Chapitre 28:

J'étais en train de suffoquer et les larmes me montaient les yeux. Un étau menserrait le coeur. Ma magie s'affolait exactement comme la dernière fois. J'essayais de me calmer mais la petite voix dans ma tête gagnait du terrain.

« Pff t'es pathétique. Tu peux même pas te défendre face à un débile de première, alors défendre ta mère ! Ah, laisse moi rire ! »

« Tu sers à rien.»

« Personne ne t'aime.»

« Noah va te tuer.»

« Je... Au secours ! Réussis je à articuler.»

Je me mis a genoux et posais les mains autour de mon cou. J'entendis alors des bruits de pas et de panique.

« Ash !! Prends ça dépêche toi ! Respire, détends-toi, pense à des choses positives.»

La personne me colla dans les mains une ventoline que je m'empressais d'aspirer. Je toussais une ou deux fois avant d'en reprendre une bouffée.

« C'est bien, continue.»

Je releva alors la tête vers cette mystérieuse personne et je découvris Ace. Mais que faisait-il avec une ventoline ? Au bout de longues minutes d'agonie, je finis par retrouver assez de souffle pour respirer.

« Ace ?
- Ça va mieux ? Tu te sens bien ?
- Euh je pense oui.
- T'es sûr ? Tu veux que j'appelle quelq'un ou que je t'emmène à l'infirmerie ?
- Non non ça va aller. Mais qu'est ce que tu faisais avec une ventoline ?
- Oh, eh bien c'est Théo qui m'en a donné une d'un air paniqué.
- Hein ? Fis je en fronçant les sourcils.

Le roux haussa les épaules avant de continuer

« Il ne m'a pas vraiment donné de contexte, je l'ai croisé en descendant. Il m'a dis de te trouver et de te donner ça.
- Bah ça alors...
- A vrai dire je n'en avais pas vraiment besoin. J'en ai toujours une sur moi.
- Tu fais de l'asthme aussi ?
- Ah non ! C'est pour Lou. J'en garde toujours une pour elle.
- C'est super gentil.
- Je sais. Je suis un bon pote, dit-il fier. Je vais quans même aller prévenir Rosalia si ça te dérange pas.
- Je suppose que tu fais ça pour mon bien, souris je. Merci. Bon faut que je te laisse.
- Fais attention à toi ! Ah et prends la ventoline au passage ! »

Il me la donna je lui fis un pouce en l'air pour le remercier avant de filer. Je partis d'abord aux toilettes pour me rafraîchir. Ça m'avait retourné tout ça. Trop d'émotions d'un coup. D'abord la nouvelle concernant ma mère puis Kuma... J'en parlerais à Théo plus tard. Les paroles de son ex résonnaient dans mon esprit.

«Tu ne le trouves pas bizarre ? Ou bien il t'a déjà dragué ?»

Je sentais encore son souffle dans mon cou et ses mains sur mes hanches. Ça me provoqua un filet de sueur froide et des frissons de dégoûts. Non... Il ne faut pas que je me focalise dessus sinon j'allais encore faire une crise d'asthme. Alors que j'allais rentrer dans la ville, l'esprit perturbé. J'entendis des bruits de course. J'eus tout de suite peur que ce soit Kuma qui m'ait suivi. Je fis volte-face.

« Oh doucement ce n'est que moi. » lança Théo en levant les mains.

Ouf ce n'étais que lui. Je ne pus m'empêcher de soupirer de soulagement. Son front luisait de sueur, signe qu'il avait couru pour me rattraper. Je remarquais alors qu'il avait une joue rouge et des égratignures.

« Est ce que tu vas bien ? Me demanda-t-il.
- Euh à peu près, et toi ? Tu es blessé !
- Oh ce n'est rien. Je t'ai vu passer en trombe tout à l'heure. Tu faisais encore de l'asthme. Heureusement que l'autre roux descendait. Tu vas mieux vraiment ? J'ai appris pour Aglia. Je suis désolé. »

Je le regardais dans les yeux, ses yeux... Couleur chocolat ou bien de l'écorce de chêne. Ses pupilles se retournèrent soudainement vers moi et je détourna immédiatement le regard, gêné. Je me souvins alors qu'il attendait une réponse.

« Euh ah oui Aglia... Je soupirais. J'allais voir Axel et Charlie. Ils vont partir pour une mission à Aglia.
- Tu ne comptes pas les accompagner j'espère !
- Non bien sûr que non ! Je voulais juste me renseigner. Et leur donner des consignes.
- Hm. Pourquoi pas. »

On continua de marcher durant quelques minutes. Voyant qu'il ne voulait pas me dire la cause de ses blessures, je lui posais la question.

« Et pour tes blessures alors ?»

Il poussa un long soupir.

« C'est l'autre tâche évidemment. Il t'a parlé apparemment ?
- Oui... J'allais t'en parler je te jure !
- Je t'en veux pas, c'est pas grave. Mais il t'a dit quoi ?
- Oh... Des trucs vraiment pas oufs.

