Chapitre 3
Après cette après-midi passée à la bibliothèque, la famille décida ne plus reparler de ce que Leanna avait découvert. Le temps passa jusqu'à voir Avril et sa douce chaleur revenir.
Un matin, alors que tout le monde dormait encore, la jeune femme décida d'aller courir un peu à travers le terrain gigantesque du manoir. Après un hiver rude, tant en températures qu'en émotions, elle voulait pouvoir se défouler un peu. Il lui fallut un bon moment pour en faire le tour, accompagnée de Guardian qui trottinait ou galopait avec elle en fonction de l'allure de sa maîtresse qui admirait le paysage qui reprenait vie.
Quand ils revinrent au manoir, ses parents étaient debout et faisaient les étirements avec les deux plus jeunes.
- Bonjour, ma chérie, fit sa mère.
- Bonjour.
- Pourquoi tu ne m'as pas réveillé ? Je serais venu courir avec toi, lui dit son père, tandis qu'elle se joignait à eux pour cette séance.
- J'avais besoin de m'aérer l'esprit, répondit la jeune femme.
Elle monta se doucher une fois la séance fini. Mais alors qu'elle entrait dans la chambre, elle sentit une atmosphère un peu plus particulière que d'habitude. Comme si, une nouvelle entité, bien spécifique au lieu, se manifestait pour la regarder. Ne voulant pas lui montrer qu'elle savait qu'il était là, elle prit ses affaires de rechanges et entra dans la pièce qui lui servait de salle de bain. Tandis qu'elle commençait à retirer son haut de sport, sa brassière et qu'elle se penchait en avant pour retirer son jogging, elle sentit de nouveau cette présence. Sourcils froncés, elle se dépêcha de rentrer dans la douche, tirer les rideaux pour être tranquille et se doucha.
Alors qu'elle se rinçait les cheveux, après un long shampoing délivrant, elle vit l'ombre se refléter sur le rideau de douche.
- Nan, mais c'est pas vrai ! s'exclama-t-elle. Pas moyen de se doucher tranquillement !
L'ombre, comprenant qu'il avait été découvert, se retira aussitôt pour se planquer ailleurs. Elle termina sa douche en quatrième vitesse puis attrapa une serviette et s'entoura le corps avec, avant de sortir et de trouver l'ombre dans un coin de la pièce. N'y tenant plus, Leanna lui fit face, bras croisés contre sa poitrine, les cheveux trempés de sa douche, cascadant sur son épaule.
- Vous n'êtes pas un homme, Seigneur.
Elle vit l'ombre se tendre.
- Vous n'êtes qu'un pervers attiré par la chair. Ça vous amuse autant de venir guetter les femmes dans leurs bains ?
Aussitôt dit, aussitôt l'ombre disparu, comme prise sur le fait de voyeurisme et honteuse. Leanna soupira.
- Les hommes...
Une fois changée et coiffée, elle redescendit dans la cuisine pour aider sa mère à préparer le repas et surtout les sandwichs du lendemain.
- J'ai un voyeur dans ma salle de bain, annonça-t-elle en soupirant.
- Ah bon ?
Elle raconta à sa mère ce qu'il s'était passé. Cette dernière se retint très difficilement de rire, mais quand son père l'apprit, lui ne se retint pas et éclata de rire. Pourtant, à l'étage, ça semblait se battre. Laurent avait eut-il vent de ce qu'un des membres de sa famille venait de faire ? En tout cas, l'heure était aux préparations du voyage qu'ils devaient faire pour une semaine.
Aucun ne voulait y aller, mais les réunions de famille les obligeaient à se déplacer, au moins une fois par an, voire deux si vraiment c'était important.
Les sacs furent préparés assez vite, sous les regards surpris des entités qui se demandaient ce qu'il se tramait encore. Avaient-ils fait peur à la famille qui avait finalement décidé de partir ? Affolées, les entités se concertèrent pour savoir quoi faire afin de les retenir dans le manoir, mais impossible.
Le lendemain matin, assez tôt, la famille se retrouva dans le grand hall et, quittèrent l'endroit.
[...]
