Chapitre 11

Ma semaine s'était passée très lentement. Le travail 'normal' avait repris et c'était d'un terrible ennui. Je ne cessais de passer mon temps à eux. A Hugo, à Antoine, à Karim mais surtout à lui. A Rayane.

Je me rendais compte que m'éloigner de lui n'allait pas être aussi simple que je l'avais imaginé... Ils m'avaient tous texté et j'avais toujours répondu. Rayane était celui qui m'avait le moins texté et au lieu de me faire plaisir -car ça m'aidait à ne plus penser à lui- ça faisait exactement tout le contraire. Je ne pensais qu'à lui, à lui, à lui. Même ma mère et mon père, avec qui j'étais parfois au téléphone, demandaient de ses nouvelles ...

Je ne comprenais pas réellement comment j'avais pu être amie aussi vite avec eux, je ne savais pas pourquoi ni comment mes sentiments s'étaient transformés en amour ni d'ailleurs, à quel point, ces sentiments pour lui étaient forts.

Je rêvais chaque nuit de pouvoir poser ma tête contre son torse, que ses bras entourent ma taille, que ma tête se niche dans son cou, qu'il m'embrasse sur ma joue comme il l'avait fait... Mais rien ne se reproduirait plus. Pour mon bien et aussi pour le bien de Rayane.

« -Gabriella, tu es partie où là ? » Me coupa Thierry.

« -euh... Pardon ? »

« -j'ai l'impression que tu passes ton temps à rêver au lieu de travailler ! Mets-toi au travail, tu as ça à me rédiger avant lundi ! Leur entraînement débute lundi matin et je dois être prêt mais si tu n'y mets pas du tien, comment veux-tu que je réussisse, enfin ?! » Me cria-t-il au visage.

« -Je suis désolée... Ils... Ils s'entraînent lundi ? » Demandais-je d'une petite voix.

« -Mais tu m'écoutes quand je te parle, ou non ? Je te répète depuis le début de la semaine qu'on va les voir lundi pour assister à tous leurs entraînements. Déjà que je ne voulais pas t'emmener mais Didier a insisté ! » S'exaspéra-t-il.

Ma joie et mon sourire réapparurent comme par magie. Je pris le papier que Thierry me tendait depuis environ 10 minutes et filai en direction de la photocopieuse.

J'allais les revoir ! Touuuuuute la semaine ! J'allais le revoir. Mon cœur ne s'emballa rien qu'à l'idée de revoir son visage.

Je retrouvais cependant mon côté obscure. Ils allaient s'entraîner toute la semaine, chaque jour avec des efforts intensifs à fournir et je ne pourrais certainement pas les déranger. De plus, samedi serait le jour du grand match contre la Serbie où de nombreux directeurs seraient présents pour recruter de possibles nouveaux joueurs. Je ne devais, en aucun cas, menacer l'avenir de l'un d'eux...

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J'avais eu mon week-end à moi toute seule et pas une seule seconde Thierry ne m'a dérangé... J'en étais même étonnée de ne pas voir mon téléphone afficher le numéro de Thierry mais non, il ne l'avait pas fait. Les seuls sms que j'avais reçu étaient de Karim, Antoine, Hugo et ma famille. Même pas un seul sms de Rayane et ça faisait mal.

Le week-end terminé, je me demandai si le revoir allait être une si bonne idée. Il m'avait pratiquement ignoré durant toute sa semaine de repos alors que j'espérais seulement un petit sms.

Lundi matin, je restais avec Thierry au bureau. Il avait prévu de partir à 13 heures pour assister à l'entraînement de l'après-midi des joueurs. J'étais prête. J'avais hâte mais j'étais stressée en même temps.

Il conduit jusqu'au stade et Thierry fut déçu en voyant que les joueurs s'entraînaient déjà quand on débarqua.

« -Bonjour Didier. Vous avez commencé depuis longtemps ? » Demanda Thierry en serrant la main de l'entraîneur.

« -A peine 5 minutes. » Répondit Didier. « Bonjour Gabriella. »

« -Bonjour ! » Répondis-je non sans quitter les joueurs des yeux.

Je cherchais mes amis du regard mais ils couraient tous tellement vites après le ballon que je n'eus le temps de les voir. Didier siffla et ils arrêtèrent tous ce qu'ils étaient en train de faire. Les joueurs arrivèrent un à un devant nous. Karim me fit un petit signe de la main et les autres me sourirent, seul Rayane m'ignora totalement.

Didier expliqua le nouvel exercice à faire et ils repartirent pour le faire. Thierry et moi s'installâmes sur les sièges et regardâmes l'entrainement.

A la fin d'un long entraînement, ils partirent tous en direction des douches alors que Thierry débuta une conversation avec Didier sur le match qui attendait les joueurs samedi soir.

J'attendis patiemment non loin des vestiaires afin d'apercevoir mes amis footballeurs mais, plongée dans mes pensées, ce sont une paire de main sur ma taille qui me firent sursauter.

