Chapitre 13

Je passai l'après-midi à me préparer. Cette soirée serait spéciale, je le savais. Je montai dans ma voiture de bonne heure avec mon pass pour accéder aux coulisses autour du cou.

Il y avait une circulation de malade en ce soir de match... Je mis un temps fou à aller jusqu'au stade. Les supporters français avaient revêtus leurs maillots, des drapeaux étaient dessinés sur leurs joues et certains portaient des perruques aux couleurs de notre pays.

Je passai de l'autre côté du stade mais ne croisai aucun joueur. Je reconnus le couloir dans lequel j'avais rencontré Rayane le tout premier jour...
Je me perdis dans mes pensées un bref moment avant de repartir trouver Thierry. Il était assis avec Vincent, le caméraman et ils discutaient du plan sur lequel ils allaient tourner.

« -Ah, Gabriella. Ce n'est pas trop tôt, enfin ! » Gueula Thierry.

« -Bonjour Vincent. Désolée, il y avait beaucoup de circulation. »

« -C'est pour cela que je t'avais dit de partir en avance ! » Rajouta-t-il.

« -Eh bien, c'est ce que j'ai fait mais visiblement, ce conseil était pourri. » Dis-je d'une voix ferme.

Thierry haussa les sourcils, surpris que je lui réponde. Oui, je devenais une rebelle. J'allais me rebeller entièrement contre cet être qui me faisait vivre un cauchemar tous les jours depuis de nombreux mois.

Vincent l'informa qu'il fallait débuter le tournage. Thierry me lança un regard noir avant de se poser devant la caméra et de parler dans son micro.

Je m'assis sur mon siège en attendant que le match débute. Je ne pouvais aller parler à Rayane maintenant, de peur que ça ne le perturbe avant le match et puis même, je ne voulais pas l'embêter avec mes histoires de cœur.

Les équipes entrèrent sur le terrain, chaque joueur accompagné d'un enfant. Puis les hymnes démarrèrent, je chantai comme une demeurée l'hymne française puis le match débuta.

En 45 minutes de jeu, la Serbie réussit à mettre deux buts.

Les joueurs n'étaient clairement pas là. Surtout eux.

« -Benzema, Griezmann et Bencivenni sont absents du match en étant là. » Constata Thierry. « Ils jouent sans jouer. »

« -On dirait que quelque chose les préoccupe. » Remarqua Vincent.

Quelque chose ou quelqu'un ? Je me sentais terriblement mal sur ma chaise. Hugo aussi était là, sans être là et tout ceci était de ma faute. Je me sentais terriblement coupable d'être la fautive et d'être la personne qui leur ferrait louper un contrat prometteur...

Quand le coup de sifflet retentit, je me précipitai vers les coulisses alors que Thierry me gueula de revenir.

Je partis en direction des vestiaires et attendis qu'ils en sortent. Dieu merci, Hugo, Karim et Antoine en sortirent pour aller récupérer une bouteille d'eau.

« -Gabi ?! » S'étonna Karim.

« -Les gars, faut que je vous donne des explications... »

« -Non, tu crois ? » Dit Hugo.

« -Nous, oui. Mais surtout à Rayane... parce qu'il est super mal depuis que tu l'ignores... Nous aussi, mais lui, c'est différent. » Continua Antoine.

Une foule de questions me parvint à l'esprit. En quoi c'était différent avec lui ? Est-ce que ma mère avait raison au sujet de ses sentiments ? Est-ce qu'il m'aimait ?

Je ne pus poser ces multiples questions et les tirais dans un coin pour leur expliquer ce qu'il s'était passé. Je les remerciai intérieurement de ne pas m'avoir coupé la parole un seul instant et de m'avoir laissé expliquer jusqu'au bout.

« -On est désolé, Gabi. Si ton travail était en jeu, on n'aurait accepté de te laisser tranquille mais ça nous a blessé que tu nous ignores... » Dit Hugo.

« -Je suis vraiment désolée, croyez-moi. Je compte aller dire ses 4 vérités à Thierry et démissionnai. Je ne sais pas comment je vais pouvoir m'en sortir après mais tant que je garde votre amitié, ça m'est égal. »

« -Tu es adorable, Gabriella ! » S'écria Karim en me prenant dans ses bras.

