mais que ferait-elle, sinon s'agiter en vain, et davantage désespérer ses soldats? Les survivants avaient le moral au plus bas. Il ne s'agissait pas d'hommes volontaires et entraînés, mais de chair à canon, engagés pratiquement contre leur volonté. On leur avait mis une arme dans les mains et ordonné d'aller défendre la patrie (Ah!).

   La femme remarqua un pilleur différent des autres. Il n'était pas habillé des guenilles souillées de boue afin d'être discret, mais d'une armure grise, avec deux fourreaux dans son dos. Les gardes des lames dépassaient au-dessus de sa tête, accessibles d'un mouvement. Sur sa poitrine il y avait un blason, en forme de croc, dont la pointe en touchait l'extrémité.

   Elle sortit sa lame, sachant qu'elle avait affaire à un Vhor. Ses épaulières portaient la manufacture caractéristiques de leurs artisans, avec des petites pointes qui en entouraient une plus grande, cela afin d'empêcher un ennemi de les agripper par l'arrière. Les autres Vhor s'étaient repliés en direction de la Mer Fauve, afin d'y pêcher de quoi survivre en attendant des renforts.

   L'homme avait le visage barbouillé de sang, qui étirait ses lèvres en un ignoble sourire. Ses cheveux, très noirs, reposaient en une soigneuse queue-de-cheval par-dessus son épaule; quant à son visage, il avait des joues un peu creuses, comme s'il avait été mal nourri durant son enfance et avait conservé cette caractéristique.

   « Une vivante. », dit-il d'un air ravi.

   Elle sortit son épée de son fourreau incrusté d'une pierre précieuse, qui luisait et renvoyait des éclats sur les lames brisées au sol. Elle la pointa en direction du sac que tenait l'homme, rempli de ses trouvailles ramassées sur les dépouilles.

   « Qu'un voleur se comporte ainsi, je conçois. Mais un soldat? Les objets que tu voles étaient des trésors aux yeux de ceux qui sont morts. Arrête ça, ou je te défie.

   - Un défi? Nous sommes en guerre. Saute-moi à la gorge.

   - La bataille est finie, et je n'attaquerai pas un homme sans prévenir. »

   Il baissa les yeux sur le blason de Selena, l'oiseau à la crête et aux ailes déployées, et afficha un rictus prédateur. Elle pensa au loup qui chasse, au chat qui se lèche les babines.

   « Ç'a vraiment un sens, de faire semblant d'être civilisés alors qu'on marche sur des cadavres?, ricana-t-il. T'insultes tes hommes, en proposant à ton ennemi un droit qu'ils ont pas eu.

   - Le blason que tu portes est celui des soldats d'élites des six seigneurs. Tu as donc dû recevoir l'entraînement des plus hauts guerriers Vhor. Comment un homme tel que toi a-t-il pu se retrouver à fouiller les corps?

   - Toi, t'es une noble, vu cet oiseau et la qualité de ton arme. C'est bien vous, de juger la valeur d'un homme à son blason. »

   Il ne riait plus, et à présent, Selena savait qui était en face d'elle. Selim, déclamé comme un des guerriers les plus terribles de la terre de Nir. Il n'accordait aucune pitié et n'en demandait aucune. Il s'agissait d'un mercenaire, survivant du peuple de Nabe, qui s'était placé au service des Vhor contre l'argent et le permis de tuer.

   « Je suis Selena du clan Tori. Face à toi, je ne me battrai pas au nom des Alathirs, ni de mon clan, mais pour les morts que tu déshonores.

   - Tu parles bien des morts que t'as causées? »

   Elle rejeta ses mèches auburn derrière son épaule dans un mouvement de fierté feinte.

   « Je n'ai pas demandé à être là. Je protège mes hommes.

   - Joue pas à ça. Le guerrier qui déteste se battre est une idée tellement répandue qu'elle en est devenue un cliché. Si ne pas aimer tuer suffit à être un héros, alors nous en sommes tous.

   - Même toi? »

   Pour la première fois, il sembla décontenancé, et il riposta avec un rire joyeux, le pire étant qu'il ne paraissait même pas se forcer.

   « Bien joué, guerrière du clan Tori! Je me retire. Je te laisse protéger les morts. Personnellement, je rentre chez moi retrouver les vivants. Mais je me demande comment ils vont manger. Je leur dirai qu'une héroïne m'a empêché de récolter leur paie habituelle.

   - Disparais. »

   Selim eut un mouvement de main, et Selena se plaça automatiquement en position de défense, campée sur deux jambes. Mais il ne faisait que lui jeter le sac. Les mains prises par son arme, elle ne put le rattraper, et il roula jusqu'à ses pieds, auxquels il se cogna et répandit son contenu. Des morceaux de métaux précieux, des amulettes, des pierres, des pièces d'armures cliquetèrent les uns sur les autres.

   « Je n'en veux pas, fit-elle.

