Chapitre 12 - Comment ça peut être pire ?

— Bonsoir messieurs ! Vous arrivez tôt dites donc, qu'est-ce que je peux vous servir ?

— Nous voulons un cocktail du jour.

— Je suis désolé nous ne faisons pas ce genre de cocktail ici. Je vous donne la carte, et je reviendrais vers vous quand vous aurez fait votre choix.

Un cocktail du jour ?! Non mais. Vous croyez que je ne vois pas clair dans votre petit jeu ? Je ne devrais pas trop faire le malin non plus... Ils ont peut-être des katanas... Non, les katanas c'est japonais il me semble... Ils doivent être là pour récupérer leur chat ou pour ruiner notre évaluation.... Enfin ils passent inaperçus au milieu de notre nouveau décor... Hum... C'était raciste non ?

— Pssst pssst ! me siffle Tata Sylvie depuis la réserve. Psssst ! insiste-t-elle.

— Je crois bien que vous avez quelque chose qui fuit dans votre réserve, ça fait un drôle de bruit. Me dit l'un des chinois.

— Ah bon ? Je n'ai rien entendu, je vais vérifier ça tout de suite !

— PSSSSS-

— Quoi !? Qu'est-ce qu'il y a encore ?

— Oh ! Tu m'as fait une de ces peurs ! Un peu plus et j'allais faire une attaque, non mais tu ne te rends pas compte. À mon âge, un petit sursaut de rien du tout peut me conduire à la morgue. C'est ce que tu cherches à faire ? Me tuer ?

— TATA ! Qu'est-ce qu'il y a ? Je n'ai pas le temps pour ça. Pourquoi tu fais tout ce bruit, ils vont finir par te repérer !

— Ah oui c'est vrai... Euh... Comment dire ? Il s'est échappé !

— Ulysse ?

— Non bougre d'idiot, le chat !

— Mais comment ça se fait ? Je croyais que tu l'avais avec toi ?

— Oui je l'avais avec moi, mais comme je viens de te le dire : Il. S'est. Échappé. Tu n'écoutes jamais.

— Comment il s'est échappé ?

Tout va bien derrière ? me demande un chinois depuis le comptoir. Vous avez parlé d'un chat ?

— Je ne sais pas comment il s'est échappé, je me suis repoudrée le nez, et quand j'ai voulu reprendre mon sac, il n'était plus dedans !

Oh bah tiens... Nous aussi, nous avons perdu un chat.

— Bon... Vois avec Nina pour le retrouver.

On tenait beaucoup à ce chat.

— Il ne faut absolument pas que les chinois le trouve avant nous.

On pense qu'il est ici.

— Vite retournons au comptoir pour faire diversion.

— Rebonjour messieurs, en quoi puis-je vous aider ? Vous avez fait votre chat, euh choix ? Je vous conseille le-

Ils... Ils ont sorti un sabre. D'où est-ce qu'ils le sortent ce sabre ? Ils ne sont pas rentrés avec à ce que je sache... Je crois bien que tu vas devoir attendre tata...

— Et bien messieurs, je constate que c'est un très joli... Katana ? Que vous avez là... haha...

— C'est un Bagua Dao, il est... très... Coupant, m'informe-t-il en jouant avec la lame de ce dernier. Ça serait fort dommage qu'un mauvais geste n'abime votre très jolie... Décoration.

Glup...

— Je crois que vous avez quelque chose qui nous appartient.

Ah mais ça y est, je les reconnais ! Ce sont les deux chinois qui poursuivaient Maxime la dernière fois.

— Je ne vois pas de quoi vous parlez.

— Albert ! crie Nina en revenant dans la salle, Ulysse a rattrapé le ch-

— AAAAAAHH NINAAAA ! C'est toi !

Pitié, faites qu'avec mon cri ils n'aient pas compris de quoi parlait Nina...

— Hum hum... Et bien... Haha... Est-ce que vous avez choisi ce que vous allez boire messieurs ?

