❦ Chapitre 9. ❦

Kakashi appréhendait cette journée depuis plusieurs jours mais plus le moment approchait, pire il se sentait. Le couloir était déjà plein d'élèves accompagnés de leurs parents, certains étaient aussi tranquilles que d'habitude, d'autres étaient rouges de honte.

Danzo apparut dans le hall du lycée, élégamment vêtu contrairement aux autres jours et arborant fièrement le képis de l'armée. Comme s'il ne se faisait pas déjà assez remarquer avec la canne... Il prenait un malin plaisir à boiter plus que nécessaire pour attirer l'attention et forcer Kakashi à l'aider. Une personne aimante le ferait sans sourcilier mais pour lui, c'était comme prouver son infériorité en se pliant à ses exigences.

Ils mirent du temps à monter au premier étage et quand ils l'atteignirent enfin, le vieil homme soupira fortement. Ces gens le dérangeaient et il lui dirait que c'était de sa faute, ce soir. Il s'empressa de lui passer devant pour le guider à la salle et dégager le passage. Il croisait quelques membres de sa classe sur la route mais les ignorait parfaitement, si bien que Danzo ne s'imaginerait pas qu'il ait des amis.

Devant la salle de classe, il y avait déjà quelques personnes en attente. Étant le professeur principal, Minato devait mettre plus de temps que prévu pour chaque élève, sans compter qu'il y avait aussi ceux des autres classes.

Une dame se leva d'une des chaises devant la porte pour laisser Danzo s'y installer, soupirant avec tout ce qu'il avait de souffle dans ses poumons. Kakashi se contenta de s'adosser au mur à côté, regardant dans la salle de temps à autre. Le professeur blond parlait à Deidara et sa mère, pensait-il. Parfois, il surprenait les yeux bleus à regarder dans leur direction.

L'homme assis s'impatientait déjà et ruminait contre le proviseur Sarutobi pour ne pas lui avoir donné le premier rendez-vous de la soirée. Le gris était persuadé que le pauvre homme n'y était pour rien mais il garda la bouche fermée et attendait patiemment. Il avait l'habitude d'attendre longtemps dans un couloir bondé comparé à lui.

Quand Minato sortit et appela d'autres personnes, Kakashi crut que son tuteur allait lui jeter sa canne à la figure. Le scandale commençait alors que l'autre n'avait que cinq minutes à peine de retard sur son timing. Est-ce que Danzo savait qu'il était arrivé en avance ? Certainement pas et l'adolescent gardait la bouche fermée malgré tout.

Après encore quelques minutes d'écoulées et quelques mauvais commentaires claqués à voix haute, l'homme se leva en exigeant de partir. Il avait atteint la limite de sa patience et râlait maintenant pour s'être déplacé pour des broutilles. Kakashi voulait juste s'enterrer dans le col de son sweat et disparaître de la vue de tout le monde. Il espérait que les gens les oublieraient vite.

Il voyait Obito plus loin dans la foule avec Deidara qui riait de ce qu'il lui racontait sauf que le brun semblait plus concentré sur lui que sur son ami. La pensée l'aurait réchauffé de l'intérieur s'il ne se sentait pas honteux de se promener avec Danzo. Il ne savait pas s'il pouvait les entendre de là où ils étaient mais les yeux noirs étaient plus sombres que jamais. Il aurait sûrement honte de sortir avec un gars comme lui, en fait.

Kakashi soupira lourdement, le bruit caché par celui que le monde faisait autour, et emboîta le pas de l'ancien militaire quand la voix de Minato les appela. L'homme se retourna lentement, faisant comprendre qu'il réfléchissait et que, donc, c'était lui qui décidait d'y aller ou non. Finalement, il regarda le pauvre professeur de la tête aux pieds avant de s'engouffrer dans la salle. Kakashi était fasciné par le calme de Minato.

Danzo prit place bruyamment et montra son impatience alors que les deux autres s'installaient. Le professeur débuta tout de suite pour parfaire ses exigence. En l'écoutant parler, l'adolescent se sentait anxieux. Et s'il disait quelque chose qui le mettrait dans une fâcheuse position ?

Comme il s'y attendait, il le réprimanda sur son comportement et sa façon d'être, expliquant tous les méfaits de l'alcool et de la drogue. C'était le premier à être aussi sincère et ouvert et il était surpris que Danzo ne fasse que hocher la tête. Il ne savait pas à quoi il s'attendait mais il pensait que ce serait pire. Quand le calme revint, Kakashi pensait qu'ils allaient se lever mais le blond reprit la parole et se tourna vers lui face au manque de réaction de l'autre homme.

« J'ai remarqué une amélioration ces derniers temps. Tu sembles plus apaisé et mieux dans ta tête. On voit que tu vas beaucoup mieux, même physiquement, l'homme lui sourit gentiment mais Kakashi était persuadé qu'il disait ça par méchanceté. Ce qui était idiot étant donné qu'il n'était pas au courant de sa situation familiale. Tu es intelligent, ne te gâche pas comme ça. »

Oh, si seulement il pouvait savoir qu'il venait de le gâcher lui-même. La sueur froide lui coulait dans le dos et il hochait seulement la tête, évitant de regarder Danzo qui restait étonnamment calme alors qu'il l'avait senti se tendre. Maintenant qu'il avait conscience que les gens le trouvaient en meilleure santé, il allait certainement comprendre que quelque chose clochait. Grandir et changer physiquement pendant l'adolescence était une chose, prendre du poids sans recevoir plus de nourriture quand le corps en a de plus en plus besoin, ça en était une autre.

