Chapitre 5

Quand les rayons du soleil traversèrent les carreaux de la fenêtre, Leanna était déjà en train de se préparer. Il était beaucoup trop tôt pour que son frère et sa sœur ne se joignent à elle. Alors, la jeune femme avait décidé de les laisser dormir tranquillement dans son lit.

Dans un coin de la pièce, Thomas guettait ses moindres faits et gestes, mais refusa de rentrer dans la salle de bain, cette fois. Se souvenant encore d'avoir été traité de pervers adorateur de la chair, il n'osait plus la regarder dans cette pièce, sans avoir la vive sensation de se faire rouster par son supérieur de camp.

Il la vit sortir quelques minutes plus tard, habillée de manière étrange. Des braies pour une femme ? Pourtant elle ne portait qu'un turban au niveau de la poitrine, ce qui maintenait ses seins en place. Les femmes de cette époque s'habillaient-elles toutes ainsi ? L'entité se sentit perplexe, pourtant... ce qui le fit réagir fut quand il la vit ramasser ses cheveux en un ensemble qu'elle noua à l'aide d'une lanière ronde pour en faire une queue haute, la rendant irresistible.

N'était-il donc qu'un jeune puceau pour oser laisser son corps et son esprit, bien que mort, vagabonder vers ce genre de penchant pour une humaine ?

- Maître Thomas, dit-elle à voix modérée.
- Je ne voulais pas, je...

Il la vit sourire, prendre un vêtement qui lui semblait encore trop court, mais bien plus chaud ainsi qu'un petit boîtier d'où en sortaient deux fils terminés par quelque chose qu'elle bloqua dans ses oreilles.

- Mes parents ne vont pas tarder à se lever et ces deux-là aussi, dit-elle. Vous avez décidé d'utiliser les dons de mon frère, pas vrai ?

Surpris, Thomas se figea, peu certain de ce qu'il devait lui répondre. Il la regarda s'adosser contre la porte de la chambre, bras croisés sous sa poitrine, elle regardait dans sa direction, malgré le soleil qui le traversait.

- On vous aidera, dit-elle. Mais mon frère est jeune encore.
- Quel âge a-t-il ?
- Il n'a que 14 ans.
- Et votre sœur ?
- 11 ans. Et si votre prochaine question est pour moi, sachez, cher Maître, que j'en ai 23.
- Votre façon de parler est assez...
- Dérangeante ?
- Perturbante et surprenante, je dirais.

Leanna pouffa.

- De tout les êtres que j'ai pu croiser, vous êtes le plus intriguant de tous, Maître Thomas Liselet, répondit-elle. Je vais sortir. Guardian !

Le chien se redressa et quitta le lit pour suivre sa maîtresse qui lui caressa la tête avec tendresse.

- Vous devriez prendre du temps pour vous resourcer, Maître Thomas, lui dit-elle, non sans lui adresser un petit sourire amusé, le rendant confus.

Il la regarda quitter la chambre et sortir du manoir par la cour. Elle trifouilla son boitier avant de partir en courant. Il ne la reverrait pas de sitôt, mais déjà, il désirait lui parler encore, découvrir encore plus ses réactions, la comprendre... Elle l'attirait, c'était indéniable, mais rien ne pouvait se produire, il était mort et elle vivante. Bien qu'ils pouvaient se toucher, rien ne se passerait, ce qui désola le jeune homme. Son air maussade rendit l'air plus frais et il entendit la petite se mettre à gémir. Très vite, il se reprit. Il quitta la pièce, laissant tranquille les deux petits êtres endormis qui allaient passer une journée éprouvante dans quelques heures.

