-16-
Felix était assis sur le rebord de sa fenêtre, vêtu d'un simple t-shirt trop large et son boxer. Il tenait une cigarette entre son index et son majeur, prenant quelques bouffées par intermittence.
Il ne laissait pas son regard se perdre vers l'extérieur encore sombre, mais il observait la personne qui se trouvait dans son lit, toujours endormie.
Samuel avait passé la nuit avec Felix. C'était la première fois qu'ils partageaient une nuit ensemble, dans le même lit. L'homme marié avait gardé le garçon dans ses bras une bonne partie de la nuit, permettant au jeune de dormir paisiblement.
Cependant les pensées et l'esprit torturé de Felix avait fini par le rattraper, il avait gardé les yeux ouverts pendant plusieurs heures, observant le plafond alors que le souffle de Samuel lui caressait la joue. Il n'avait pas eu envie de se lever, voulant rester comme ça indéfiniment, mais ce n'était pas possible.
Le jeune homme aux cheveux rouges s'était exilé dans le salon, mais cela n'avait duré qu'un temps d'une ou deux cigarettes, puis il était revenu dans sa chambre, prenant place sur sa chaise de bureau.
Felix jeta son mégot par la fenêtre, puis la ferma avant de se passer les mains sur son visage.
Il se souvenait de ce qu'il avait demandé à Samuel, de ne pas tomber amoureux de lui. Mais la situation s'était complètement retournée, le garçon était celui qui avait succombé à ses sentiments, se détestant énormément pour ça.
Samuel le faisait se sentir en sécurité, il se sentait apprécié pour ce qu'il était vraiment et non pas seulement son apparence. Le brun était une personne douce et précieuse, quelqu'un d'attentionné et bienveillant. Son sourire seul permettait au garçon de se sentir apaiser sans grande difficulté.
Pourtant il ne correspondait pas au genre du jeune, il était trop le stéréotype du bon garçon, père de famille, ennuyeux au lit. Bien que ce dernier point ne soit pas la vérité, Samuel ayant permis à Felix de se sentir important pendant l'acte, comme personne n'avait réussi à le faire sentir auparavant.
Il n'y aurait eu aucune raison pour que Felix tombe amoureux de lui, le jeune aimait les badboy, les mauvais garçons qui l'étranglaient parfois pendant leurs relations. Il n'était pas quelqu'un qui aimait être pris dans les bras ou embrasser pendant qu'il faisait l'amour.
Mais Samuel avait changé ça. Après sa nuit passée avec le brun, Felix ne voulait plus que ça, il voulait être pris dans les bras du brun, il désirait ses baisers et avait besoin de ses attentions franches et tendres.
Le garçon était tombé complètement amoureux de Samuel, et ça ne servait plus à rien de le nier, le déni ne pouvant pas le protéger de ses sentiments.
Il se sentait perdu, lui qui d'habitude savait très exactement ce qu'il voulait de la vie, il ne savait pas quoi faire ni comment réagir. La seule chose dont il était sûr étant qu'il allait devoir se séparer de Samuel ou en profiter un maximum avant que tout ne finisse par lui exploser au visage.
Felix s'apprêta même à mettre un terme à sa pseudo relation avec Samuel quand tout à coup il vit l'homme ouvrit lentement les yeux puis lui faire un sourire endormi qui réchauffa instantanément le cœur du garçon.
Le jeune soupira puis prit la parole.
- Tu es enfin réveillé ?
Sam acquiesça tout en s'étirant, puis il se redressa légèrement avant d'interroger son amant de la nuit passée.
- Quelle heure il est ?
- Bientôt 6h30.
- Oh.
Felix entendit la déception dans la voix de Samuel, si bien que ça l'encouragea à se rapprocher du lit puis à venir se mettre à califourchon sur l'homme marié avant de s'adresser à lui d'un ton narquois.
- Quoi ? Tu es pressé de retourner chez toi auprès de ta femme ?