Le vieil homme le remercia et se leva pour partir, ne saluant pas le professeur au passage. Eh bien, il comprendrait d'où venait ses mauvaises manières en classe. Cela aurait fait sourire Kakashi s'il ne ressentait pas la colère de Danzo grandir devant lui.

« On s'en va, » il claqua et le gris hocha la tête même s'il ne pouvait pas le voir.

Ils passèrent devant Obito et sa grand-mère, cette dernière lui souriant grandement. Il n'était malheureusement pas capable de le lui rendre et préféra tourner le regard même si c'était impoli. Il repensait à l'après-midi qu'il avait passé chez eux juste avant de revenir au lycée. Cela paraissait tellement loin. Ils avaient ri et avaient construits de bons souvenirs ensembles que Kakashi se ressasserait tous les soirs avant de dormir pour se dire que sa vie n'était pas si foutue que ça.

Il vit Obito froncer les sourcils avant qu'il ne disparaisse de sa vision et, à son grand malheur, la petite dame essaya d'entamer la conversation. Il se força à sourire avec gêne même s'il savait que devait être bien laid et s'excusa avant de s'éloigner avec Danzo qui les regardait du coin de l'œil. Plus le temps passait, plus le gris se sentait malade.

Il était évident que la vieille femme le connaissait et l'aimait bien, il ne savait pas ce qu'il pourrait lui dire pour lui expliquer le pourquoi du comment. Il était tellement tendu par la peur et l'appréhension qu'inspirer semblait difficile, c'était comme si sa poitrine refusait de bouger. Il détestait cette sensation, c'était les prémices de la colère de Danzo, comme s'il le faisait exprès. Comme ça, il se sentait mal avant, pendant et après. C'était absolument idiot de penser comme ça, l'homme n'avait pas de supers pouvoirs.

Leur chemin s'arrêta soudainement au bout du couloir, juste devant la dernière porte. Le professeur Jiraya se tenait tranquillement dans le couloir, les mains derrière le dos, souriant. Il n'y avait presque personne de ce côté et il semblait qu'il n'y avait pas de parents pour lui pour l'instant.

« Danzo, dit-il d'un ton gai que Kakashi enviait, je ne vous attendais presque plus. J'imagine qu'il y a beaucoup de retard chez mes collègues. »

Il n'était pas dupe, ils devaient le voir avant le professeur principal et le gris était intimement convaincu qu'il le savait, sans compter son expérience. L'homme boiteux grinçait presque des dents quand il les invita à entrer dans la salle, jouant avec insistance pour qu'ils ne s'échappent pas.

« Allons, j'ai quelques éléments à dire sur votre protégé, ne voulez-vous pas les entendre ? »

Pris au piège, le brun entra en silence. Kakashi le suivit avec hésitation et le sourire encourageant que Jiraya lui envoyait ne le rassurait pas du tout. La seule chose qui pourrait le faire se sentir mieux serait qu'il se cache au fond de son lit pour le mois à venir, sans voir Danzo ni personne d'autre. Même le regard qu'Obito lui avait lancé ce soir lui faisait mal au cœur.

Comme il s'y attendait, Jiraya le couvrait d'éloges dont il aurait pu profiter s'il ne se sentait pas si mal. Danzo grimaçait imperceptiblement quand il dérivait sur son propre roman et qu'il avait bu les critiques qu'il lui avait données. Encore un point qu'il devrait éclaircir en rentrant. Il sortit de ses pensées quand il changea de sujet.

« J'aimerais beaucoup voir Kakashi en dehors du lycée, dit-il à l'intention de Danzo, je pourrais venir le chercher parfois et...

-Pour que tu essaies de le corrompre avec tes œuvres dépravées ? Le coupa Danzo. Restons-en là.»

Après ça, il se leva et partit, laissant les deux autres indécis. Les yeux de Kakashi qui s'étaient mis à briller devant l'offre du professeur étaient redevenus sombres et il partit en s'excusant faiblement. C'était douloureux d'avoir de petits moments d'espoir qui étaient vite réduits à néant.

Ils ne furent pas arrêtés de nouveau et rejoignirent aussi rapidement que possible la voiture qui les attendait sur le parking. L'adolescent n'aimait pas les amis de Danzo, ils étaient tous plus bizarres les uns que les autres et le regardaient toujours étrangement. Ce soir, les yeux du conducteur restaient fixés sur lui à travers le rétroviseur et ça lui hérissait tous les poils.

C'était dans ces rares moments qu'il était heureux de rentrer. L'homme ne les suivait pas, il avait trop à faire ce soir. Il n'osait imaginer quel genre de commerce il tenait. La porte fut à peine fermée que le vieux lui sauta dessus, lui posant mille questions et exigeant rapidement des réponses alors qu'il ne lui laissait pas le temps de répondre.

