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  Felix sentait le poids de sa toile dans son sac, il avait l'estomac noué alors qu'il vint s'assoir derrière un chevalet.

Ce travail lui avait posé de gros problèmes, il avait passé plusieurs nuits blanches à y penser sans trop savoir quoi en faire. Et finalement il avait agi de façon égoïste pour pouvoir enfin peindre ce que la passion évoquait chez lui.

D'habitude Felix était le premier à sortir son travail, à l'exposer avec fierté devant les autres étudiants. Or cette fois-ci il préféra laisser sa toile dans son sac jusqu'au dernier moment, se sentant tout à coup mal à l'aise.

Il n'arrêtait pas de toucher son sac, d'une façon nerveuse et clairement suspecte. Et il se mit même à sursauter quand une voix s'éleva tout à coup à côté de lui.

Simon fronça les sourcils à la réaction de son ami, puis il prit la parole en venant s'assoir sur le chevalet d'à côté de celui du jeune homme.

- Est-ce que tout va bien ? Tu as l'air bizarre.

- Oui, je n'ai seulement pas dormi de la nuit.

- Pourquoi ?

- Je ne trouvais pas le sommeil. Peu importe, ce n'est rien, j'étais perdu dans mes pensées et tu m'as surpris.

Simon examina son ami, comme s'il allait dire quelque chose. Mais il se retint et sortit tout à coup sa peinture de son sac.

Felix écarquilla les yeux en voyant la peinture du brun. Cette dernière était faite de couleur rouge sang, de noir et de bleu nuit. Tout était chaotique, les couleurs étaient étalées sur la toile d'une façon esthétiquement effrayante, surtout ajouté au regard perçant se situant au centre de la peinture, deux grands yeux fixaient droit devant eux, à l'intérieur d'eux une lueur terrifiante dansait.

Felix se sentit un peu mal à l'aise en regardant le travail du garçon à la cicatrice. Il vint même à se demander si ce dernier avait bien compris le thème du travail à faire.

- Qui est-ce que tu as peint ?

- Mon voisin. Il s'est fait arrêter il y de ça quelques semaines. Il a tué sa femme, c'était un crime passionnel.

- Oh, vraiment ?

Felix était choqué de la source d'inspiration de Simon, si bien qu'il l'observa durant quelques instants, se demandant ce qui se passait dans l'esprit torturé du brun pour pouvoir avoir envie de peindre un tel personnage.

Mais le jeune à la cicatrice ne parut pas bouleversé, il se contenta d'acquiescer avant d'enchaîner rapidement.

- Et toi, qui a été ta source d'inspiration ?

Simon ne laissa pas le jeune aux cheveux rouges répondre. Au contraire il enchaîna de nouveau, fronçant les sourcils en voyant le chevalet vide de son ami.

- Où est ta peinture ?

- Dans mon sac, je ne l'ai pas encore sorti.

- Pourquoi ?

Le brun comprit facilement qu'il y avait quelque chose d'anormal dans le comportement de Felix. Mais ce dernier ne voulait pas s'expliquer, alors il mentit en sortant finalement la toile, qui lui sembla peser une centaine de kilos à ce moment précis.

- Je viens juste d'arriver, je n'ai pas eu le temps de le faire.

Simon ouvrit grands les yeux en voyant la peinture de Felix. Il lâcha une exclamation de surprise et d'ébahissement. Il se leva même de son tabouret pour se mettre plus en face de la peinture pour pouvoir l'observer avec un peu plus d'attention.

- Je ne m'attendais pas à ça. Qui est-ce que tu as peint ? Son visage n'est pas très clair.

- Ça n'a pas d'importance de savoir qui il est, seules les expressions de son visage importent.

- Je vois bien ça, il avait l'air de prendre son pied.

Simon se mit à rire, puis il tapa sur l'épaule de Felix avant de chuchoter d'une façon un peu étrange.

- Tu es aussi taré que moi parfois.

Felix ne releva pas, il se contenta d'observer sa propre toile. Il n'eut pas de grande difficulté à voir le visage de Sam dans la peinture, même plus, il n'eut pas besoin de fermer les paupières pour que le souvenir de sa dernière nuit passée avec lui ne lui revienne en mémoire.

Quelques jours étaient passés depuis qu'ils avaient passé leur accord, et même si Sam était en possession du numéro du garçon, il ne l'avait toujours pas contacté.

Felix supposait que peut-être il avait réfléchit à sa décision, qu'il avait compris que l'infidélité ne correspondait pas à sa vie. Le garçon n'en savait rien, mais il savait seulement que son cœur battait un peu plus vite à chaque fois qu'il recevait un message, appréhendant de voir un de Sam apparaître.

