❦ Chapitre 17. ❦

Kakashi ne comprenait pas pourquoi il ne devait pas éteindre le téléphone. La batterie ne cessait de diminuer et il avait peur d'en manquer. Il en avait fait part à Obito qui lui avait assuré que c'était largement suffisant. Il l'espérait. Pour l'économiser, il avait arrêté de s'en servir il y a plusieurs heures. Il avait réussi à dormir un peu mais maintenant, il s'ennuyait.

En plus de ça, il tremblait non-stop. Un petit courant d'air passait sous la porte et les murs moisis étaient constamment froids. Il était évident qu'il n'y avait pas de chauffage. Il pourrait être tenté de descendre demander une autre couverture ou profiter du petit poêle allumé mais il ne voulait pas risquer de tomber sur l'un des hommes. Ils planaient toujours et restaient dans la cuisine. Au moins, il n'avait plus à supporter leurs chansons obscènes.

Un frisson le parcourut. Il gémit en essayant d'enrouler davantage la petite couverture autour de lui mais c'était presque inutile. Le minuscule matelas le protégeait à peine du froid du sol et il avait enfilé tous les vêtements qu'il avait à disposition mais cela ne changeait rien. La seule vraie source de chaleur qu'il avait était Bull.

Le chien ne l'avait pas quitté depuis la veille et se lovait complètement contre lui, lui apportant un petit réconfort. Tout ce qu'il pouvait espérer pour l'instant était de pouvoir rentrer, ou du moins prendre une douche et un repas chauds. Il était tenaillé par l'envie d'aller dans la salle de bain ou de se tenir le plus loin possible des hommes en bas.

Il repensait à ce qu'Obito avait dit. Apparemment, Danzo aurait fait passé sa disparition pour une fugue. Il aurait potentiellement pu être kidnappé mais c'était peu probable. Son tuteur était au courant de ce qu'il se passait, il devait même avoir tout planifié. Ce qui était inquiétant, c'était de ne pas savoir pourquoi il avait fait ça et ce qu'il comptait faire ensuite. Certes, il était nourri, avait un toit sur la tête, bien que précaire, mais il était sur le point de mourir d'hypothermie ou d'une maladie s'il restait plus longtemps dans un endroit aussi sale.

Pire, il devait être dans un endroit perdu avec deux drogués et un chien de combat. Ce n'était pas la recette la plus rassurante qui existait. Il n'avait jamais eu autant envie de rentrer chez Danzo de toute sa vie. Certes, l'homme le battrait méchamment pour le punir, il serait peut-être inconscient quelques heures, il souffrirait énormément et n'oserait plus rien faire.

Cependant, cette vie semblait bien mieux que de devoir rester ici plus longtemps avec le risque de se faire tuer puis que son corps soit abandonné quelque part ou dévoré par les chiens. Il pourrait d'ailleurs se faire dévorer vivant ! C'était l'une des pires morts qu'il pourrait exister ou du moins l'une des plus douloureuse. Il agoniserait alors qu'ils le mangeraient petit à petit, en les regardant étaler ses tripes sur le sol.

Un nouveau frisson le parcourut mais pas à cause du froid cette fois-ci. Avec ces pensées, il avait peur que cela arrive vraiment. Il avait le don pour s'effrayer tout seul.

Des coups soudains à la porte le firent sursauter et il dut se retenir de crier.

"Eh gamin ! Si tu veux te laver c'est maintenant, le crasseux. Après, c'est extinction des feux."

Kakashi ne se le fit pas dire deux fois. Il attrapa son sac à dos et se rua sur la porte, tenant à peine en équilibre. Les muscles des jambes fonctionnaient tant bien que mal avec les courbatures et le froid qui les forçait depuis longtemps à se contracter. Il dût se tenir fermement à la rampe d'escaliers pour ne pas se vautrer. Il traversa le rez-de-chaussée aussi rapidement qu'il put et évita de se concentrer sur les hommes qui le suivaient du regard. Cela lui donnait la chair de poule.

Quand il fut dans la salle de bain, il s'assura de fermer la porte à clé avant de soupirer. Enfin il allait se réchauffer ! La salle de bain n'était pas très grande ni propre mais elle était au moins fonctionnelle. Le ballon d'eau chaude était très petit d'après ce que les autres avaient dit donc il ne devrait pas tarder sous l'eau. Il se déshabilla rapidement tout en claquant des dents et posa tous ses vêtements dans l'unique lavabo crasseux. Il sortit ce dont il avait besoin de son sac, un gel douche et une serviette qu'il posa au dessus des vêtements sales, et alluma l'eau.

Comme il s'y attendait, c'était très réconfortant. Il ne lui fallut que quelques secondes sous le jet bouillant pour ne plus trembler. Une telle chaleur soudaine n'était pas bonne du tout pour son corps mais au moins, il se réchauffait et pour l'instant, c'était tout ce qui comptait. Il pourrait s'occuper des méfaits de l'eau chaude un autre jour.