Samuel roula des yeux, puis posa ses mains sur les cuisses du garçon en répondant d'un ton las.
- Non, je dois me préparer pour aller travailler. Mais je dois repasser chez moi pour récupérer des vêtements.
- Tu n'as cas resté ici aujourd'hui.
Felix se surprenait de dire ça, la surprise se faisant tout aussi clair sur le visage du brun. Ce dernier fronça les sourcils puis s'exclama d'un ton neutre.
- Je t'ai dit que je devais aller travailler. Et toi, tu n'as pas cours ou quelque chose comme ça à faire aujourd'hui ?
- Oui, mais je n'ai pas envie d'y aller.
- Tu es obligé d'y aller, comme moi je suis obligé d'aller travailler.
Le garçon n'était pas satisfait de la réponse du brun, alors il se pencha vers lui puis commença à embrasser sa mâchoire puis à remonter vers son oreille pour venir mordre le lobe avant de parler d'une voix suave.
- On peut toujours se faire porter pâle. Juste cette fois.
- Felix...
- Juste pour aujourd'hui Sam, juste toi et moi.
L'homme marié ferma les yeux quand il sentit les mains du jeune caresser son torse, puis il laissa un soupir de plaisir lui échapper avant de chuchoter.
- Je pensais qu'il n'y devait pas y avoir ce genre de relation entre nous Felix ?
- Et si j'ai changé d'avis ?
- Ça pourrait avoir de graves conséquences.
Felix abandonna des baisers sur la joue de Samuel, puis captura ses lèvres en se collant un peu plus contre son amant.
Le brun entoura le corps du garçon de ses bras, une de ses mains venant se glisser dans les cheveux rouges. Puis il tira doucement dessus, avant de venir mordre la lèvre inférieure de Felix et de murmurer en un râle.
- Felix je t'en prie ne fais pas ça.
Même si sa phrase se faisait suppliante, l'intonation de Samuel indiquait qu'il ne voulait pas que Felix arrête, au contraire il emprisonna tendrement le garçon dans ses bras en l'embrassant une nouvelle fois.
Puis le garçon l'interrogea.
- Qu'est-ce que tu ne veux pas que je fasse.
- Tu m'as dit qu'il n'y aurait rien d'autre que le sexe entre nous. Mais tu rends les choses plus compliquées que prévus.
- Je t'ai dit de ne pas tomber amoureux.
La voix du jeune était tintée d'une tristesse infinie, car lui-même avait succombé.
Samuel déshabilla le jeune homme tout en continuant de l'embrasser, puis enleva ses propres sous-vêtements, libérant son membre déjà impacté par la proximité de son corps à celui de Felix. Puis il le pénétra en venant mordre la peau fine de son cou.
Le garçon poussa un râle de plaisir mêlé à un peu de douleur, le forçant à s'accrocher au corps de Samuel, comme à une âme perdue s'accrochant à un rocher en mer.
Puis la voix du brun caressa son oreille.
- J'essaye Felix, mais c'est dur.
- Pourquoi ?
La question du plus jeune était surprenante autant pour lui que pour Samuel. Mais il avait besoin d'entendre la réponse.
Même si l'homme marié avait été pris de cours par la question, il répondit naturellement, tout en faisant l'amour à Felix, perdant de plus en plus la tête.
- Parce que tu es toi. J'ai envie de passer toutes mes nuits dans cette chambre 97, de devenir ivre de toi. Mais pas seulement, je veux t'entendre rire, te voir sourire même si parfois tu te caches derrière.
Samuel enfonça ses doigts dans les fesses charnues de Felix, puis donna un coup de reins provoquant un cri de plaisir chez son amant. Puis il mordit son épaule avant d'enchainer.
- Parce que même si tu me l'avais interdit, tu es devenu important pour moi. Je ne t'appelle pas seulement quand j'ai envie de coucher avec toi, mais simplement quand j'ai envie de te voir.