« -Hey Karim ! » Fis-je en me blottissant dans ses bras.

« -Comment ça va la puce ? »

« -Bien, je suis contente de vous retrouver ! »

« -Ahah, nous aussi. Enfin surtout un... » Dit-il, sourire en coin sur le visage.

« -Ah bon ? On ne dirait pas pourtant... »

« -Il est perdu, c'est normal. »

Je voulus lui demander en quoi il était perdu mais deux abrutis débarquèrent et me chatouillèrent. Je les repoussai du mieux que je pouvais en tentant de ne pas rigoler mais c'était trop fort.

Ils arrêtèrent peu après et me serrèrent dans leurs bras.

« -Tu nous as manqués ! » Déclara Antoine.

« -Vous aussi. Il est où Rayane ? » Demandais-je.

« -Accro à lui la petite hein » Rigola Hugo. « Il est encore dans les vestiaires. »

Je leur posais des questions sur leur semaine quand Rayane débarqua et me sourit. Il s'avança prudemment vers moi et me serra dans ses bras en m'embrassant dans le cou. Je fermai les yeux pour graver ce moment dans ma tête et inhumai son odeur.

« -Vous êtes trop mignons, les amoureux ! » Se moqua Karim.

« -Pire que ça ! » Rajouta Antoine.

On se décala pour se sourire puis il attrapa ma main et la serra, comme s'il avait peur que je m'en aille.

« -Apparemment, Didier aurait insisté pour que je vienne avec Thierry... » Commençais-je en surveillant leurs réactions. « Thierry ne voulait pas mais a été obligé, du coup... Alors, je me demandais si vous n'aviez pas quelque chose à voir avec cela... »

Les quatre garçons regardèrent ailleurs à ce moment précis en souriant bêtement. Pas besoin de m'en dire plus, rien que par leur réaction, ils venaient de répondre à ma question.

« -J'en étais sûre ! » Avouais-je en rigolant. « Vous êtes pas possibles ! »

« -Oh mais comme si ça te dérangeait, Gabriella. On sait que tu es heureuse de revoir Rayane ! » Se moqua Hugo.

Je levai les yeux au ciel alors que d'autres joueurs quittèrent le vestiaire. Il était à présent vide et nous devions aller rejoindre Didier.

« -Vous logez à l'hôtel ? »

« -Ouais, enfin... C'est une sorte d'hôtel mais c'est que pour les joueurs de foot, tu vois ? » Expliqua Karim.

J'hochai la tête. Non, je ne voyais pas mais je n'allais pas faire ma bécasse devant 4 hommes. Rayane ne m'avait toujours pas lâché la main et agissait bizarrement avec moi.

Je les accompagnai jusqu'au car qui les emmènerait dans l'espèce d'hôtel qu'ils partageaient le temps de la semaine et leur dis 'au revoir'.

« -On se revoit demain la puce ? » Demanda Karim.

« -Oui, oui. Je viens assister à tous vos entraînements, normalement. » Souris-je.

« -Génial, à demain alors ! »

Il m'embrassa sur la joue alors que la poigne de Rayane se resserra. Il monta dans le bus et les deux autres firent de même avant de me laisser seule avec Rayane qui en profita pour me lâcher la main.

« -à demain, Gabriella. » Souffla-t-il dans mon cou avant de poser ses lèvres au même endroit.

« -à demain, Rayane. » Répétais-je.

Il monta dans le car, non sans un dernier geste de la main et je rejoins Thierry pour qu'il me raccompagne chez moi.

« -Gabriella, j'aimerais te rappeler que nous assistons aux entraînements des joueurs non pas pour les encourager ou faire ami-ami avec eux mais bien pour travailler. » Dit-il en appuyant sur le dernier mot.

« -Je sais, Thierry. »

« -J'ai bien vu ce qu'il y a entre Rayane Bencivenni et toi et je t'avais prévenu que nous ne devons pas mélanger travail et vie privée. Tu es la journaliste et tu ne dois pas apparaître dans les journaux à scandales autre que parce que tu y as écrit un article, d'accord ? »

« -Euh oui, j'imagine. »

« -Je suis sérieux, Gabriella. Si tu continues une quelconque relation avec Rayane Bencivenni, je m'arrangerais pour que tu ne puisses plus jamais entrer dans le monde du journalisme et je te fermerai toutes les portes possibles et imaginables. Tu as compris ? »

« -Oui, oui... »

« -Bien. Maintenant, tu peux sortir de ma voiture. »

Je sortis et me dépêchai de rentrer chez moi avant que les larmes fondent sur mes joues. Ses paroles m'avaient blessées bien plus que je ne l'avais imaginé et l'autre abruti qui agissait si bizarrement avec moi alors que mes sentiments pour lui augmentaient un peu plus chaque jour...

Je pris une douche et me couchai sans manger. La fatigue m'atteignit et avant qu'un mal de tête n'apparaisse, je sombrai...

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