Chapitre trois
Mcklemore-Wings
Je sens qu'on bouge sur moi alors j'ouvre difficilement les yeux. Mon brun se lève et je vois son corps nu dos à moi : il n'y a pas de meilleur réveil.
-Jawad ? appelais-je avec une petite voix à peine réveiller.
Le prénommé Jawad se retourne et vient vers moi.
-Je vais chercher le petit déjeuner, je reviens. Ne t'inquiète pas, tu peux encore rester dormir. me prévient-il, en m'embrassant tendrement le front.
-Hum, hum. marmonnais-je avant de m'enrouler dans la couette.
Je retrouve le sommeil automatiquement et laisse Morphée m'emporter.
La bonne odeur de viennoiseries me réveille et j'ouvre péniblement les yeux. Jawad est assis dos à moi sur une chaise haute du minibar, habillé et les cheveux mouillés.
-Il est quelle heure ? demandais-je, la voix encore roque.
Le concerné se tourne vers moi et me sourit avant de me répondre :
-Sept heures, je comptais te réveiller.
Je m'étire doucement avant de me lever et d'aller directement à la salle de bains prendre une douche rapide. Je ressors à peine cinq minutes après en boxer et m'assois en face de Jawad pour déjeuner. Je prends un croissant que je commence à manger.
-C'est toi qui est allé acheter le petit déjeuner ? questionnais-je.
-Oui, je te l'ai dit tout à l'heure, mais tu devais être dans un demi-sommeil. conclut Jawad.
-Sûrement. Merci, c'est gentil. souriais-je, en finissant mon croissant.
Jawad me rend mon sourire avant que son sourire ne disparaisse. Je sens le mauvais sujet arriver.
-Je vais aller "travailler" ce soir. m'annonce Jawad avec une petite voix et en baissant la tête.
Mon ventre se noue et mon croissant ne semble plus vouloir se digérer aussi facilement.
-Ouais, moi aussi. On y va vers minuit ? Faut que je bosse avant.
-OK, tu veux que je t'amène ce matin à la fac ?
-Oui, je veux bien.
Je bois mon verre de jus d'orange et le lave dans l'évier derrière Jawad. Des bras chauds viennent m'enlacer et des lèvres fines se posent juste en dessous de mon lobe. Je ferme automatiquement les yeux et me laisse faire.
-Je peux y aller seul, tu sais. propose Jawad, doucement.
Son souffle chaud chatouille ma nuque et je retiens un gémissement de sortir de ma bouche.
-Moi aussi.
-Hors de question.
-C'est pareil pour toi alors. On en a déjà parlé, Jawad. Tu n'as pas à te sacrifier pour moi. On est tous les deux dans cette merde, alors je dois me démener autant que toi.
-Je n'aime pas imaginer que d'autres gars, autre que moi, te touchent. avoue-t-il en posant sa tête sur mon épaule.
Je fronce les sourcils face à sa déclaration. Serait-ce de la possessivité ou de la jalousie ?
-Alors, n'imagine pas.
Je me défais de l'emprise de Jawad et vais, à la salle d'eau, finir de me préparer. Mais qu'est-ce qu'il raconte ? On est pourtant d'accord, ce n'est pas parce que nous sommes plus proches que de simples amis, que nous sommes en couple pour autant. Et puis de toute façon la situation n'est pas faite pour que je mette en couple avec qui que ce soit. Qui accepterait que son copain couche avec d'autres gars pour se faire de l'argent ? J'arrête de penser à ça et sors de la salle d'eau après avoir fini de me préparer. Je vois Jawad sur le petit balcon entrain de fumer. Il finit sa cigarette et se retourne vers moi en évitant mon regard. Une fois tous deux munis de nos affaires pour les cours, nous prenons la voiture et le trajet se fait dans le silence le plus complet. La voiture s'arrête et je sors rapidement après avoir annoncé :
-Anna me ramènera ce soir, passe une bonne journée.
Je claque la portière et commence à me diriger lentement vers mon bâtiment de cours.
-Kian, attends ! entendis-je Jawad m'appeler.
Je m'arrête de marcher et me retourne. Jawad arrive en face de moi après avoir légèrement couru et semble chercher ses mots.
-J'ai bien vu que ce que j'ai dit ce matin a jeté un froid et ce n'était pas mon intention. déclare-t-il, en fourrant ses mains dans ses poches de pantalon.
-Je sais, c'est juste... compliqué. soufflais-je.