Felix sentit son cœur s'emballer, mais sentit une sensation de mal être persister, n'étant pas habitué à ce genre de situation. Il était plus à fuir les confessions qu'à les apprécier.
Pourtant il ne voulait pas s'enfuir, mais rester attentif aux mots de son amant, alors que ce dernier lui provoquait en même temps des vagues immenses de plaisir.
Le garçon enfouit ses mains dans les cheveux sombres de Samuel en écoutant la suite.
- Tu veux me repousser, je comprends, mais tu aimes être avec moi. Je le sais, alors arrête de te battre contre toi-même Felix, laisse-moi être là pour toi.
- Je ne peux pas.
Felix ferma les yeux, mais il sentit rapidement les mains de Samuel se poser sur ses joues alors qu'il prit de nouveau la parole.
- N'aies pas peur.
- Je ne veux pas que tu m'abandonnes.
C'était la pire expression de vulnérabilité que Felix aurait pu prononcer, mais il n'avait pas réussir à s'en empêcher. C'était sorti si naturellement, d'une façon quelque peu pathétique que ses lèvres n'avaient pas réussi à le retenir.
Des larmes commencèrent à rouler sur les joues du garçon, prouvant qu'il n'était pas aussi fort qu'il ne le laissait paraître.
Il partit tout à coup en crise de larmes soudaine, sans qu'il ne puisse s'en empêcher.
Samuel fut sous le choc, mais fut rapide à réagir. Il souleva le corps de Felix de sur lui, puis le prit dans ses bras pour venir l'enlacer. Il embrassa ses joues puis lui chuchota à l'oreille, malgré la situation inhabituelle.
- Je suis là Felix, je ne compte pas t'abandonner.
Mais le garçon était inconsolable pour le moment, des semaines de nuits assez courtes et de remise en question perpétuelles n'ayant pas aidé à fortifier le mental du jeune homme.
Alors les deux restèrent un certain moment dans cette position, Felix s'accrochant désespérément à Samuel alors que ce dernier lui chuchotait encore et encore que tout allait bien se passer.
Felix était assis en boucle dans un coin du lit, les yeux rivés dans le vide. Il avait les yeux gonflés et rouges à force d'avoir pleuré. Son corps était recouvert d'une épaisse couverture, lui donnant un air d'un enfant fragile. Ce qu'il était un peu à ce moment précis.
Samuel ouvrit la porte de la chambre avec dans ses mains une tasse de café fumante puis dans l'autre une pâtisserie tout droite sortie de la boulangerie. Il posa le tout sur la table de chevet de Felix, puis s'assit sur le lit en venant caresser les cheveux du garçon.
- Je viens d'appeler mon travail pour dire que je ne me sentais pas très bien aujourd'hui.
- Tu n'étais pas obligé.
- Tu me l'as demandé Felix, et je ne pouvais pas partir en te sachant dans cet état. Je n'aurais pas pu travailler de la journée.
Le jeune homme renifla avec dédain puis réagit de manière impulsive.
- N'exagère pas, tu aurais très bien pu travailler.
- Non.
Felix s'apprêta à répliquer, mais le brun se déplaça sur le lit de manière à être en face du garçon, puis il mit ses jambes de part et d'autre de son amant avant de river son regard dans le sien et d'enchaîner.
- Je suis inquiet Felix. Je ne t'avais jamais vu dans cet état avant. Je t'ai déjà vu dans une humeur triste, énervé, mais pas dévasté à ce point-là.
- Ce n'est rien.
- Arrête, c'est quelque chose. Tu m'as demandé de ne pas t'abandonner, est-ce que tu veux bien en parler ?
Le corps du jeune homme se raidit tout à coup, il se sentit pitoyable d'avoir été si faible, de s'être trop ouvert sur ce qu'il ressentait.
Alors il secoua la tête. Mais toutefois il ne refusa pas tout de suite, mais provoqua tout d'abord l'homme marié.