Pendant sa course, Leanna cherchait où pouvait se trouver les croix d'antan en-dessous desquelles se trouveraient la famille Liselet. Elle avait déjà trouvé quelques indices à la bibliothèque de la ville, mais pas assez pour en être véritablement sûr. Certains articles disaient qu'ils avaient été mit en terre dans la cour intérieur, mais c'était trop dur et impossible à creuser, même encore maintenant. D'autres s'accordaient à dire que le Seigneur les avaient brûlé pour éviter la propagation de la maladie. Mais à force d'étudier le dossier, Leanna était certaine que ça ne pouvait pas être ça. Il était de coutume qu'on brûlait les corps malades, mais le Seigneur était bien trop attaché à sa famille pour se permettre de les réduire en cendres. Alors elle se mit à chercher et à réfléchir, encore et encore, jusqu'à ce que, pendant sa course du jour, elle ne tombe sur le reste d'une croix en perdition, proche du grand près qui donnait sur la ferme. Elle s'en approcha, mais sans savoir pourquoi, Guardian se mit à gronder de façon très menaçante et elle recula de trois pas. Non, ce n'était pas eux, mais quelque chose qui vivait avec eux.

Vite, il fallait qu'elle rentre avant que Gab' ne se mette sur son pendule !

- Guardian ! Il faut rentrer, vite ! s'écria-t-elle, détalant comme si le diable était après elle.

La jeune femme couru aussi vite qu'elle le put jusqu'à arriver à l'arrière du manoir. Elle tapa frénétiquement sur la porte fenêtre qui lui fut ouverte par le vent.

- Rentre ! hurla-t-elle au chien qui sauta à l'intérieur avant qu'elle ne bloque l'entrée. Va chercher papa !

Guardian, alerté par le ton de sa maîtresse se mit à hurler à la mort, réveillant toute la maison. Les entités, intrigués sentirent que quelque chose n'allait pas.

- P'pa ! s'exclama-t-elle.
- Lean' ?
- P'pa ! la fenêtre ! Il faut la bloquer, vite !
- Qu'est-ce qu'il ce passe ?
- MAINTENANT  ! hurla la jeune femme terrifiée qui tenait fortement la poignet de la porte fenêtre qui s'agitait sous les essais très insistant de quelque chose qui désirait rentrer dans le manoir.

Comprenant alors l'alerte, le père se précipita avec une planche pour bloquer l'accès de la partie brisée.

- Dana ! Réveille les petits ! Quelque chose essaye de rentrer ! hurla Oriel qui sentit une vague glacial passer derrière ses doigts, contre la planche de bois.

La femme se précipita au deuxième et les trouva déjà debout, se demandant pourquoi l'air était aussi froid et tranchant. Manon était gelée et apeurée, Gabriel tentait de la rassurer.

- Vite les enfants, fit-elle. Il faut vous couvrir. On va devoir commencer.
- Il fait si sombre, se plaint alors la petite.

Pourtant, dehors, il faisait aussi clair que si le ciel n'avait pas de nuage. Manon avait une certaine capacité, lui donnant la possibilité de voir ce que les entités souhaitent lui montrer. Elle pouvait alors les voir clairement, mais aussi les ombres défiantes, celles que personne ne veut, car démoniaques et terrifiantes. Si Manon leur disait qu'il faisait sombre, c'est que ce qui guettait l'endroit recouvrait maintenant tout le manoir. Dana, experte en protections, dû se précipiter vers son bureau pour commencer à préparer les diverses choses dont ils allaient avoir besoin pour obstruer le moindre accès. Ce qui bloquerait l'accès allait également bloquer la sortie. Mais c'était un risque qu'elle devait prendre pour les protéger tous. Tandis que Leanna et Oriel se démenaient pour bloquer les accès, les entités se préparaient déjà à un combat féroce. Laurent donnait ses ordres pour que chaque âme soit prête à défendre leur demeure.

Thomas, épée à la main, se plaça proche de Leanna qui récitait bon nombre de choses qu'il ne comprenait pas, afin de bloquer les fenêtres. Il l'accompagna un peu partout, espérant ne pas devoir se servir de son épée pour quelque chose qu'il ne pouvait toucher.

- Restez près de moi, ordonna-t-elle au jeune homme qui resserra sa prise sur le manche de son épée longue.
- Je vous suis, Damoiselle Leanna.
- Lean'.
- Plait-il ?
- Appelez-moi Lean'. Ou Leanna, mais évitons le phrasé trop long.

Thomas hocha la tête. Elle ne le verrait pas, mais savait qu'il était d'accord.

- Thomas.
- Leanna...

Ils sourirent, une sorte de complicité semblait s'être créée entre eux.