Le jeune homme détestait ça, le fait que Sam fût en possession de son numéro, qu'il ait en quelque sorte le contrôle.

Mais Felix n'eut pas le temps d'y songer davantage que son professeur entra dans la salle, provoquant le silence général.

Le soleil tapait légèrement sur la peau blanche de Felix, il fermait les yeux, les rayons du soleil éclairant sa chevelure rouge. Il semblait d'une beauté qui ne pouvait jamais disparaître, le temps ne pouvant pas la briser à un seul instant.

Tous les regards se rivaient vers le garçon quand ils passaient devant lui, certaines personnes le prenaient en photo alors que d'autres ne faisaient que de l'admirer avec les yeux.

Felix pouvait entendre des gens parler de lui, mais il ne prenait pas la peine d'ouvrir les paupières, sachant pertinemment que ça ne valait pas la peine de le faire. Il se concentrait seulement sur sa peau qui chauffait peu à peu.

Or soudainement une voix plus forte que les autres attira son attention. Il ouvrit un œil pour voir Johanna se laisser tomber sur le banc, elle grommelait dans sa barbe jusqu'à ce qu'elle se mette brusquement à crier.

- Vous ne voulez pas dégager un peu ? Vous savez que prendre des photos des gens à leur insu est totalement irrespectueux ? Espèce de grosses tarées !

Felix soupira, son temps de repos venant brusquement toucher à sa fin. Il se redressa puis se tourna vers son amie.

- Pourquoi est-ce que tu cris ?

- Ça m'énerve toutes les filles qui s'arrêtent pour te regarder, elles ressemblent à des grosses psychopathes. Aucune d'elles n'a le courage de venir te parler, non elles restent dans leur coin en espérant que tu les regardes un jour. Sauf que non, ça n'arrivera jamais vu que tu es GAY.

La blonde hurla le dernier mot, ce dernier étant destiné au groupe de trois filles situé non loin de là.

Felix se mit à rire, puis répondit à son amie d'un ton détaché.

- Pourquoi est-ce que tu t'occupes de ça Jon ? Laisse-les, si elles aiment bien perdre leur temps de cette façon.

- Ça m'énerve.

- Qu'est-ce qui ne t'énerve pas dans la vie ?

La blonde donna un léger coup de poing dans les côtes du garçon, puis reprit d'une voix un peu plus calme.

- Tu ne veux pas aller dans un café, j'en ai marre de rester tout le temps dans ce parc.

- Je n'ai pas reçu ma paye. Je suis pauvre, en plus de ça je dois payer le loyer à Tameron, mais j'ai déjà plusieurs factures de retard.

Felix se sentait dépassé, il ne faisait que de survivre financièrement ces derniers temps. Il commençait même à se demander s'il n'allait pas finir par prendre un deuxième job étudiant pour réussir à vivre correctement.

Johanna fit une moue désolée, puis elle reprit rapidement.

- Je suis sûre que ça ne dérange pas Tameron si tu le payes en retard.

- Je le paye en retard tous les mois. Je suis le pire des colocataires. Mais ce n'est pas ça qui m'inquiète.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je dois continuer de rembourser mon crédit pour l'école d'art, et ça je ne peux pas les faire attendre.

Felix poussa un soupir lourd, puis tira nerveusement sur ses cheveux en parlant d'un seul coup sans réfléchir.

- Je pense vraiment à me prostituer tu sais.

- Quoi ! Arrête tes conneries.

- Je ne rigole pas, je couche déjà avec plein de mecs, en quoi être payé pour le faire pourrait me déranger ?

La blonde fronça les sourcils alors que son visage devint rouge à cause d'une colère soudaine. Elle agrippa le bras de Felix, puis le secoua doucement en lui criant brusquement dessus.

- Retire-toi tout de suite cette idée de ta tête. Ce n'est pas du tout la même chose Felix, tu ne peux pas songer à faire ça.

- Et pourquoi pas ? Tu ne sais pas ce que c'est, ton père est friqué.

- Mon père l'est oui, pas moi.

Le jeune homme laissa sa tête tomber dans ses mains, puis il expira tout l'air qu'il avait dans ses poumons avant de reprendre la parole.

- Tu as raison, je ne peux pas faire ça. Mais je ne sais pas quoi faire, il faut qu'il m'augmente au restaurant, sinon je vais finir à la rue, et sans école.

- Je peux te prêter de l'argent si tu veux.