Il faillit pleurer au moment de couper l'eau pour se savonner. La petite fenêtre au dessus de la douche était entrouverte et le froid qui entrait lui glaçait la peau. Néanmoins, il récura minutieusement chaque partie de son corps sans exception. Il se sentait atrocement sale et le manque d'hygiène depuis plusieurs jours associé à la saleté de l'endroit le persuadaient qu'il attraperait des champignons d'ici peu.

Quand il eut terminé, il s'empressa d'enfiler des vêtements propres. Pour ceux déjà sales et puants, il ne savait pas quoi faire. Il pourrait essayer de les laver mais avec l'humidité et le froid qu'il faisait dans ce bâtiment, ils ne sécheraient certainement pas. Alors, il devait réfléchir. S'ils s'attardaient ici et que le temps ne s'améliorait pas, il devrait de nouveau changer de vêtements. Entre des vêtements humides qui le rendraient certainement malade ou secs mais avec une odeur infecte, il hésitait.

"T'as bientôt fini ?"

Il sursauta encore à la voix hurlante de l'autre côté de la porte. S'il ne voulait pas faire de crise cardiaque, il devrait se concentrer davantage sur son environnement et plus précisément sur les bruits de pas. Au moins, le choix avait été fait. S'il restait plus longtemps ici pour faire sa lessive ou se sécher les cheveux, il énerverait le type de l'autre côté de la cloison.

Il ouvrit rapidement la porte en affirmant qu'il avait terminé. L'autre ne répondit pas et le regarda de haut en bas comme il le faisait souvent. Cela lui donnait encore plus envie de courir loin d'ici. Il fila rapidement et regretta de ne pas pouvoir rester près de la cuisine. Une bouffée de chaleur s'en échappait constamment mais elle n'était pas assez forte pour réchauffer le reste de l'endroit.

L'espoir d'un repas chaud le remplit et il se laissa dériver dans ses pensées vers des plats plus divins les uns que les autres. Cela lui rappelait les fois où il allait manger chez Obito et que sa grand-mère leur faisait la cuisine. Les plats étaient simples mais exquis. Dieu, une simple assiette de pâtes lui faisait tellement envie !

Dans sa chambre de substitution, il retrouva Bull allongé de tout son long sur le petit matelas. Heureusement, il ne bavait pas. Kakashi le poussa un peu pour qu'il lui fasse de la place. Au fil des heures qu'il avait passé ici, il avait sympathisé avec l'animal. Il était effectivement froussard et se collait à lui dès qu'il y avait un bruit étrange. De plus, il lui donnait un peu de chaleur, ce qui n'était pas négligeable, surtout la nuit.

La poussière vola autour d'eux quand il s'installa et il aurait soupiré s'il pouvait respirer librement. Il sortait à peine de la douche et la crasse lui collait déjà à la peau. Pour maintenant, il ne pouvait rien faire pour se protéger de la saleté. Il s'allongea et se résolut à dormir. Il n'avait rien d'autre à faire et le temps passerait plus vite. Avec quelques caresses au chien, il ferma les yeux et essaya de sombrer dans l'inconscience.

Dehors, il pouvait entendre la pluie tomber à torrent contre le volet de la fenêtre condamnée. Avec l'état minable du bâtiment, il ne fallut que quelques heures pour que l'eau s'infiltre partout et que la tâche au plafond grossisse. Les gouttes tombaient dans un rythme lent contre une planche en bois elle aussi pourrie. Au moins, elles ne tombaient pas près d'eux.

La pluie n'était cependant pas ce qui réveilla Kakashi. Le froid devenait de plus en plus fort au fil du temps mais il pouvait sentir la sueur lui tremper la nuque et une légère nausée lui retourner l'estomac. Il lui fallut du temps avant de comprendre son environnement et se souvenir de la raison pour laquelle il était ici. Les maux de tête augmentaient en même temps que le sommeil disparaissait et le tout lui donnait une sensation absolument désagréable.

Les courbatures qu'il sentit dans chacune de ses articulations en essayant de bouger le confortaient dans l'idée qu'il était tombé malade. Bull était à moitié couché sur ses jambes mais il le réchauffait très peu. Il entendait à peine ses gémissements aiguës, comme s'il se trouvait à plusieurs mètres de là.

Il n'aimait pas être groggy comme il l'était maintenant. Il avait appris à vivre avec son instinct de survie, c'est-à-dire à essayer de ressentir quand Danzo l'approcherait de trop près physiquement ou quand la situation devenait trop étrange pour lui. Dans cet état, il pouvait à peine faire attention à ce qui l'entourait et cela lui faisait peur.

Il se força à se réveiller un peu et à tendre le bras pour attraper la bouteille d'eau. Il espérait qu'en étant éveillé et hydraté il se sentirait mieux. Souvent, il se sentait malade au réveil mais son état s'améliorait au fil de la journée. Il espérait que ce serait le cas aujourd'hui encore. Il se demandait juste comment les types réagiront en le voyant aussi faible.