Regardant les nouveaux propriétaires de son manoir partir dans cette étrange boite roulante, un jeune homme, se tenait à la fenêtre de la chambre qu'occupait l'aînée de la famille, bras croisés contre lui, le regard étrange. Il avait en souvenir le corps à moitié dénudé de cette donzelle qui lui resterait à jamais en mémoire, lui qui n'avait put trouver femme de son vivant... Mais aucune damoiselle de son époque n'avait sut trouver grâce à ses yeux, ni ne pouvait concourir avec la beauté et l'intelligence de cette femme. Qui était-elle exactement ? Comment cette famille pouvait-elle les voir et interagir avec eux ?
- Thomas.
- Les a-t-on fait fuir ? Encore une fois ?
Une femme s'approcha, un garçonnet lui tenant la main et un bébé dans l'autre.
- Je ne crois point que ce soit le cas, mon fils, dit la femme. Attendons un peu, peut-être les reverrons-nous, alors nous pourrons leur parler.
- Je l'espère, mère, répondit l'homme qui n'avait toujours pas quitté l'entrée de la forêt du regard.
- Cette petite fille aime quand je chante pour elle la nuit.
- Damien et Alain aiment ça aussi, mère, dit l'aîné.
Des pas résonnèrent dans la maison. Le Seigneur s'approchait de la chambre du fils pour l'y trouver en présence de ses plus jeunes frères ainsi que de sa mère.
- Nous avons à parler.
[...]
À peine arrivé au lieu de réunion que la famille Gayle avait déjà envie de rentrer chez eux. Mais ils devaient s'abstenir de prendre la fuite, comme ils avaient l'habitude de faire. Il leur fallait attendre au moins quatre jours avant de pouvoir prendre la poudre d'escampette.
- Ah ! Mon fils ! s'exclama une femme à l'air assez hautain. Je vois que tu as ramené ta petite famille. Bonjour Dana.
- Bonjour Marie, la salua la femme. Oh, mais voilà mes petits chéris ! Venez m'embrasser.
- Beurk ! firent les deux plus jeunes.
- Non, mais ! les gronda la femme.
- Tu piques ! fit Gabriel.
- Tu cocotes fort, mamie ! s'exclama Manon, se pinçant le nez et faisant un mouvement d'éventail avec sa petite main.
Leanna se retint de rire face à sa grand-mère, outrée par cette attitude rebelle.
- Je vois qui les a éduqué ! gronda-t-elle, adressant un regard mauvais à Dana.
- Jusque là, je m'en sort très bien, répondit Oriel. Merci, maman
Surprise, la femme s'en alla.
- Bien joués les monstres, murmura Oriel à ses enfants à qui il frappa dans les mains. Bon, on va trouver un truc à manger.
- On a encore nos sandwichs que maman a préparé hier, lui rappela la petite.
- Ta grand-mère va nous faire une attaque si on sort nos sandwichs, ricana Oriel imaginant sa mère hurler alors qu'ils déposaient leurs emballages en aluminium sur ses belles assiettes de porcelaine.
Ils allèrent s'installer à table, parmi les convives qui leur adressaient des regards étranges. Tous savaient que les deux parents gagnaient bien leurs vies, assez pour avoir eut vent de l'achat qu'ils avaient put faire quelques mois plus tôt, mais où ils n'étaient pas invités.
- Comment trouvez-vous ce manoir ? Vous vous y sentez bien ? demanda Marie, qui cherchait par tous les moyens de s'y rendre afin de se venter auprès de ses amis de la haute.
- Nous y sommes chez nous, fit Dana. On a même décidé d'acheter du bétail pour le terrain.
- Et qui va s'en occuper ? Mon fils ?
- Bah, pourquoi pas ? répondit ce dernier. Je m'y connais, j'aime ça et le terrain s'y prête bien. Mais je pense aussi acheter des chevaux et des poules. On va se faire une culture pour être autonomes.
- Papa a dit que j'aurai mon propre poney ! s'exclama Manon, toute fière.
- AH ! Et qu'est-ce que tu vas faire d'un poney ? Le faire grossir pour qu'il finisse ensuite dans ton assiette ? lui lança un de ses cousins.
