Prologue - Un chat qui parle chinois
Cinq heure du matin. Me voilà perdu sur internet en train de regarder des vidéos qui parlent de complots reptiliens et de terre plate. Des milliers d'années d'évolutions pour en arriver là... Quel gâchis. En plus, ça me rend paranoïaque. Et voilà que je dérive petit à petit vers ces vidéos soi-disant paranormales, et je n'arrive plus à me rendormir, et je vois le mal partout. Il m'arrive même parfois d'apercevoir des silhouettes derrière moi, toujours les mêmes, et des objets changer de place. Ce genre de choses m'arrive si souvent que je n'y prête plus attention. Ce ne sont que des produits de mon imagination. Mon cerveau baigne dans la fatigue et les invente de toute pièce. Sans aucun doute.
Comme lorsque que mon subconscient m'offre des rêves étranges, ceux où se déroulent une flopée de bizarreries dont je ne prends conscience qu'au réveil. Ce chat qui puait le parfum de vieux, un parfum qui m'était familier, comme l'inverse d'une madeleine de Proust. Le plus drôle je pense, c'est qu'il me parlait chinois. Je ne comprenais absolument pas ce qu'il me racontait, mais je faisais tout comme parce que je ne voulais pas le vexer. Et quand il commençait à marcher dans les rues de ma ville, je le suivais. Devant le vieux kiosque du parc où traînent les jeunes la nuit tombée, devant cette maison d'où s'échappe toujours beaucoup trop de bruit, puis devant la gare où le chat nous a téléportés. Attendez, quoi ?! J'avais oublié à quel point ce rêve n'avait aucun sens!
Et ce matin, c'est un autre rêve qui m'a réveillé, tout aussi étrange et tout aussi dépourvu de sens. Je me retrouvais au milieu de la nuit dans un village. Les maisons étaient bâties de façon... comment le dire sans être insultant ? Je me demandais comment elles tenaient encore debout. Le sol était sale et glissant, tapissé de boue. Des gens, en panique, couraient tout autour de moi. Il tombait des cordes et de temps à autre, un éclair venait illuminer ce chaos. Étrangement, je n'entendais rien. Et sans prévenir, le soleil pointa le bout de son nez et je me retrouvai au milieu d'une forêt. Une lumière très vive, dans des teintes roses pâles, m'éblouissait si intensément que je devais cacher mon visage dans mes mains. Quand je les ôtais enfin, il n'y avait plus rien à perte de vue, la forêt avait été réduite en cendres. Quelqu'un me toucha l'épaule et je me réveillai.
Pourquoi a-t-on toujours faim quand on se réveille en pleine nuit ? Ou ça n'arrive qu'à moi ? Quoi qu'il en soit, je ne me suis pas privé d'un petit casse croûte ce matin. Surtout après un rêve comme celui-là ! Je vous l'ai dit, je me suis habitué à ce genre de choses. Pourquoi devrais-je m'en inquiéter ? J'ai d'autres problèmes à régler, des problèmes qui ne sont pas des hallucinations abracadabrantes produites par mon cerveau en manque d'adrénaline.
J'arrête les vidéos complotistes et paranormales pour aujourd'hui, il y a un vrai monde à observer derrière la fenêtre. Je peux y voir la ville se réveiller tout doucement : le boulanger qui prépare ses viennoiseries, les jeunes qui errent dans les rues complètement alcoolisés et les éboueurs qui ramassent les poubelles. L'écosystème de ma ville à cette heure-ci se résume principalement à ces trois types de personne... Oh, un camion de déménagement.
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