- A quoi bon ? Tu vas de toute façon finir par le faire non ? Tu vas aller retrouver ta parfaite famille, et laisser une pute comme moi de côté non ?
Le visage de Samuel se décomposa aux mots de Felix. Il était sous le choc, l'intonation du garçon étant autant haineuse envers Sam que lui-même. L'homme marié recula sous le coup de la surprise, mais se rapprocha rapidement pour venir poser doucement sa main sur l'épaule de Felix en chuchotant.
- Pourquoi est-ce que tu parles comme ça Felix ?
- Parce que c'est la vérité non. Je pense que tu devrais partir.
Le jeune donna un coup d'épaule pour se libérer du contact de Samuel. Il ne voulait pas de sa pitié, surtout quand son cœur battait aussi douloureusement.
Mais le brun ne laissa pas tomber, il resta sur ses retranchements et vint même à la rencontre de Felix en prenant une voix autoritaire et décidée.
- Il faut que tu arrêtes de fuir un jour, à chaque fois que tu es sur le point d'engager un sujet sérieux, tu attaques puis tu fuis. Tu essayes même de me blesser ou de te blesser toi-même pour qu'on ne pose pas plus de question.
- Et alors ? En quoi ça te regarde ?
Samuel colla soudainement ses mains sur les joues de Felix, il plongea son regard dans le sien puis s'exprima avec honnêteté.
- Tu es important Felix, tu n'es plus la personne qui m'a fait simplement découvrir ma sexualité, ou même une personne avec qui je baise de temps en temps. Tu es un ami, même plus que ça. Je ne sais pas comment nous définir, j'ai peur de le faire car c'est quelque chose que tu as mis au clair dès le début de tout ça.
- Tu n'as pas de sentiments pour moi Sam.
- Bien sûr que oui ! Ce que je ressens pour toi est fort, vraiment. Ça me terrifie même à cause de toutes les conséquences, mais ce n'est pas pour ça que je vais t'abandonner. Je ne suis pas comme ça Felix, je pensais que tu me connaissais un minimum.
Felix était touché des mots de Samuel, et ce fut pour cela qu'il se montra encore plus hargneux, voulant repousser les sentiments de son amant.
- Oui je te connais. Je sais que tu n'auras jamais la force de dire à ta femme que tu es gay, tu n'auras jamais la force de mettre en danger ta famille pour ton propre bien. Alors pourquoi est-ce que je croirais que tu es assez fort pour la mettre en danger pour moi ?
- Felix.
- Non. Dès que nous avons commencé cette histoire, je savais qu'il n'y aurait rien à la fin, qu'elle ne mènerait à strictement rien. Je savais qu'un jour ou l'autre tu allais retourner auprès de ta femme et ça m'allait.
Il marqua une pause, puis poussa légèrement Samuel avant de parler avec une immense tristesse dans la voix.
- Mais maintenant ça me touche plus que je ne l'aurais pensé. Et je déteste ça, parce que je sais que tu vas disparaître de ma vie, comme tout le monde. Je resterai seul comme je l'ai toujours été, ça ne m'a jamais dérangé mais tu as foutu tout en l'air.
- Comment ça ?
- Maintenant je sais ce que ça fait d'être apprécié pour autre chose que mon physique, de savoir que quelqu'un s'inquiète pour moi, que j'importe un minimum. Et c'est dur de retourner à l'ignorance.
Le garçon ferma les paupières ne pouvant plus supporter le regard peiné de Samuel, puis il entoura ses jambes de ses bras, venant poser sa tête sur ses genoux en murmurant.
- Pars maintenant, comme ça on pourra revenir à nos vies normales tous les deux.
Un silence s'en suivit.
Mais aucun des deux jeunes hommes ne bougea. Felix resta dans sa bulle alors que Samuel resta sur le bout du lit, observant le jeune sans trop comprendre.
Puis finalement l'homme marié prit la parole en chuchotant.