Je frissonnais.

« Disons qu'il voulait m'intimider.
- Quel connard. Je vois pas comment j'ai pu l'aimer. Il ne t'a pas touché j'espère ?»

Je restais silencieux, fixant mes converses.

« Ash sérieux qu'est ce qu'il t'a fait ?! S'inquiéta-t-il.
- Rien de grave. Il m'a... Il m'a touché la taille et les hanches et il a voulu m'embrasser... Je le voyais bien,Expliquais je d'une voix tremblante »

Je ne l'avais pas réalisé tout de suite mais en réfléchissant, je l'avais vu fixer mes lèvres. Et puis pourquoi était-il aussi proche de toute manière ? Je tournais la tête vers Théo et je le vis serrer les poings.

« Je vais me le faire celui-là. Je savais qu'il t'avais intimidé. Il me l'a dit. Mais te faire ça !! Il sait que tu est prince en plus !! Ça me fout en rogne.
- Non c'est de ma faute... »

Théo s'arrêta et m'attrapa la main. Il me fixait d'un regard sérieux et énervé. C'était argh, assez sexy, il faut l'avouer.

« C'est tout sauf ta faute, déclara-t-il. C'est la sienne. Tu n'étais en aucun cas consentant. Il aurait pu te violer ! Exactement comme avec moi... Ajoute-t-il plus bas.
- Quoi ?!»

Ça m'avait coupé le souffle. Nos mains encore liées, j'entrelaçais nos doigts pour lui montrer mon soutien.

« Il t'a vraiment fait ça ? Demandais je doucement.
- Je préfére pas en parler. Allons-y.»

Il me caressa une dernière fois la main avant de me lâcher et d'avancer. Ce que je venais d'apprendre me brisait le coeur. J'avais terriblement envie de lui faire un câlin.

« Mais bref c'est pour ça que je le hais. Encore plus avec ce que tu viens de me dire. Fais attention avec lui surtout.
- Je me suis quand même défendu. Je me suis libéré avant qu'il n'aille plus loin.
- Bravo, je suis fier de toi.»

Ces paroles étaient assez froides ou distantes, mais ça me remplit d'une joie intense qui me fit sourire.

On avançait désormais en silence. Je réfléchissais aux paroles que mon coloc venait de prononcer... Je n'en revenais toujours pas. Et il ne s'était confié à personne avant moi ? N'en avait-il pas parlé à un adulte de confiance ? Ça aurait été la chose à faire. Je ne me rendais pas compte qu'on était déjà presque arrivés devant le centre des Arias. C'est un bâtiment très moderne par rapport au reste de la ville. Il est proche du château, comme à Aglia. Devant les portes d'entrées sont postés des gardes. Lorsqu'on s'en approcha, les deux arias en poste nous bloquèrent l'accès grâce à leurs lances.

« Halte là ! Avez vous une autorisation ?
- Non mais c'est important, grogna Théo.
- Je suis le prince d'Aglia ! Je dois régler une affaire.
- Et qui nous dis que tu l'es vraiment ? Répliqua le garde.»

M'attendant à cette réponse, je me concentrais sur l'énergie tourbillonnant autour de moi pour la cristalliser avec mon aura. Je  sentais les particules réagir avec mon aura, ce qui provoqua un halo aveuglant d'un bleu pur autour de moi. Les gardes devant moi étaient bouche bées et s'inclinèrent. Ryuku me regardait d'un air fier, lui aussi.

« Oh ! Nous sommes navrés... Allez-y votre altesse.»

Ils nous laissèrent ainsi passer et nous rentrâmes dans la cour du centre d'aria. Un large bâtiment en forme de U se trouve en plein milieu du centre d'aria. A droite, des Arias se dirigent vers le noyau et tournent la tête en nous voyant, intrigués.

« C'était quoi ce que t'a fait ? Demanda Théo, l'air impressionné.
- Oh et bien tu sais... Ce sont mes affaires de magie, répondis je mystérieux.
- Donc c'est vrai tes conneries ?
- Évidemment ! Et ce que j'ai fais, c'est pour dévoiler mon aura royale. Même les personnes qui n'utilisent pas la magie ancienne peuvent la voir. C'est ce qui prouve que nous sommes de sang royal. En tout cas, c'est ce que j'ai compris.
- Je vois, fait-il sceptique. Bref on les trouve où maintenant tes copains ?
- Bonne question... Je ne connais pas du tout leur emploi du temps, mais ils doivent sûrement être en train de se préparer à partir non ? »

Théo regardait un peu partout. Il avait l'air plus à l'aise que moi, comme si il connaissait déjà les lieux. Il fourra les mains dans les poches de son jogging, et me montra du menton une genre de cabane en bois.

« Derrière ça il y a les bâtiments où ils s'entraînent à se battre. Je crois qu'il ya aussi leurs dortoirs. Ils doivent sûrement s'y trouver. »

Il se mit à s'y diriger sans même me demander mon avis.