« Alors !

-Je ne les ai croisé qu'une fois ! Il put enfin dire. Elle m'a demandé de lui indiquer une salle.

-Penses-tu vraiment que je vais tomber dans ce foutu mensonge ? »

Le bruit de la première gifle retentit dans l'entrée. Il se demandait vaguement si les garçons allaient descendre. Danzo grogna et reprit plus doucement, la voix calme mais lourde de menace.

« Je te le redemande : t'es-tu fais des amis ? »

L'adolescent secoua négativement la tête, il sentait que sa voix resterait bloquée dans sa gorge. Une douleur s'emparait de son thorax et lui brûlait les voies respiratoires. C'était affligeant de voir qu'il n'avait pas le droit d'avoir des amis.

L'ex militaire le regardait de haut un instant avant d'attraper le sac à dos pour l'ouvrir et le renverser. Toutes les affaires tombèrent avec fracas, surtout la calculatrice. Kakashi ne broncha même pas, il n'était pas attaché à ces choses. La seule raison pour laquelle il continuait d'être angoissé était juste cachée dans la doublure dans le dos du sac. C'était une petite poche discrète et profonde, on ne sentait pas ce qu'il y avait dedans à moins de vraiment insister. Si Danzo tombait dessus, il était sûr de mourir.

Le sac rejoignit les cahiers usés et les yeux coléreux furent de nouveau sur lui.

« Déshabilles-toi, » il exigea.

Le gris tiqua mais s'exécuta en espérant qu'il n'y avait pas de traces parce que, de toute façon, il n'avait pas le choix. L'écharpe trouva sa place sur le porte manteau avec son sweat-shirt, puis son T-shirt. Les escaliers grincèrent sous les pas de Fû et de Torune alors que la chair de poule lui éclatait sur la peau. Eh bien, cela promettait d'être particulièrement rabaissant.

Il déboucla sa ceinture en grimaçant de dégoût. Il détestait devoir se dévêtir devant lui, il avait toujours peur qu'il vienne le toucher. Quand je jean fut aussi au sol, il attendit en silence les commentaires.

« Complètement. »

Kakashi était sûr qu'il pourrait se casser les dents tant il serrait la mâchoire pour ne rien dire. Il avait grandit depuis quelques mois mais il n'atteignait pas encore sa taille, sans compter les garçons qui ricanaient derrière. Il retira son boxer, le dernier bout de tissus qui le protégeait de leurs regards. Ouais, Danzo voulait le rabaisser au maximum ce soir.

Ses yeux brûlaient tant il essayait de retenir ses larmes. Fû s'amusait à comparer son propre sexe avec le sien, il s'en fichait, il ne voulait pas savoir. Il n'y avait rien pour le changer, la nature faisait son travail et il ne pouvait rien faire. Torune se contentait de lui rappeler la laideur qu'il était alors que Danzo gardait le silence. C'était mauvais signe.

Il fit finalement taire les autres.

« Il est évident que tu as pris du poids, dit-il, comment ? »

Kakashi feignit l'innocence, ce qui lui valut un coup dans le ventre. Les vacances de Noël commençaient la semaine prochaine, il ne pouvait pas encore se permettre d'avoir un coquard. L'air avait précipitamment quitté ses poumons et les faibles muscles brûlaient. Il se mordit la lèvre inférieure pour ne pas gémir comme il l'attendait. Dire qu'Obito l'avait mordue pour une autre raison plus tôt dans l'après-midi...

Danzo réitéra la question mais le gris ne savait pas quoi répondre. Dans un dernier souffle, ne supportant plus la douleur d'un poing qui s'abattait toujours au même endroit, il laissa glisser que ses camarades de classe avaient pitié de sa forme maigre et qu'ils lui donnaient des friandises, parfois.

« Comment est-ce que je peux savoir que tu n'es pas en train de me mentir, espèce de saloperie ! »

Trop heureux de ce qu'il se passait, Fûse rejoignit à son père et l'immobilisa au sol avec des coups lourds. Après ce qui semblait des heures, ils s'éloignèrent enfin. Les garçons sortaient ce soir, ils avaient besoin de se préparer et Danzo fatiguait. Il transpirait et haletait lourdement alors qu'il se redressait.

« Tu seras privé de repas jusqu'à nouvel ordre, que je ne te prenne pas à manger quoi que ce soit. Maintenant dépêche toi de nous préparer à manger. »

Et il partit, le laissant seul et nu sur le sol. Heureusement qu'il avait profité de son dernier repas ce midi. Il soupira et se leva lentement. Il se sentait humilié, il n'était pas comme Gai, il était naturellement pudique et réservé. Il ne pouvait que remercier les dieux pour ne pas lui donner l'idée de le priver de vêtements dans la maison.

