Chapitre 21

Holà mes pingouins préférés 🐧 ! Je sais qu'on est que vendredi et qu'en général je suis censée poster le week-end, mais ce week-end j'ai tellement de choses prévues (l'anniversaire surprise d'un pote demain aprèm puis le soir puis la nuit, et anniversaire de mon grand-père et ma filleule dimanche) que je ne pourrais pas poster. Alors j'en profite tant que j'ai le temps, en espérant que ce chapitre vous plaira !

Et comme toujours, j'en profite pour vous remercier de lire, voter, commenter ! Ça me fait toujours autant plaisir ! 💖

Axelle

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Piper venait tout juste de terminer le récit de leurs aventures au panneau indicateur. Elle avait expliqué la conversation avec Bacchus, la forme romaine de Dionysos, ainsi que l'intervention de Gaia. Elle avait même expliqué en détail comment deux eidolons avaient pris possession de Jason et Percy.

– Les gars !, a aussitôt crié Hazel. C'est exactement ce qui est arrivé à Leo !

– C'est vrai !, ai-je renchéri, reposant ma fourchette dans mon assiette.

– Alors, c'était pas ma faute, s'est exclamé Leo, une lueur de soulagement dans le regard. Je n'ai pas déclenché la Troisième Guerre Mondiale. Je me suis juste fait posséder par un esprit maléfique. Quel soulagement !

Je n'avais jamais pensé qu'il pourrait croire avoir attaqué le Camp Jupiter délibérément, pourtant c'est ce que semblait indiquer son ton.

– Mais les romains ne le savent pas, a lâché Annabeth, refaisant tomber notre moral. En plus, pourquoi nous croiraient-ils sur parole ?

– On pourrait contacter Reyna, a alors dit Jason en souriant. Elle nous croirait. Tu saurais la convaincre, Pip's. J'en suis sûr.

Je n'avais pas de mal à imaginer Reyna écoutant notre histoire et hochant la tête, mais qu'en était-il du reste de la légion ? Et surtout, comment réagirait Octave ? Non, décidément, nous ne pouvions pas faire marche arrière.

De plus, Jason était un boulet. Il semblait être le seul, avec les autres garçons très certainement, à ne pas avoir remarqué que Reyna en pinçait pour lui, ce qui rendrait la tâche difficile pour Piper.

– Je pourrais essayer, a répondu cette dernière. Mais notre vrai souci, c'est Octave. Sur la lame de mon poignard, je l'ai vu prendre le contrôle de la foule de Rome, et je ne suis pas sûre que Reyna puisse lui faire barrage.

J'ai poussé un juron sous le regard désapprobateur de mon frère.

– Mais jamais il va nous lâcher, celui-là ?, ai-je continué comme si de rien n'était. Il me les brise, par tous les dieux !

– Elle a raison, a dit Frank, faisant abstraction de mes insultes. Cette après-midi, quand nous sommes partis en repérage, nous avons vu de nouveau des aigles. Ils étaient encore loin, mais ils gagnent du terrain. Octave est sur le sentier de guerre.

– C'est juste l'occasion qu'Octave attend depuis toujours, a ajouté Hazel en grimaçant. Il va essayer de prendre le pouvoir. Si Reyna s'y oppose, il dira qu'elle n'est pas assez ferme avec les grecs. Quant à ces aigles, c'est trop bizarre... à croire qu'ils sentent notre odeur !

Oh. Mes. Dieux. Les romains ne pouvaient-ils pas avoir de simples aigles ? Fallait-il vraiment qu'ils disposent d'aigles super-puissants qui peuvent sentir notre odeur ?

– En fait oui, a confirmé Jason. Les aigles romains peuvent chasser les demi-dieux en détectant leur odeur magique, encore mieux que les monstres. Ce navire nous permet de voyager incognito, mais en partie seulement. Pas pour eux.

– Génial, ai-je lancé d'un ton déprimé. Manquait plus que ça.

Les autres ont hoché la tête, l'air aussi navrés que moi.

– Super, a marmonné Leo. J'aurais dû installer un écran de fumée qui donne au navire l'odeur d'un chicken nugget géant. Rappelez-moi d'inventer ça, la prochaine fois.

Hazel a froncé les sourcils et a demandé d'un ton innocent :

– C'est quoi, un chicken nugget ?

