Chapitre quinze

Oh Wonder-All We Do

Cette semaine passée a été plus tranquille, plus reposante pour moi. Jawad a des examens, ainsi ni lui ni moi ne pouvons aller "travailler". Je l'aide comme je peux dans ses matières, voulant qu'il réussisse au maximum. De plus, il m'interdit d'aller là-bas seul.

Je suis encore une fois en train de travailler, par terre et accoudé à la table basse tandis que Jawad se trouve dans le clip clap, lorsque mon téléphone vibre. Mon colocataire lève la tête, déconcentré, et je me saisis du petit objet électronique. Je souris en voyant qu'il s'agit d'Arthur me proposant de sortir ce soir. J'accepte, sans hésitation et me relance dans mes révisions assidues. Je sens que Jawad me lance des regards en coin, mais je feins de me concentrer jusqu'à qu'il prenne la parole et brise notre silence :

- Anna est toujours avec James ?

Je lève la tête vers le brun et je comprends qu'il tente de faire la conversation. C'est vrai que ces derniers temps, nous ne communiquons que très peu et seulement sur des banalités sans aucune utilité comme maintenant.

- Euh, ouais. Ils sont toujours ensemble.

- C'est cool, c'est bien.

- Oui, je suis heureux que ça marche entre eux.

- Ouais, ils ont de la chance, rajoute le basané en baissant la tête.

- Sûrement.

Puis, silence, alors je me remets la tête dans mes fiches.

- Tu me manques.

Mon corps entier se fige, mais je ne relève pas la tête pour autant.

- Quoi ?

Sans le contrôler, j'ai la voix un peu tremblante. J'ai très bien compris ce qu'il m'a dit mais j'espère qu'il ne le répétera pas. Ça lui ferait du mal et au fond, à moi aussi.

- Tu me manques vraiment, Kian. J'en peux plus de cette distante entre nous deux. On est comme deux simples étrangers vivant ensemble.

Jawad descend du lit et vient se poser à côté de moi. Non, non, non. Il ne faut pas qu'il s'approche davantage. J'ai le souffle court et je ne relève toujours pas la tête.

- Je n'aime pas ce qu'on devient.

Je ne dis toujours rien, je ne bouge toujours pas.

- Dis quelque chose.

Silence, encore.

- Je sais que je ne suis pas le seul à ressentir ce manque.

Il n'a pas faux, il a même complètement raison. Ses doigts fins viennent redresser mon menton et nos visages se retrouvent face à face. Comment résister à cette petite bouille enfantine et à ses prunelles dorées ? Sauvé par le gong. Mon portable sonne et Jawad y jette un coup d'œil avant de remarquer qu'il s'agit d'Arthur. Ses traits de visage se durcissent et il semble prêt à exploser.

- Tu le vois encore ?

Je décide de jouer la carte de la franchise et annonce, cash :

- Je suis avec lui.

Et je crois voir le monde de mon ami s'écrouler. Ce dernier recule même et me regarde tel un étranger. Putain, je ne pensais pas que ce serait aussi dur, autant pour lui que pour moi.

- Tu es avec lui ? répète-t-il, la voix remplit de colère et de jugements. Tu te fous de ma gueule ?

- Jawad, tentais-je de le calmer.

- Non, pas de putain de Jawad !

Il inspire et expire frénétiquement et se lève. Je fais de même, ne sachant que faire d'autre.

- Casse-toi.

- Pardon ?

- Casse-toi ! Va retrouver ton bourge de copain et ne reviens pas !

Les larmes me montent aux yeux tandis que les siens sont remplis de colère.

- Jawad, bordel. Non, Je ne partirais pas.

- Dans ce cas, c'est moi qui me casse.

Et c'est ce qu'il fait devant mon corps paralysé. "Tu me dégoûtes", sont ces derniers mots avant que la porte ne se referme, définitivement. Le silence est abominable, mais mon téléphone résonne à nouveau. Je décroche et attends la voix d'Arthur. Mon cœur semble se remettre en marche tandis qu'il lâche :

" -Je t'attends devant chez toi.

- Ok, j'arrive."

Puis, la conversation téléphonique s'arrête là. Mais rien que d'avoir entendu sa voix, ça me fait un bien fou. J'essuie rapidement mes yeux humides et prends le nécessaire avant de sortir. Je me sens tel un automate alors que je sens la culpabilité et la tristesse tentaient de se cacher quelque part en moi. Je retrouve effectivement la voiture de mon copain et monte dans celle-ci. Je le prends directement dans mes bras et contrairement aux premières fois où je l'ai fait, il me sert en retour.

- Hé, ça va ?

Je me recule et l'embrasse doucement avant de reculer contre mon siège.

- Si tu veux, on mange chez moi.

- Non, sortons. Ça va me faire du bien.

Il me regarde inquiet alors j'ajoute :

- Vraiment.

Nous avons mangé dans un petit restaurant sympa puis sommes rentrés chez lui. La magie Arthur a marché sur moi puisqu'un sourire jonche mon visage même s'il est petit.

- Merci pour la soirée.

- C'est rien, amour.