Il enfila son boxer aussi rapidement que ses membres raides lui permirent et partit presque en courant dans sa chambre. La douleur existait à peine quand on pouvait s'échapper. Il ferma la porte et s'assit sur le lit pour reprendre son souffle. Il le détestait tellement ! Il essuya rageusement ses larmes et se passa de vieux vêtements d'intérieur avant de redescendre dans la cuisine. Fû et Torune se chaussaient pour partir.

« Eh bien, ces vieux fringues te vont mieux que ce que tu nous a montré tout à l'heure, » commenta le brun lugubre alors que l'autre ricanait.

Il serra les dents mais ne dit rien et prépara la nourriture du soir pour Danzo. Son ventre gargouillait rien qu'à sentir l'odeur qui sortait de la casserole.

« A ce soir ! Cria Fû à l'attention de son père. Et bon appétit. »

Il avait dit la fin en le regardant et était partit en riant. Kakashi aurait aimé avoir gardé quelques gâteaux que la grand-mère d'Obito avait faits. Il avait déjà passé du temps en prenant deux repas par jour alors pour ce soir ce ne serait pas difficile, il appréhendait juste les jours à venir. S'il ne lui donnait pas l'autorisation de manger, la journée de dimanche allait être longue et éprouvante.

Il faisait la vaisselle pendant que Danzo mangeait et sentir son regard planté dans son dos sans répit le faisait frissonner de malaise. Après avoir terminé et être passé sous la douche, il ne se fit pas prier pour s'enfermer dans sa chambre. Plus le temps passait, plus l'homme lui faisait peur remarqua-t-il. Il regrettait vraiment que l'offre de Jiraya soit déjà partie aux oubliettes, il aurait aimé savoir ce que cela ferait de passer du temps avec lui. Il semblait proche de son père, il aurait voulu lui poser des questions sur la façon dont ils se connaissaient. Mince, rien qu'écouter la vie de Jiraya semblait plus intéressante que de rester ici !

Ses yeux dérivèrent vers le sac vide sur le sol où le cadeau d'Obito était toujours caché. Il alla s'assurer à la porte que Danzo restait devant la télévision et qu'il n'avait pas l'intention de monter avant de l'attraper et d'ouvrir la poche pour extraire le téléphone. C'était le plus beau et le plus risqué cadeau qu'il ait jamais eu.

Obito lui avait déjà envoyé quelques messages qu'il lut rapidement. Il lui demandait surtout si quelque chose n'allait pas, si sa grand-mère en avait trop fait et surtout, il lui demandait s'il allait bien. Le gris sourit amèrement. La journée avait bien commencé mais s'était mal terminée. Il ne pouvait pas lui dire qu'il était privé de repas, c'était trop dangereux, Dieu savait ce qu'il pourrait faire. Ne sachant quoi répondre, il se laissa tomber sur le lit en fixant la photo qu'ils avaient prise ensemble après avoir ouvert son cadeau.

*

Obito attendait Kakashi de pied ferme devant sa salle de classe. Le brun avait le chic pour toujours sortir plus tôt des cours, ou alors il avait des professeurs plus indulgents que lui. Il avait fait mine de devoir donner quelque chose à l'un de ses amis et attendit impatiemment qu'ils disparaissent dans la foule pour le rejoindre avec un grand sourire. Il se demandait s'il avait parlé de lui à ses amis mais, finalement, il décida que ce n'était pas vraiment important.

Le brun le tenait serré contre lui à l'extérieur du lycée pour essayer de le réchauffer un peu mais cela ne fonctionnait pas, même si Kakashi n'était pas contre un peu de proximité. Il avait découvert que c'était agréable. Ils arrivèrent rapidement dans la grande maison et furent encore accueillis par la vieille dame qui leur avait préparé un bon repas chaud avant de se sauver rejoindre des copines. Obito soupçonnait qu'elle voyait un homme ces dernières semaines.

Comme à son habitude, le brun sautait presque sur place tant il était excité et Kakashi accepta de se glisser dans la piscine avec lui même s'il n'était pas d'humeur à nager. Profiter de l'eau, oui mais faire des longueurs, non. Il était trop fatigué, Fû avait encore fait du bruit toute la nuit.

Assis tranquillement dans l'eau chauffée, le plus jeune regarda l'autre bouger dans l'eau. C'était beau à voir, il était souple mais dégageait de la puissance à chaque fois qu'il se propulsait vers l'avant. Il effectuait apparemment quelques exercices qu'il avait vu la semaine passée dans le cours de sport et d'après lui, il se débrouillait très bien. A un moment, il demanda à Kakashi de le chronométrer avec son téléphone portable sur plusieurs longueurs. Il en faisait plus que demandées puisqu'il s'entraînait et que le bassin n'était pas aussi grand que celui d'une vraie piscine municipale. Encore heureux.

« Une minute pile, il l'informa quand il eut terminé.

-J'ai encore du travail mais dans l'ensemble ça va. »

C'était stupéfiant de voir le peu de temps que les garçons avaient pour récolter un maximum de points, c'était presque infaisable. Obito vint s'asseoir à côté de lui pour reprendre son souffle, un sourire penaud collé au visage. Ils restèrent un moment à barboter dans l'eau et à discuter avant qu'Obito ne se redresse.

