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  Le bruit venant des cuisines était assourdissant. Les assiettes claquaient entre elles alors qu'on les remplissait d'aliments en tout genre, les couverts claquant sur la porcelaine blanche. L'huile brûlante crépitait dans les poêles où un homme vint jeter plusieurs bouts de viande, venant ensuite ajouter du poivre et du sel avant de finalement passer à autre chose.

Tout s'enchainait, les ordres du chef de cuisine se faisaient en boucles, il les criait quand ses employés n'allaient pas assez vite, puis il hurlait pour les réprimander quand une assiette était mal dressée ou un ordre mal appliqué.

C'était bruyant, s'ajoutant alors la chaleur provoquée par les flammes de la gazinière, mais aussi la chaleur à chaque fois que quelqu'un ouvrait un four. Il fallait se dépêcher pour ne pas faire attendre les clients et c'était ce qu'il y avait de plus difficile, le rythme infernale dans un environnent des plus désagréables.

Chaque employé haut classé avait son rôle et devait s'y tenir. Il créait une danse fatigante en répétant encore et encore les mêmes choses, pour que la chaine installée dans la cuisine puisse bien fonctionner et que tout se déroule sans accro.

Or, pour ceux qui ne faisaient pas partie de l'élite, c'était une autre histoire. On pouvait souvent y compter les serveurs, les étudiants ou bien les nouveaux.

Felix faisait partie de cette catégorie, à vrai dire il était un étudiant qui était utilisé comme serveur ou plongeur, cela dépendait des jours. Il travaillait dans cet enfer culinaire car il n'avait pas d'autre choix, alors il encaissait les critiques de ceux qui avaient un job fixe et il continuait de s'épuiser à la tâche.

Ce jour-là, par manque de personnel, il devait enchainer les commandes en tant que serveur, puis se dépêcher de s'occuper de la vaisselle, avant de retourner travailler dans la salle.

C'était épuisant et Felix en voulait à ses collègues absents ce jour-là. Mais il ne pouvait pas trop trainer, alors il donnait tout ce qu'il pouvait en attendant la fin de son service avec impatience.

Le garçon soupira en ouvrant la porte de service, par laquelle les employés sortaient, puis il vint se poser contre le mur, totalement épuisé de la journée. La température extérieure était assez fraiche pour une fin de mois d'Avril, mais ça lui fit du bien, surtout quand un vent frais vint s'infiltrer dans ses cheveux couleur rouge, dévoilant alors une légère couche de sueur sur son front.

Felix sentait que son corps était endoloris à cause de la journée qu'il venait de passer, il grimaça en pensant qu'il allait devoir faire la même chose le lendemain, son week-end n'étant jamais synonyme de repos, mais de travail et d'épuisement intense.

Ses yeux bruns se posèrent sur sa main où se trouvait son téléphone, au même moment où celui-ci se mit à vibrer, indiquant la réception d'un message. Felix soupira légèrement puis ouvrit ce dernier avant de le lire. Il grogna en comprenant que son colocataire s'était une fois de plus enfermé à l'extérieur de l'appartement, claquant la porte sans prendre ses clefs.

Alors le jeune homme aux cheveux colorés se remit sur ses pieds, son corps lui reprochant de l'avoir fait trop rapidement et finalement il marcha de l'autre côté de la rue où était garée sa moto.

Et finalement il rentra chez lui.

Quand Felix arriva à son étage, il lâcha un soupir d'exaspération en voyant un jeune homme noir assis sur le sol, le dos collé sur la porte d'entrée alors que son regard était rivé sur son écran de téléphone.

Le garçon se racla la gorge puis s'exprima d'un ton réprobateur, attirant tout à coup l'attention de l'autre jeune homme.

- Est-ce que tu pourrais être un peu plus intelligent la prochaine fois et ne pas laisser tes clefs à l'intérieur ? Tu sais pertinemment qu'on ne peut ouvrir la porte qu'avec une clef non ?

- Je suis parti vite, j'ai oublié.

Felix leva les yeux au ciel, puis poussa son colocataire avec son pied alors qu'il enfonçait ses propres clefs dans la serrure.

- Où est-ce que tu es allé ?

Le jeune homme noir prénommé Tameron se mit debout sur ses pieds, puis entra après Felix en répondant toutefois à sa question.

- Ambre a eu un problème de voiture, elle avait besoin d'aide.

- Donc tu as accouru c'est bien ça ?

