Chapitre 4
- On... On est désolé ! s'exclama Steve en cherchant à se débattre. On ne savait pas !
- Ferme la, soupira Oriel, qui se contenait très mal. Vous êtes entrée sur une propriété privée dont le terrain est bourré de pancartes indiquant que c'est ?
- Privé ?
- Bien ! Voilà, tu vois que tes neurones fonctionnent encore ! s'exclama Oriel. En plus de ça, j'ai une question. Toi, ta caméra est encore allumée ?
- Euh... Ou-Oui, Monsieur... On est live aussi...
- Bien ! Alors écoutez bien. Est-ce que quand vous avez forcé ma grille ou peu importe par où vous êtes passés, le manoir vous a semblé vieux et abandonné ?
Le trio se regarda, perplexe.
- Pas besoin de répondre avec vos gueules de flancs on devine très bien que vous étiez au courant qu'il était habité et pas en perdition. Donc ! Vous vous êtes dit, c'est un vieux bâtiment sans lumière, donc on va péter la fenêtre pour rentrer et faire notre vie comme on l'entend ici, de toute façon y a personne donc on nous dira rien. Vrai ?
Encore une fois, le trio ne sut quoi répondre, car Oriel savait déjà qu'il avait raison.
- Alors écoutez moi bien, tous autant que vous êtes. SI l'envoie vous prend de vouloir revenir ici, sachez que cet endroit est une propriété privée et habitée. J'ai une famille avec deux enfants très jeunes, si jamais il leur arrive quoi que ce soit parce qu'un débile dans votre genre décide de revenir faire l'aventurier chez moi en pleine nuit, c'est pas la prison qui vous attend, mais bien pire. Capisco ? Aucun respect, franchement... Embarquez les.
- Toi, coupe tes caméras, ordonna un flic qui mis les menottes à Gaston qui n'avait pas lâché Leanna du regard depuis le début.
- Baisse les yeux toi, gronda Oriel.
Sa fille posa sa main sur son bras, calmant son père avant qu'il ne s'emporte encore plus. Elle espérait uniquement que sa famille soit tranquille maintenant, mais l'espoir faisait vivre, pas la réalité et elle le savait. Ils allaient devoir faire très attention à l'avenir.
La police, arrivée avec quatre voitures, embarqua les trois influenceurs et leur matos, même ce qui avait été trouvé dans la grande salle et devant les escaliers. Ce qui se trouvait dans la chambre de Leanna avait été emballé par un policier d'une carrure aussi impressionnante que celle d'Oriel.
Une fois les voitures de la patrouille partit, Dana demanda aux deux plus jeunes d'aller s'installer sur le canapé du grand salon. Guardian avec eux, ils attendirent que le père et l'aînée ne reviennent de leur tour d'inspection. Un léger vent frais fit grelotter Manon, déjà bien épuisée de cette journée passée sur la route et d'un début très agitée avec la famille de son père. Gabriel attendait, la colère tirant ses traits de visage.
Un léger chant se fit entendre, faisant pleurer Manon.
- Oh ! Mille excuses demoiselle ! entendirent-ils.
- Nulle besoin de vous excusez, ma Dame Liselet, lui dit Dana, prenant sa fille contre elle.
- Vous pouvez donc nous entendre et nous voir, n'est-il pas ?
- Attendons que mon époux et ma fille aînée reviennent pour en discuter. Vous est-il possible de faire venir votre famille et vos gens, Dame Camille ?
- Comment connaissez-vous mon... Lyne, veuillez prévenir tout le monde qu'il nous faut parler avec cette famille.
- Immédiatement, ma Dame.
Une femme s'inclina et disparu.
- Prenez place, Dame Camille, l'invita Dana en lui montrant un siège.
L'ancienne Châtelaine pris place, son plus jeune dans les bras et un autre garçon à côté d'elle, étudiant Gabriel du regard.
Oriel et Leanna revinrent enfin pour trouver leur famille entouré d'un grand nombre d'entités et d'une pression impressionnante.
L'homme de la maison croisa enfin le regard du Seigneur Laurent et pencha la tête en guise de marque de respect pour cet ancien seigneur de guerre. Ce dernier apprécia son attitude et lui répondit par le même geste.
- Nous sommes honorés de rencontrer une telle famille que la votre, dit Dana, tandis que son mari et sa fille prenaient place à ses côtés.
- Nous avons beaucoup de choses à nous dire.
- Qui êtes-vous ? demanda Laurent.
Dana se tut, laissant son mari répondre à sa place.