« Viens, j'ai un truc à te montrer... »

Le gris le regarda avec surprise mais le suivit quand même dans le salon pour récupérer ses affaires et filer dans la salle de bain. Quand il eut fini sa douche, il rejoignit le brun qui l'attendait dans sa chambre avec un sourire nerveux, de nouveaux vêtements sur le dos.

« S'il te plaît, ne me juge pas. »

Kakashi haussa un sourcil et fut encore plus curieux. Il était rare qu'Obito soit si timide et qu'il ait peur du jugement des autres. Il s'assit à son tour alors que l'autre se levait pour chercher une petite boite dans l'un des tiroirs de son bureau qu'il lui tendit ensuite. Il sourit devant l'emballage rose bonbon mal réalisé mais ne fit aucun commentaire comme demandé. Ce serait mal d'en faire de toute façon, Obito lui avait fait un cadeau ! Il se sentait honteux de ne rien pouvoir lui donner en retour.

Il lui en fit part avec une grimace mais son petit-ami lui assurait que ce n'était rien, qu'il en était conscient et qu'il avait juste fait ça parce qu'il en avait envie. Cela faisait à peine un mois qu'ils sortaient ensemble, jamais il n'aurait pensé être assez proches pour valoir le coup d'acheter quelque chose.

« Aller, ouvre-le ! »

Ainsi, il commença à déchirer le papier pour découvrir une boite rectangulaire où tout était écrit dessus et il n'en croyait pas ses yeux. Il fixait le bien avant de se tourner vers Obito, puis revenir et ne faisait que ça pendant de longues secondes avant que le brun ne lève les yeux au ciel. Il ouvrit le paquet pour s'assurer que c'était bien ce qui était représenté sur le dessus et il crut que ses yeux allaient sortir de ses orbites.

« Obito...

-Il te plaît ? Mon dieu, tu n'aimes pas la couleur ? Il y était en blanc aussi mais je pensais que le noir se camouflerait plus facilement.

-Tu m'as acheté un téléphone ? Kakashi n'en revenait toujours pas.

-Eh bien, oui.... Mais ne t'inquiète pas, je paie l'abonnement !

-Tu es fou. »

Il sortit l'appareil et le regarda dans tous les sens, toujours dans le doute. A côté, Obito semblait toujours dans le noir.

« Est-ce que tu aimes le cadeau, alors ?

-Obito, évidemment que j'aime mais je ne peux pas l'accepter... Tu l'as payé et en plus, tu m'as pris un abonnement. C'est trop...

-Eh, je l'ai fait parce que j'en avais envie et, crois-moi je ne voulais pas le dire mais ça a l'air d'être la seule façon de te le faire accepter, j'ai les moyens. »

Les yeux noirs du gris brillaient. C'était le plus beau cadeau qu'on lui avait jamais fait. Danzo pouvait aller au diable, il prendrait le risque de le garder avec lui si cela lui permettait de garder contact avec les gens en dehors du lycée. Mince, il pourrait parler à Obito quand il le voudrait et il pourrait même le faire avec Jiraya. Ce n'était pas bien vu de parler avec un professeur, surtout à cause des risques de favoritisme mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir proche de lui.

Il posa le tout sur la table de chevet et sauta au cou d'Obito, le forçant à tomber sur le matelas en riant.

« Merci, merci, merci... »

Il le répétait comme un mantra contre l'épaule vêtue alors qu'Obito lui assurait que ce n'était rien. Ce dernier riait alors qu'il essayait de le repousser un peu puis, sans que Kakashi ne comprenne comment, les choses ont dérapé. Il s'était retrouvé sur le ventre d'Obito, en train de l'embrasser alors qu'il lui tenait fermement la nuque et le bas du dos contre lui.

La chaleur était montée d'un cran à la vitesse de l'éclair et ils se laissaient happer par l'instant. Au bout d'un moment qui semblait court et interminable en même temps, le plus jeune bougea et se raidit instinctivement en sentant l'érection du brun frotter contre son bassin. Ils étaient tous les deux rouges quand ils se séparèrent et Kakashi se doutait que ce n'était pas pour la même raison.

« On devrait s'arrêter là... Dit Obito entre deux halètements. Même si l'inverse est tentant...

-Tu penses ? Tu sais, Kakashi rougit davantage, ça ne me dérange pas d'aller plus loin... »

Le visage du brun s'illumina tellement qu'il avait l'impression de se retrouver devant un enfant du supermarché qui rencontrait le « père-noël » pour la première fois. Il l'entoura de ses bras et le retourna pour que les positions s'inversent.

« Je n'ai pas envie que tu croies que j'ai fait ça pour que tu te donnes en retour...

-C'est bon, » le gris chuchota en secouant la tête.

Trop heureux d'avoir le feu vert, Obito redescendit sur ses lèvres pour profiter de son goût. Il était plus insistant qu'habituellement et Kakashi soupçonnait qu'il n'était pas aussi doux pendant l'acte. Ce serait encore quelque chose d'intéressant à découvrir, bien qu'il appréhendait un peu. Il connaissait quelques combines pour le sexe gay mais à cause de son manque de liberté, il n'avait jamais eu l'occasion d'approfondir le sujet.

