Chapitre 30 ✓

PDV Jack Frost :

Assis au bord du lit d'Aurélien, je l'observe dormir. A travers les volets, les premiers rayons de soleil pointent le bout de leur nez.
Les yeux de l'adolescent papillonnent puis se posent sur moi.

-Bon matin Jack.
-Bon matin Aurélien.

Il extirpe son bras de sous les draps et me tire pour me ramener contre lui.

-Qu'est-ce que tu...
-Chut...

Il se colle contre moi, la couette faisant tout de même un petit barrage. Je sens ses lèvres dans mon cou et sa main se glisse dans le bas de mon dos pour remonter tout contre ma peau.
Tout à coup, Aurélien sort de ses draps et vient me surplomber de toute sa hauteur. Il passe ses jambes de part et d'autre de moi et se baisse pour capturer mes lèvres avec ardeur. Dans un mouvement un peu désordonné, ses hanches viennent trouver les miennes et je hoquète de surprise en sentant la bosse à travers son pyjama.
Aurélien s'arrête pour me regarder. Ses yeux sont noisettes et pourtant assombris par le désir. Ses pupilles sont totalement dilatées et j'ai l'impression d'être déjà nu bien que je sente tout de même mes habits sur ma peau.

-Aurélien, je ne sais pas si...

Mais il ne me laisse pas finir qu'il repart déjà à l'assaut.
Ses mains arrachent presque mon sweat pour pouvoir ensuite venir à la rencontre de mon épiderme qui réagit à leur contact. La chair de poule apparaît sur tout mon torse et j'essaie de me cacher.

-Attend Aurélien. S'il te plaît !

Mais il ne m'écoute pas.
Je le prends par les épaules et le plaque contre le lit. Il me lance un regard noir. La seconde d'après, sa tête est comme rejeté en arrière et une énorme rose sort de sa bouche.

°°°
Je me réveille en sursaut. Je tâte mon corps comme pour vérifier que tout est en place. Enfin, surtout pour vérifier que mon sweat est toujours là.
Mais je me fige en sentant une bizarrerie. Je n'avais pas ressenti ce feu dans mon bas-ventre depuis bien longtemps. Et j'avais bien oublié les pouvoirs du désir sur le corps.
Lentement, je me lève.
Et tout à coup, la fleur noire sortant des lèvres d'Aurélien me revient. Je me tourne vivement vers l'adolescent calmement endormi. Je m'approche de son visage. Sa bouche est ouverte mais ce n'est causée que par sa respiration. En soupirant de soulagement, mon souffle vient soulever quelques mèches de cheveux du garçon. C'est très léger mais suffisant pour le réveiller. Ses yeux rencontrent de suite les miens.

-C'est flippant, dit-il tout simplement avec la voix pâteuse.
-De quoi?
-Tu m'observerai depuis longtemps ?

Je détourne le regard.

-Je voulais vérifier... Enfin, j'ai fait un rêve et il me semblait tellement réel...
-De quoi as-tu rêvé?

Mes joues s'empourprent en y repensant.

-Je... C'était... Rien du tout...
-Jack? m'interroge-t-il soudain inquiet.
-C'était pas intéressant. Et puis, de toute façon, c'est pas comme si ça c'était réellement passé.

Sans que je puisse m'en empêcher, je me mets à rire nerveusement.
Je sens la main d'Aurélien chercher la mienne. Instinctivement je me recule, le cœur battant. Je sens encore mon érection et ça me déstabilise encore plus.
Aurélien se lève et va ouvrir ses volets. Comme un idiot, je mets mes mains devant mon entre-jambes. Il n'en faut pas plus à Aurélien pour comprendre ce qu'il m'est arrivé cette nuit. Il commence plusieurs fois une phrase mais finit par abandonner, ne sachant quoi dire.

-Je suis désolé, murmuré-je.
-Pourquoi tu t'excuses? me demande-t-il en se rapprochant.
-J'en sais rien.

Il attrape doucement mes mains et les embrasse tendrement une à une.

-Tu n'as pas à avoir honte. C'est naturel.
-Je le sais! Ça fait juste très longtemps que je n'avais pas ressenti ça.
-C'est-à-dire?
-Eh bien, presque quatre cents ans.
-Tu veux dire que, depuis que tu es devenu Jack Frost, tu n'as plus jamais fait...
-Je n'ai pas dit ça ! m'exclamé-je en devenant pivoine. Je parlais juste de ce que je peux ressentir avec quelqu'un que j'apprécie comme l'amour et le désir!