   - Ah? Donc, tu vas abandonner ici ces trésors si précieux? »

   Comme il inclinait la tête, narquois, elle réalisa la position dans laquelle elle était. Tout en ayant conscience d'être parfaitement ridicule, elle replaça les objets dans le sac de toile, et tira sur le cordon afin de le refermer. Puis elle recula sans lui tourner le dos, attendant qu'il en fasse de même; comme il se contentait de rire doucement, elle s'éloigna suffisamment pour ne plus le craindre. Là, enfin, elle rejoignit les tentes qui claquaient au loin, avec le sac qui battait contre ses jambes à chacun de ses pas.

*****

   Randa du clan Tori n'avait pu abandonner sa fille illégitime. Selena n'était pas en mesure d'occuper une place importante dans le clan, car de naissance bâtarde. Cette tâche reviendrait à son demi-frère, de trois ans son cadet. Elle avait appris à se battre auprès de ses maîtres d'arme depuis ses onze ans, élevée pour dominer le champ de bataille. Son demi-frère avait une vie différente, politique, rythmée par ses précepteurs et ses professeurs. Sa mère à elle n'était personne, comparée à la souche dorée de leur père, dont son frère était également issu.

   Selena reçut une missive, selon quoi un autre général allait être envoyé pour la remplacer, car on demandait sa présence chez elle. Le cheval du messager paraissait prêt à s'effondrer, car il avait galopé de l'est à l'ouest de la terre de Nir, depuis la grande ville de Nakaran. Ce serait vers là qu'elle se dirigerait. Elle traverserait les Monts Couronnés, et les étendues de Cell, jusqu'à se rendre à Torn, là où son clan se basait.

   Ce fut sans regret qu'elle tourna le dos aux Landes Grises, ces parcelles de territoires stériles et insensées, qui ne méritaient pas le sang versé pour elles.

   La générale aimait chevaucher. Elle pouvait se concentrer sur la crinière de sa monture, et laissait le vent lui fouetter le corps. Ses cheveux formaient une onde derrière elle, et ses épaules dansaient au même rythme que l'animal; le choc des sabots provoquait un frisson qui l'ébranlait toute entière.

   Sa bonne humeur à peine récupérée vacilla à la vision de Cell, et son sol morne et caillouteux. Pas grand-chose n'y poussait, si ce n'était des mauvaises herbes entre les fissures de la terre fendillée par le soleil. Elle eut un regain d'énergie aux Monts Couronnés, qui s'élevaient autour de la route comme d'immenses statues de géants. Les pics plongés dans les nuages formaient un cercle, et elle pouvait passer dans les affaissements de terrain, ou se glisser sur des corniches habituellement occupées par les bouquetins.

   Finalement, elle fut de retour à Nakaran. La situation était pire que la dernière fois qu'elle était venue, un an plus tôt. Les rues et les places publiques étaient pratiquement vides, et les théâtres de marionnettes, autrefois principale activité, avaient été désertés des artistes et des rires.

   « Nous sommes tous en deuil, expliqua un marchand ambulant. Toutes les familles ont perdu un fils ou une fille dans les dernières batailles. »

   Et il s'empressa de tracer son chemin en direction des régions mineures, là où la guerre avait frappé moins fort.

   Selena, après des mois d'absence, put rentrer chez elle, à Torn. L'allée de graviers était propre et bien entretenue, et les oiseaux rouges pullulaient toujours dans les rangées de pins taillés à la perfection. Un serviteur s'effraya à sa vue.

   « Votre mari n'est pas averti de votre retour! »

   Épuisée par le voyage, elle fit signe que ce n'était pas grave, et lui demanda de conduire son cheval aux écuries.

   « Mon père est là?

   - Monsieur Randa est à Nakaran, en rencontre chez le clan Mutalai. Il s'agit du mariage de votre cousin. »

   Elle passa les grandes portes grillagées, et au travers des jardins décorés du blason en forme d'oiseau, pour finalement entrer dans le bâtiment. Les couloirs étaient grands et éclairés, décorés de tapisseries qui contaient les exploits de tels ou tels ancêtres, ou de statues de grands oiseaux aux ailes déployées, aux yeux aveugles de rubis.

   La salle de banquet était grande, destinée à recevoir des quantités de visiteurs habitués au grandiose. Au plafond, des perches et des structures étaient destinées à y placer des lustres étincelants, vides pour l'heure. Des rosaces de mosaïques tournoyaient sur le sol et les murs, décorés d'un entrelacs de rouge, or, et rose, et un balcon qui occupait la moitié de la pièce pouvait devenir une piste de danse. Là, elle était vide, et la table au milieu y semblait ridiculement petite. Selena n'en avait que faire; seuls les plats installés l'intéressaient, dont l'odeur déchaînait son appétit, jusque là coupé par l'effort.