Antoine et Hugo fixèrent un point derrière moi et je me retournai pour Rayane, visiblement très triste et déprimé, nous regarder.

« -On vous laisse discuter, les amoureux. Mais dépêchez-vous, dans 2 minutes, on entre sur le terrain. » Prévint Hugo.

Ils me jetèrent tous les trois un petit sourire amical et s'éloignèrent. Rayane me fixa droit dans les yeux ce qui m'empêcha d'ouvrir la bouche pour expliquer quoi que ce soit.

Il était beau. Terriblement beau avec ses cheveux en bataille et sa tenue de sportif.

« -Je... Je ne vais pas avoir le temps de t'expliquer toute l'histoire en détail mais... Ne gâche pas ton match à cause de moi, s'il te plaît. Je te promets que tu auras tous les détails après le match et que tout ira mieux, enfin, j'espère... Mais s'il te plaît, gagne ce match. »

« -D'accord. » Souffla-t-il, un sourire apparaissant sur son visage.

« -Merci, Rayane. »

Il sourit à nouveau et commença à partir rejoindre les autres joueurs entrés sur le terrain.

« -Je t'aime ! » Criais-je, ce qui le fit retourner.

Il sembla scotcher par ma phrase. Je lui lançai mon regard le plus sincère auquel il répondit par un sourire.

« -Je t'aime aussi, princesse. » Dit-il avant de se mettre à courir rejoindre les autres.

Le sourire aux lèvres, je repartis à ma place où Thierry était trop occupé à parler à la caméra pour m'engueuler. Le match recommença et je pus voir que mon petit discours avait été bénéfique pour chacun de mes amis.

Je ne pouvais certainement pas me lançait toute la gloire du match mais j'étais fière d'avoir pu faire quelque chose pour les remotiver...

Je repensais à Rayane et à son deuxième 'je t'aime'. Deux fois qu'il me le disait mais dans aucun des cas, je ne savais s'il était amoureux ou non.

Je me torturai l'esprit pendant 10 minutes car à la 11ème minute, la France mit un but : Benzema !

« -Didier a dû parler à ses joueurs parce que Benzema, Griezmann et Bencivenni sont de nouveau présents. » Se moque Vincent.

« -Il a dû leur promettre un gros chèque. » Dit Thierry.

Pff, même pas, tu vois ! Une grosse envie de leur répondre me prit mais je ne devais pas. Je devais attendre la fin du match et tout ceci serait terminé.

Je ne travaillerais plus pour Thierry mais si j'arrivais à garder mon amitié pour ces 4 supers meilleurs amis, alors je serais la plus heureuse.

Ma mère et mon père ne m'en voudraient pas et ça, ça valait bien tout l'or du monde !

A peine quelques minutes plus tard, mon petit Antoine mit un but. J'étais réellement très fière de lui. Il venait de s'ouvrir de nombreuses portes professionnelles !

Je priais pour que Rayane arrive à mettre un but. Un simple but pourrait l'aider à remonter la première phase difficile qu'il a menée dans la première partie du match.

Mon souhait se réalisa à la 89ème minute. Rayane mit le but décisif et un peu tout le monde débarqua sur le terrain pour se sauter dans les bras.

Je sautai sur mon siège, prête à aller les rejoindre mais Thierry m'arrêta.

« -Si tu vas sur le terrain, tu es renvoyé. » Menaça-t-il.

« -Non, je ne vais pas te donner ce plaisir, Thierry. Je démissionne ! » Criais-je avant de dévaler les escaliers menant au terrain.

Je courus jusqu'aux joueurs et sautais sur mon Rayane. Mes jambes entourèrent sa taille et ses mains se posèrent sous mes fesses. Il me regarda avec un regard qu'il ne m'avait jamais montré auparavant.

Un regard rayonnant, les yeux qui brillent... d'envie ?

Je ne réfléchis plus longtemps lorsque ses lèvres se posèrent contre les miennes.

En quelques secondes, sa langue entra en contact avec la mienne alors que mes mains appuyèrent un peu plus sur son cou pour le rapprocher un peu plus de moi.

