Chapitre 4:

Je me réveillais de bonne heure, en ce 14 ème jour depuis la mort de mon père. Quatorze jours que la situation ne s'améliore pas. Ma mère ne veut pas me laisser partir. Elle prétend avoir besoin de moi. Mais je ne suis pas de cet avis. J'ai besoin de partir, je veux écouter mon père et partir en quête de voyage, de solutions pour ce pays. Je crois dur comme fer que cette légende saura m'aider à Cybéria.

J'avais prévenu les domestiques et les Arias les plus proches du palais que j'allais partir ce matin, ainsi qu'Adriana évidemment. Cette dernière allait me rejoindre pour quelques conseils de dernières minutes. J'avais confié de prendre soin de ma mère et du royaume aux Arias.

Je rangeais mon améthyste dans mon sac quand mon amie brune rentra.

« Alors, prêt a partir ?
- Je le pense.
- Surtout fais attention à toi. Et n'oublie pas d'aller trouver les nobles ainsi que le roi à Cyberia !
- Oui je sais, répondis je calmement. Tes brigades ont été formées au fait ?
- Oui ! S'exclama t-elle, fière. On recherche encore quelques personnes pour nous compléter.

Adriana avait réussie a rassembler de plus en plus de rebelles. Ils essayaient de sauver le plus de monde. Ils se défendaient également contre les Furies.

« Bon je pense pas avoir d'autres choses à ajouter.
- D'accord eh bien..  fais attention à toi, lui dis je.
- À toi aussi. Et bon courage surtout. Je regrette de ne pas pouvoir t'accompagner.
- C'est pas grave je me débrouillerais ! Il faut que tu restes ici.
- Oui. Bon allez file. »

Elle me regarda prendre mon sac, d'un air attentif. Avant de me détourner, je me jetais à son cou pour une dernière étreinte. Je sanglotais légèrement.

« Allez dépêche toi, me repoussa-t-elle. Il ne faudrait pas que tu ai envie de rester ici.
- Merci pour tout Adriana.
- De rien Ash. »

Elle me fit un signe de main tandis que je m'éloignais à reculons. Je franchis la porte ouverte du passage secret de la bibliothèque, et je disparus dans les ténèbres.

Tout en récupérant une torche sur un mur, je me mis à réfléchir.

J'allais devoir me rendre à l'aéronef. Mais est ce qu'ils sont encore de service ? Les aéronefs sont comme des trains, mais qui volent dans les airs. Ils ont été inventés à Cybéria, par les fluffiens. Nous n'avons pas beaucoup de ces mécanos a Aglia. Juste des Arias, des soigneurs et quelques archers.

Chaque royaume est entouré de haute muraille. Au centre de nos territoires se trouve le lac des complaintes. Pour se rendre d'un royaume a un autre, les aéronefs suivent les remparts dans les airs. Il y a des gares un peu partout dans les royaumes. Celle de Aglia se trouve non loin des hauts Bourgs. Ces quartiers étant mieux organisés que les faubourgs. Une grande route permettait de se rendre au château, et sur les côtés de cette route se trouvait les habitations. On ne pouvait pas se perdre par rapport au méli-mélo des villages.

J'avançais dans le passage étroit. Je connaissais par cœur les passages secrets du château. Celui de la bibliothèque débouchais dans l'église du palais. Une fois sorti, je me dépêchais de rejoindre les Hauts Bourg.

Je bifurquais dans la 4eme allée et fonçais tout droit. La gare était là, et les aéronefs fonctionnaient toujours ! Je me mis à courir, emporté par mon enthousiasme. La gare était construite en brique grise avec un toit de tôle. Je me précipitais a l'intérieur et achetait mon ticket pour Cybéria. Je me rendis sur le quai prévu. Des habitants de la ville se dirigeait vers le quai de Ecolya. Ils avaient donc décider de fuir, eux aussi. J'étais le seul dans la gare à vouloir partir à Cybéria. Ça ne me dérangeais pas plus que ça. Je pourrais avoir l'aéronef pour moi seul. Je me perdais dans mes pensées quand un fracas a l'extérieur me ramena à la réalité.

« Où se trouve le prince Ash ! Cria un Aria qui interrogeait un employé un peu perdu. Il s'est enfui du palais !
- Euh je suis désolé, mais je ne sais pas si...
- Répondez !
- Il est là bas chef, lui indiqua un deuxième Aria
- Prince ! Revenez au palais !