Tout ce qu'il savait venait simplement de son instinct et de sa déduction personnelle.

Il oublia toutes ses interrogations quand la langue chaude s'immisça dans sa bouche pour la première fois de la journée. C'était toujours une sensation surprenante, étrange mais pas désagréable. Il se sentait happé par tout ce qu'il se passait près de lui : Obito, sa bouche sur la sienne, la main qui massait des cercles sur le ventre... Ses yeux commençaient à se fermer pour en profiter davantage quand le contact des lèvres disparut.

Il ouvrit les yeux de surprise et découvrit Obito penché sur la table de nuit avec les sourcils froncés.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Il demanda pour détendre un peu l'atmosphère ou du moins calmer un peu les battements de son cœur.

-Il nous reste moins d'une heure. »

Kakashi comprit que ce serait court. Il n'avait aucune envie de bâcler sa première fois, surtout en sachant que ce serait douloureux. Cependant, l'excitation dans son pantalon commençait à devenir douloureuse à cause de l'espace restreint dans lequel elle était enfermée.

Le brun soupira et retira son maillot avant de se recoucher sur lui. L'odeur de chlore lui emplit immédiatement les narines et il se demandait vaguement si elle resterait contre ses vêtements. Ce n'était pas un problème en soit, il pourrait dire à Danzo qu'il avait reçu des éclaboussures pendant le cours.

« On n'a peut-être pas beaucoup de temps, reprit Obito, mais on en a largement assez pour... Faire des choses. »

Le jeune adolescent hocha simplement la tête et observa son visage disparaître dans son cou. Les petits baisers qu'il déposait le long de la carotide lui donnait envie de sourire. Oh, il appréciait qu'on lui câline le cou. Il savait qu'il devait le prévenir de ne faire aucune marque mais il avait peur de ruiner le moment et, de toute façon, il lui faisait confiance ; il n'aspirait presque pas, le contact était léger et non insistant. Il serait prêt à se gratter la peau à sang si cela lui permettait de profiter de ses touches maintenant.

Son propre T-shirt passa au dessus de sa tête et il se sentit soudainement exposé et anxieux. Être à moitié nu dans une piscine semblait normal, l'être sur un lit avec quelqu'un au dessus de lui l'était moins. Obito avait maintenant une vue parfaite sur sa personne et même s'il avait pris un peu de poids, il était encore laid. Qu'est-ce qui pourrait être plus embarrassant qu'Obito étant dégoûté de lui à cet instant même ?

Il ferma les yeux en espérant que le choc des mots soit moins douloureux, il ne verrait pas son expression faciale au moins. De longs doigts froids glissaient sur la peau de son ventre à l'endroit même où un ancien bleu guérissait. Il ne put s'empêcher de soupirer de contentement et des lèvres chaudes à souhait se posèrent à leur tour sur la peau lésée.

« Tu es beaucoup mieux sans ces ecchymoses. »

Mais ça n'allait pas durer, Kakashi sentait que la soirée ne serait pas aussi douce qu'à cet instant. Il ne serait plus avec Obito mais avec Danzo et dans l'ambiance d'un bilan du trimestre qui pourrait s'avérer très négatif. Certes, il avait de bons résultats mais son comportement laissait certains profs dubitatifs, sans compter des heures de sport qu'il séchait ces derniers temps.

Il sursauta vivement et sortit de ses pensées quand une main aventureuse prit place dans son boxer et le pompait doucement. Il ne l'avait même pas senti descendre jusque là ni ouvrir son pantalon.

« Ça va ? Demanda le brun qui le regardait attentivement de près.

-Ouais... »

L'autre sourit et replongea lécher des parties de son cou tandis qu'il s'agrippait fermement à son dos solide. Sa respiration s'accélérait en même temps que les mouvements sur sa verge et il se sentait prêt à exploser alors qu'Obito ne faiblissait pas.

« Attends, » il bégaya entre deux halètements.

Le brun se redressa pour le regarder et calma ses mouvements. Il était déçu de ne pas avoir pu aller au bout, enfin c'était ce que Kakashi pensait, mais un sourire méchant lui éclata au visage alors que le gris travaillait sur sa ceinture avec des mains tremblantes et qu'il comprenait ses intentions. Il l'embrassa une fois et s'empressa d'ouvrir son propre pantalon et de le retirer en même temps que son sous-vêtement.

Kakashi se sentit frissonner en l'absence soudaine du grand corps sur le sien mais son attention était complètement tournée sur son petit-ami qui était certainement plus évolué que lui physiquement. Il le sentit à peine lui retirer le reste de ses propres vêtements tant il ne pouvait détourner le regard de son corps hypnotisant. Il ressemblait fortement à un adulte et cela l'excitait encore plus.