- Non merci, je ne veux pas de ta charité Jon. Je vais finir par trouver une solution un jour ou l'autre.

- Pas de prostitution je t'en prie.

Felix fit un sourire à son amie, puis hocha la tête.

- Je ne deviendrais pas une pute, je te le promets.

- Je préfère ça.

Puis la blonde se leva brusquement. Elle glissa sa main dans celle du jeune homme, puis lui fit un signe de la tête pour l'inviter à la suivre.

- Où est-ce qu'on va ?

- Dans un café. Je t'invite.

- Jon, je t'ai dit que je ne veux pas de ta charité.

La blonde se mit à rire doucement, puis elle secoua la tête en répondant d'un ton malicieux.

- Ce n'est pas gratuit. Pour la peine tu m'accompagneras faire les magasins, il y a une soirée demain soir, et je ne sais pas quoi me mettre.

Le lendemain se trouvait être le samedi, jour où Felix travaillait au restaurant. Donc il savait qu'il n'allait pas se rendre à la soirée.

Il accepta en riant doucement, sachant que faire les magasins avec son amie était une activité qui n'était pas pénible pour le moins du monde. Alors il se laissa ensuite guidé vers un café, essayant de cacher ses soucis au plus profond de son esprit.

Johanna parlait avec engouement, elle expliquait à Felix comment s'était déroulé un de ses cours, les plus passionnants de l'année. Et même si le garçon ne connaissait rien, comprenant un terme sur deux, il écoutait toujours son amie avec autant d'attention.

Or tout à coup le discours de la jeune femme se coupa abruptement alors que son téléphone se mit à vibrer sur la table.

Felix but une gorgée de son café latte tout en regardant la blonde. Et tout à coup il vit le visage de cette dernière se décomposer. Il fronça les sourcils, mais ne prit pas tout de suite la parole, mais au contraire il attendit que ce fut son amie qui fit le premier pas.

Johanna ferma les paupières, puis vint rassembler ses longs cheveux blonds en un chignon, elle secoua ensuite la tête et s'exclama avec agacement.

- Les mecs sont vraiment des batards.

- Je ne le prends pas pour moi, mais explique-moi pourquoi ?

La blonde but une gorgée de son café noir, puis elle croisa le regard de son ami avant de s'expliquer d'un ton abrupt et clairement énervé.

- Un connard me fait du chantage, il a une photo de moi en sous-vêtement et me demande de coucher avec lui ou sinon il publie la photo.

- Quoi !

Felix faillit s'étouffer en avalant son café. Il toussa à en devenir rouge, mais n'y porta pas plus que ça de l'attention, étant trop choqué par les mots qui venaient de sortir de la bouche de la blonde.

Johanna lui tapa doucement sur le dos, puis répondit d'un ton un peu plus détaché.

- Ne t'en fais pas ce n'est pas la fin du monde.

- Mais, qu'est-ce que tu vas faire ?

- Publier une photo de moi sur les réseaux sociaux. Je préfère le faire de moi-même pour le décrédibiliser. Je ne vais pas répondre à son chantage d'enculé.

Felix ouvrit les yeux de stupéfaction, il savait que son amie était une femme forte et déterminée, mais il ne s'était pas attendu à une telle réaction de sa part. Et à vrai dire il était fier d'elle.

Il lui adressa un sourire, puis répondit d'un ton moqueur.

- Comment tu as fait pour te trouver dans une telle situation ?

- Tu sais que tu n'es pas le seul à coucher avec des gars rencontrés dans les bars. Et bien je suis tombée sur ce connard. J'ai fait l'erreur de coucher avec lui une fois, et depuis il ne me lâche pas.

- Tu lui as donné ton numéro ?

- Oui.

Le jeune roula des yeux d'exaspération, puis il se mit à rire doucement avant de répliquer.

- Tu es trop naïve, il ne faut jamais donner son numéro, j'évite même de donner mon vrai nom d'ailleurs.

- Tu vas me dire que tu n'as jamais donné ton numéro à personne toi ?

Felix ouvrit la bouche pour répondre positivement mais sa voix mourut rapidement dans sa gorge quand il réalisa qu'il l'avait fait, il avait donné son numéro à Sam.

Mais ce n'était pas la même chose non ?

Le jeune homme ferma la bouche, donnant alors une réponse silencieuse. Johanna fut d'ailleurs surprise de la réaction de son ami, mais elle ne réagit pas, laissant alors le garçon avec ses secrets.

Cependant elle réattaqua rapidement.

- De toute façon il peut toujours rêver, je ne vais plus jamais coucher avec lui. C'était une grosse erreur crois-moi.