Se redresser en position assise était usant et l'appui sur l'estomac lui causa un mouvement de régurgitation mais les battements dans sa tête perdirent de l'intensité. Il avala trois faible gorgées et tout sembla aller mieux tout d'un coup. C'était comme si son corps n'attendait que ça.

Pour autant, il garda la même position durant plusieurs minutes pour ne pas se réjouir trop vite. Cela fonctionnait peut-être seulement sur le coup alors il préférait s'assurer de retrouver un état normal avant d'attraper le sac qui était à l'autre bout de la pièce. Tout redevenait plus clair, son esprit se dégageait enfin et il put voir l'eau couler lentement du plafond mais qui formait déjà une grande tâche au sol.

Le téléphone ! Si le sac à dos prenait l'eau, l'appareil pourrait être sérieusement endommagé et il pourrait être complètement noyé. Il en avait besoin pour contacter quelqu'un en cas de problème grave et Obito lui avait demandé de ne pas l'éteindre. Il ignorait la raison mais il lui faisait entièrement confiance. C'était la seule raison pour laquelle il le laissait se vider de sa batterie.

Il gémit quand Bull se leva de ses jambes pour s'éloigner. Le froid lui prenait la partie basse du corps et il n'aimait pas ça. Il n'eut pas le temps de se plaindre longtemps parce que l'animal alla jusqu'au sac et le lui rapporta joyeusement, la minuscule queue bougeant sans cesse. Il s'assit devant lui la gueule ouverte et la langue pendante, la mine béate.

Kakashi était franchement surpris. Il ne lui avait rien demandé et il lui rapportait ce dont il avait besoin. Dommage qu'il n'avait pas de friandises avec lui parce qu'il le méritait vraiment. Grâce à lui, il n'avait pas à bouger et à souffrir davantage. A la place, il lui gratta l'arrière des oreilles en le félicitant d'une voix joyeuse et aiguë. Il avait lu que les animaux comprenaient beaucoup de choses rien qu'à l'intonation d'une voix.

Bull répondit en aboyant, ce qui fit grimacer le gris, et reprit sa place sur les jambes maigres cachées sous la couverture. Ou le drap, vu l'épaisseur.

L'adolescent sortit rapidement le téléphone pour le vérifier. Heureusement, il n'avait rien, il était complètement sec. Il soupira de soulagement puis vérifia ses messages. Il n'y avait rien, aucune nouvelle d'Obito à l'horizon alors que cela faisait déjà plusieurs heures. Après avoir débattu pour ou contre envoyer un message, il décida d'en envoyer un au brun principalement parce qu'il s'ennuyait. Ne sachant pas quoi dire et ne voulant pas le harceler de nouveau avec des questions qui n'auront aucune réponse, il écrivit la première chose qui lui vint en tête.

- J'ai froid. -

En fait, il n'y avait pas que ça, il était épuisé, douloureux et apeuré mais il ne voulait pas se plaindre. Il voulait juste partir d'ici dès que possible et passer le temps en attendant que cela arrive. Bull ronflait déjà bruyamment mais le bruit n'était pas une nuisance. Au contraire, c'était plutôt amusant et cela masquait les sons ignobles qu'il entendait d'en bas.

Obito répondait rapidement et la discussion allait bon train jusqu'à ce que la fatigue prenne le dessus sur lui. Il ne faisait rien mais se sentait toujours de plus en plus épuisé. Pourtant, ici, il était nourri et malgré le froid de canard et le plafond gondolé, il pouvait dormir. De plus, il ne s'épuisait pas physiquement contrairement à lorsqu'il était chez Danzo.

Ses réponses tardaient de plus en plus et sa concentration se détériorait aussi rapidement que la batterie de son téléphone. Parler au brun l'apaisait toujours énormément et le vent qui claquait dans la tôle était classé au deuxième plan.

Des bruits forts résonnèrent soudainement autour de lui. Il se réveilla vivement et se sentit perdu. Il ne s'était pas senti s'endormir et le réveil était trop explosif pour lui. Il lui fallut du temps pour comprendre qu'il était tiré dans les escaliers sous les aboiements d'un chien. Il lui était impossible de dire s'il s'agissait de Bull ou non.

Il fut jeté sans ménagement contre un meuble qu'il reconnut comme étant une table. Il s'appuyait dessus comme il le pouvait à l'aide de ses bras mais la pièce tournait toujours sauvagement. Il se sentait tellement faible qu'il aurait très bien pu se laisser tomber au sol pour se rendormir.

"Qu'est-ce que t'as encore foutu ?"

Il fallut plusieurs secondes à Kakashi pour retrouver ses esprits et comprendre que c'était à lui qu'on parlait. Il redressa la tête pour voir son voisin avec un regard moqueur le dévisager de haut en bas. Dans l'une de ses mains, il y avait un téléphone portable avec, pour fond d'écran, l'image d'un rottweiler en pleine forme.

