Jean fixait depuis deux bonnes minutes une fissure qui rayait le papier peint immaculé du plafond.

"Bonjour fissure." pas de réponse.

Il laissa tomber sa tête sur le côté et vit son sac sur le dossier de sa chaise.

"Bonjour sac à dos. " pas de réponse.

En regardant un peu plus bas, il vit un t-shirt traîner et sourit en tendant mollement le bras pour l'attraper.

"Bonjour t-shirt sale." A ces mots il éclata de rire et cacha son sourire avec le t-shirt qu'il venait enfin d'attraper. Reniflant l'odeur de transpiration de son t-shirt, il se stoppa et tourna lentement sa tête vers un objet près de lui.

"Réveil.." Il se redressa et se mit sur le ventre en approchant doucement et dangereusement vers l'objet. Arrivé à sa hauteur il se pencha le plus près possible de lui, quitte à loucher, et le prit dans ses mains.

"Bah tu sais quoi mon pote, j'ai décidé d'être heureux aujourd'hui alors bonne journée à toi" Dit-il avant de reposer l'ennemi de l'humanité sur sa table de chevet et de se mettre en tailleur sur son lit.

Il contempla un moment sa bibliothèque, composé de deux livres, avant de tourner légèrement sa tête vers la porte qui venait de s'ouvrir en grand dévoilant sa mère, casserole à la main.

"Bonjour porte. " Sa mère le regarda bizarrement après avoir jeté un coup d'œil à la fameuse porte et lui lança la casserole à la tête.

-Bonjour porte, pourrais tu dire à mon fils, quand il aura fini de parler aux objets, que je l'attends dans la cuisine pour préparer un gâteau ? Ça serait fort aimable. " Puis elle sortit tout aussi brusquement de la pièce.

Jean resta un moment silencieux puis baissa le regard vers la casserole qu'il tenait dans les mains. Sa mère ne venait-elle pas de dire qu'elle voulait faire un gâteau ? Avec une casserole ? ..........
" Mamaaaaaaan ?! " pas de réponse.

........................................

" Passe moi la fourchette mon ange. " Jean lui tendait l'ustensile et la regardait touiller la pâte dans un récipient prévu à cet effet. Puis en versa le contenu sans un casserole qui chauffait depuis un moment.

-Je suis convaincu qu'il est préférable d'utiliser un four plutôt que casserole pour faire un gâteau.

-Tu manques d'originalité mon fils. Prends des risques parfois, au lieu d'être toujours si.. Droit.

-Parce que pour toi, mettre sans dessus-dessous la cuisine c'est prendre des risques ? Comme quoi tout est relatif.

-Ce n'est qu'un exemple.

-Ouais bah il est tout pourri ton exemple.

-Bon au lieu de râler, tu devrais pas te préparer pour aller en cours ? Tu commence à quelle heure ?

-9h j'ai encore un peu de temps.

-Bah pas moi ! Ne m'attends pas ce soir je rentre tard, j'ai un dîner d'affaires." Jean hocha la tête et embrassa sa mère sur la joue avant de remonter dans sa chambre.
Il enfila sa veste pour sortir lorsqu'une notification sur son ordinateur lui fit faire demi-tour.

Un nouveau message de Marco Bott:

Marco:
Salut Jean, je n'ai pas beaucoup de travail aujourd'hui, tu voudrais qu'on se voit ?

Si tu n'as pas cours bien entendu !

Jean:
Aucun problème, journée pédagogique aujourd'hui.

On se retrouve où et quand ?

Marco:
Dans une heure devant le métro Ste Maria ?

Jean:
Okay cool :)

Vu: Marco Bott à 8h15

Jean ne prit pas la peine de se changer mais se parfuma quand même avec un des parfums de sa mère.

Il s'affala ensuite sur le canapé du salon et alluma une chaîne au hasard.

"C'est tchoupi et doud-"
Zap

"En avant OuiOui. OuiOui ! "
Zap

"-gie des Windows, v-"
Zap

"-un magnifique aspiriz, pour que votre cuisine soit toujours impecca-"
Eurk, Zap

Pourquoi il n'y avait que de la merde le matin ? Il sélectionna la chaîne qui lui semblait la moins pire et attendit que l'heure passe.