- Je ne veux pas partir Felix.
Finalement le garçon explosa, redressant sa tête brutalement alors qu'il vint pousser Samuel contre le lit.
- Pourquoi tu fais ça ? Comme si j'avais de l'importance pour toi ? Comme si tu étais prêt à rester avec moi alors que dès ce soir tu seras de retour dans ta vie normale, que tu m'oublieras facilement. Et même si tu décides d'affronter ta femme, tu ne voudras pas faire ta vie avec quelqu'un comme moi.
- Arrête de parler pour moi Felix, tu ne sais faire que des suppositions en te donnant de fausses réponses à toi-même.
Samuel poussa un long soupir, puis jeta un coup d'œil vers le garçon avant de s'exprimer avec peine.
- Je ne te dis pas que je vais quitter ma femme ce soir, que je vais tout quitter pour toi dans l'immédiat. Ce serait mentir. Mais quand je te dis que je ne t'abandonne pas, c'est la vérité. Tu es une personne Felix, avec des sentiments, et crois moi je le sais. Je vois bien qu'il se passe beaucoup de chose dans ta tête, que tu t'empêches d'être toi-même à mon contact. Je voudrais seulement parler avec toi.
- Pourquoi faire ?
- Pour que tu puisses te sentir mieux, que je puisse me sentir mieux en sachant que tu vas bien. Je ne veux pas fuir ni même te voir te refermer sur toi-même. Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, je ne t'ai jamais menti et ça ne sera jamais le cas.
- Tu devrais me mentir, ça irait mieux.
- Pas du tout.
Le brun se rapprocha de Felix, puis caressa sa joue.
- Je tiens à toi Felix. Je ne veux plus le garder pour moi, je ne veux plus me satisfaire seulement d'une ou deux heures avec où je n'ai pas le droit de te toucher, de te montrer mon affection. Mais si tu ne veux pas de tout ça je l'accepterai. Mais je ne t'abandonnerai toujours pas.
Felix ne répondit pas, mais ses yeux étaient grands ouverts, attentifs à tout ce que disait Samuel. Il semblait un peu rêveur, déconnecter de la réalité. Ce fut pour ça qu'il ne put repousser le brun quand ce dernier captura tout à coup ses lèvres.
Samuel embrassa Felix comme il ne l'avait jamais fait auparavant, comme si ses baisers pouvaient convaincre le garçon de ses paroles, il lui promettait de rester en collant son corps contre le sien, il lui jurait de ne jamais partir en glissant ses mains dans ses cheveux. Son corps essayait d'exprimer ce que la parole n'arrivait pas à faire.
Son amant se laissa aux baisers, se sentant une nouvelle fois important. Cette sensation le rendant ivre et accro.
Felix était dans les bras de Samuel, ce dernier caressant tendrement les cheveux du garçon. Il le maintenait d'une façon sécuritaire, il lui montrait qu'il était là et qu'il ne comptait pas partir.
Le jeune aux cheveux rouges se sentait apaisé, même s'il savait que tout ça n'était que temporaire. Il décidait de profiter de l'instant présent, de se montrer faible et vulnérable pour une fois dans sa vie. Il se laissait à être secouru, il ne voulait pas être celui qui fuyait encore une fois, il voulait y croire pour le temps d'une journée.
Alors tout à coup il prit la parole.
- Je t'ai dit que mes parents m'ont abandonnés.
- Oui, on en a parlé il y a plusieurs semaines.
- Je t'ai peut-être donné l'impression que je m'en fichais, mais ce n'est pas le cas. Je ne comprends pas pourquoi ils m'ont abandonnés, pourquoi ils ne m'ont pas laissé une seule petite chance d'être leur fils. Je n'en sais rien.
- Tu n'as jamais essayé de les chercher ?
- Si.
Felix ferma les paupières, le cœur lourd alors qu'il se plongeait dans ses souvenirs.