Il vérifia sa propre poche de pantalon. Il y avait rangé le sien avant de se poser tranquillement dans la pièce en attendant qu'Obito réponde et de s'endormir. Il avala difficilement sa salive. Les deux hommes étaient énervés malgré leurs airs moqueurs et cela ne pouvait pas être de bonne augure. S'ils tombaient sur l'appareil...

Bull choisit exactement ce moment pour aboyer vivement derrière les deux hommes et, instinctivement, Kakashi sauta sur l'occasion. Il s'empressa de sortir le téléphone de sa poche et de le déverrouiller. Les tremblements compliquaient la tâche et plus les secondes passaient, pire il se sentait. Son cœur battait de plus en plus fort et son étourdissement suivait bon train.

Quand il réussit enfin à lancer l'enregistrement audio, il rangea vite l'appareil dans son jean juste avant que son voisin ne se tourne vers lui à nouveau. Les deux hommes s'énervaient contre le pauvre Bull qui supportait les coups de pieds comme un brave. Le deuxième type que le gris connaissait peu le tirait dehors par le collier. Dans un coin de son esprit, il s'inquiétait pour ce qu'il pourrait lui arriver mais son voisin le recentra dans sa propre situation.

"Comment t'as fait ça, hein ? On a fouillé toutes tes affaires et on n'a rien trouvé alors comment t'as pu appâter les flics ?"

Une sueur froide traversa Kakashi. Il n'avait fait aucune démarche pour entrer en contact avec la police donc cela venait d'Obito. Il avait envie de pleurer sans savoir si c'était par colère contre lui-même ou par soulagement. Cela signifiait donc que toute cette situation prendrait bientôt fin. Le problème, c'est qu'ils pourraient faire tout ce qu'ils voulaient jusque là. Il espérait sincèrement qu'ils n'allaient pas l'emmener ailleurs. Le téléphone s'éteindrait bientôt, il restait moins de dix pour-cent de batterie.

Tout ce qu'il pouvait faire, c'était de gagner du temps. Il faisait confiance à Obito et son oncle ; connaissant l'esprit borné du brun, même s'il se faisait traîner à l'autre bout du pays, il essayerait de le retrouver. Il était donc prêt à prendre des risques et à supporter les coups à venir. Il lui devait tellement... Il s'en voulait toujours de l'avoir rejeté.

"Pourquoi vous faites tout ça ? Il demanda vivement, plus pour faire traîner le moment que pour obtenir des réponses réelles. Pour maintenant, il n'attendait plus rien d'eux. Pourquoi me considérer comme un esclave tout le temps ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça depuis dix ans ? Ou un tel déploiement de moyens lorsque je mets Danzo en colère ?"

Il n'eut pas le temps de voir la gifle arriver. Elle avait été si forte que le son résonnait dans l'immense pièce et que la tête de Kakashi avait fouetté sur le côté. La joue brûlait vivement, les petits picotements sur la peau étaient désagréables mais il avait connu pire. Les larmes lui montaient aux yeux à cause du choc mais il ne s'arrêterait pas pour autant. Plus loin, il pouvait entendre le deuxième homme revenir tandis que les aboiements avaient cessé.

Un autre coup, plus rude et violent cette fois, s'abattit sur lui au niveau du ventre. L'adolescent en était maladivement ravi. S'il le frappait, il ne pouvait pas le traîner loin d'ici et cela l'arrangeait.

"Tu veux savoir pourquoi ce con de Danzo ne peux pas te piffrer ? Demanda l'homme en s'arrêtant enfin en haletant. C'est parce qu'à cause de ton abruti de père, il a tout perdu."

A moitié allongé sur le sol sur lequel il s'était effondré, Kakashi n'était pas surpris. Il savait très bien que l'ex-militaire avait une rancune profonde envers son père pour l'avoir mis dans cet état et l'avoir forcé à quitter l'armée.

Cependant, il ne supportait toujours pas d'entendre quelqu'un lui manquer de respect de la sorte. Son père était quelqu'un de bien, il le savait. Certes, sur le champs de bataille, il avait peut-être pris de mauvaises décisions mais qui pouvait réellement le blâmer ? Il fallait vivre les situations dangereuses dans lesquelles ils étaient plongés pour comprendre ce qu'ils ressentaient. Les hauts dirigeants, confortablement installés dans leurs fauteuils moelleux, n'avaient aucune idée de l'angoisse que cela pouvait engendrer pour un soldat.

Et puis, comme tous ses coéquipiers, Sakumo se battait pour défendre la population, les innocents dont ils faisaient tous partie. Sans ces hommes prêts à se sacrifier physiquement et moralement, tout ne serait que cahot autour d'eux parce que les guerres pour la domination du monde ne cesseraient jamais.