- Que ce passe-t-il ? demanda Camille qui n'arrivait pas à calmer Alain et Damien, les deux plus jeunes.
- J'ai découvert une croix près du champ, raconta la jeune femme. Quand j'ai voulu m'en approcher, j'ai sentit un mal puissant et terrible en sortir. Guardian s'est mit à gronder et montrer les crocs. J'ai couru aussi vite que j'ai pu pour bloquer le manoir. Mais il était déjà derrière moi, trop rapide pour que je l'arrête.
- Doux Seigneur, murmura Camille.
- Lean' ! hurla sa mère.
- Ouais ?!
- Tu as fini en bas ?
- Presque !
- Je t'envoie Manon !
- Il y a le carreau brisé ! lui rappela sa fille.
- Je sais ! Je m'en occupe ! Où est ton père ?
- Bah justement... Il est bloqué sur la fenêtre du carreau cassé ! répondit la jeune femme.
- Je peux pas envoyer Gabby, désolée ! Manon, ma chérie, tu dois donner ça à ta soeur et à ton père, mais ne t'approche d'aucun des accès, tu m'as bien comprise ?
- Oui, maman.

Elle embrassa sa fille et la laissa partir.

- Gab', on va devoir s'y mettre. Je crain que l'entité ne soit liée au passé des Liselet.
- Je crois que c'est celui qui a tué Thomas, lui dit son fils, confirmant ses propres craintes.

Si tel était le cas, alors Leanna devait le savoir. 

- Lean' !
- Quoi ?!
- Gab' pense que c'est l'assassin du jeune Thomas !

Le duo se figea.

Pour elle, si c'était le cas, alors ça changeait tout.

- Okay, dit-elle, grinçant des dents. Alors je vais devoir changer de stratégie.

[...]

Manon couru à travers tout le manoir pour répandre le contenu du plus gros sachet qu'elle tenait et distribua le reste à sa grande sœur et son père qui luttaient en bas pour interdire à l'entité ignoble de pénétrer leur maison. Les âmes étaient toutes sur le qui vive, prêtes à dégainer et tuer pour les protéger s'il le fallait. Elle était terrifiée, car jusqu'à présent, jamais elle n'avait rencontré une telle noirceur. Pourtant, elle semblait reconnaitre un aspect commun avec sa famille. Pas ses parents ni son frère ou sa sœur, mais la famille extérieure. Oui, il y avait une aura de cupidité et avide de quelque chose de malsain, tout comme sa grand-mère.

Elle se précipita pour finir les tâches données par sa mère et retourna auprès d'elle. Son frère et sa maman étaient en train de préparer des sceaux de protections, récitant beaucoup de choses, d'anciennes quantiques, des psaumes ou encore des poèmes d'une langue ancienne afin d'activer le plus de protections possible.

Elle se joignit à eux et entreprit de prier pour que l'effet soit puissant et durable. Mais cela puisait dans une force et une endurance qu'elle ne possédait pas encore, aussi se fatiguait-elle rapidement.

- Ne force pas, lui dit son frère.

Elle se sentait impuissante, pourtant... Ce qu'elle pensait être inutile, s'avéra être d'un effet fantastique, donnant aux charmes utilisés de très fortes lumières.

- Il faut tout placer pour couper les accès.

Ils se répartirent les endroits et appliquèrent les feuilles fragiles ainsi que les divers poches et grigris pour que la maison soit coupée de tout et qu'ils puissent prendre un moment pour souffler avant de décider d'un plan d'attaque.

- Lean' ! fit Gabriel en passant proche de sa soeur. Tiens !
- T'approche pas ! hurla-t-elle. Il me tient !

L'horreur se peignit sur le visage du garçon.

- Tire toi de là ! Continue à bloquer le reste du manoir ! ordonna sa soeur, visiblement aux prises avec quelque chose qui tirait sur son pull de sport. Mais va te faire foutre !

Thomas usait de son épée, mais cela ne donnait que très peu d'effet sur l'assaillant déterminé à s'en prendre à la jeune femme. Une fissure dans une des vitres a laissé passer un accès à l'entité qui entourait le manoir à l'extérieur. Mais, étrangement, cette entité n'était intéressée que par une seule personne, Leanna. Pourquoi ? Y avait-il un lien entre la croix qu'elle avait trouvé et ce manoir ? Elle ne comprenait rien jusqu'à ce qu'on murmura à son oreille un nom qui la fit réagir assez violemment :

- Lean... Lean Dumont...