Je lui souris et vais l'embrasser pour le sortir de son embarras après son petit nom. Et je crois que j'ai besoin d'être un minimum franc avec lui, alors je déclare :

- J'ai avoué à Jawad que nous étions ensemble.

- Oh, lâche-t-il, Avant que j'arrive ce soir, j'imagine ?

- Oui, et on s'est engueulés.

- Je suis désolé.

- Tu n'as pas à l'être, je le rassure.

Le choix a été fait : Arthur. Je crois qu'on fond, il en avait besoin de ce choix et que ça lui fait un poids un moins.

- Merci, murmure le bouclé, avant de m'embrasser à nouveau.

Quelque chose de nouveau apparaît. Comme si les barrières étaient tombées, enfin, et ça fait du bien. Nous finissons par enlever nos manteaux puis nous recommençons à nous embrasser, comme si c'était enfin accepté, comme si c'était enfin possible, comme si c'était évident.

Nous continuons de nous regarder droit dans les yeux puis Arthur me tire timidement jusqu'à sa chambre. Les volets sont légèrement ouverts et laissent passer la lumière des lampadaires. Lorsque je remarque qu'Arthur enlève ses chaussures, je fais de même. Après ceci, il revient me prendre contre lui et pose ses lèvres sur les miennes de nouveau. Je sens mon bas ventre se contracter.

C'est définitivement différent des autres fois. Cette chaleur, cette envie, ce désir, cette passion. Je nous fais basculer contre le lit et me retrouve au dessus du bouclé qui a les lèvres toutes gonflées de nos nombreux baisers échangés. Arthur se recule jusqu'à toucher sa tête de lit et je me rapproche de lui également.

- J'ai envie de te toucher, Kian, murmure-t-il, avant de rougir légèrement.

Je crois qu'il pense toujours que ce qu'il fait est mal et qu'il a besoin qu'on le rassure. Je me saisis de sa main tremblante et la pose en dessous de ma gorge. Il fait glisser ses doigts jusqu'à mon col de tee-shirt puis passe celui-ci au dessus de ma tête. Il enlève également son haut et je découvre avec étonnement un tatouage. Il voit ma surprise et rit, un peu nerveusement avant de déclarer :

- Étonnant, pas vrai ?

- J'adore.

Je dépose des baisers autour de son papillon situé sur son abdomen et ajoute ma langue. J'entends la respiration d'Arthur s'accélérer et je m'attaque alors à ses tétons. Son basin se soulève dès que je le taquine avec mes dents.

- Kian, soupire-t-il. Je, je.

- Oui ?

Je dépose des baisers sur son visage, attendant qu'il me dise ce qu'il veut. Je ne veux pas faire quelque chose qu'il ne souhaite pas alors je préfère qu'il me le demande. Arthur déglutit et ne semble pas trouver les mots. Je crois que je suis dans le même état que lui et je ne comprends pas pourquoi. Ce n'est pas la première fois que je couche avec quelqu'un, alors pourquoi suis-je aussi nerveux ?

Je parsème sa peau, nouvelle pour moi, de baisers jusqu'à arriver à son pantalon. Je le regarde prudent, il me regarde et je comprends que je peux continuer. Je finis par lui enlever son pantalon et il fait du même avec le mien et c'est incroyable.

Chacun de ses touchées m'envoie des putains de picotements de la tête au pieds. C'est inquiétant, mais tellement agréable. Je descends plus bas. Je m'arrête ensuite et l'admire : totalement émerveillé de la vue qui s'offre à moi : Un Arthur simplement vêtu d'un boxer, les joues rouges, le torse se soulevant de manière irrégulière et une bosse déformant son boxer.

- T'es magnifique. je souffle, en parsemant son bas du ventre de baisers pour le rassurer et, moi aussi, par la même occasion.

Je commence à baisser son bout de tissu, puis le fais complètement sous les couinements du bouclé.

- Oh, bordel !

Je souris et souffle doucement sur son sexe gonflé.

- Arrête-moi si tu n'as pas envie.

Il marmonne quelque chose d'incompréhensible et se mord la lèvre inférieur. Je dépose quelque baisers sur ses cuisses, puis sur son sexe ce qui a pour effet de lui faire bouger les hanches de manière irrégulières. J'arrête alors de le titiller et l'interroge du regard.

- Dans le tiroir à gauche, souffle-t-il.

Je dépose un baiser sur ses lèvres puis tends mon bras vers la grande table de nuit. J'y trouve tout ce dont j'ai besoin.

- Ça va sûrement être un peu douloureux. je préviens, inquiet de mal faire.

Arthur me regarde avec ses prunelles vertes et murmure :

- J'ai confiance en toi.

J'enduis alors mes doigts de lubrifiant et m'approche de son entrée. Je sens mon sang battre à plein fouet et de nouvelles sensations m'envahir. Je commence à pousser un doigt en lui et il grogne légèrement. Je pose alors mes lèvres sur les siennes et tente de le distraire afin de faire abstraction de la douleur qu'il peut ressentir. Je bouge doucement en lui et il gémit dans ma bouche. J'ajoute ensuite un deuxième doigts et recommence mes mouvements avant de demander :

- Ça va ?