Mais ça, personne ne pouvait le comprendre tant qu'ils ne voulaient pas se poser la question de savoir pourquoi ils étaient tranquillement en train de vivre leur vie sans que personne ne vienne pour les chasser ou les tuer. Tout cela était dans l'ordre du normal maintenant, tout comme les objets et les règles qui constituaient leur quotidien.

"Enfin, continua le type, je ne me plains pas vraiment parce que depuis qu'il s'est lancé dans les affaires, il nous a refilé un bon paquet de fric. Il vit presque comme un pauvre parce qu'il bouffe tout son pognon dans tout et n'importe quoi. Moi, je m'en sors très bien."

Les deux amis échangèrent des rires de gorge humides et écœurants qui n'aidaient pas Kakashi à se calmer. Pour de l'argent, ils étaient prêts à le persécuter et à profiter d'un homme malade. Ils étaient sans scrupule mais ça, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Les combats de chiens ne consistaient pas seulement en des combats à mort entre chiens. Souvent, des humains y participaient contre leur gré pour payer une dette qu'ils ne pourront jamais rembourser.

La plupart du temps, le match se solde par une gorge arrachée. Bien sûr, l'adolescent n'en avait jamais vu en vrai, heureusement, mais son voisin s'était fait un malin plaisir à lui montrer les photos pour le dissuader de faire des bêtises, lui susurrant qu'il pourrait le regretter et se retrouver dans cette situation.

Kakashi ne manquait pas ses chuchotements ensuite, quand il disait qu'ils s'amuseraient tout de même et qu'ils pourraient parier sur le temps écoulé avant sa mise à mort. Ils se moquaient toujours de lui en rappelant qu'il était increvable et qu'il agoniserait pendant des heures avant d'enfin lâcher l'affaire.

"Nous, ton vieux, on devrait plutôt le remercier. Avec cette soit-disant mission, il a ruiné la vie de Danzo. Déjà, pour le coup à la tête et la blessure aux jambes. Ça lui a foutu un sacré coup au moral. Après, y'a eu la promotion que ton père lui a volé."

Le garçon serrait les dents. Il avait lancé le sujet pour gagner du temps mais finalement, ces propos étaient difficiles à entendre et il ne savait pas s'il le supporterait jusqu'au bout. Son père avait obtenu cette promotion parce qu'il le méritait, il avait mené une carrière parfaite jusqu'à sa disparition. Cette place lui revenait de droit.

Même s'il aurait préféré qu'il ne parte pas, c'était son métier, la vie qu'il avait choisi de mener et Kakashi n'était pas en droit de lui en vouloir. Certes, il tuait des gens mais c'était pour en sauver d'autres qui n'avaient pas la possibilité de se défendre. Est-ce que cela ne comptait pour personne ?

"Le pauvre gars était tellement retourné qu'il s'est mis à picoler comme un trou. Personne ne m'a jamais autant acheté d'alcool en si peu de temps.

-Il a vidé toutes les économies qu'il avait avec sa femme là-dedans, rit l'autre homme.

-Ouais et on peut pas dire qu'elle était contente mais bon, elle avait pas son mot à dire."

Le gris fronça les sourcils. Alors il ne se trompait pas quand il pensait que Danzo et cette femme sur la photographie s'aimaient avant ce désastre. Si la faute devait être rejetée sur quelqu'un, ce serait sur les médecins et les psychologues. Il ne voyait pas son père comme un homme sans aucune faute mais la mission devait arriver et les catastrophes n'étaient pas rares à la guerre.

Les médecins avaient été en contact avec Danzo pendant une longue période, les psychologues qui sont venus l'évaluer aussi. Ils auraient dû se rendre compte que quelque chose clochait. S'il ne leur disait rien, ils auraient au moins pu questionner sa femme. Avec un bon suivi, peut-être que les choses auraient été différentes...

Ah, comme on pouvait refaire le monde avec des "si"...

"Elle l'énervait tellement qu'il a commencé à lui montrer qui était le chef. Mais elle était pas très solide, et à chaque fois qu'il la frappait, il donna un coup de pied dans le ventre de Kakashi, elle hurlait ou tombait dans les vapes. Elle était trop fragile, elle a pas pu le supporter et elle en est morte."

Ils riaient de nouveau et le garçon se sentait malade, que ce soit pour l'histoire ou les coups qui pleuvaient à nouveau. C'était effrayant de voir le manque de compassion. Peu importe dans quel état il était aujourd'hui, Danzo avait aimé sa femme avant de sombrer, leurs deux garçons aussi. Ils étaient trop petits pour comprendre mais il était évident qu'ils avaient été touchés par sa perte.

Pour sa part, Kakashi n'avait jamais eu l'occasion de connaître sa mère parce qu'elle était décédée lorsqu'il était très jeune et il aurait aimé grandir avec une femme à la maison. Il s'entendait très bien avec son père, bien sûr, mais il aurait voulu être le centre de l'instinct maternel... A la place, il vivait majoritairement dans la peur et la restriction chez Danzo, où une mère manquait aussi.