- A ce point ?

- Décevant de A à Z.

Felix se mit à rire à la remarque de son amie, puis les deux continuèrent leur conversation d'origine, en laissant de côté le chantage dont Johanna avait été victime, en vain.

Alors que la fin de journée de cours arriva enfin, Felix se sentit délivré, bien que le lendemain annonçait le week-end, pour lui la partie de la semaine la plus compliquée à gérer. Il s'avança vers sa moto pour retourner chez lui, voulant se reposer un peu avant le travail le lendemain.

Or il sentit tout à coup son téléphone vibrer dans sa poche. Il le sortit et vit un numéro qu'il ne connaissait pas. Il fronça les sourcils, hésitant à répondre. Mais le fit quand même, commençant à détacher son casque de sa moto.

- Allo ?

- Red ? C'est Sam.

Le sang du jeune homme ne fit qu'un tour. Il immobilisa tout son corps, sa main venant se resserrer plus fort autour de son téléphone.

Il avait oublié Sam durant la journée, s'étant inconsciemment persuadé que l'homme marié n'allait plus jamais le contacter. Mais il s'était trompé.

Felix toussa légèrement, essayant de garder une voix naturelle alors qu'il répondait au brun.

- Oui, qu'est-ce que tu veux ?

- Est-ce qu'on peut se voir ?

- Je ne suis pas d'humeur à baiser.

Le garçon savait ce qu'il voulait, et à ce moment-là il avait seulement besoin de repos et de se retrouver un peu seul.

Il s'était montré froid et trop direct avec Sam, mais il n'en avait rien à faire, il n'était rien pour lui.

- Oh, je. D'accord, je suis désolé de t'avoir dérangé, c'est juste que...

Sam ne continua pas sa phrase, sa voix était un peu tremblante, délivrant sa gêne avec une grande clarté.

Felix attendit quelques instants, puis il ferma les paupières, s'énervant déjà de lui-même alors qu'il continuait à son tour la conversation.

- C'est juste que quoi ?

- Ma femme a essayé de coucher avec moi hier.

Le garçon éloigna son téléphone de son oreille puis poussa un long soupir. Il savait que donner son numéro à Sam avait été une mauvaise idée, et continuer de l'écouter en était encore une d'autant plus mauvaise.

- Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse, je ne suis pas ton psy.

- Je ne te demande pas de m'écouter parler, je voulais seulement passer un moment avec toi.

- Tu n'as cas aller au King's Heart, je pense qu'il doit y avoir quelques désespérés à cette heure-là.

Le ton de Felix était peu sympathique, il se montrait même un peu hautain.

Et la réponse de Sam lui fit bien comprendre à quel point son comportement était peu sympathique et à la limite de l'irrespect.

- Je pensais qu'on s'était mis d'accord. Je vais supprimer ton numéro, tu n'entendras plus jamais parler de moi.

Felix entendit un bruit, comme si Sam s'apprêtait à raccrocher. Et sans savoir pourquoi la voix du garçon s'élava sans qu'il n'ait pu y songer auparavant.

- Attends !

Il n'y eut aucune réponse. Mais l'absence de la tonalité confirma au jeune homme aux cheveux rouges que le brun n'avait toujours pas raccroché. Alors Felix enchaîna rapidement, réalisant sa méchanceté.

- Je suis désolé. Retrouve-moi à la chambre 97 d'ici 20 minutes.

- Pourquoi est-ce que tu changes d'avis maintenant ? Tu étais à deux doigts de te débarrasser de moi.

Si Felix avait laissé Sam raccroché, peut-être qu'en effet il n'aurait eu plus jamais affaire à lui. Il aurait été libre de son accord, pouvant retourner à sa vie, maintenant qu'il avait obtenu ce qu'il avait voulu de Sam : une inspiration pour sa peinture.

Or il avait refusé de le laisser partir, et cette pensée ne plaisait pas au garçon.

Alors il répondit simplement, évitant la question de l'homme marié.

- Dans 20 minutes.

Puis il raccrocha sans attendre sa réponse.

Felix monta sur sa moto, puis plaça son sac pour faire en sorte qu'il ne tombe pas et finalement il démarra en direction de l'hôtel.

Quand il arriva dans le hall d'hôtel, une jeune femme lui accorda un large sourire en s'adressant à lui.

- Bonjour, est-ce que vous souhaitez une chambre ?

- La 97.

La jeune femme hocha la tête puis chercha sur son ordinateur. Elle fronça ensuite brusquement les sourcils, alors que ses joues se tintèrent de rouge.