Le brun sentit que le jeune homme avait besoin de soutien, alors il le serra un peu plus contre lui en déposant un baiser sur sa tempe, ce qui donna assez de courage à son amant pour continuer.
- J'ai essayé de les retrouver quand j'avais 15 ans. Je venais de changer de famille d'accueil, celle-ci n'en avait rien à faire de moi. Elle s'occupait de me nourrir, de m'habiller et de me donner une scolarité, mais rien de plus. Alors j'ai décidé de trouver mes vrais parents, ceux qui auraient dû me donner de l'amour.
- Tu les as trouvés ?
- Oui. Ces enculés ont fait leur vie, ils ont deux filles, à l'époque elles avaient 4 et 6 ans à peu près. C'est comme si je n'avais jamais existé.
Felix poussa un soupir lourd, il parlait avec un ton détaché, mais ça le touchait énormément. Il n'avait jamais parlé de ses parents à personne, ni même de l'immense déception de les avoir vu heureux sans lui. Samuel était la première personne à qui Felix se confiait et ça faisait du bien d'être écouté.
L'homme marié ferma les yeux et secoua la tête le cœur brisé pour le garçon qui se trouvait dans ses bras. Puis il continua la conversation.
- Tu es parti les voir ?
- Non, et je ne le ferai jamais. Ils ont décidé que je ne méritais pas de faire partie de leur vie, alors d'accord. Ils n'auront jamais à me connaître, à savoir si je suis toujours en vie ou non. Je refuse de les avoir dans ma vie, même s'ils avaient un excuse de m'abandonner à l'époque.
- Peut-être que ça pourrait t'aider à comprendre.
- Non. Je ne veux pas de ça, je ne veux rien savoir. Je veux oublier comme eux m'ont oublié.
Samuel caressa le bras de Felix puis chuchota à son oreille.
- C'est toi qui décide, tu sais ce qui est bon pour toi. Mais si un jour tu changes d'avis et que tu as besoin d'une personne à tes côtés, je serai là.
Felix sourit aux mots du brun. Même s'il savait que c'était une fausse promesse, celle-ci lui faisait du bien.
Alors il se tourna puis captura les lèvres de son amant avant d'engager un sujet épineux.
- Ta femme ne va pas se demander où tu es passé ?
- Elle a essayé de m'appeler, mais je ne lui ai pas répondu.
- Et qu'est-ce que tu vas lui dire quand tu vas retourner auprès d'elle ce soir ?
Samuel soupira au ton dédaigneux de Felix, puis il secoua la tête après avoir déposé un baiser sur ses lèvres.
- Je n'ai pas envie d'aller la voir, crois-moi, je veux juste rester avec toi. Mais il y a ma fille, je ne peux pas disparaître trop longtemps à ses yeux.
- Ta fille a de la chance d'avoir un père comme toi.
- C'est moi qui ai de la chance de l'avoir. Elle est merveilleuse. Tu l'adorerais je suis sûr.
- Je ne sais pas, je ne l'ai jamais rencontré.
Samuel sourit franchement à son amant. Il se perdit dans ses yeux, tout en songeant à sa fille, à sa réaction face à Felix. Il se mit à rire en pensant que Lana allait questionner la couleur de cheveux du garçon, puis il répondit doucement.
- J'aimerais que tu la rencontres.
- Ce n'est pas déplacé ?
- Je veux te présenter comme un ami, pas plus. Je veux seulement que tu l'as rencontre au moins une fois.
Felix ne savait pas si c'était une bonne idée ou non, mais il était curieux de connaître la fille de Samuel, la raison qui faisait que l'homme restait enfermé dans une prison, ne prenant même plus en compte ses propres sentiments.
Les deux passèrent la journée dans le lit, à discuter et à rire ensemble. Ils ne firent pas attention au temps qui passait, ni même au monde extérieur. Ils n'y avaient que eux deux, dans une bulle malheureusement fragile et dangereuse.
Faites attention à vous,
AudreyPh18
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