Un violent coup à la mâchoire le surprit. Danzo ne le frappait jamais au visage pour ne pas laisser de trace mais eux s'en fichaient royalement. Il était habitué à ressentir de la douleur partout sauf à cet endroit qui s'avérait sensible. Cela faisait un mal de chien ! Il gémit pitoyablement et essaya de se couvrir le visage de ses mains. Sa mandibule le lançait tellement qu'il se sentit à nouveau étourdi. Allait-il enfin voir le monde correctement avant la fin de la journée ?

"Tu veux savoir le plus drôle ? Il n'est même pas resté en prison longtemps, le veinard ! Continua le voisin sans attendre sa réponse. Il a tellement balancé de secrets aux autorités que les hauts dirigeants ont décidé de le laisser tranquille. Il a retrouvé ses gosses et tout ! Au moins, il a eu assez de temps pour agrandir son réseau."

Le gris saignait de la lèvre, il le sentait. Seulement, il ne savait pas si c'était à cause d'un coup de poing ou à cause de s'être mordu la lèvre trop fort. Honnêtement, il ne savait plus où il se faisait frapper. Il avait les paupières serrées et tout son corps palpitait de douleur. Les voix des deux hommes et leurs rires devenaient flous, même les grognements du chien d'attaque semblaient lointains.

"Quand il a appris que l'autre abruti partait pour une mission longue durée, il avait déjà son plan en tête. Il ne supportait plus de penser à sa femme quand il se couchait dans leur lit vide et il n'avait jamais voulu s'en prendre à ses fils alors il a décidé de te prendre en tant que souffre douleur. C'est vraiment pas de veine pour toi que ton vieux ne soit jamais revenu, hein ?"

Même si Kakashi avait pu lui répondre, il se serait contenté de lui cracher dessus.

"Vois le bon côté des choses, grâce à toi, ses fils ont été en sécurité pendant longtemps et nous, on peut en profiter !"

L'adolescent se sentait malade pour tout. Il laissa ses entrailles se contracter à leur guise et le contenu de son estomac se déverser sur le sol. Ce n'était pas comme s'il pouvait empêcher quoi que ce soit de toute façon, son corps ne réagissait presque plus. Il se sentait sombrer, les rires disparaissaient rapidement maintenant.

Le seul bruit distinct qu'il reconnaissait parce qu'il ne pourrait jamais l'oublier était la canne de Danzo sur le sol usé.

*

Madara soupira. Encore. Cela faisait plusieurs heures que son neveux était penché au dessus de lui pour regarder l'un des écrans devant eux. Il fixait la localisation géographique en cours presque sans détourner les yeux. C'était un exploit puisque cela le rendait lui-même malade. Depuis qu'il avait reçu un message du garçon se plaignant du froid et des mauvaises conditions de l'endroit où il se trouvait, Obito se rongeait les ongles.

Le sentir dans son dos depuis plusieurs heures sans bouger commençait à lui pomper sur le système. Il lui avait heureusement autorisé à répondre, ne serait-ce pour garder la trace GPS active mais l'autre garçon avait décroché depuis un moment et le jeune brun imaginait des scènes catastrophes à haute-voix.

Attention, il ne sous-entendait pas que le manque soudain de réponse n'était pas alarmant, il voulait juste qu'Obito y pense dans sa tête, comme tous les officiers sur ce genre d'enquête. D'abord, il ne devrait même pas être avec eux dans ces bureaux. Madara avait joué de son statut de supérieur pour qu'aucun de ses hommes ne fasse de remarque désobligeante.

Pour la première fois depuis très, très longtemps, il était heureux de voir Hashirama entrer dans le bureau du laboratoire, un dossier à la main.

"J'ai les documents dont je t'avais parlé l'autre jour. Désolé d'avoir mis autant de temps mais les supérieurs ont mis du temps à accepter ma requête.

-On va tout de suite voir pourquoi," grogna le chef Uchiha en ouvrant le dossier sur une grande table en verre.

Curieux, Obito quitta l'écran des yeux pour s'approcher d'eux. Les voir travailler le fascinait toujours même si c'était la première fois qu'il restait aussi longtemps dans le laboratoire. C'était une immersion complète dans la situation de travail, presque autant qu'un stage. La seule différence était qu'il n'avait le droit de toucher à rien, pas même à la machine à café. Il avait juste le droit d'acheter du chocolat au distributeur, au fond du couloir.

"Les faits remontent à presque onze ans, commença Hashirama tandis que l'autre lisait en même temps, Danzo a signalé le décès soudain de sa femme près de trois jours après sa mort. D'après le rapport, il l'avait gardé à la cave 'pour qu'elle soit au frais', comme il l'a dit."

Les deux Uchiha ne se regardaient pas mais ils grimacèrent en même temps, Obito avec les traits un peu plus marqués.

