Une musique en bruit de fond, Loyd sa secoua la bombe de peinture, il expliqua à son cadet les quelques bases importantes à savoir.

Célestin fixait le mur face à lui avant de se tourner vers Loyd un air hésitant.

- Tu es sûr que je peux le faire sur ton mur.

- On dirait que tu es aussi coincé que ta mère pour le coup.

Le visage du jeune homme blêmit. Dans le fond il n'avait pas tort mais il n'acceptait pas de ressembler à sa génitrice. Un peu comme ses cheveux roux qu'il détestait et était bien la seule ressemblance physique qu'il avait avec cette femme qui l'avait fait naître dans le seul but d'obliger Eliot à être avec elle et non avec un homme.

Loyd se plaça derrière lui en cachant sa gêne et pris la main droite de Célestin qui tenait une bombe de couleur dans la sienne. Le jeune homme se laissa guider par l'acteur qui l'obligeait à tracer une ligne de peinture.

- Tu vois ? Ce n'est pas la mort, fit Loyd en s'écartant sachant pertinemment qu'être aussi proche du rouquin était une mauvaise idée.

- mais si je fais une faute ? C'est impossible à rattraper

- Parce que quand tu peints tu ne te trompes jamais ? Tu ne dépasses jamais ?

- C'est très rare et on ne sait pas dépasser d'une toile.

- Écoute Célestin, ce n'est pas grave de faire des erreurs le tout c'est de savoir les exploiter.

Le nom du jeune homme sonnait si doux dans sa bouche qu'il aurait été capable de le dire encore et encore. Ce dernier était occupé à regarder le mur de l'ancienne cuisine septique avant de tenter sa chance. Des très avait été habituellement tracé par Loyd au préalable. Célestin était concentré à remplir les espaces déterminés.

Son aîné s'était assis sur une chaise avec le dossier entre ses jambes. Il observait un mur vide d'un air pensif, fessait sauter une bombe de couleur dans sa main droite. Décidé, il se releva de son siège vivement et débuta une première couche de couleur sur le mur bleu légèrement vert de son ancienne cuisine.

Loyd était tellement concentré qu'il ne remarqua pas le regard du jeune peintre qui glissait le long de sa silhouette. Ni son regard impression et pétillant en apercevant les gestes contrôlés de Loyd. Tout ce qu'il fessait semblait si naturel et intuitif, il était doué et possédait certainement bien des heures d'entraînement.

Célestin était tellement concentré à l'observer que lorsque Loyd se tourna vers lui, il sursauta et devint gêner de l'avoir épier.

- Désolé... bafouilla-t-il.

- Il faut juste du travail pour arriver à quelques choses.

Loyd lui lança une bombe de peinture.

- Je vais me laver, je continuerai demain, ajouta-t-il en se dirigeant vers la porte.

Célestin le regarda partir. Loyd sentait bien le regard du jeune homme sur lui, il préférait l'ignorer. Même si Eliot n'était pas contre l'idée, son meilleur ami avait toujours eu l'esprit très ouvert, il ne pouvait pas faire ça. Célestin méritait une personne bien, de sa tranche d'âge et non un homme de dix-sept ans son aîné. C'était une mauvaise idée d'accepter qu'il reste mais il était incapable de refuser de l'héberger.

L'acteur se prit une douche froide pour calmer ses ardeurs. Il s'enroula dans un peignoir et passa dans la chambre se maudissant de ne pas avoir été chercher un sous-vêtement propre et un pyjama avant. Enfin il priait pour en avoir un. L'acteur se retînt de pester en apercevant Célestin assis sur le bord du lit la tête penchée sur son téléphone.

Le jeune homme releva la tête et rougit immédiatement en voyant Loyd qui se faufila immédiatement dans son dressing, il en ressorti rapidement et lui dit qu'il pouvait à son tour aller se laver.

- Loyd... fit le jeune alors que son aîné tentait de s'échapper en lui souhaitant une bonne nuit.

L'interpelée s'arrêta et se tourna vers lui, lui donnant son attention.

- Tu crois que je devrais appeler mon père ?...

- C'est un premier pas, après tu peux toujours aller chez vous.

Célestin lâcha un léger sourire.

- J'aimerais les laisser tous les deux... après ce qu'ils ont traversé ils méritent d'être ensemble.

- Pendant presque dix-huit ans on est resté secrètement en contact avec ton père, si ça peut te rassurer, il me racontait tout, tes premiers pas, tes premiers mots, tes bêtises...

- Il prenait des nouvelles de George ?

- Non, soupira Loyd, c'était trop difficile... il était proche de s'effondrer quand il l'évoquait.

Sur ses mots, lui souhaita une bonne nuit et descendit en bas. Il trouva dans une armoire une grosse couverture qu'il aimait prendre pour s'y enrouler et regarder la télévision ainsi qu'un coussin et se coucha dans son nouveau divan.

Célestin de son côté choisi de téléphoner à son père qui décrocha assez rapidement.

- Allo, Célestin ?

- Papa... je voulais juste m'excuser et te dire que je loge chez Loyd...

- Tu vas bien au moins ? S'inquiéta Eliot

- Oui et vous ?

- Super.

- Il faudra que je parle aussi à George.

- Vient quand tu veux mon grand, fait de beaux rêves.

- Bonne nuit à vous deux aussi.