Née un beau matin d'été, j'ai pu découvrir peu à peu le monde qui m'entourait. J'ai grandi entourée de mes sœurs avec qui je m'entendais à merveille. Nous avions la belle vie, profitant du soleil chaud pour prendre de belles couleurs en journée, nous reposant paisiblement à la fraîcheur de la nuit. On ne comptait pas les jours, insouciantes, inconscientes des dangers de la vie. Nous n'étions pas préparées. L'âge adulte nous guettait lorsque certaines de mes sœurs sont tombées malades. Gravement malades. Plusieurs n'ont pas survécu et nous ont quittées prématurément. D'autres ont été la cible d'êtres mal intentionnés qui ont profité de leur faiblesse physique et mentale pour les dépouiller. Lorsque l'été toucha à sa fin, nous n'étions plus qu'une poignée, plus soudée que jamais. Jusqu'au jour où ce fut au tour d'étrangers de s'en prendre à nous, nous arrachant à notre mère, notre arbre.

Et c'est ainsi que s'acheva ma vie de pomme.