"Chipper arrête de chiper. Chipper arrête de chiper. Chipper arrête de chiper.
-Oh mince !
[...]
C'est partit les amis, nous allons y arriver... "

Oh merde, il avait le générique d'argent sa tête. Quelle salope cette Dora. A côté de lui son ordinateur signal qu'il venait de recevoir un message.

Un nouveau message de Marco Bott:

Marco:
Hm, ça te dérange si tu viens chez moi plutôt ?

Jean: Non, j'arrive !

Vu: Marco Bott à 9h12.

Jean s'en voulu d'avoir rajouté un point d'exclamation, Marco allait penser qu'il se faisait des idées. Mais en même temps c'est lui qui voulait le ramener chez lui. Jean rougit et eut un rire nerveux, il était vraiment un pervers.

Après que après que Marco lui ai donné son adresse, il s'y rendit sans tarder et constata que ce n'était qu'à une quinzaine de minutes à pieds.
Bon à savoir, pensa-t-il en arrivant sur place. Il chercha le numéro et tomba sur un immeuble modeste. Il appuya sur l'interphone et entendit un "bip" signaler que la porte était déverrouillée.
Il monta au deuxième étage et toqua à la porte gauche, deux se partageant le même pallier. L'instant d'après, un Marco en piteux état lui ouvrit la porte et lui fit un sourire qui se transforma en rictus.

"Ah ma tête..

-Grosse soirée ? Se moque l'adolescent.

-C'est ça rigole, est-ce que je me suis moqué de toi quand tu avais vomi dans le métro ?

-Mais oui ! S'indigna Jean en éclatant de rire avec le brun.

-Bon allez rentre mauvaise graine. "

Il se décala sur le côté pour le laisser entrer et ferma derrière lui. Jean s'installa sur le canapé après y avoir été invité et observa l'appartement dans lequel il était tandis que Marco était allé chercher de quoi boire et soigner son mal de tête.

Malgré les rideaux fermés, qui donnaient un côté plus renfermé à la pièce, et le manque de décoration et effets personnels, l'appartement lui semblait chaleureux et agréable, ou peut-être était-ce du à son propriétaire ?

Celui-ci arriva avec un verre d'eau et un coca qu'il posa sur la table basse. Il s'assit à côté de Jean et lui proposa de regarder un film.

Pendant que Jean parcourait les nombreux dvd, Marco aimait avoir les films en dvd, il entendit l'adulte revenir avec une couverture. Au bout d'un moment, il trouva sa merveille et la montra à Marco.

"MIB ? (Men in Black pour les incultes)

-J'adore ce film. Se réjouit Marco. Et moi c'est toi que j'adore. Merde. Venait il sérieusement de penser ça ?

Marco enclencha le film et se décala pour laisser plus de place à l'adolescent.
Entre nous ce film est génial mais pour ne rien vous cacher, Jean était beaucoup plus occupé à ne faire aucun mouvement, aucune gaffe, qu'à regarder K exploser des aliens.
Marco en le voyant tendu le prit par les épaules et l'obligea à s'adosser contre le dossier du canapé le rapprochant, volontairement ou pas, de lui. Durant la plus grande partie du film, Jean tentait discrètement de se rapprocher du brun. Et pour son plus grand bonheur, Marco passa son bras autour des épaules du plus jeune.

"Attention K ! *Citation stylé du film*"

Jean sentir le souffle de Marco s'accélère et il tourna son visage vers lui, Marco fit de même. Ses yeux étaient vraiment beaux. Jean baissa le regard un instant vers les lèvres de q Marco, son regard irrésistiblement attiré vers elles, et revint aux yeux du brun.

L'instant d'après Marco bascula en avant, entraînant Jean avec lui. Ce dernier se trouva allongé sur le dos, Marco au dessus de lui. Moins de 10 centimètres séparaient leur visage mais ils trouvèrent la distance trop longue car dans un même mouvement, ils rapprochèrent leurs lèvres. Pourtant alors que la distance allait bientôt disparaître, Jean s'arrêta et baissa les yeux. Marco le regarda et se mordit la lèvre inférieure.

"Elles sont belles les étoiles ce soir, J. "

Ils tournèrent en même temps la tête vers l'écran et se relevèrent pour se mettre en position assise.

