Prologue

Dans l'immense palais de marbre blanc, orné d'or et d'ambre, tout semblait calme, car il n'était absolument pas atteint par les événements inquiétants qui avaient lieu en ce moment-même à l'extérieur de l'immense capitale.

Les clichés commençaient à se rassembler, disaient quelques prêtres du Créateur en pèlerinage au Temple, et gagnaient du terrain sur la terre sainte de Wattpadia. On ignorait encore comment ces atrocités étaient générées, ni même d'où elles venaient. Mais une chose était sûre. À chaque progression, chaque morceau de terrain arraché à la famille royale, Wattpadia, la terre sacrée de la Littérature, s'affaiblissait un peu plus.

Sa majesté le roi Style était mort d'inquiétude depuis l'apparition d'une ou deux de ces horreurs, des filles à la plastique parfaite et au comportement illogique, dans sa capitale si évoluée. Il craignait terriblement que ce soit une marque d'affaiblissement de son pouvoir et de celui des siens, incarnations vivantes des règles de la littérature, et que leur emprise sur le royaume finisse par disparaître, signant ainsi la fin de Wattpadia.

Cependant tous ne partageaient pas cet avis. Et notamment son fils aîné, le prince Orthographe, qui malgré le fait qu'il soit le plus atteint avait toute confiance en son influence. La famille royale était complète depuis des générations de rois Style, chacun s'incarnant dans un nouveau-né à la mort du précédent, suivi par tous ceux tombés. Peu importait que son père ait obtenu les pouvoirs du roi par alliance avec la vraie descendante de la famille royale, la reine Intrigue, comme il était de coutume à chaque fois que cette dernière devait se marier. Pour le jeune prince, ils étaient plus forts que les clichés. Et il le resteraient.

Ces pensées en tête, l'héritier du trône se baladait dans les couloirs de son palais, le centre névralgique du royaume de Wattpadia. Il n'était absolument pas inquiet. La victoire était assurée, l'armée de son père allait exterminer les intrus en moins de deux.

Chemin faisant, tout à sa certitude, l'adolescent, d'à peine vingt ans et toujours aussi juvénile, remarquait à peine qu'il s'aventurait dans des couloirs de plus en plus sombres. Ou plutôt que la luminosité diminuait au fur et à mesure qu'il s'avançait. C'est finalement lorsqu'il ne put plus voir qu'un filet de lumière devant lui que l'inquiétude finit par faire son chemin dans son cerveau.

Orthographe se stoppa net, regardant autour de lui. Il ne pouvait plus rien voir d'autre que ce qui se trouvait tout juste devant lui et ça l'inquiétait. Surtout que son aura d'allégorie littéraire, habituellement si puissante, semblait s'être affaiblie au point de ne le laisser qu'avec ses cinq sens normaux pour analyser les alentours. Il ne sentait rien, même pas ses serviteurs qu'il pouvait pourtant détecter à des kilomètres. Juste le noir et les bruits de pas. Les bruits de pas de personnes qui lui étaient invisibles.

Un rire aigu retentit soudainement dans le couloir vide de tous ses occupants habituels. Orthographe se retourna avec brusquerie, son dos ruisselant de sueur, pour n'entrevoir qu'une mèche de cheveux blond platine, une boucle parfaite, subtilement dissimulée par l'étrange aura noire. Le jeune prince se mit à trembler, agité par la frayeur et l'incompréhension. Pourquoi son aura littéraire lui indiquait clairement qu'il était seul? N'était-il pas en mesure de détecter tous ses sujets respectant les règles élémentaires de son royaume?

« Qui.... Qui est là? »

Seul un rire répondit à l'injonction tremblante de l'héritier du trône. Ce même rire aigu qui vrillait ses oreilles à lui faire mal même physiquement. Une horrible sensation de froid se répandit dans le corps du prince alors que l'écho du rire se propageait dans le couloir, résonnant sur les murs qu'il ne pouvait plus voir. Il tremblait toujours, les doigts crispés sur son manteau de cuir, terrorisé, paralysé. Qu'est ce qui se passait?

Une douce voix suivit le rire, prononçant d'un accent étrange et horrible à entendre, quelques simples mots qui causèrent une nouvelle pointe de douleur dans le crâne du malheureux Orthographe:

«Alors c'est toi, le prince.... »

L'interpellé hurla de douleur. Cette voix, qui se voulait sans doute agréable à l'oreille, lui faisait souffrir mille morts. Comme si elle était décalée par rapport à sa fonction, à sa nature, à lui. Et cet accent. Cette façon de faire rouler les syllabes sur sa langue. Il n'avait vu ça nulle part, et la phonétique Wattpadienne n'autorisait peut-être même pas de telles libertés de langage.

Et même si le rire lui vrillait le crâne, même si la voix lui donnait envie de régurgiter son déjeuner sous ce qui pourrait être une violente réaction allergique, le prince Orthographe de Wattpadia, aîné du roi Style et de la reine Intrigue de Wattpadia, put malgré tout sentir la lame de métal froid et lisse s'enfoncer profondément dans ses chairs, déchirant les muscles et tranchant les artères.

Le sang jaillit, sombre dans le noir, pour venir asperger tel un jet de fontaine le sol et les personnes qui se tenaient autour de lui, dont il n'avait même pas su identifier le nombre. Le propriétaire du couteau qui avait percé le ventre du prince retira sa lame dans un horrible bruit de chairs déchirées et un doux bruit de chute signala le lâcher-prise des genoux de l'adolescent sous l'insupportable douleur, adolescent qui s'effondra sur le sol au beau milieu de la flaque poisseuse de son propre sang. Les étranges créatures se mirent à rire, rire de ces horribles voix décalées, alors que l'hémoglobine qui se répandait sur le sol, à travers les fissures des pierres, allait jusqu'à imbiber les cheveux bruns et bouclés de la victime étalée au sol.

Orthographe sut rapidement qu'il ne survivrait pas à cette blessure. La flaque poisseuse sous lui s'agrandissait de plus en plus à chacun des battements de son cœur et il se sentait tout faible, pris par une soudaine fatigue, prêt à s'endormir. Malgré tout, avant de refermer ses paupières sur un regard bleu vitreux, il eut le temps d'entendre le groupe qui l'entourait dire d'une voix satisfaite:

«Notre chef sera ravi d'apprendre que le premier est tombé.

– Gloire à nous, injustement appelés clichés, qui contrôlerons bientôt ce pseudo Saint Royaume! »

Les clichés.

Alors c'étaient eux qui l'avaient tué.

Il écouta encore un peu leurs jubilations, grinçant des dents devant chaque nouvelle information qu'il apprenait, sentant son corps s'emplir de colère. Une colère noire.

Et puis, plus rien.

Le premier des princes Wattpadiens était tombé.

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Mesdames et messieurs, la réécriture est en route!

Enfin oui. Tout le RP sera retranscrit sous format romancé lorsque j'aurai du temps, à savoir aucune idée. J'ai déjà cinq chapitres d'entre 4000 et 6000 mots d'avance, et je posterai probablement quelques parties quand j'en aurai au moins dix, mais d'ici-là contentez-vous de ce prologue en guise de teaser et dites-moi si ça vous donne envie de découvrir la suite de l'histoire dans un autre format que celui du RP, qui est, je l'avoue, un poil indigeste pour le non-initié.

Sinon, fidèles abonnés, un avis? Bien pas bien? Et de vraies critiques siouplait, j'y répondrai pas forcément mais tout peut m'aider à m'améliorer!


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