   Elle remarqua distraitement que la quantité dans le verre de vin, ainsi que la dose d'épices, avaient encore diminué. Les prix montaient sans cesse, et elle était pourtant privilégiée. Qu'elle en profite; elle avait conscience qu'un jour, tout l'argent de la terre de Nir n'aurait plus la moindre utilité, car il n'y aurait plus rien à acheter. À moins que la guerre ne soit gagnée, et qu'ils puissent accéder à l'ensemble des ressources des terres, qu'ils se disputaient jusque là avec les Vhor. Mais plus personne ne croyait encore à la fable d'une glorieuse victoire.

   Les portes en face d'elle, deux battants de plusieurs mètres de haut aux contours plaqués d'or, s'ouvrirent sous la pression de deux serviteurs, et elle reconnut la démarche de l'homme qui entrait. Elle cessa de manger pour saluer son mari, à qui elle devait respect, car comme elle, il était soldat de haut rang, né d'un clan renommé. Leur mariage n'était pas né des sentiments, mais des alliances, et ils y avaient tout deux consenti. À défaut d'être amoureuse, il était son camarade d'arme.

   Karl du clan Ranan était un homme de petite taille, ce qu'il compensait par des épaules larges et un regard rendu intimidant par ses sourcils naturellement épais. Son rang exigeait qu'il porte une semi-cape, mais la sentir dans son dos à chacun de ses mouvements l'exaspérait, et elle avait donc été enroulée autour de son torse, passant sous un de ses bras.

   « Selena, salua-t-il en tirant une chaise devant elle. Je ne savais même pas que tu rentrais.

   - Je suis partie dès que j'ai reçu le message qu'on me retirait des Landes Grises. Envoyer un messager à cheval n'aurait eu aucun sens. »

   Elle enchaîna:

   « La dernière fois que je suis rentrée, tu étais sur le champ de bataille, toi aussi. Je n'étais pas sûre de te voir. Tu étais à Narya, c'est ça? Les choses se sont bien passées?

   - De pire en pire. Mes hommes n'ont rien eu à manger. Les paysans ont refusé de confier quoi que ce soit, et nous avons dû réquisitionner les silos de force.

   - Je les comprends. Pourquoi donneraient-ils quoi que ce soit à des soldats qui n'apportent pas de résultats?

   - Pourquoi les soldats se battraient-ils pour des paysans qui n'apportent pas de nourriture?! Nous avons remporté des victoires! »

   Sentant qu'il haussait le ton, elle en fit de même, posant ses couverts pour frapper la table de ses poings.

   « Karl, qu'est-ce que ça leur apporte, de savoir qu'on a gagné un bout de terrain à l'autre bout de la terre de Nir? Ils veulent des terres à cultiver, ils en ont besoin, et nous aussi! Ils ne pourront rien donner tant qu'ils n'auront aucun endroit où planter! »

   L'homme, au lieu de se mettre à crier, désigna la porte, en direction des diverses salles d'armes, et ils se levèrent d'un même mouvement pour s'y diriger, prêts à en découdre du bout de la lame. Car le langage des armes était le seul qu'ils connaissaient, le seul qu'ils aient jamais parlé, et la loi du plus fort était leur unique adage. Mais ce mouvement lui rappela à combien elle était épuisée, et elle s'apprêta à reporter ce duel à plus tard.

   Mais, alors qu'elle ouvrait la bouche, ils furent interrompus par un préposé effrayé, qui avait l'air d'avoir couru.

   « Des ennuis, monsieur Ranan! On vous appelle à Nakaran! Des Vhor ont été capturés tout proches de la capitale, l'on a besoin de vous pour l'enquête.

   - Des Vhor?! À Nakaran?! Comment ont-ils faits pour pénétrer aussi loin dans les terres?!

   - Trois des six seigneurs y sont en ce moment, et l'un d'entre eux, le seigneur du clan de Dam, est sur l'affaire. Les meilleurs guerriers ont été appelés pour leur sécurité, au cas où il y ait d'autres Vhor cachés. Ils sont sûrement là pour un assassinat.

   - Je viens avec toi, déclara aussitôt Selena en se tournant vers un autre serviteur dans l'intention de lui demander de faire seller leurs chevaux mais Karl s'interposa.

-   Tu rentres à peine, tu es épuisée. Ça ne sert à rien de venir si c'est pour te faire trancher la gorge par un Vhor car tu auras les mains qui trembleront trop pour tenir ton arme. Reste ce soir. Il y a une fête pour le mariage de ton cousin, et tu n'auras plus d'occasions comme celle-là de célébrer.

   - Je célébrerai l'arrestation des Vhor qui sont venus chez nous. »

   Comprenant qu'il n'aurait pas le dernier mot, son mari coupa la poire en deux.

   « Reste ce soir, profite de la fête, repose-toi, et rejoins-moi demain, d'accord? »

   Elle accepta à contrecœur, et fixa la silhouette de son cheval s'éloigner au grand galop sur l'allée de gravier.

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