Obito remonta doucement sur le lit et se glissa une fois de plus sur lui en souriant gentiment. Il l'embrassa tendrement alors qu'il se laissait tomber sur lui, pas assez pour l'écraser mais suffisamment pour qu'ils soient collés l'un à l'autre. Kakshi gesticula un peu à la sensation du sexe érigé contre son bassin. C'était l'excitation d'un jeune homme qui commençait à devenir adulte, à avoir des besoins qu'on ne pouvait assouvir qu'en sortant de l'enfance. Le gris se sentait déjà mûrir sans avoir rien fait d'extraordinaire et il adorait ça.

Les hanches solides se pressaient contre les siennes et il ne put s'éloigner du membre dur près du sien. Son cœur s'accéléra encore plus si c'était encore possible. Ils allaient le faire, ils allaient être intimes ensemble. Jamais il n'aurait pensé que ça arriverait si vite et si facilement.

Il leva les bras pour les enrouler autour de son cou et le rapprocha davantage. Il n'était pas sûr de supporter de se séparer de lui après ça, il avait l'impression que le monde extérieur était froid et hostile et qu'il n'y survivrait pas. Obito était sa bouée de sauvetage, son sauveur et il n'était pas prêt de le lâcher.

Il gémit sans le vouloir quand quelque chose d'humide lui toucha la base du gland. Le liquide pré-éjaculatoire d'Obito coulait sur lui et il en était ravi. Ses hanches bougèrent d'elles-mêmes pour plus de contact alors que le brun riait doucement et se réfugia de nouveau dans son cou. Il enregistra vaguement le bruit d'un tiroir et de quelques manipulations dont il ne se préoccupait pas avant que l'autre ne se redresse et qu'ils perdent le contact.

« Ça ira mieux avec ça, » Obito l'informa alors qu'il passait sa main grasse sur son sexe et sur celui de Kakashi.

Donc, c'était la sensation que procurait le lubrifiant. C'était bon, cela facilitait les mouvements en tout cas et il aimerait qu'Obito ne s'arrête jamais.

« Dis moi si quelque chose te dérange, » Il lui chuchota et se remit comme précédemment.

Kakashi prit une profonde respiration à la nouvelle sensation que cela procurait, peut-être même qu'il avait gémi mais franchement, il était incapable de s'en souvenir tant il ne s'en souciait pas. Il était pris dans le moment et personne d'autre n'était à la maison.

Le brun se cala de façon à ce que leurs sexes soient alignés l'un sur l'autre et donna de grands coups de bassin, le surprenant de nouveau et le faisant sursauter. Obito souriait face à sa réaction et continuait les mêmes mouvements en l'embrassant de temps à autre, parfois en accélérant ou en ralentissant. La chaleur les entourait et ils se sentaient à peine transpirer sur le lit alors qu'ils profitaient du plaisir que cela leur procurait dans le bas ventre. Le gris se demandait si une fellation donnait le même sentiment, c'est à dire chaud, humide et insistant. Ce serait sûrement mieux mais cela le satisfaisait déjà.

« Tu aimes ça ? Obito lui demanda alors qu'il lui attrapait une cuisse et la leva de façon à ce que la jambe s'enroule autour de sa hanche. Tu aimes ce que ça te fait ? »

Du pré-éjacula coula de son propre gland et Kakashi ne put que gémir un faible oui entre ses respirations laborieuses. Leurs deux scrotums se frottaient sans cesses à chaque passage et la caresse que le gland d'Obito procurait sous le sien à chaque long glissement était divin. Il baissa les yeux sous le regard sombre d'Obito pour regarder leurs corps se toucher intimement ; les mouvements d'aller et retour étaient hypnotisant et il ne put s'empêcher de serrer la poignée qu'il avait dans les cheveux noirs alors qu'une nouvelle vague de liquide chaud lui coulait sur la hampe.

C'était chaud, mieux que tout ce qu'il avait pu imaginer et s'ils pouvaient rester comme ça pour toujours, ce serait sa définition du paradis. La langue joueuse retrouva son cou et il laissa sa tête retomber sur le matelas, les yeux fermés pour profiter des caresses. Il ne regrettait absolument pas d'avoir accepté d'aller plus loin.

Il força Obito à le coller davantage en serrant la jambe autour de lui et les coups s'accélérèrent, entraînant de fortes respirations dans la pièce spacieuse et des grincements du lit.

« C'est comme ça que j'aimerais te prendre... Obito lui chuchota à l'oreille dans un élan de courage. Te claquer aussi fort pour que tu me sentes complètement, que tu n'oublies pas la sensation après plusieurs jours. Kakashi gémit plus fort. Je te promets que ça te fera du bien, tu verras, tu en redemanderas. Donne moi ta main. »

Il fallut un moment pour que le plus jeune comprenne et détache l'une de ses mains des cheveux humides. Les mouvements d'Obito ralentirent alors, lui permettant de redescendre un peu sur Terre, et sa main fut guidée entre leurs corps sans qu'ils ne se lâchent du regard. Au premier contact, les yeux noirs se plissèrent de bonheur. Les doigts autour des siens se serrèrent et le força dans de petits mouvements vifs à la base du gland.