« -C'est chaud par ici, dis donc ! »

« -Enfin ! »

« -Ils leur en fallut du temps ! »

Ces trois phrases me séparèrent de Rayane et on fixa les trois personnes qui nous regardaient en rigolant.

« -Ne vous gênez pas pour nous, on a juste l'impression d'être en plein milieu de la scène finale d'un film d'amour. » Se moqua Karim.

« -Ta bouche ! » Gueula Rayane avant de me reposer à terre.

« -Alors, vous vous êtes expliqués ? » Demanda Hugo.

« -Pas totalement. Je ne lui ai pas raconté tout ce que je vous ai dit toute à l'heure mais je lui ai avoué le principal. » Dis-je en souriant.

« -Elle m'aime ! » Cria Rayane.

« -Sans blague ? » Se moquèrent nos trois meilleurs amis.

« -Genre, vous le saviez et vous me l'avez pas dit ?! » Se choqua Rayane.

« -Attends, c'était tellement visible de voir à quel point vous vous aimez... on pensait que vous vous auriez avoué vos sentiments bien plus tôt quand même mais non, il a fallu que Gabi s'éloigne de nous pour que tu comprennes à quel point tu l'aimais ! »

« -Ouais, j'avoue. »

« -Sinon, je viens de démissionner. » Avouais-je.

« -T'as fait quoi ?! » S'étonna Rayane.

« -Elle te racontera tout plus tard, Rayane. En attendant, on va fêter notre match et surtout, votre amour ! » Dit Hugo en rigolant.

Je les attendis alors qu'ils prenaient leurs douches. Didier vint me voir pour me parler.

« -Malgré ce que tout le monde dit, je ne leur ai pas parlé après l'horrible première partie qu'ils ont fait. C'est grâce à toi qu'ils se sont repris et qu'ils ont réussi à renverser le score et a gagné alors, merci. »

« -Pas de quoi, j'en suis heureuse. Seulement, maintenant, vous n'allez plus me voir parce que je viens de démissionner. »

« -Quel dommage ! Je veux te garder auprès de nous donc je vais m'arranger pour te trouver une place dans notre équipe. »

« -ça serait génial, Didier ! » M'exclamais-je. « Merci beaucoup. »

« -Je te dois beaucoup pour ce match, Gabriella. Tu n'as pas à me remercier. » Ajouta-t-il avant de s'éloigner.

Un sourire béat me gagna. J'étais heureuse. Terriblement heureuse. Je le savais que ce match serait spécial.

Deux grands hommes débarquèrent et attendirent à côté de moi en parlant en espagnol.

Mes amis sortirent et furent abordés par eux.

« -Bonjour, nous travaillons pour le FC Barcelone et nous aimerions vous avoir la saison prochaine dans notre club. » Dit le premier, un fort accent dans la voix.

« -On vous laisse notre carte. » Dit le deuxième en tendant un papier à chacun d'eux.

« -Tous les quatre ? » Demanda Antoine.

« -Oui, vous quatre. Vous formez un bon quarto. »

Ils nous dirent 'au revoir' et s'éloignèrent. Je leur sautai un à un dans les bras mais embrassai Rayane.

« -Traitement de faveur là ! » Se moqua Karim.

« -Normal, elle est à moi. » Répliqua Rayane en mettant ses bras autour de ma taille.

« -Tu as intérêt à prendre soin de notre petite-sœur. » Prévint Hugo.

« -Oh Hugo, c'est trop gentil ! » Fis-je en me jetant dans ses bras.

« -On te considère tous les trois comme notre petite-sœur. Sauf lui... » Dit-il en pointant Rayane du doigt. « Lui, il veut seulement te mettre dans son lit. »

« -Eh, c'est pas vrai ! » Rouspéta Rayane en boudant.

« -Ils sont jaloux, bébé ! » Dis-je d'une petite voix avant d'embrasser Rayane.

« -Oh, la, la. Vous êtes trop mignons ! » Se moqua Karim.

« -Ta bouche ! » Répliqua Rayane avant de reposer ses lèvres sur les miennes.

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Désolée pour le retard !
Un petit vote ?
Bisous ! Xx

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