Tameron se mit à rire doucement alors qu'il vint s'affaler sur le canapé, enlevant ses chaussures avec négligence, puis il attrapa le cendrier posé sur la table en fronçant du nez avant de s'exclamer.

- Tu devrais jeter les mégots, ça commence à puer.

- Tu n'as cas le faire.

- C'est toi qui fumes non ? Pourquoi est-ce que je jetterai tes mégots alors que mes poumons sont complètement sains par rapport aux tiens ?

Le jeune homme aux cheveux rouges fronça soudainement les sourcils, il enleva sa veste et la déposa sur le dossier d'une chaise avant de se tourner vers son colocataire et de s'adresser à lui d'un ton mauvais.

- Tu te fous de ma gueule ? Tu n'as peut-être pas les poumons noircis à cause de la nicotine, mais permets-moi de te rappeler que la gueule de ton foie ne doit pas être géniale. Tu bois comme un connard et en plus de ça tu ne jettes jamais tes bouteilles. Je suis celui qui les jette, alors tu pourrais faire l'effort de jeter mes mégots non ?

Tameron ferma les paupières puis poussa un grognement, il s'allongea de tout son long et répliqua d'un ton narquois.

- Je ne bois pas autant que toi tu fumes.

- Et alors ? Jette les mégots, moi je vais me doucher.

Puis sans rien ajouter d'autre le garçon au regard brun se dirigea vers la salle de bain.

L'eau qui glissait sur sa peau apaisait doucement son corps endoloris, il posa sa tête contre le carrelage froid et respira profondément.

Son travail au restaurant l'épuisait, il n'en pouvait plus. Mais il en avait besoin, il n'avait pas d'autre choix que de travailler là-bas pour payer son école d'art. Le prix au semestre était très élevé et sa malheureuse bourse ne pouvait pas tout payer. La seule raison pour laquelle il continuait de travailler au restaurant était que le salaire n'était pas si mal que ça et qu'il pouvait continuer de suivre ses cours la semaine.

Il avait de la chance d'être tombé en colocation avec Tameron. En effet le garçon était le fils d'un ambassadeur Malien, qui n'en avait rien à faire de son fils, mais qui avait tout de même pris le soin de lui prendre un appartement pour ne plus l'avoir dans ses pattes.

Felix avait rencontré le jeune homme lors d'une soirée étudiante il avait de ça trois ans, ils avaient vite accrochés, à ce moment-là le garçon aux cheveux rouges s'était retrouvé dans une situation délicate, n'ayant nulle-part où dormir. Tameron l'avait alors accueilli pour une durée indéterminée qui était toujours valable des années après.

Le garçon attrapa une serviette puis commença à se sécher les cheveux. Il s'observa dans le miroir en le faisant puis s'arrêta brusquement. Il enleva sa serviette de ses cheveux puis approcha sa tête de la glace alors que ses doigts écartèrent ses cheveux pour exposer ses racines. Et finalement il jura entre ses dents.

- Ces putain de racines commencent déjà à se voir.

En effet on pouvait voir quelques millimètres de châtain apparaitre, mais c'était peu pour qu'on puisse vraiment le remarquer.

Felix grogna puis enfila un bas de jogging et un t-shirt avant de sortir de la salle de bain. Puis finalement il retourna dans le salon.

Tameron était toujours avachi dans le canapé, mais un paquet de chips ouvert posé à côté de lui indiquait qu'il s'était levé entre temps.

Le garçon jeta un coup d'œil cendrier et ferma les yeux d'exaspération en voyant que ce dernier n'avait pas été vidé par son colocataire. Mais cela ne le surpris pas, Tameron était bordélique et n'était pas un grand fan de ménage.

Alors le jeune homme aux yeux bruns se dirigea vers sa veste pour en tirer un paquet de cigarette et son briquet, puis il se saisit du cendrier pour venir s'assoir à la fenêtre.

- Il fait froid, dépêche-toi de fumer.

- Si tu n'es pas content tu n'as cas aller dans ta chambre.

Le jeune malien se redressa puis s'emmitoufla dans une couverture avant de se tourner vers Felix et de l'interroger.

- Tu as passé une journée de merde ou quoi ? Tu es vraiment de mauvaise humeur ce soir.

- Je ne suis pas de mauvaise humeur.

- Ton intonation me dit pourtant le contraire.

Tameron se leva puis s'approcha du garçon. Il glissa ses mains dans les cheveux humides puis enchaîna doucement.

- Tu devrais arrêter de bosser dans ce restaurant. Ça te pourri vraiment la vie d'y gâcher tous tes week-ends.

- Je n'ai pas le choix.