"Bonjour l'odeur, commenta sarcastiquement Madara.

-Leurs fils vivaient dans la maison sans le savoir. Pour reprendre, Danzo racontait sans cesse et, je cite, de façon morne et complètement identique à chaque répétition, qu'elle s'était cognée et effondrée subitement et qu'elle ne s'était jamais relevée. C'est l'étude du médecin légiste qui a montré toutes les contusions sur son corps. Le plus ironique, c'est qu'il n'y avait aucune bosse sur la tête. Elle est juste décédée d'une crise cardiaque à cause des coups et de la douleur.

-Ils étaient trop violents pour être supportés ?

-Exact."

Obito écoutait tout en silence. Savoir ce que ce connard avait fait à sa propre femme le mettait en colère. Pas étonnant que Kakashi soit dans un tel état s'il était aussi violent avec lui. Il savait que des femmes mourraient sous les coups de leur mari mais pas par une crise cardiaque. Plus le temps passait et plus il espérait qu'ils le retrouveraient vite. Qui savait ce dont l'homme était capable maintenant. Il pourrait offrir le même sort au gris.

Il se revoyait en cours il y a presque deux jours de ça. Il s'apitoyait sur son sort parce que le garçon l'ignorait, puis Jiraya l'avait entraîné jusque chez Kakashi pour apprendre qu'il n'était plus là et maintenant il avait une mauvaise intuition, une qui faisait clignoter derrière ses paupières "Kakashi va mourir." Comment les choses avaient-elles pu prendre une telle tournure en si peu de temps ? Les voilà à le rechercher par peur de ce qu'il pourrait lui arriver.

Au moins, ici, ils étaient réactifs. Dès qu'Obito avait rapporté le téléphone avec les messages et qu'il lui avait détaillé ce qu'il savait des relations que Danzo entretenait avec le voisinage, une équipe avait été dépêchée pour interroger tout le quartier et amener le tuteur soupçonné au poste de police. Il était temps de lui faire sortir les vers du nez.

"Il a été impliqué dans plusieurs affaires de trafics de drogues, ce qui expliquerait ses nombreuses connaissances d'un mauvais genre dirait-on mais comme il donnait des informations confidentielles sur ce qu'il avait vu durant son service pendant la guerre, ils l'ont laissé tranquille. C'est pour cela qu'il se promène tranquillement en liberté."

Le ton d'Hashirama était plein de dégoût et celui de Madara quand il prit la parole avait le même ton.

"Les dirigeants feraient n'importe quoi pour de l'argent ou des informations qui les rendraient plus forts. Il a carrément vendu des infos que les militaires omettaient de préciser dans leurs rapports. Ces pauvres mecs voulaient juste rentrer et arrêter toutes ces guerres et ce con faisait tout pour qu'elles continuent.

-Il y a une seule raison à cela qui est précisée et je ne pense pas qu'elle va te plaire, Obito."

Le garçon se concentra sur le Senju. Il n'aimait déjà pas ce qu'il entendait, il savait que la politique était pleine de mensonges et de coups bas mais cela dépassait l'entendement. La guerre dans les pays occupés avait pris fin il y avait quelques années de cela mais avant ça, elle avait duré pendant une très longue période, si bien que plus personne ne savait pourquoi ils se battaient finalement.

Les militaires faisaient comme s'ils ne s'en préoccupaient pas pour ne pas perdre leur place et être menacés par le gouvernement mais eux non plus ne savaient plus pourquoi ils devaient tuer tant de gens. Beaucoup d'hommes avaient péri sans raison mais tout le monde fermait les yeux. C'était ce qu'Obito détestait le plus.

"Sa dernière mission en territoire ennemi a mal tourné, causant une forte blessure au niveau du crâne et des jambes. Depuis, il a un handicap moteur et les médecins soupçonnaient que le cerveau était atteint et que cela aurait causé un changement de personnalité.

-C'est possible ?" Demanda Obito avec surprise.

Il savait que la capacité motrice pouvait être atteinte lors d'une lésion cérébrale ainsi que la compréhension ou d'autres troubles physiques mais il n'avait jamais supposé qu'une personne puisse changer de personnalité de la sorte.

"La lésion était dans la région frontale du cerveau. Le thalamus aurait été le plus touché. La blessure n'était pas assez impressionnante pour qu'elle soit prise au sérieux mais cela correspond aux descriptions complètement différentes que l'on a de lui avant et après cette guerre.

-Et donc ? Poussa Madara.

-Il ne fait qu'accuser son chef de mission, Sakumo Hatake, d'être responsable de l'échec cuisant de la mission. Il lui en a toujours voulu pour les séquelles physiques et la place qu'il lui a volé dans la hiérarchie militaire. Il ne parle de lui qu'avec un profond mépris.