- Je m'appelle Oriel Gayle. Mon épouse Dana. Ma fille aînée, Leanna, mon fils, Gabriel et ma petite dernière, Manon.
- Nous sommes ravis de faire enfin votre connaissance, dit la châtelaine.
- Nous avons fait beaucoup de recherches sur vous et ce manoir, dit Oriel. Mon Seigneur, vous nous avez demandé qui nous sommes. Nous sommes ce qu'on appel des médiums. Dans votre temps, on serait prit pour des sorcières, mages noirs, mais nous avons la capacité de communiquer avec ce que l'humain ne voit pas et interagir avec l'impalpable.
- Possédez-vous des pouvoirs ? demanda Laurent.
- En quelque sorte. Ils nous est possible de faire passer les âmes dans l'autre monde, si ces derniers le désir, expliqua Dana. Ma fille, Leanna a la possibilité de le faire également.
L'attention se porta sur la jeune femme qui caressait son chien.
- C'est Guardian, dit-elle.
- Gu...
- Guardian. Gardien si c'est plus simple pour vous. Son nom vient de l'anglais.
Une tension rendit l'air plus frais.
- Nous sommes devenu amis avec eux, expliqua-t-elle. Il faudrait des heures et des heures pour vous expliquer l'histoire, mais mon frère et ma sœur sont épuisés et la journée n'a pas été simple pour ma famille. Je vais les monter dans ma chambre.
- Bien sûr, fit sa mère en la laissant porter Manon, baillant.
Gabriel et Leanna exécutèrent une petite révérence et quittèrent le grand salon pour monter dans la chambre de la jeune femme où elle déposa sa sœur, en plein milieu de son lit.
- Damoiselle Leanna, entendit-elle derrière elle.
- Vous...
- Dame Camille m'envoi vous assister.
Leanna poussa un long soupir.
- Vous pouvez récupérer un pyjama pour ma sœur ?
- Entendu, Damoiselle Leanna.
L'entité fit une révérence et disparu pour revenir avec un petit pyjama rose pâle que Manon adorait porter.
- Merde, pesta Leanna.
- Tout va bien ? Demanda l'entité, inquiète.
- Lean' ?
- Reste avec ta sœur, je dois récupérer son doudou dans la voiture, soupira Leanna en quittant la chambre, courant à toute vitesse.
Quand elle passa proche du grand salon, sa mère l'interpella, mais elle n'est pas le temps de lui répondre, sortant rapidement pour ouvrir la portière et récupérer le doudou de sa soeur ainsi que le livre préféré de son frère, qu'il prenait toujours avec lui quand ça n'allait pas. Elle revint et s'adressa à son père :
- Tu devrais fermer la voiture. Je viens de récupérer le doudou de Manon et le bouquin de Gabby.
- J'y vais.
- Guardian, appela Leanna, faisant se lever le chien qui trottina vers sa maîtresse pour grimper jusqu'à sa chambre et trouver Manon, qui apportait avec la servante.
- Lean' ?
- Tenez, je suis allée récupérer ça dans la voiture.
- Papa nounours ! s'exclama Manon, se précipitant vers elle pour récupérer sa peluche.
- Gab', tiens.
- Merci, Lean'.
- Allez, tous en pyj' et au lit ! Au fait, c'est quoi votre nom ?
- je m'appelle Magalie, Damoiselle Leanna.
- Magalie... Enchantée.
- je vous dois des excuses pour-
La jeune femme leva une main pour la faire taire.
- C'est pas la peine. Du moment que ça ne se reproduit pas, tout va bien.
- Merci, Damoiselle Leanna.
Les deux femmes se sourirent et l'entité les regarda se changer, se brosser les dents avec des instruments étranges, puis de se mettre dans le grand lit. Elle les borda avant d'éteindre la lumière et de quitter la chambre.
Journée bien étrange et éprouvante pour cette petite famille qui n'avait rien demandé pourtant.
[...]
- Vos enfants sont endormit, Dame Dana.
- Merci, fit la médium.
- Je souhaiterai comprendre, fit le Seigneur.
- Oui ?
- Si vous êtes des... Médiums comme vous le dites, vos familles possèdent aussi ce don ?
- Malheureusement non, soupira Oriel. Si ma mère le possédait elle serait capable de réaliser les pires choses juste par cupidité.
- Ma belle-mère a un penchant pour le luxe et tout ce qui a attrait au pouvoir, dit Dana.
- Hm... Je vois. Nous avons donc quelque chose en commun, s'amusa Laurent.
Intrigués, Oriel et Dana se lancèrent un regard surpris avant de détailler l'entité qui semblait s'amuser de la situation quelque peu nostalgique.