Elle releva les yeux vers Felix puis s'exprima doucement.

- Je suis désolée mais elle déjà prise, quelqu'un vint de la demander il y a de ça quelques minutes.

- Est-ce qu'il est brun ? Les yeux noisette ?

- Oui, pourquoi ?

- Je le connais, il a pris la chambre pour lui et moi.

La jeune femme ouvrit la bouche, mais alors que le jeune homme commença à faire demi-tour, elle prit de nouveau la parole.

- Vous ne voulez pas une autre chambre ? Vous savez il y en a beaucoup d'autre de libre.

- Non merci.

Puis il partit en direction de l'ascenseur sans se retourner.

Quand il arriva devant la porte, il ne frappa pas tout de suite. Il réfléchit à ce qu'il était en train de faire, à ce que cela pourrait engendrer par la suite. Il devait seulement rentrer chez lui et se reposer pour demain, en aucun cas il ne devait se retrouver ici.

D'habitude il aurait ignoré les sentiments des autres, à aucun moment il n'aurait accordé à quelqu'un une quelconque attention. Pourtant il se retrouvait maintenant devant la porte de la chambre 97, alors que son corps ne désirait de se reposer et de ne rien faire du tout.

Felix se haïssait, Sam ne représentait rien pour lui, alors pourquoi était-il devant la porte, derrière laquelle il savait que le brun attendait.

Il voulut tourner les talons et ne plus jamais répondre au brun. Pourtant son poing vint s'abattre sur la porte, provoquant un soupir d'exaspération.

Puis Sam ouvrit la porte.

Le brun n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que Felix le poussa brusquement. Le garçon claqua la porte avec son pied, puis commença à déshabiller Sam en chuchotant contre ses lèvres.

- Ça va être rapide, accroche-toi.

Sam n'eut pas le temps de répondre qu'il était déjà allongé sur le dos. Ses vêtements lui étaient enlevés avec hâte et frénésie. Il sentait son cœur battre à vivre allure, les mains expertes de Felix sachant pertinemment ce qu'elles faisaient.

La bouche du plus jeune ne perdit pas de temps à se joindre au jeu. Elle déposait des baisers sur le torse nu du brun, puis descendit vers son bas ventre, ses mains accompagnant son chemin, venant glisser sur la peau douce.

Felix ne voulait pas perdre son temps, mais il en était hors de question pour lui de faire ça n'importe comment. Alors il déposa des baisers sur l'intérieur des cuisses de Sam, venant même mordiller sa peau. Puis il laissa glisser sa langue soudainement le long du membre déjà en érection de l'homme marié.

Sam poussa un râle de plaisir qui provoqua des frissons le long de la colonne vertébrale du plus jeune, encourageant ce dernier à s'appliquer davantage.

Il sentit les mains du brun se glisser dans ses cheveux, puis tirer légèrement dessus. Il planta ses doigts dans les cuisses du brun, lui arrachant un soupir de plaisir. Puis alors qu'il donnait le relais à sa main, il vint mordre une nouvelle fois l'intérieur de sa cuisse, y laissant une petite marque avant de le reprendre en bouche.

Puis après avoir appliqué du lubrifiant, Felix entra un doigt en Sam, lui arrachant une plainte. Le jeune homme remonta légèrement puis posa sa main libre sur la bouche de brun en murmurant tout à coup.

- Tu es beaucoup trop bruyant Sam, beaucoup trop bruyant alors qu'on ne vient que de commencer.

Il entra un deuxième doigt, camouflant le cri du brun avec sa main. Puis il vint lécher et mordiller le lobe d'oreille de l'homme marié en continuant de le pénétrer de ses deux doigts tout en chuchotant encore une fois.

- C'est mal ce que tu fais Sam. Tu le sais, mais je suis là pour m'occuper de toi ne t'en fais pas.

Les yeux noisette de Sam rencontrèrent tout à coup ceux bruns de Felix. Son regard était surpris, mais aussi mêlé d'une excitation totalement perceptible.

Le jeune aux cheveux rouges se perdit un instant dans ses yeux d'apparence innocents, et sans pouvoir le contrôler, il vint embrasser ses lèvres avec passion, venant y joindre sa langue alors qu'il accélérait la cadence avec ses doigts.

Felix se perdait, il ne savait pas à quoi il jouait, mais ce qu'il ressentait, cette passion commune entre Sam et lui le rendait fou. C'était sûrement pour ça qu'il était revenu, qu'il avait accepté des choses qu'il se refusait depuis plusieurs années.

Tout du moins il l'espérait.



AudreyPh18

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