- Je t'ai déjà dit que je voulais bien te prêter l'argent pour payer ton école, tu pourras me rembourser plus tard.

Felix jeta un regard las à son colocataire, sa cigarette placée entre ses lèvres pincées. Il l'attrapa entre son index et son majeur puis déclara d'un ton moqueur.

- Tu parles de l'argent de ton père ?

- Ce qui est à lui est aussi à moi.

Le garçon se mit à rire à la réponse de son ami, puis il écrasa sa cigarette dans le cendrier, ajoutant alors un mégot supplémentaire à ceux déjà présents, puis il ferma la fenêtre derrière lui en parlant à son tour.

- Ça m'étonnerait que ton père ait la même logique. Ça doit déjà lui briser le cœur de te donner de l'argent, alors s'il apprend que tu le dépenses pour un minable dans mon genre, je ne pense qu'il en soit très ravi.

- Il n'en saura rien.

Felix vint prendre place sur le fauteuil en face du canapé, puis il sortit son téléphone de sa poche en continuant toutefois sa conversation avec le garçon noir.

- Bien sûr qu'il le saura. Ton père c'est tout, je suis sûr qu'il y a des caméras dans l'appartement pour qu'il puisse garder un œil sur toi.

- Pourquoi est-ce qu'il ferait ça ?

- Pour trouver une raison de te déshériter.

Tameron haussa les épaules, puis vint de nouveau s'assoir dans le canapé. Il fixa Felix durant un long moment, jusqu'à ce que ce dernier lève les yeux à cause du silence brusque de son colocataire, réalisant alors la situation.

Le jeune homme se passa une main dans ses cheveux puis soupira.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

Tameron haussa les épaules, comme si il n'y avait rien, mais il continua de fixer son ami sans prononcer le moindre mot.

Alors Felix croisa brusquement ses bras contre sa poitrine en venant de nouveau prendre la parole.

- Si tu continues de me fixer comme ça je vais commencer à penser que tu es amoureux de moi.

Son ami fit tout à coup une tête dégoûtée en venant répliquer brusquement.

- Arrête, tu sais bien que je ne suis pas de cette branche-là !

- Je sais, tu es de la branche Ambre. D'ailleurs comment ça se passe avec elle, toujours à être son toutou ?

- Je ne suis pas son chien !

Felix afficha un air moqueur, il posa ses coudes sur ses cuisses, venant appuyer son menton dans la paume de sa main puis rit doucement.

Tameron se passa ses mains sur son visage puis grommela dans sa barbe avant de s'exclamer.

- Je ne suis pas son chien, je me propose pour l'aider. Elle ne me force à rien du tout, elle ne profite pas de moi.

- Tu es trop naïf mon pauvre.

Le jeune homme se leva brusquement devant les yeux de Felix, puis le pointa du doigt en venant répliquer.

- Tu devrais retourner à tes plans-culs et me laisser tranquille avec l'amour de ma vie. Espèce de jaloux !

Felix explosa brusquement de rire à la réponse de son ami. Il tomba en arrière dans le fauteuil et rit de plus belle.

- L'amour de ta vie ? Laisse-moi rire, mes plans-culs sont plus proches d'une relation que toi avec Ambre.

- N'importe quoi.

Tameron attrapa son paquet de chips, puis jeta un regard noir à son ami avant de prendre une dernière fois la parole.

- Tu es seulement jaloux de ma relation avec elle. Tu aimerais bien avoir une vraie relation.

- Alors là pas du tout.

- Tu verras quand tu rencontras une personne qui en vaut le coup.

Felix déverrouilla une fois de plus son téléphone, lançant les réseaux sociaux avant de répondre avec confiance.

- Je peux t'assurer que les relations ne sont pas pour moi, trop de problème pour rien du tout.

- Bien sûr. Bon, sur ce je vais me coucher. Tu devrais faire de même, oublie pas que tu travailles demain.

- La ferme.

Tameron salua ironiquement son ami puis disparu du salon pour aller s'enfermer dans sa chambre, laissant Felix seul, riant doucement à la non-relation entre la fameuse Ambre et son ami.

Puis le jeune homme passa quelques heures à trainer sur son téléphone, avant de finir par aller se coucher à son tour, sentant déjà que sa nuit allait être courte, ne l'aidant pas pour le moins du monde à récupérer.

Le lundi matin arriva, plus violent que jamais.

En effet le week-end avait puisé toutes les forces de Felix, le dimanche ayant été beaucoup plus sportif que le samedi.