Aurélien allait rajouter quelque chose mais quelqu'un toque à sa porte.

-Tu es réveillé? Je peux rentrer?

L'adolescent fait trois grandes enjambées et ouvre la porte pour laisser rentrer son frère.

-Tu parlais avec qui?
-Personne.

Ils s'assoient ensemble sur le lit.

-Tu sais Aurélien que je ne m'immisce jamais dans ta vie privée... sauf pour te taquiner bien sûr. Mais depuis quelques temps, tu sembles différent et certaines choses m'inquiètent.

Ses yeux tombent sur le tapis de sol. Il y a encore mon drap dessus et l'oreiller.

-Est-ce que tu vas bien?
-Bien sûr !

Mark semble un peu gêné et il lâche comme une bombe:

-Je veux dire, est-ce que tu vas bien là-dedans?

Il tapote sa tempe.
Aurélien semble soudain paniqué et me jette un coup d'œil. Mark le remarque et se tourne dans ma direction sans pour autant me voir.

-Je t'entends parler tout seul parfois. Et je me suis rappelé de cette fois où, en pleine nuit, tu m'as parlé d'un démon avec des piques sur la tête. Alors je me demandais s'il existait vraiment.
-Enfin Mark, tu sais très bien que...

Mais le regard de son grand frère le fait taire. Aurélien baisse les yeux.

-Est-ce qu'il faut que je m'inquiète? demande doucement Mark. Ou que j'en parle à papa et maman?
-Non! hurle presque Aurélien en se levant brusquement. Je t'en supplie, je dis rien à papa et maman!
-Mais tu as peut-être besoin de voir un psy ou...
-Non! répète encore plus fort Aurélien. Je ne suis pas malade, je vais bien !

Je m'approche de mon adolescent et frôle sa main de la mienne pour le calmer un peu. Il entremêle nos petits doigts ensemble et expire doucement.

-Mark, je te jure que je vais bien.
-Alors comment peux-tu m'expliquer tout ça? Quand je suis arrivé, tu jouais aux pirates et puis tu parles tout seul, tu sors en pleine nuit; sans parler de ce lit de fortune que t'as fait avec un tapis de sol.
-Tu me prendrai pour un fou si je te le disais.

Mark se lève.

-Ecoute, je vais pas tarder à partir. Je vais réfléchir un peu. Mais si tu ne me donnes pas d'explication rationnelle, je vais devoir en parler à maman. C'est pour ton bien...

Les yeux d'Aurélien s'embrument de larmes.

-Tu ne peux pas me faire ça...
-Je suis désolé.

Mark hésite quelques instants avant de prendre son frère dans ses bras. Ce dernier tente de le repousser mais finit par se laisser faire. Puis Mark sort.
Aurélien se tourne vers moi. Sa lèvre inférieure tremble alors qu'il tente de retenir ses larmes.

-Je ne suis pas fou...
-Je le sais.

Il vient se réfugier dans mes bras. Je le réconforte comme je peux en caressant son dos.

-Je vais trouver une solution, je te le promets Aurélien.

Il hoche la tête.
Derrière la porte, sa mère dit:

-Aurélien, ton frère va partir. Tu viens lui dire au revoir?

Le garçon se défait de mon étreinte pour essuyer ses joues avec un mouchoir.

-J'arrive, dit-il à sa maman en essayant de se reprendre.

Je suis Aurélien jusque dans le jardin. Je reste en retrait avec Flocon alors qu'il dit au revoir à son frère à contre cœur.
Au moment de monter dans sa voiture, Mark jette un dernier coup d'œil au chien blanc. Sans savoir pourquoi, je pose ma main sur la tête de l'animal. Tout à coup, les yeux de Mark remontent le long de mon bras jusqu'à mon visage. Son regard s'agrandit de stupeur alors qu'il remarque mes cheveux blancs.
Flocon lèche ma main et je m'abaisse pour le caresser. Les yeux du grand frère me suivent vers le bas. Totalement sous le choc, il ne fait plus aucun mouvement. Il finit tout de même par se tourner vers Aurélien qui n'a pas perdu une miette de l'événement.

...
Hey me revoilà !

Je suis hyper contente d'avoir loupé la canicule! Il faisait chaud à la mer mais pas autant qu'ailleurs! Ça a été vous?

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