« Tu est déjà venu ici ?
- Non ! Réplique-t-il un peu trop vite. J'ai juste déjà visité et je m'en souviens.
- Ok ?»

Après avoir tourné au coin du bâtiment en U, on déboucha sur un genre de patio de style japonais... Au milieu se trouve une fontaine et de jeunes Arias s'y abreuvent en remplissant leurs gourdes. Tout autour du grand patio se trouvent des portes coulissantes, qui mènent sûrement aux salles d'entraînement. Avec Théo on se consulta du regard avant de se diriger vers la première porte en face de nous. Mon coloc l'ouvrit brusquement, ce qui fit sursauter les personnes présentes à l'intérieur. Pas très discret....

« Bonjour ?
- C'est ici les infos pour l'expédition de cet aprem ? Me coupa-t-il.

Il y avait une vingtaine de personnes qui nous dévisageaient. L'aria qui parlait nous dévisageait avec sévérité.

« A qui ais je l'honneur ? Demande-t-il froidement.
- Je suis Ash, prince d'Aglia et je suis accompagné d'un chasseur.
- Ah mais oui Ash ! S'exclama une voix que j'étais soulagé de reconnaître. »

La rousse sortit du groupe et se posta devant nous.

« Comment ça va depuis la dernière fois ? Tu n'a pas été blessé ?
- Non non, je vais bien.
- Tu le connais Axle ? Demanda l'aria supérieur.
- Oui maître. C'est en quelque sorte un ami.
- Bref, tout le monde on se retrouve cet après-midi à 15h ! Pas une minute de plus où on part sans vous ! »

Le groupe se dispersa dans un brouhaha de murmures intrigués. Le maître se retourna vers Théo et moi faisant voler sa cape.

« Bien. Alors que puis-je pour vous très cher ?
-Je hm, j'avais des consignes a transmettre à Axle et Charlie.
- Je vois...»

Il partit donc en faisant claquer ses talons, non sans cacher son agacement.

« Alors Ash ? Que se passe-t-il ?
- Eh bien vous partez pour Aglia ?
- Oui. Oh je vois...
- Tu voudrais que l'on dise quelque chose à ta mère ? Proposa le discret Charlie
- Oh oui j'aimerais beaucoup ! J'avais préparé un message. Tenez. »

Axle leva son pouce en l'air et rangea précieusement ma lettre dans sa sacoche en cuir. Le silence se prolongea quelques instants...

« Vous voulez qu'on vous fasse visiter ? Proposa finalement la rousse
- Oh ! J'aimerais beaucoup si ça ne te dérange pas.
- Non t'en fais pas on a le temps ! Eh bien allons-y !»

Théo :

Le petit prince buvait les explications de la jeune aria. Charlie marchait à l'arrière avec moi et n'hésitait pas à de moquer de sa cousine, ce qui je l'avoue bien, me faisait pouffer. Malgré ces instants de légèreté, je voyais bien que les deux cousins ainsi que Ash, étaient de plus en plus anxieux au fil du temps. À l'approche de trois heures moins vingt, Axle proposa d'aller chercher ses affaires. Elle disparut donc, nous laissant à trois. Ash regardait dans le vide en rongeant un ongle distraitement.

« Vous allez partir combien de temps ? Demandais je a Charlie
- Même notre leader ne sait pas vraiment. Notre objectif principal est d'aller evaluer la situation et d'apporter notre aide. Je suppose qu'on reviendra au bout d'un mois.
- C'est énorme un mois, sifflait je.
- Oui mais bon. C'est notre travail.
- Je suis de retour ! Cria Axle, ses sacs à la main.»

Elle jeta l'énorme sac de sport au métisse qui le rattrapa de justesse. Il se leva du banc sur lequel il était assis et se tourna vers nous.

« Bon eh bien, on va y aller, dit-il.
- Faites attention à vous ! Nous conseilla Axle
- A vous deux aussi, répondis je.»

Ash ne parlait pas. L'air trop hagard. Les deux Arias nous saluèrent avant de commencer à s'éloigner. Le petit prince les regardait partir, comme s'ils partaient à la guerre. Je savais très bien ce dont il avait envie. Je posa une main sur son épaule et lui souffla :

« Vas-y. Pars avec eux. Je sais que tu en meures d'envie.
- Quoi ?»

Il tourna brusquement la tête vers moi, surpris mais soulagé.

« Je peux vraiment ?
- Bien sûr que tu peux.
- Mais... Et mon plan ?
- Tu reviendras. Ce sera juste pour t'informer de la situation. Ça te sera utile.
- Merci... Me murmure t-il. »

Il releva ses yeux sur moi et je vis ainsi qu'il pleurait, ce qui provoqua une émotion... Spéciale en moi. Il se jeta dans mes bras, et je lui rendis son étreinte un peu maladroitement. Il s'écarta aussi vite qu'il l'avais fait puis il partit. Dans ses yeux, j'avais vu qu'il me promettait de revenir.

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