Il ouvrit les yeux avec une grande difficulté, un bâillement lui détendant les muscles de la mâchoire. Son corps était engourdi, si bien qu'il mit un certain moment avant de clairement sortir de son sommeil. Il était dans un flou agréable, il savait qu'il devait se lever, sans réussir néanmoins à le faire.

Or un enchainement de coups sur la porte le tira de ses songes, suivit rapidement de la voix grave de Tameron.

- Ton réveil a sonné depuis une demi-heure, tu devrais peut-être songer à partir non ?

- Quoi !

Les yeux du garçon s'ouvrir brusquement, il agrippa son téléphone pour voir l'heure affolante des 7h45.

Une panique prit part de son corps brusquement, il souleva les draps d'une geste rapide puis sauta sur ses pieds, sachant pertinemment qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps, la possibilité d'arriver en retard étant tout à coup beaucoup trop grande.

Felix courra sur la route jusqu'à arriver jusqu'à son école, il franchit le parc entourant l'établissement avec une vitesse hallucinante, il essaya d'éviter les autres étudiants qui marchaient tranquillement, en poussant quelques-uns.

Finalement le garçon aux cheveux rouges arriva devant sa salle de classe, réalisant que tous les étudiants étaient déjà entrés. Il frappa rapidement sur la porte puis l'ouvrit avec un peu d'hésitation.

Le professeur était en plein discours, il s'arrêta et lança un regard agacé à Felix. Puis après lui avoir fait signe de se dépêcher il reprit la parole.

Le jeune homme se dirigea vers le bureau le plus proche, sortant ses affaires pour pouvoir suivre le cours ayant pour sujet le réalisme.

Or, alors qu'il prit une grande inspiration pour calmer son rythme cardiaque des plus affolants, une voix s'éleva derrière lui, irritée et désagréable.

- Il faut toujours que tu te fasses remarquer Morton.

Felix soupira à la prononciation de son nom de famille. Il se tourna pour faire face à un jeune homme blond aux yeux bleus.

Le garçon lui adressa un regard noir puis lui répondit d'un ton acerbe.

- Et toi il faut toujours que tu ouvres ta gueule ?

- Je t'emmerde PD.

Felix ne cilla pas à l'insulte prononcée par son camarade. Il lui adressa un sourire narquois, puis répondit au tac au tac.

- Tu me fais de la peine Quentin, tu devrais savoir avec le temps que tes insultes ne me touchent pas. Je suis PD et alors, est-ce que c'est ton cul que j'ai envie de baiser ? Non je ne crois pas, même si tu étais le dernier mec sur terre je ne te toucherai même pas avec un bâton.

- Bien sûr, je suis sûr que tu rêves de moi la nuit.

Le jeune homme aux yeux bruns roula des yeux.

Quentin était un petit con, il aimait particulièrement s'attaquer à Felix à cause de son orientation sexuelle. Mais à vrai dire le principal concerné n'en avait que faire, il avait eu affaire à des plus gros cas par le passé, alors le manque de confiance en lui du blond ne l'atteignait à aucun instant.

Felix haussa les épaules et répondit d'un air blasé.

- Ne prends pas tes désirs pour des réalités s'il te plait. Tu deviens pathétique.

Quentin ouvrit les lèvres pour parler, mais un regard noir de la part de l'enseignant lui indiqua de se taire.

Felix se mit à rire doucement devant la situation, mais redevint rapidement sérieux pour pouvoir rattraper le fil du cours.

Le jeune homme ferma les yeux, appréciant le soleil qui vint tout à coup caresser sa peau, il glissa sa main dans ses cheveux, la couleur paraissant encore plus flashy à cause de la luminosité extérieure.

La matinée avait été assez longue, fatigante selon Felix, surtout qu'il avait dû rester quatre heures devant un Quentin des plus agaçants. Il avait lutté pour ne pas s'endormir tout en luttant pour ne pas se lever et frapper le blond en plein visage pour lui faire fermer enfin sa bouche.

Mais maintenant le garçon se retrouvait à profiter de sa pause déjeuné, assis dans le parc de l'école pour profiter du temps ensoleillé qui se faisait assez rare ces temps-ci.

Alors que Felix attrapait son carnet de croquis, il sentit une main se poser sur son épaule et une voix s'élever d'un ton enjoué.

- Felix qu'est-ce que tu fais ici tout seul ? Où sont passés tes potes artistes ?

Le garçon tourna la tête pour voir une jeune femme blonde aux grands yeux bleus. Elle faisait un large sourire au garçon puis prit place à ses côtés avant d'enchaîner d'une voix dynamique et joyeuse.