— Nous avons assez perdu notre temps comme ça, rendez-nous notre chat ! Cette mascarade ne peut plus durer ! s'égosille un des chinois en faisant voler son sabre dans tous les sens.

Son collègue nous insulte en chinois. Enfin je pense. Je crois bien que c'est trop tard pour négocier.

— Non mais c'est bon regardez il est là votre chat ! intervient Ulysse, sortant des coulisses tout ébouriffé et le visage griffé.

— Arrêtez de vous moquer de nous !

— Mais on ne se moque pas de vous ! Regardez, c'est bien votre chat, non ? s'indigne Ulysse.

— Cessez maintenant cette plaisanterie, et rendez nous notre chat à pourboire !

— Votre chat à pourboire ?

— Oui c'est un chat en porcelaine, vous nous l'avez volé ! Nous le savons !

— Attendez, comment ça en porcelaine ? demande subrepticement tata Sylvie en sortant de sa cachette.

— Un chat en porcelaine où l'on peut glisser des petites pièces !!!

— Tout cela n'est qu'un simple et malheureux malentendu, nous ne vous avons jamais volé votre chat à pourboire ! Juste votre vrai chat... Enfin ce n'est pas moi c'est la dame-là !

— Albert ! Comment oses-tu accuser ta chère tata ?

— Ce. Chat. N'est. Pas. Le. NOTRE ! Rendez-nous ce qui nous appartient !

— Mais attendez si ce n'est pas le vôtre... Alors à qui appartient ce satané chat ?

C'est dans un silence embarrassé que nous nous regardons dans le blanc des yeux. Nina, immobile, ne sachant plus où se cacher ; Ulysse, le chat dans les mains, bras tendus ; les deux chinois, dos à dos, prêt à bondir sur celui qui bougera le premier ; tata Sylvie, pensive jouant avec ses bagues et moi... Et dire qu'en ce moment, papa est en train de se prélasser au bord d'une plage au sable fin et de siroter un petit mojito fraîchement préparé. Je vous jure qu'à la première occasion je me barre sans la moindre hésitation.

— Hé les gars, surgit Maxime, regardez ce que j'ai trouv- s'interrompt-il avant de cacher ce qu'il avait dans le main derrière son dos. Messieurs, comme on se retrouve.

— Vous ! C'est vous qui l'avez volé !

— Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.

— Notre chat ! Qu'est-ce que vous cachez derrière votre dos ?

— Ah... Vous parlez de ça ?

— Qu'est-ce que c'est ?

— Oh ce n'est qu'une vieille photo de famille que je viens de retrouver, dit-il en sortant un bout de papier... Voyez par vous même ce n'est pas un chat !

— Je vous prie de nous croire, on n'a pas votre chat ! Rangez ce sabre, on peut discuter calmement !

Un fois que Monsieur-katana eut rangé son sabre, nous avons pu parler en toute civilité. Tata Sylvie leur a expliqué pourquoi et comment elle avait volé ce chat. Les deux chinois ont vite compris, après une longue discussion, que nous n'étions pas responsables de la disparition de leur chat à pourboire. Ils se sont alors excusés de nous avoir accusé sans preuve et de nous avoir menacé avec leur sabre. Maxime est bizarrement resté en retrait durant tout l'échange. Il avait quelque chose à cacher, ça j'en suis sûr. Il a réussi la prouesse de ne prononcer aucun mot de toute la conversation. Histoire de finir sur une bonne note, je leur ai offert une bière. Nous avons tous trinqué puis ils sont partis avec le vrai chat à défaut d'avoir retrouvé celui en porcelaine.

— Une bonne chose de faite, j'ai bien cru qu'ils allaient rester là toute la soirée ! souffle Ulysse.

— Hé, les gars, venez par là...

— Qu'est-ce que tu as Maxime ?

— Chut, venez ici, mettez vous autour de moi... Regardez-ce que j'ai trouvé... chuchote-t-il en sortant un chat en porcelaine de son pull.

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