Le mot "compliqué" est mon préféré lorsque je n'ai pas envie de m'expliquer ou de rentrer dans les détails.
-Je tiens à toi et je n'aime pas le fait que tu doives faire ça. se confie-t-il, en me regardant avec sincérité.
-Je te rassure, je ressens pareil envers toi, mais c'est juste provisoire. mentis-je, car je sais très bien qu'au fond de moi on ne s'en sortira jamais, en tous les cas, c'est l'impression que ça donne.
-Ouais, provisoire. répète-t-il, avec une pointe d'amertume. Passe une bonne journée, Ki'. me sourit-il, légèrement.
-Toi aussi, Ja'. lui rendis-je son sourire.
Il s'approche de moi et m'embrasse tendrement le front en posant ses mains chaudes sur mes joues froides. Il se recule et je le regarde s'éloigner avec un petit sourire. Je me dirige donc vers ma salle de cours, heureux que la situation entre moi et Jawad se soit arrangée, car je déteste les peu de fois où nous sommes en froid. Je rentre dans le bâtiment et marche à travers les longs couloirs où beaucoup d'étudiants sont déjà présents lorsque je vois Anna venir vers moi.
-Comment tu vas ? me demande-t-elle, en me souriant tout en me faisant la bise.
-Bien et toi ?
-Tu es sûr, tu as petite mine ? s'inquiète-t-elle légèrement.
-Oui, ne t'inquiète pas, rassurais-je.
Anna est vraiment une fille adorable et gentille avec tout le monde et en plus de ça elle est vraiment belle. Je serais probablement sorti avec elle si je n'étais pas homosexuel. Je la connais depuis l'année dernière au moment nous sommes tous deux entrés en première année de médecine. Nous continuons de marcher lorsqu'un garçon attire rapidement mon attention autant qu'il fait augmenter mon rythme cardiaque. J'écarquille les yeux de peur et baisse automatiquement la tête en reconnaissant le gars auquel je me suis percuté l'autre soir après avoir "laissé" ce Étienne. Anna me regarde l'air soucieux avant de me demander :
-Il y a un soucis ?
-Tu connais le bouclé qui vient de passer ? demandais-je, en vérifiant qu'il n'est plus là.
Elle se retourne avant de me le pointer pour savoir de qui je parle.
-Arthur ? Tu veux que je te le présente ? propose-t-elle gentiment, s'apprêtant déjà à le faire, mais je l'arrête directement.
-Non, surtout pas !
Anna me regarde dubitative et je m'explique alors :
-C'est juste qu'il ne m'apprécie pas vraiment, mais vraiment pas. À mon avis, il veut même mettre la main sur moi.
-Ah bon ? Mais qu'est-ce que t'as fait ? Tu es la personne la plus gentille que je connaisse. me demande-t-elle surprise.
Oui, Anna connaît seulement le Kian, bosseur à la fac et pas l'autre et heureusement. J'ai toujours tout fait pour que ça ne se sache pas, imaginez la réputation après auprès des autres et des professeurs...
-Rien de grave mais ça ne lui a pas plus.
-Pour tout te dire, il est à la fac avec nous.
-J'avais deviné. Tu le connais bien ?
-Non, pas vraiment. J'ai seulement passé quelques soirées avec lui et ses amis.
Je suis vraiment dans la merde, car si je l'ai reconnu, lui aussi le peut. Espérons seulement que nous ne nous croisons pas. Après tout, la fac est grande, me rassurais-je.
Une fois tous mes cours terminés, je pars travailler à la bibliothèque en compagnie d'Anna. Nous nous installons sur une table près de la fenêtre et nous mettons à la tâche. Mon portable vibre et je lis mon message qui provient de Jawad.
"Omelette ce soir, ça te dit ? xoxo"
Je souris car je raffole des omelettes délicieuses que cuisine Jawad puis réponds :
"Parfait, j'essaye de rentrer avant 21h. xoxo"
"Ok, travaille bien♥"
"Merci♥"
Je pose mon téléphone, un petit sourire incrusté au visage puis reprends mes révisions.
-C'était qui ? ne peut s'empêcher de me questionner Anna.
-Jawad.
-Il te fait bien sourire dit donc. Ça ne sent pas le copain ici ? demande-t-elle sournoisement.
J'ai beau lui cacher pas mal de choses, elle est quand même au courant pour mon homosexualité.
-Non, secouais-je la tête, amusé.
-Ouais...
-Je t'assure.
