III

J'ai toujours été le mec qu'on largue. Depuis ma première "rupture" jusqu'à ma dernière, c'est moi qui me suis fait larguer à chaque fois. Mais je m'en tape, puisque dans ma tête, je les avait largué depuis longtemps. Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à rester "en couple" avec des filles que je n'aime pas, et que je ne supporte pas la plupart du temps. Ces filles n'étaient pas mes vide couilles, loin de là. Nous ne restions pas assez longtemps ensemble pour faire cette activité.
La première fois que je l'ai fait, c'était avec la fille la plus mignonne, adorable, intelligente, gentille, belle, drôle et attentionnée que je connaissais. Et même aujourd'hui, elle restera cette fille. Peut-être que j'étais amoureux d'elle. Elle m'a plaqué le jour de la saint Valentin alors que nous étions ensemble depuis un an. Elle me reprochait d'être nonchalant, froid et totalement désintéressé. Ce qui était faux car quand j'étais avec elle, j'avais l'impression d'avoir des lunettes.
Ça m'a presque soulagé qu'elle me plaque, puisque je n'avais plus ce filtre devant les yeux, et que je me sentais beaucoup mieux sans.

En y repensant là, devant le miroir, j'ai un peu envie de pleurer, parce qu'elle me manque et que je sais que je ne la reverrai jamais : elle a déménagé en Suisse.

Je continue de me regarder et je me rapproche un peu pour regarder mes yeux.
On me dit souvent que j'ai de "magnifiques yeux". On me complimente sur leurs couleurs, la façon dont ils brillent et comment ils se plissent quand je souris. Mais je n'ai pas besoin qu'on me le dise puisque je le sais et je n'ai pas honte de le dire. Moi-même je me perds parfois dans leur contemplation. Je ne saurais même pas les décrire, c'est une sorte de mélange de gris et de verts, mais les nuances sont tellement subtiles et délicates que les mots ne sont pas assez précis.

Depuis que je suis petit, je me sens différent. C'est une phrase trop clichée pour exprimer ce que je veux dire, mais je ne trouve pas d'autres mots. En fait, je crois que je n'ai jamais réussi à ressembler à ce que la société voulait que je sois. Je suis le gars à moitié dans la société et à moitié hors.
En effet on ne peut pas dire que je suis complètement hors de la société. Je porte des Nike et des jeans slim, j'écoute les Artic Monkeys et Nirvana, je suis sur le point de passer mon permis et je suis scolarisé. Au premier abord, je suis le type normal, bien que "discret, mystérieux et muet". Mais je passe toujours au-dessus des critiques.

Je sais pas encore ce que je veux faire de ma vie, et ça c'est mon côté hors de la société.
Je veux pas vivre comme vous. Je veux pas me lever pour aller bosser, je veux pas avoir une femme et des enfants. Je veux faire ce que je veux.
Peut-être qu'un jour je voudrais tout ça, mais pour le moment je m'en fous. Vous savez, c'est quand vous avez décidé que tout vous fait chier et que peu importe ce qui arrive, du moment que vous faites ce que vous avez envie sur le moment.
Vous vivez dans une sorte de flou quoi, sans futur en tête.

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