« Merde, vas-y, continues comme ça. »

La main se dégagea de la sienne pour trouver son propre sexe et lui procurer les mêmes soins. Kakashi frissonnait et jetait des coups d'œil à Obito mais restait surtout focalisé entre eux. C'était impudique et ses joues rougirent encore plus mais il ne voulait pas se détourner de la preuve de leurs excitations. Il voulait aussi regarder la tête que faisait le brun entre deux mais il ne pouvait pas se décider.

Ses doigts étaient collant de lubrifiant et de leurs propres fluides et il aurait normalement trouvé ça dégoûtant mais dans le feu de l'action, c'était juste assez sale pour l'exciter.

La pression montait rapidement en lui et après une dernière poigne de mort sur son sexe, il gémit et balança sa tête en arrière alors qu'il éjaculait enfin dans la grande main chaude d'Obito, qui donnait maintenant des coups de hanche dans sa main pour le rejoindre. C'était encore plus chaud de le regarder s'exciter à l'aide de sa propre main alors qu'il se laissait de plus en plus aller.

Comme il redescendait du sommet de son orgasme, Kakashi l'aida en accentuant ses mouvements et en le regardant dans les yeux. Le brun se perdit enfin et continuait de bouger alors qu'il se libérait à son tour sur lui, l'éclaboussant avec tout ce qu'il avait. Les jets chauds lui traçaient tout le tronc et remontaient jusqu'à son menton mais la vue d'un Obito rouge et soulagé était plus intéressante.

La pièce redevint calme hormis pour leurs respirations laborieuses. Kakashi se sentait apaisé et prêt à s'endormir quand Obito rouvrit les yeux. Ils le fixaient, ils étaient aussi doux et fatigués que les siens. Il allait dire quelque chose pour le remercier ou arrêter ce regard sur son corps quand il se pencha une dernière fois sur lui pour l'embrasser. Après cela, ça n'avait plus le même goût, c'était bien meilleur.

Ils se sourirent et Obito l'aida à se redresser pour rejoindre la salle de bain. C'était étrange de se promener nu dans une maison encore un peu inconnue, surtout en compagnie d'un autre garçon tout aussi nu.

Ils se passèrent rapidement sous l'eau chaude pour nettoyer les fluides et revinrent dans la chambre se rhabiller. Il fallut un moment à Obito pour voir si sa couverture était sale ou s'ils pouvaient encore s'y asseoir. Au final, il les fit descendre au salon en prétextant avoir trop chaud, Kakashi était persuadé qu'il ne savait toujours pas et ne voulait pas prendre de risques.

Les prochaines minutes, le brun lui expliquait comment utiliser le téléphone et ce qu'il avait déjà ajouté dedans, comme des applications pour passer le temps ou bien son propre numéro de téléphone.

« Tu pourras me parler quand tu veux comme ça, jour et nuit, j'essaierai de te répondre le plus vite possible. »

Kakashi, lui, n'y croyait toujours pas et se sentait sur un petit nuage. Il avait hâte de l'utiliser, il savait déjà quoi faire de sa soirée si Danzo n'empiétait pas trop sur ses plates-bandes. Le silence revint soudainement et il se tourna vers son brun pour comprendre pourquoi. Ce dernier le regardait attentivement et cela le mettait un peu mal à l'aise. Avait-il quelque chose sur le visage ? S'était-il mal nettoyé ? Oh, la honte.

« Qu'est-ce qu'il y a ? Il demanda après s'être raclé la gorge.

-Tu es beau comme ça, il lui répondit simplement, les joues colorées, les yeux brillants et l'air apaisé. On devrait le faire plus souvent si ça te fait tant de bien. »

Kakashi sentit ses joues flamber et il détourna le regard.

« Ce n'est pas comme si tu n'en avais pas profité non plus... » Il chuchota et Obito acquiesça avec un grand sourire.

Il leva l'appareil devant eux et l'attira près de lui.

« Qu'est-ce que tu fais ?

-J'immortalise le moment, bien sûr ! Comme ça, tu pourras nous regarder quand tu ne sauras pas quoi faire. »

*

Le corps de Kakashi sembla réagir au simple souvenir et il soupira en glissant sous la couette. Il était épuisé à cause de cette journée et malgré son envie flagrante dans l'après-midi de parler sans arrêt à Obito, il lui envoya seulement un message positif pour le rassurer. La petite lumière verte s'alluma presque immédiatement après et il ne fut pas surpris de voir qu'il lui avait déjà répondu.

Obito ne le croyait pas, c'était flagrant. Il lui avait même envoyé un selfi, enfin une photo de sa tête, en train de bouder. Il était plus tenté de regarder le haut de son torse que de s'occuper de sa moue pour être honnête.

Il leva les yeux au ciel même si c'était un acte puéril qu'il ne verrait même pas. Il avait le chic de lui remonter le moral en un rien de temps et sans effort. Dire qu'il devenait adulte... C'était presque déprimant. Il lui souhaita bonne nuit en lui assurant qu'il lui expliquerait les choses le lendemain et cacha l'appareil dans une chaussette sous son lit où personne n'allait jamais, à l'opposé de la pièce, et se laissa sombrer dans le noir en souriant un peu. Il ne mangerait pas ces prochains jours mais il pouvait compter sur la présence d'Obito pour le soutenir.

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