- Je pensais qu'il te collait tout le temps, comment est-ce qu'il s'appelle déjà ?

- Tu parles de Simon ?

- Oui !

Simon était un étudiant dans la même promotion que Felix. Il était un des seuls amis du garçon dans cette branche, les autres étudiants étant tous des enfants de personnes friquées qui se pensaient mieux que les autres. Simon était le seul à être comme Felix, il était sympathique mais parfois un peu étrange.

- Il est parti pour un rendez-vous.

- Chez le psy ?

- Oui, arrête de te moquer de lui. Ce n'est vraiment pas bien Jon, heureusement que tu n'es pas en fac de médecine, je t'aurais fortement jugé.

La jeune femme surnommé Jon, de son prénom Johanna, accorda un sourire narquois à son ami puis s'exclama avec moquerie.

- Je suis en fac de science, en SVT, alors je ne m'occupe que des plantes, des cellules et des animaux. Les sentiments humains ne sont pas mon problème.

- Tu n'as pas de cœur.

Johanna s'allongea dans l'herbe, puis lâcha un long soupir. Elle tourna ensuite la tête vers le jeune homme et reprit la parole en ignorant la conversation déjà en cours.

- Est-ce que tu veux sortir ce soir ?

- Où ça ?

- Je ne sais pas, boire un verre ou quelque chose du genre.

Felix réfléchit durant un instant, puis il haussa les épaules en répondant d'une voix posée et calme.

- Je n'en sais rien. J'avais déjà pensé à sortir ce soir.

- Où ? Je peux peut-être venir avec toi.

Felix ne répondit pas tout de suite, il se contenta de fixer la jeune femme, la laissant comprendre par elle-même sa destination pour la soirée.

Johanna finit par comprendre. Elle se redressa brusquement puis fronça les sourcils en s'exclamant.

- Tu sors encore dans ton bar gay ?

- Oui.

- Tu m'agaces ! Moi j'ai envie de rencontrer des gars, mais là où tu vas aucun n'es attiré par les femmes.

- Dans les bars où toi tu vas il n'y a que des hétéros, et ce n'est pas non plus ce que je recherche.

La blonde soupira, mettant soudainement la capuche de son sweatshirt sur sa tête. Elle vint jouer avec les cordons puis prit la parole d'un ton enfantin, essayant alors d'attendrir le jeune homme.

- Tu veux bien sortir avec moi avant, puis après on va tous les deux dans ton bar. On fait moitié moitié. Ça fait longtemps qu'on n'est pas sorti ensemble.

- Je ne veux pas que tu traines avec moi dans mon bar, tu fais fuir les hommes.

Johanna poussa un grognement puis donna un coup de poing dans l'épaule de son ami.

Ce dernier s'agrippa son épaule en couinant, puis lança un regard noir à la jeune femme avant de répliquer.

- Je dis seulement la vérité.

- Peu importe.

La blonde marqua une pause, puis revint de plus belle.

- Alors, tu es d'accord pour qu'on passe le début de soirée ensemble ?

- Je ne sais pas.

- Allez Felix !

Le garçon observa le visage de son amie.

Johanna était une fille mignonne, même si elle passait son temps à mettre des vêtements trop grands pour elle la journée, elle était une toute autre personne la nuit. Elle pouvait être aguicheuse, séductrice et même femme fatale.

Felix aimait bien sortir avec elle le soir, ça le faisait rire.

Alors il ferma les yeux, faussement agacé, puis il poussa légèrement la blonde avant de déclarer avec peine.

- C'est d'accord. Où est-ce que tu veux aller ?

La blonde ne répondit pas. Au contraire elle s'affala sur son ami, le couvrant alors de baiser, malgré l'expression dégoûté de ce dernier.

Felix finit même pour repousser la jeune femme et crier avec exagération pour la faire fuir.

- Je veux t'emmener dans un nouveau bar, ils servent des cocktails de folie.

- Je ne suis pas fan des cocktails.

- Ils servent aussi de la bière.

Le jeune homme sourit puis attrapa son téléphone pour vérifier à quelle heure il terminait sa journée de cours.

Puis finalement il enchaîna un nouveau sujet de conversation avec la jeune femme, attendant la fin de journée avec un peu plus d'engouement, voulant décompresser du week-end de folie qu'il venait de passer.




Voilà pour le premier chapitre de cette nouvelle histoire, j'espère que celle-ci vous plaira ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé.

Merci, 

AudreyPh18

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