Son esprit fut envoyé des siècles en arrière, durant cette fameuse période noire qu'avait subit la famille.

Des gens courraient, fuyant les pillards, les religieux dirigeants ces voleurs et violeurs, les paysans qu'on avait embrigadé pour une cause sombre et inhumaine. Comment l'église pouvait-elle autoriser ce genre d'action ? N'était-ce pas interdit dans la croyance ? "Tu ne tueras point", n'était-ce pas une des phrases de la bible qui dirigeait toutes ces personnes depuis des siècles durant ? Pourtant, elle les voyait bien, fonçant sur les pauvres habitants du manoir, fauchant femmes et hommes, enfants et animaux, rien ne fut épargné. Puis, elle vit une femme, pétrifiée, courant tout de même vers une chambre. Elle reconnu l'endroit et se rendit compte qu'elle se dirigeait vers celle du fils aîné des Liselet. Quand la femme ouvrit la porte avec fracas, elle trouva un homme, tenant Thomas par la gorge, adossé contre lui, un poignard lui sortant de la poitrine. 

Mort. Elle venait d'assister à la mort tragique du fils aîné du Seigneur des lieux. L'homme tourna la tête vers elle, un large sourire aux lèvres.

- Vois-tu, douce Lean, ton preux chevalier n'a sut me résister. Il est mort par ta faute ! Ah ! Depuis combien de temps ai-je attendu cet instant ?! Ahaha !

- Non ! hurla la femme, tombant à terre, les larmes baignant son visage.

Aimait-elle Thomas ? Pourquoi Leanna se sentit aussi mal, triste et en détresse ?

- Ton cher amant n'est plus, tu peux enfin être à moi ! Ta famille m'aura bien aidé ! Ahaha ! s'exclama l'homme, fou de joie.

- Ma famille ? suffoqua la pauvre femme, la robe salie par la poussière, la suie, le sang et la boue dans laquelle elle avait dut courir pour retrouver Thomas. Pourquoi ?!

- Pour que tu sois mienne, pardi ! Vois-tu, ma douce, je t'ai désiré dès l'instant où tu m'es apparue, dans tes beaux atours verts olive, ce jour de fête de la moisson.

Lean semblait se rappeler de ce jour, mais la nausée lui vint. Oui, elle se remémorait un instant dont elle aurait préféré ne jamais se souvenir, mais ce qui lui permit d'affronter l'assassin, fut l'image de Thomas, habillé dans une tenue de paysan, cherchant à se fondre dans la masse, appréciant la fête, dansant avec les femmes et les vieillards, jouant avec les enfants, participant à aider les villageois sur les divers étalages colorés et joyeux. Elle se rappelait aussi avoir croisé son regard et avoir dansé avec lui. Bien sûr qu'elle savait qui il était à ce moment-là, mais elle n'avait jamais eu l'occasion d'être aussi proche de lui. Ses grandes mains chaudes et calleuses contre les siennes, son grand corps puissant contre le sien, son regard aux couleurs du ciel, ses cheveux d'un blond éclatant, son visage comme taillé dans de la pierre... Elle avait même le souvenir de son odeur boisée. 

Un râle se fit entendre, comme si Thomas se battait encore pour sa survie. Lean se releva d'un bond, poussa l'assassin qui passa par dessus la fenêtre, pris par surprise. 

- Thomas ! s'exclama la femme en tenant le jeune homme contre elle. Thomas, battez-vous ! Je suis là !
- Lean... murmura-t-il.

- Je suis là, je suis auprès de vous, pleura-t-elle. Gardez espoir.

- Je ne puis... Ma douce Lean... Je sens la vie qui me fuit...

- Non ! Par pitié, restez avec moi !

Thomas leva sa main vers son visage, caressa sa joue baignée de larmes. Mais son regard vitreux indiquait clairement que la vie l'avait quitté. Sa main retomba sur le sol, laissant Lean hurler sa peine et sa douleur.