-Cela ne colle pas, soupira Madara, je suis entré en contact avec toute cette connerie de garde d'enfant, des formations de tuteurs et tout ce qui va avec et ils m'ont affirmé à plusieurs reprises que c'est lui qui a demandé à en avoir la garde. Ce Sakumo Hatake a accepté.

-Donc, soit il veut protéger l'enfant de Sakumo de ce qu'il lui a fait...

-Soit il veut se venger à travers lui, finit Obito de façon grave.

Les deux adultes se concentrèrent sur lui, reconnaissant sa présence et absorbant sa proposition. C'était apparemment exactement ce à quoi ils pensaient parce qu'aucun ne commenta. Au contraire, ils se levèrent et se pressèrent de rassembler les éléments pour l'interrogatoire de Danzo. Madara contacta l'équipe chargée de le ramener mais elle n'arrivait pas à mettre la main dessus. Il n'était ni chez lui, ni dans aucun des endroits qu'il fréquentait habituellement.

"Il sait que nous nous intéressons à eux maintenant, il risque d'agir si nous ne le faisons pas maintenant.

-Il faut attendre que la géolocalisation soit terminée. La ville est grande et ses alentours sont vastes. On ne peut pas se permettre d'avancer à l'aveugle," grogna Madara en tournant en rond.

Comme pour chaque disparition suspecte, le temps était précieux et plus il leur filait entre les doigts, plus les chances de retrouver Kakashi vivant étaient minces. Les deux policiers ne pensaient pas que Danzo irait jusqu'à le tuer mais qui savait ce qu'il pourrait faire dans un état de colère ? D'après le rapport, il était fortement alcoolisé et hors de son esprit lorsqu'il avait tué sa femme. Il pourrait très bien s'en prendre au garçon sans savoir ce qu'il faisait vraiment.

Les minutes continuaient de défiler, rendant Obito de plus en plus nerveux. Il fallait agir vite mais cette foutue machine mettait des plombes ! Il ne pouvait pas être si loin que ça alors qu'est-ce qui lui prenait autant de temps ?

De leur côté, les deux adultes préparaient leur équipe à intervenir. Danzo était peut-être vieux et blessé, il ne restait pas moins un ancien soldat. Il savait se servir d'une arme. De même, les types qui étaient de mèche étaient assez dangereux. Seulement deux étaient introuvables depuis la disparition de Kakashi et l'un d'entre eux étaient connu pour trafics de drogue et d'autres crimes associés, dont Obito préférait ne pas penser, et l'autre élevait des chiens pour les lancer dans des combats ou les vendre.

Peu importe ce que disait Madara mais en sachant tous ces éléments, Obito ne pouvait pas se calmer. Il sautait presque sur place, il avait besoin de juste bouger. Ses membres le chatouillaient, il voulait vite partir sauver Kakashi. Le pauvre n'avait pas fugué, il était entraîné dans un complot malgré lui. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait et c'était le plus effrayant dans cette histoire.

"Tu devrais rentrer, lui dit son oncle après un certains temps, tu dois faire tes devoirs et te reposer un peu.

-Non merci, répondit-il un peu trop sèchement, je rentrerai seulement quand je serai certains qu'il est en sécurité."

Madara ne dit rien, il se contentait de l'observer en silence. Il reconnaissait bien là l'obstination propre à leur famille. Sa mère avait exactement le même caractère avant de mourir. C'était en fait agréable d'avoir un jeune qui lui ressemblait autant. Il se sentait fier. Peut-être qu'après tout, il pourrait apprécier d'avoir un enfant qui partagerait certains de ses traits. Il se ferait un devoir d'y réfléchir une fois toute cette histoire bouclée.

"Pourquoi ne m'as-tu rien dit ? Sur le fait que vous sortiez ensemble, bien sûr, il ajouta en voyant l'incompréhension dans les yeux d'Obito.

-Je ne savais pas comment tu le prendrais, répondit l'adolescent, et puis il n'y a que grand-mère dans la confidence et un prof. Ils comprennent les choses facilement.

-Je vois."

Madara était visiblement déçu ou vexé d'avoir était laissé de côté mais Obito n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche qu'une petite alarme retentit. Le policier se jeta presque sur les écrans de l'ordinateur central avant de lancer un message à son équipe à travers le talky-walky. Dans un rapide mouvement, il attrapa ses affaires et fila dans les couloirs en direction de la sortie, son neveux sur les talons.

"On a la localisation, dit-il simplement.

-Laisse-moi venir s'il-te-plaît."

L'adulte s'arrêta devant la porte du commissariat et le regarda dans les yeux quelques secondes avant de céder face à la détermination qu'il y voyait.

"Bien, soupira-t-il, mais tu fais tout ce que je te dis et ne me désobéis pas. Cela peut devenir dangereux pour n'importe qui."

Obito hocha vivement la tête et le suivit jusqu'à la voiture. Il ignora les regards amusés ou perplexes des deux autres occupants. Tout ce qui comptait pour l'instant était de vite arriver sur les lieux et retrouver Kakashi.

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