Je sursautais avant de retorquer :

- Je ne reviendrais pas ! Je resterai ferme sur ma décision. Ma mère saura s'en sortir seule. J'en suis sûr.
- Prince, nous devons vous ramener. Ordre de votre mère.
- Eh bien dites lui que je suis mort, répondais je. »

Par chance, le train arriva. Il se posta juste devant le quai et l'escalier se dépliait. Dès que la porte s'ouvrit, je fonçais dedans. Le wagon n'était pas très large, je dirais de deux ou trois mètres. Je fonçais vers le fond du wagon et appuyait sur le bouton pour fermer les portes. Les Arias criaient et tapaient aux portes. Lorsque le wagon démarra enfin, je leur fis un coucou de la main avec un sourire malicieux.

Je pus enfin me poser un sur fauteuil. Je mis mon sac sur le siège a côté du mien et je regardais le paysage défiler. Les gares d'aéronefs sont très grandes. Parfois il y a plusieurs étages. Cette gare là en comporte deux. Celui où j'ai emprunté le train où je me trouve, et un autre juste au dessus. Il y avait également un sous sol pour la machinerie. Si on se penchait trop sur le quai, on risquait de basculer dans le vide et s'écraser dans les salles de machineries.

L'aéronef sortit de la gare. Je pouvais admirer le paysage d'Aglia. La ville n'était plus que ruines... Je lâchais un soupir. J'esperais vraiment pouvoir trouver des solutions ailleurs.

Après plus d'une heure et demie de voyage, l'aéronef me déposa à la première gare de Cybéria. Elle était juste devant les premiers remparts. Je me dépêchais d'y grimper pour trouver une route à suivre. Je ne pouvais pas utiliser encore le train, les Arias à mes trousses allaient sûrement me suivre. En grimpant sur les remparts, je commençais a balayer les alentours du regard.

Cybéria était un royaume magnifique également. Je me trouvais actuellement juste devant la forêt. Un bout du lac des complaintes n'était pas loin. Je le voyais d'ici. Juste après la forêt, c'était la ville d'un style très steampunk. Je n'avais jamais vu cette ville de mes propres yeux mais en photos, ce royaume faisait rêver... Ensuite se tenait le château. Il était très différent du nôtre. Mais tout aussi beau. Je me tourna vers ma patrie, je voyais encore mon château se tenir fièrement, alors que le reste du royaume était pitoyable. Les autres royaumes avaient sûrement dû remarquer cette pagaille, songeais je.

Je descendis des remparts et m'aventurais dans la forêt. Les arbres étaient très grand et dégageaient une prestance majestueuse..
Les branches cachaient le ciel, ce qui assombrissaient l'air de la forêt. Il y faisait également plus frais. Ça donnait aussi un air un peu sinistre, j'espère ne pas y découvrir de monstres... Je frissonais à cette pensée. Non bien sûr que non. Il n'y avait que des bêtes pacifiques ici. Mais plus je m'enfonçais, plus j'en pensais le contraire.

Il était midi passé et j'étais affamé. Quel idiot aussi, je n'ai pas pensé à prendre à manger avant de partir... Heureusement que je jouais souvent dans la forêt étant plus jeune ! En effet durant mon enfance, il m'arrivait de passer des journées entières dans les bois. Il m'arrivait donc de cueillir les fruits et de les manger. Avec le temps j'avais fini par reconnaître les comestibles.

Mais est ce qu'il y a les mêmes types de fruit ici ? Je commençais a chercher des baies ou des arbres fruitiers. J'en trouvais un, mais il était assez étrange... Je m'approchais pour l'examiner de plus près. J'avais la désagréable impression de me sentir observé. L'écorce de cet arbre était très régulière. Il était aussi très fin. Peut être que c'était juste un arbrisseau ? Plus j'examinais en profondeur plus je saisissait de nouveau détail... Effrayant. J'avais l'impression de distinguer un corps avec même un visage de femme. Est ce que la légende était vrai et qu'il y avait des nymphes dans la forêt ?

Je ne voulais plus m'attarder ici et je passais mon chemin, toujours à la recherche de nourriture. Je finis par tomber sur un pommier -normal, Dieu soit loué. J'espérais trouver la ville avant la tombée de la nuit, car je n'avais pas très envie de camper dans ces bois. L'atmosphère était plus qu'étrange...

Après plusieurs heures de marches, une brindille craqua. Je fis immédiatement volte face. J'étais suivi ? Les Arias m'avaient-ils rattrapés ?