- Je jure sur ma vie ! hurla-t-elle. Que jamais les Dumont et les Gayle n'auront la paix et le bonheur qu'ils méritent ! Je vous maudis à jamais !

Ce que vit ensuite Leanna fut la mort de Lean, se poignardant comme dans une des pièces de Roméo et Juliette, pour rejoindre son amant dans l'au delà. Mais pour la jeune femme des temps modernes, Lean n'a jamais atteint l'au delà et ne se trouve pas non plus ici, parmi les entités qui peuplent le manoir. Non, elle n'avait pas non plus disparu, car les Gayle étaient sa famille et les Dumont... Oui, elle savaient qui ils étaient également.

Leanna... Lean...

Son regard s'ouvrit enfin. Elle avait comprit qui se trouvait dehors et elle savait comment s'en défaire.

- Lucas Gayle ! hurla-t-elle avec colère. Assassin ! Meurtrier ! Moi, Leanna Gayle, descendante de Lean Dumont, je te maudit à jamais ! Que le Purgatoire soit ta dernière demeure ainsi que ta prison ! Que tes méfaits leur soit présenté et que chaque Seigneurs qui y résident s'accordent pour te châtier à jamais !

Leanna sentit une présence en elle, prononcer les mêmes mots qu'elle, comme ci Lean était ici, avec elle pour les dire.

Thomas sentit qu'un souvenir lui revenait. Celui d'une belle jeune femme, fille d'un bourgeois de son époque, dansant avec lui, riant et laissant ses cheveux miel tournoyer avec elle, au grès des pas et du vent, luisant sous le soleil.

- Lean... murmura-t-il. 

Son regard se posa sur la jeune femme qui possédait les mêmes traits que cette dernière qu'il n'avait eut le temps de connaître et d'aimer comme il aurait dû. La famille Gayle se mit à répéter les mêmes phrases, chaque mot fut crier dans tout le manoir. Les humains se battaient contre un être vile de leur histoire familiale.

- NON ! hurla l'entité. Elle est à moi ! Tu es à moi !
- Je préfère crever la bouche ouverte que d'être à toi ! gronda Leanna. Si Lean n'a pas voulu de toi c'est parce que t'en étais pas digne, connard ! Maintenant, va rôtir en enfer et que t'y restes à jamais ! Ah, message pour toi de la part de mon ancêtre, Thomas est plus sexy que toi ! 
- Lean !
- Va chier ! Mon nom c'est Leanna Gayle ! Gros chien dégueulasse !

Thomas ne sut s'il devait s'inquiéter ou éclater de rire face à cette femme surprenante et très grossière. Elle hurla une dernière phrase que sa famille cria avec elle pour faire définitivement disparaître l'entité et libérer le manoir de sa présence à tout jamais.

Épuisée, Leanna sentit son corps la lâcher et tomba à genoux, une main posée sur le contour de la porte fenêtre en bois et l'autre sur ce sol dallée. Elle était essoufflée et avait encore du mal à en revenir. Si sa famille avait été attirée ici, ce n'était pas pour rien. Ils étaient liés à ce manoir pour la simple raison que ces deux familles s'étaient disputées pour des raisons futiles.

- Je suis désolée, dit-elle en pleurant.

Thomas s'accroupit à côté d'elle.

- Lean'...
- J'ai... J'ai vu le moment où il... il t'a poignardé, avoua-t-elle, pleurant à chaudes larmes, le cœur détruit. Lean Dumont... Elle t'a entendu te battre pour ta vie et l'a poussé par la fenêtre de la chambre. Elle... Elle a maudit nos familles pour ça... Pardon, pardon... Pardon...

Thomas savait qu'il ne pouvait toucher les humains, pourtant, il réussit à la prendre dans ses bras et à lui caresser les cheveux, l'aidant à se défaire de ce qu'elle avait vu et put ressentir à travers ce dernier souvenir funeste.

Intrépide, combattive et forte, le cœur sensible et attentive. Leanna Gayle et Lean Dumont étaient effectivement la seule et unique femme que Thomas voulait pour lui, à qui il dédierait son éternité jusqu'à ce qu'ils soient réuni dans l'autre monde.

***

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