Le temps passe rapidement et Anna et moi se rendons compte qu'il y est déjà vingt heures passées. Nous allons à sa voiture et elle me ramène chez moi.
-À demain, dors bien. me sourit chaleureusement Anna.
-Merci, toi aussi.
Je ferme la portière et lui fais un signe de main avant de monter à mon appartement. À peine, ai-je franchi le seuil de la porte que la bonne odeur de cuisine envahit mes narines. Jawad est aux fourneaux et je lui fais un bref baisé sur la joue avant de me débarrasser de mon manteau. Je m'assois sur le tabouret en hauteur et admire la petite table mise.
-C'est presque prêt. m'annonce mon cuisiner préféré.
Je souris et mon brun se retourne en remplissant nos deux assiettes. Il prend place en face de moi et rien que l'assiette me donne envie de manger pour une fois.
-Ça a l'air bon, cuistot Nacer.
-Espérons que ça le soit, sourit-il.
Nous mangeons tout en parlant et je ne m'étais pas trompé : son omelette est délicieuse. Le repas terminé et la vaisselle lavée, nous décidons de regarder la télévision en attendant de partir travailler. Voulant me décontracter avant, je me roule un joint que je partage avec Jawad. Ses jambes sont par-dessus les miennes et nos têtes contre le mur. Nous commençons doucement à parler tandis que la drogue s'immisce dans mon sang avec rapidité.
-J'ai une petite surprise pour toi. annonce Jawad, avec un sourire niais.
-Ah bon ?
-Ouais, je l'ai acheté hier avec mes sœurs. Puis j'ai oublié de le donner. ricane-t-il bêtement tout comme moi.
Il se lève, mais retombe rapidement.
-Putain, c'est plus fort que la dernière fois.
Je rigole avant qu'il ne se lève pour de bon et parte, avant de revenir quelques instants après les mains derrière le dos tel un petit enfant avec ses papilles brillantes mais surtout dilatées.
-C'est juste une connerie, mais je me suis dit que ça te ferait plaisir. déclare-t-il avec espièglerie.
Il s'assoit à califourchon sur moi et me tend un sac. Je le saisis et le regarde en riant tout comme lui avant de sortir le tissus du sac plastique. J'explose de rire et lui aussi en regardant le boxer Super Man.
-Tu vas pas me dire que tu as acheté ça devant ta mère et tes sœurs ?
-Si, rit-il, en liant ses mains derrière ma nuque.
-Elles ont dû te prendre pour un débile.
Le simple fait de dire cette phrase nous fait marrer sans raison particulière.
-Mais, merci. ajoutais-je sincèrement.
Il s'avance vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. Je me laisse faire tandis qu'il glisse sa langue dans ma bouche. Je ne réfléchis pas à trop à ce que nous faisons et laisse l'effet de la drogue agir. Il bouge ses lèvres avec envie et je me vois répondre à son baiser inconsciemment. Il s'écarte de moi, tous deux à bout de souffle puis capture à nouveau mes lèvres. Il descend alors ses mains et commence à jouer avec l'élastique de mon boxer, mais j'arrête sa main avant de murmurer à quelques millimètres de ses lèvres :
-Pas maintenant, Jawad.
Je sais qu'il ne serait pas allé plus loin vu la suite de notre soirée mais comme il l'a dit : "Putain, c'est plus fort que la dernière fois." Il laisse alors ses mains sur mes hanches et dépose un baiser sur mon front. Il pose ensuite sa tête sur mon épaule et me demande avec un peu plus de sérieux :
-Tu ne m'as pas dit comment c'était avec ta sœur.
Son souffle chaud s'écrase sur ma peau et je me crispe légèrement en entendant ses mots. C'est un sujet un peu délicat et il le sait et le respect.
-C'était cool, on a passé un bon moment ensemble...
-Il y a un "mais", c'est ça ?
-Ouais, j'aimerais la revoir comme avant. Joyeuse, souriante, drôle, pleine d'énergie. avouais-je, en passant mes bras autour de son corps.
Il bouge doucement ses doigts sur ma peau de ma taille et ses caresses m'apaisent. On reste ainsi, continuant à se rouler des joints sans se soucier de "l'après" et j'oublie tout, le temps d'à peine quelques temps puis la réalité refait surface : il faut aller se préparer.
-Faut se bouger, Ja'. déclarais-je, en me redressant pour pouvoir me lever ensuite.