En panique Manon regarda ses parents. Leanna qui, jusqu'ici avait gardé son calme, répondit :
- Non, on va juste l'entrainer pour qu'une fois que tu décide de pointer ton gros fion chez nous, il puisse TE transformer en chair à saucisse pour les cochons. Quoi que je suis même pas sûr qu'ils en voudraient, vu le niveau de graisse et de conneries que tu produis à la seconde. D'ailleurs, tu en es où à l'école ? Tu prévois toujours d'aller à Harvard ? Laisse moi rire. T'es déjà pas foutu de réussir les exos du niveau de ma sœur, alors pourquoi vouloir aller dans une école où t'as clairement pas le niveau ? D'ailleurs, tu te souviens de Pics ? Regarde ton assiette, je suis sûr que ça va te dire quelque chose.
La jeune femme posa son menton sur sa main, coude posé sur la table, affichant un sourire large et mesquin, laissant la table dans un silence outré. Le garçon en face d'elle baissa son regard et éclata d'un sanglot très fort.
- Leanna ! s'offusqua sa tante, mais la jeune femme n'en avait que faire.
Elle avait défendu sa soeur qui lui lançait un regard larmoyant. Elle lui essuya les joues et baisa son front.
- Mange, Manon, sinon on va finir nos sandwichs.
- Pas la peine, décida le père. Debout les enfants, on va finir nos délicieux sandwichs à l'hôtel.
Ni une ni deux, la petite famille déposa serviettes et couverts, reculèrent leurs chaises pour se lever et partir.
Ils avaient terriblement envie de rentrer chez eux. Choses qu'ils firent... quatre jours plus tard.
[...]
Un soir, alors que tout était calme, un bruit de vitre cassés se fit entendre. Des lumières bougèrent un peu partout, on murmura quelques trucs avant qu'une voix dise :
- Bonsoir ! Je me présente, je m'appelle Steve.
- Bonsoir, je m'appelle Ellyn.
- Bonsoir, je m'appelle Gaston.
- Nous sommes ici ce soir pour faire une exploration paranormale, expliqua la première voix. Nous venons en paix, nous ne vous voulons aucun mal. Mais si vous désirez entrer en communication avec nous, nous avons des appareils spécifiques qui vous permettrons d'échanger avec nous. Nous allons commencer par la grande salle.
Mais le manoir semblait calme, trop calme pour les explorateurs entrés illégalement.
Laurent, le Seigneur de ces murs, était furieux. Que faisait encore ces humains ici ? Ils n'étaient pas les habitants de ce manoir, ils n'avaient donc rien à y faire.
- J'ai en ma possession un boitier qui s'appelle un K2. Si vous vous en approchez, cela me permettra de savoir que vous êtes là, ça va allumer les lumières ici, expliqua Steve en levant la main, une boite noir de la taille d'un smartphone avec plusieurs petites ampoules non allumées.
Il balaya la pièce à la recherche d'une âme qui pourrait déclencher les capteurs du boitier.
- Ce que je vais faire c'est que je vais poser un pod* ici, dit-il à ses amis.
- Je vais en placer un près des escaliers, fit Gaston en sortant de son sac une grosse boite dont il tira une antenne.
Une fois allumées, les deux machines firent un bruit atroce qui déplut très fortement à la famille Seigneurial.
- Ceci est un pod, c'est un appareil qui permet de détecter les champs électromagnétique, expliqua-t-il à sa caméra. Si une entité s'en approche le pod s'activera, un peu comme ça.
Avec la démonstration, Laurent explosa de colère et fit éclater une chaise qui se trouvait tout proche du trio.
- Oh ! Vous pouvez refaire, s'il vous plaît ?
Mais rien ne fit, Laurent décida qu'il devait établir une stratégie pour les faire partir au plus vite. Car si la famille revenait et découvrait que leur maison avait été violée, ils n'allaient pas en rester là. L'intru de la dernière fois n'était pas revenu et il avait très bien ressentit l'aura mortelle qu'il avait déployé pour lui faire peur. S'ils ne s'étaient jamais attaqué à cette famille, c'était à cause de ça. Ils n'en avaient pas peur, mais étaient intrigués par cette facilité à les voir, à leur parler et à interagir avec eux comme s'ils étaient encore en vie. Ce que Laurent avait apprécié, fut quand il avait vu le père, Oriel, construire certaines choses en bois dans les anciennes écuries. Lui-même bricoleur de son vivant, Laurent gardait un œil sur le chef de famille.