«Qui est là ? Montrez vous ! »

Bien sûr, personne ne me répondit. Ça aurait été trop facile. Une pensée glaçante me traversa l'esprit, et si Noah m'avait suivi ? Je secouais vivement la tête. Mieux vaut ne pas se laisser gagner par la panique. Je commençais à reculer prudemment, tout en regardant partout autour de moi, pour pouvoir fuir. Je me mis à courir aussi vite que mes jambes me le permettaient. J'entendis un râle dans mon dos puis des bruits de sabots derrière moi. Il y avait donc bien des bêtes dans cette forêt ! Et elle semblait furieuse si j'en croyais ses cris. Je continuais de courir sans me retourner. Mais je finis par trébucher sur une racine....

« Mince ! »
La bête fonça sur moi à toute allure. J'étais tétanisé de peur. Cette bête ressemblait à un tigre mais avec des bois de cerf. En plus de ses crocs et de ses griffes, il pourrait m'empaler... Je ne pense pas subir une mort douce. J'essayais de reculer en me traînant sur le sol mais le tigre-cerf me donna un puissant coup de patte qui me sonna quelques instants. Il commençait à me martyriser et j'étais trop faible pour lui tenir tête. Il me toucha à mon mollet, encore blessé ce qui me fit hurler. Il me mordait la jambe tel un chien dans son os. Je sentais ses crocs plonger dans ma chair. La douleur me faisait vriller l'esprit, tellement que je n'arrivais pas à réfléchir convenablement et crier. Je sentais peu à peu mes forces me quitter et ma vision se noircir. J'entendis juste un cri d'horreur et quelques bruits de lutte, puis plus rien...

*

Je faisais ma ronde quotidienne avec mes compagnons. J'étais avec Justin et Lya. La journée était plutôt tranquille aujourd'hui. J'avais donné un cours aux nouveaux archers toute la matinée, avant de faire ma ronde dans la forêt, pour voir si aucun monstre ne traînait dans les parages. La forêt était divisée en deux parties, celle où les soigneurs et nous mêmes vivons, donc en gros la partie où tout est tranquille, et celle où régnait toute bête étrange, idéal pour s'entraîner également. Parfois on retrouvait des promeneurs perdus ou des nouveaux qui ne connaissaient pas encore bien la forêt. Tout me semblait tranquille, les rayons de soleil qui filtraient à travers les feuilles étaient chauds. Après ma ronde j'irais me baigner à la rivière tiens !

« A quoi penses tu Rosalia ? Me demanda Lya, tu sembles bien joyeuse.
- J'ai juste très envie d'aller me baigner dans la rivière après ! Pas vous ?
- Si, bonne idée !
- J'aimerais bien vous accompagner mais je dois entraîner mes jeunes, répondit Justin.
- Ils te causent souci ? Demandais je, Je pourrais t'aider si tu veux.
- Non pas la peine. Je suis juste plus fatigué avec l'âge...
- Enfin tu exagères ! Tu n'a pas l'âge de Ryuk ! Plaisantais je
- Peut être pas, mais mon âge me rattrape quand même. »

Justin était proche de la cinquantaine. Ses nombreux cheveux blancs detonnaient avec ses cheveux noirs. Sa barbe était également de plus en plus blanche. En revanche ses yeux verts brillaient toujours de la même lueur malicieuse qu'à l'époque. Ses cicatrices montraient aussi ses combats passés. Justin était l'un de nos vétérans et tout le monde l'appréciait beaucoup.


J'allais relancer la conversation mais Lya fut plus rapide :

« Eh qu'est ce que c'est que ces bruits ?

En tendant l'oreille on pouvait percevoir des cris de Tigref et des hurlements de douleur.

- Dépêchons nous ! »

On arriva à temps pour sauver la personne en prise avec cette bête. Il avait les crocs plongés dans sa jambe et se délectait de son sang. Le jeune homme n'essayais même plus de lutter. Je poussais un cri de guerre et balançais des rafales de flèches sur le Tigref. Justin lança sa dague sur la pauvre bête, ce qui l'achevait. Lya s'affairait déjà autour du jeune homme.

« Comment va t-il ?
- Il a de profondes entailles aux jambes et quelques griffures un peu partout sur le visage et les bras. Je vais stopper l'hémorragie et on va le ramener à la base, expliqua notre amie.

Une fois la tâche faite, elle sortit de son sac un brancard puis allongea le blessé délicatement dessus. Moi et Justin allons le porter. Je me demandais bien d'où pouvait sortir cet étrange personnage...

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