" On regarde le deuxième ? " Jean hocha vivement la tête et éclata de rire en voyant Marco sortir le troisième et hocher la tête en prenant un air satisfait.
Le brun se rassure à côté de Jean et lui sourit. Il lui rendit et se concentre sur le film. Au bout d'un moment, il sentit ses yeux se fermer et il posa, plus ou moins délicatement, sa tête sur le torse du plus vieux. Il s'endormit, bercé par la respiration de l'adulte.

Lorsqu'il se réveilla, il était allongé sur le canapé avec une couverture sur le dos. Il se redressa et aperçut un mot posé sur la table basse.

Salut Jean,
Je suis parti travailler.
Fais comme chez toi.
Je devrais revenir
Vers 17h. Si tu dois
Partir avant
Claque la porte stp.
-Marco

Jean plia le mot dans sa poche et s'étira. Combien de temps avait-il dormi ? En tout cas son ventre criait famine. Il regarde l'heure sur la box de la tv. 14h45.

Il se dirigea vers la cuisine et ouvrit le frigo.
Plat préparé, plat préparé, plat préparé, plat préparé. Décidément les repas de Marco ne devait pas être dingues. Il en prit un au hasard et le fit réchauffer. La première bouchée fut atroce, la seconde pire. Comment faisait-il pour manger ça ?

Vers 15h, Jean regarda le troisième MIB mais ne tient pas plus d'une heure. Il avait trop envie de voir Marco. plusieurs fois et arriva après 17h à son bureau. Il couru à l'accueil et salua Petra. D'un geste de la main, elle lui indiqua qu'il pouvait monter à l'étage de son amoureux. Il s'exécuta et arriva devant la porte des bureaux Bott. Il toqua timidement et entra sans attendre de réponse. Une gigantesque fourmilière s'agitait dans une grande pièce commune. Il se dirigea vers un bureau et demanda le patron.

"Vous avez rendez-vous ? Demanda une belle rousse souriante.

-Non mais je suis un.. Ami. La femme hocha la tête et décrocha son téléphone qui venait de sonner.

-Au fond à gauche. " Jean la remercia et alla donc au fameux bureau au fond à gauche. Arrivé, il toqua mais attendit qu'on l'autorise à rentrer. Une voix familière l'invita à le faire et il découvrit une pièce aérer et éclairé, le contraire de son appartement.
Marco qui était en train de remplir ses papiers, se leva et le rejoint.

"Ah Jean. Désolé d'être allé travailler mais vu que tu dormais et que j'avais des affaires importantes à régler, je me suis dis que..

-T'inquiète. Le coupa Jean. Marco lui sourit et caressa délicatement sa joue avant de se faire de nouveau interrompre par la sonnerie du téléphone.

-C'est urgent. Se justifia l'adulte en décrochant. Pendant qu'il parlait au téléphone, Jean en profita pour le reluquer furtivement. Peau légèrement bronzé, un important nombre de taches de rousseurs, cheveux et yeux bruns, sourire angélique. Bordel, que ce gars était parfait.

"On y va ? " Marco avait fini son appel et enfila son manteau avant de pousser l'adolescent hors de la pièce.
Ils passèrent entre les employés qu'ils leur souhaitèrent une bonne soirée et sortir de l'immeuble. Alors que Marco réglait quelques détails avec Petra, Jean entendit une voix qui lui semblait familière et se tourna.

"Bonjour Kirschtein. Jean eut plusieurs arrêts cardiaque en voyant son professeur traverser le hall pour le rejoindre.

-M. Ackerman ! Ce dernier eut un sourire sadique qui s'étira encore plus lorsqu'il vit que Marco les rejoignait.

-Livai ? Qu'est-ce que tu fais la ?

-Je passais dans le coin et je me suis dis que j'allais passer te voir.

-Oh dommage aujourd'hui j'étais avec Jean mais oublie pas que tu me dois toujours une bière. Ackerman sourit et les salua pour partir avant de se retourner vers son élève.

-Kirschtein, un mot d'absence pour demain. Jean hocha vivement la tête en déglutissant et prit peur en voyant son professeur fouiller dans son sac.

-Ah et en fait." Il lui tendit son téléphone qu'il lui avait confisqué en début de semaine. Après avoir récupéré son précieux, il le regarda partir et se posa mille questions suite à l'indulgence de son professeur.
Il déglutit une nouvelle fois quand il vit le regard de l'adulte à côté de lui.

"C'est quoi cette histoire de mot d'absence ? "Demanda sévèrement Marco.

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