Il se décroche doucement de mon corps et s'allonge à côté de moi. Je m'étire avant de me lever difficilement, les muscles légèrement endoloris puisque Jawad était avachi sur moi depuis tout à l'heure. Je pars vérifier mon état à la salle d'eau et attrape mon petit flacon de goutte d'eau que je m'injecte dans les yeux pour qu'ils paraissent moins dilatés. Je suis rejoins par Jawad qui fait de même. Nous enfilons nos vestes et prenons nos portables ainsi que nos clés avant de sortir dans la rue sombre et froide. Le temps est frais et je grelotte légèrement ce que remarque Jawad. Il m'attire alors contre lui et son corps chaud me réchauffe au file du temps où nous marchons. Nous arrivons à notre ruelle familière, où sont déjà présents pas mal des gars habituels. Ils sont tous par petits groupes et nous nous tenons à l'écart. Jawad sort une cigarette et semble chercher quelque chose dans ses poches avant de déclarer :
-Je vais demander un briquet, je reviens.
J'hoche la tête et regarde le métisse s'éloigner vers un groupe de mecs plus loin. Je fronce les sourcils lorsque je vois un gars pousser Jawad plutôt violemment. Cependant, il ne laisse pas faire et lui rend l'appareil avant que deux mecs s'interposent. Je me dirige automatiquement vers eux et m'impose d'une voix qui se veut dur pour compenser ma petite carrure :
-Il y a un problème ?
Tous les regards se braquent sur moi et je les toise tous un par un. J'en ai rien à faire de ne pas paraître crédible devant ses mecs tous bien plus battis que moi.
-Non, aucun. répond celui qui a séparé les deux gars, avant de pousser Jawad vers moi, comme s'il était une balle.
Je commence à marcher avec mon compagnon lorsque les paroles d'un des gars me font littéralement bouillir de rage :
-Putain d'Arabe. Il ferait mieux de faire sa pute dans son pays de merde.
Je sais bien que Jawad a entendu, mais je suis le premier à réagir en sautant sur le gars qui a osé dire ça. Je crois que la drogue consommée il y a peu de temps alimente mon adrénaline et me pousse à ne plus réfléchir correctement. Je lui mets un point dans son visage, ce qui le fait tomber à terre. Mon corps est pris d'une rage inexplicable et incontrôlable.
-Répète, pauvre con ! aboyais-je avec fureur.
Je lui remets un coup au visage et aussitôt je suis plaqué en arrière. Je me prends plusieurs coups au visage avant de tomber au sol. Je suis incapable de me défendre face aux gars qui sont plus nombreux que moi.
-Lâchez-moi putain ! entendis-je la voix de Jawad hurler. Vous m'écoutez ? !
Je me prends un coup en plein ventre ce qui me fait plier en deux face à la douleur atroce. Pourtant, ça ne sera pas le dernier. J'ai l'impression que ça ne se termine plus quand j'en reçois plusieurs au ventre, puis dans le dos. Je me protège le visage et j'ai l'impression que je vais perde connaissance quand une voix, que j'ai vaguement l'impression d'avoir déjà entendue, surgit de nulle part et ordonne :
-Je le prends, cassez-vous. Vous avez entendu ou vous êtes sourds ? continue la personne avec froideur.
Je sens qu'il y a plus d'air autour de moi, mais je n'ose pas ouvrir les yeux.
-Lève-toi.
Mes paupières s'ouvrent finalement pour regarder la personne qui me toise de sa hauteur. Je me dis finalement que j'ai de plus gros problèmes maintenant.
I want to fly
Je veux voler
Can you take me far away
Peux-tu m'emmener loin d'ici
Give me a star to reach for
Donne-moi une étoile à atteindre
Tell me what it takes
Dis-moi ce qu'il faut donner pour la toucher
And I'll go so high
Et j'irai tellement haut
I'll go so high
J'irai si haut
My feet won't touch the ground
Que mes pieds ne toucheront plus le sol
Stitch my wings
Je coudrais mes propres ailes
And pull the strings
Et tirerais sur les cordes
I bought these dreams
J'ai acheté ces rêves,
That all fall down
Qui tombent à l'eau..
We want what we can't have, commodity makes us want it
On désire ce que l'on ne peut pas avoir, c'est le goût du luxe qui fait ça
Hey tout le monde ! Nouveau chapitre, en espérant qu'il vous a plu 😉
Quelle personne vient d'intervenir à la fin du chapitre, selon vous ?
Aucun rapport, mais NOUS SOMMES EN FINAL😂😂!
Plein de bisous et à bientôt ! xoxo
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