- Je, oui, enfin je crois, c'est juste, le bordel dans ma tête.

Je souris et l'embrasse de nouveau avant d'accentuer et d'accélérer mes mouvements. Je crois qu'il s'habitue à mes doigts puisqu'il bouge le bassin en coordination avec mes mouvements.

- Tu te sens assez prêt ?

- Ouais, ouais, bien sûr.

Arthur paraît extrêmement stressé malgré ce que peut dire son corps en sueur.

J'enlève mes doigts et l'embrasse de nouveau. Je prépare mon sexe avec un préservatif et un lubrifiant avant de me positionner entre ses cuisses. Je suis complètement excitée et émerveillé de lui faire ça, à lui, Arthur. Je me glisse doucement en lui et il lâche un petit gémissement de douleur en venant poser ses mains dans mon dos. Je le regarde, mort d'inquiétude tandis qu'il a les yeux fermés.

Je l'embrasse alors tout en entament de lents et longs va-et-vient. Je n'ai jamais ressenti ça et c'est quelque peu troublant. Nous tremblons tous les deux légèrement et nos sueurs se mélangent ainsi que nos langues. Arthur décroche sa bouche de la mienne et gémit au bout de quelques poussées :

- Va, tu peux, plus vite.

Je dépose un baiser sur son front et accélère de plus en plus mes poussées. Je vais plus loin en lui et j'aime tellement tout ce que je ressens que je commence à respirer plus rapidement et difficilement. Arthur ouvre enfin les yeux et nous nous regardons pendant que je m'enfonce toujours plus loin et intensément. Je le sens trembler de tout son corps lorsque je trouve son point sensible. Ses ongles s'enfoncent également dans ma peau et il gémit mon nom d'une voix sur aiguë. Je tape encore quelque fois dans cet endroit si incroyable et il vient sur mon ventre.

- Putain, Arthur.

Je le regarde au plus haut de son extase et accélère mes mouvements sans le contrôler avant de venir à mon tour. Je m'écroule sur son corps et tente de contrôler ma respiration saccadée. Je me retire de lui et jette le préservatif, laissant nos deux sexes se toucher à nouveau. J'enroule mes bras et mes jambes autour d'Arthur qui me caresse le dos.

- Je t'aime, Kian.

Je sens mon cœur se serrer parce que je pourrais compter sur les doigts d'une main le nombre de personnes qui m'a dit c'est trois mots. Et le pire, c'est que je finis toujours par les faire souffrir.

Je ne lui réponds pas, mais me laisse aller dans ses bras musclés. Je l'embrasse à nouveau et il passe ses mains dans mon dos, aux endroits où il m'a marqué de ses ongles. Il passe ensuite sa langue dans mon cou et suçote ma peau. Je gémis, mais l'aide en penchant la tête en arrière pour lui faciliter l'accès. Il caresse ensuite la nouvelle couleur sur ma peau et nous recouvre de sa couette.

Nous restons éveillés sans réellement savoir pourquoi. Nos doigts se perdent sur le corps de l'autre, nos bouchent voyagent également et nos langues s'invitent. Je me sens sur un petit nuage tant je suis bien. Ça faisait longtemps que je m'étais pas senti aussi bien, aussi serein, aussi en sécurité. Et ça fait du bien.

Une sonnerie de téléphone nous immerge de notre bulle de paradis. Je regarde l'heure et je suis surpris de contraster qu'il est déjà quatre heures du matin.

- C'est ton téléphone.

- Je sais. je râle, en me blottissant encore plus contre mon copain.

- Tu devrais répondre. Ça doit être important vu l'heure.

- Mmm.

- Vraiment.

Je me lève alors et cherche mon téléphone dans les vêtements qui jonchent le sol. Je finis par le trouver et décroche, la voix rauque et endormie :

" - Quoi ?

- Jawad est à l'hôpital et ce n'est pas léger."

Mon cœur rate un battement et mes doigts se crispent autour de l'appareil.

Rien, n'est jamais parfais et encore plus pour moi.

All we do is hide away
Tout ce que nous faisons, c'est nous cacher
All we do is chase the day
Tout ce que nous faisons, c'est chasser le jour

All we do is lie and wait
Tout ce que nous faisons, c'est mentir et attendre
All we do is feel the fade
Tout ce que nous faisons, c'est nous sentir faiblir

I've been upside down
J'ai été mis s'en dessus-dessous

Can't find paradise on the ground
On ne peut trouver le paradis ici bas

All we do is live inside a cage
Tout ce que nous faisons c'est de vivre dans une cage

All I did was fail today
Tout ce que j'ai fait aujourd'hui, a échoué
All I wanna be is whites in waves
Tout ce que je veux être, c'est l'écume dans les vagues

Hey tout le monde ! J'espère que vous avez passé une bonne semaine et que le chapitre vous a plus :)😁

Le prochain chapitre marque le début d'une nouvelle "air" pour l'histoire et j'espère que vous aimerez. Ça sera sûrement plus sombre et consacré sur les réactions des personnes.

Je vous souhaite une bonne soirée et vous dis à bientôt !<3😘

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