- On va essayer la spirit box ! s'exclama Steve en sortant un gros appareil qui fit un bruit d'enfer. C'est une appareil avec lequel vous pouvez nous transmettre vos messages ! Si vous en avez à nous faire passer ou à votre famille...
Laurent éclata de rire. Un rire sonore et effroyable que la machine capta de façon très cynique.
Excités, les trois humains ne semblaient pas mesurés les choses. Ils avaient pénétrés sur une propriété privée, appartenant à une famille étrange qui risquait fortement de ne pas leur faire que du bien et les entités gardiennes de cette demeure étaient furieuses de cette intrusion.
- Est-ce que notre présence vous dérange ? demanda la femme.
Thomas sourit. Il s'approcha, déclenchant la machine proche du trio, qui sursauta et envoya une onde dans le récepteur de la boite qui grésillait :
- Partez... entendirent-ils à travers la machine.
- Vous... Vous ne voulez pas qu'on soit ici ? Dans une autre pièce ? On va bouger.
- Partez.... Partez... PARTEZ !
Le trio monta dans les étages et eurent le malheur d'entrer dans la chambre de Leanna, se pensant à l'abrit.
C'est à ce moment-là qu'ils captèrent que le manoir n'était pas abandonné du tout.
- Regardez, c'est à qui ? Ils ont l'air assez bien vivant, on dirait.
Le dénommé Steve s'approcha de la grande armoire et l'ouvrit pour y découvrir les vêtements de Leanna, rendant Thomas fou de rage. Ce fut quand il le vit ouvrir les tiroirs des dessous de la jeune femme et en tirer une culotte en dentelle qu'il explosa de rage, renversant leur matériel, détruisant les récepteurs.
Un bruit de crissement de pneu se fit entendre en bas. La famille était de retour. Alors qu'ils quittaient le véhicule, Oriel remarqua la porte ouverte et la fenêtre cassée.
- Guardian !
Le chien sortit et fonça vers la porte, aboyant avec rage. Les entités mécontentes, furent soulagées de voir le chien des Gayle monter les escaliers pour trouver le trio dans la chambre de sa jeune maîtresse.
- Ils sont là haut ! Dana, appelle les flics ! Je vais me les faire ! Lean' !
Tous deux grimpèrent quatre à quatre les marches pour atteindre la chambre de celle-ci et découvrir une scène hors du commun. Trois humains se faisaient maltraiter par des âmes qui dataient du moyen-âge, en colère qu'on ait put toucher à ses affaires, car elle voyait un homme tenir sa culotte et une caméra.
Elle alluma la lumière, stoppant net le combat.
- On peut savoir ce que vous foutez chez nous ? dit-elle, les bras croisés sous sa poitrine, une grande lampe torche à la main et le regard sévère.
- On... On savait pas que...
- Foutage de gueule en puissance, cracha Leanna. C'est marqué partout que c'est une propriété privée. Par contre, vous vous êtes dit qu'il y aurai des fantômes cachés dans mes petites
culottes ? Je suis sûr qu'ils seraient RAVIS de s'y planquer.
Thomas sentit un vent glacial le secouer. Il savait qu'il était directement concerné par ce qu'elle venait de dire, mais son regard était rivé sur la caméra.
Dans le couloir, on pouvait entendre des pas.
- Encore vous ?
- J'ai l'air d'avoir envie d'avoir à vous appeler toutes les deux minutes parce que des glands sont incapables de lire une putain de pancarte "Privée" ? gronda Oriel dont l'aura meurtrière commençait à s'étendre dans la pièce.
- Coupez moi ces caméras ! s'exclama un policier en attrapant la femme.
Leanna murmura :
- Ne restez pas là. Leurs machines fonctionnent encore. On se parlera plus tard.
***
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