- Mes parents, n'étaient point férus de tout ce qui touchaient aux sentiments. Notre mariage n'était pas fait par amour, il est venu une fois que j'ai posé mes yeux sur cette douce et fragile biche.
L'entité tourna son visage vers sa femme qui lui adressa un sourire tendre et amoureux.
- Toutefois, nos familles nous ont interdit de nous voir après notre mariage, pendant un an. Pensant sûrement que cela éteindra la flamme que nous avions à ce moment-là.
- Mais elle ne s'est jamais éteinte, pouffa Camille, posant sa main spectrale sur celle de son époux.
- Si fait, cela ne l'a que plus renforcé. J'ai combattu pour récupérer ma femme et mes terres, quitte à devoir défier les Seigneurs.
- Leanna a fait des recherches sur vos vies avant la grande peste, dit Dana.
- Période sombre et tragique qui qui m'a tout prit, souffla Laurent. D'abord mes petits, puis mes filles. Mon aîné lâchement poignardé dans le dos. Mes derniers ont subit les conséquences des combats et de la peste, emportant leur mère avec eux.
- Notre fille a découvert tout ça et nous en a parlé, avoua Oriel. Vous avez combattu, vaincu, mais au prix du néant. Des soldats du roi, déjà mort à ce moment-là, vous ont trouvé. Savez-vous où vous avez été enterré ?
- Je... Je ne sais plus, dit Laurent, au comble de la honte.
- Ça ne fait rien. Gabby saura vous trouver.
- Votre fils ? demanda Camille.
- Oui, il a la capacité d'utiliser divers objets qui lui permettent de localiser beaucoup de choses avec une précision étonnante.
L'excitation et l'inquiétude se mêlèrent à l'ambiance. Si le garçon trouvait la sépulture, alors ils les trouveraient tous. Allaient-ils les séparer de nouveau ? Ils ne l'espéraient pas, pourtant, ils désiraient se retrouver, savoir où chacun était pour enfin faire le deuil d'une époque bien trop sombre pour eux, chargée des plus noirs souvenirs.
- Il se fait tard, dit Oriel en se levant. Veuillez nous excuser, Seigneurs et Dames.
- Nulle besoin d'utiliser tel langage, mon ami, répondit Laurent en se levant à son tour pour lui faire face.
Il lui tendit sa main spectrale et reçu la surprise de sentir le corps tangible de l'humain la lui empoigner avec force. Il constata le sourire de l'homme qui fit un petit signe de tête avant qu'ils ne se lâchent et qu'il les regardent partir vers la chambre du premier étage.
Dans le silence de la maison, les entités se réveillèrent pour vaquer à leurs occupations, nettoyant, lavant, marchant, papotant, etc.
Dans le grand salon, Laurent et sa famille restèrent silencieux, le temps d'assimiler tout ce qu'il venait de se passer.
- Thomas.
- Père ?
- Cette fille, Leanna, t'a-t-elle dit la moindre chose dans la chambre ?
- De ne pas m'approcher des boites, car elles fonctionneraient toujours et auraient put me trouver, répondit l'aîné qui vint prendre place sur un siège.
- Cette famille n'est pas là par hasard, père, fit remarquer une des filles du Seigneur.
- Tu as raison, Lucie. Nous les y avons attiré bien malgré nous. Simplement, je ne puis me résoudre à vouloir leur faire le moindre mal. Nous avons besoin du garçon pour nous trouver.
- Mon époux, murmura Camille. Désirez-vous réellement utiliser les enfants ?
- Ma douce Camille, je me languis de savoir si nous sommes enterré proches ou séparés. Ayez pitié de moi.
- Père est un grand romantique, pouffa une des filles.
- Cela a toujours été ainsi, s'amusa la femme, prise dans les bras de son époux.
- S'ils peuvent nous trouver et nous ramener ensemble, alors je resterais le gardien de cette famille, décida Laurent.
- Laurent ! s'exclama Camille horrifiée.
- Si père reste, alors je resterais. Damoiselle Leanna nous a protégé, confia Thomas.
- Mon fils, le supplia sa mère. Je ne puis être de nouveau séparée de vous tous !
L'aîné vint s'agenouiller devant sa mère en larmes. Il lui prit les mains et dit :
- Nous avons une dette. Ils se disent être des sorciers de leur époque. S'ils nous font cette faveur, alors nous avons une dette à tenir. Si nous avons le désir de partir, nous le leur demanderons. Je sais qu'ils l'accepteront. Ne pleurez point, mère. Tout ira bien.
***
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