Ah. Oui. J'avais oublié qu'elle avait grandi pendant les années 1940, et qu'elle n'avait par conséquent pas connu la joie des McDonald.

– Je rêve !, s'est exclamé Leo. C'est vrai, j'oubliais que tu as loupé les soixante-dix dernières années. Eh ben sache, mon apprentie...

– C'est moi ton apprentie, ai-je glissé en riant.

– ... qu'un chicken nugget...

– On s'en fiche, l'a coupé Annabeth. Ce qu'il y a, c'est qu'on va avoir du mal à expliquer la vérité aux romains. Et même s'ils nous croient...

Elle n'a pas terminé sa phrase, pourtant nous avions tous compris.

– Tu as raison, a dit Jason. On a intérêt à poursuivre notre route. Une fois qu'on aura franchi l'Atlantique, on n'aura plus rien à craindre. Enfin, de la légion, je veux dire.

Oui parce que des monstres, ça restait encore à prouver.

– Comment peux-tu en être aussi sûr ?, a demandé Piper. Qu'est-ce qui les empêcherait de nous suivre ?

– Tu as entendu Reyna parler des terres anciennes, elles sont beaucoup trop dangereuses. Ça fait des générations qu'il est interdit aux demi-dieux romains d'y aller. Même Octave ne pourrait pas contourner cette règle.

– Vous n'auriez pas pu le charger dans une catapulte et l'envoyer directement là-bas ?, ai-je ricané. Ça nous aurait épargné des problèmes.

Percy et Jason ont souri d'un air entendu. Apparemment, ils semblaient avoir déjà pensé à l'idée. Bien, je n'étais pas la seule à détester l'augure romain à ce point, alors.

– Alors, a fait Frank, si nous on y va...

– On sera considérés comme des traîtres doublés de hors-la-loi, a acquiescé Jason. Les demi-dieux romains auront tous le droit de nous tuer sans sommation. Mais je ne m'inquièterais pas pour ça. Si on traverse l'Atlantique, ils renonceront à nous poursuivre. Ils penseront qu'on mourra tous dans la Méditerranée.

Percy, sa pizza bleue dans une main, contemplait Jason, les sourcils froncés.

– T'es un joyeux luron, toi, a-t-il raillé avant d'enfourner une nouvelle bouchée de pizza.

Il a soupiré avant de reprendre :

– Ben on va faire un plan et tâcher de ne pas mourir. Monsieur D., Bacchus... euh... est-ce qu'il faut l'appeler Monsieur B., maintenant ? Bref, il a parlé des jumeaux de la prophétie d'Ella. Deux géants. Otos et un autre, avec un nom en F...

– Éphialtès, a complété Jason.

– Des géants jumeaux, comme ceux que Piper a vus sur son poignard..., a murmuré Annabeth. Je me souviens d'une histoire avec deux géants. Ils avaient essayé d'atteindre l'Olympe en empilant des montagnes.

Je me souvenais de cette histoire. Annabeth m'en avait brièvement parlé quand j'essayais de retenir le plus de choses possibles sur la mythologie grecque, juste après que Percy m'ait ramenée à la Colonie.

– Il nous manquait plus que ça, s'est étranglé Frank. Des géants qui jouent aux cubes avec les montagnes ! Et tu dis que Bacchus les a tués avec une pomme de pin montée sur une baguette ?

J'ai ri toute seule en repensant aux baguettes magiques des dessins animés, notamment celle de Barbie et le Cheval Magique. Il s'agissait également d'une baguette sur laquelle était accrochée non pas une pomme de pin mais une grosse pierre précieuse.

J'ai aussitôt repensé à la dernière fois où j'avais vu ce dessin animé, avec ma sœur. Je devais avoir huit ou neuf ans, elle en avait quatre alors. C'était peu avant que Cronos ne vienne m'enlever et qu'il ne la tue.

– C'est à peu près ça, a attesté Percy. Mais je crois qu'on ne devrait pas compter sur son aide, cette fois-ci. Il exigeait un tribut tout en disant bien clairement que c'était au-delà de nos capacités.

Un silence pesant s'est aussitôt installé, seulement troublé par le bruit de ma fourchette ricochant sur les bords de mon assiette. Alors que tout le monde semblait avoir perdu l'appétit, ce n'était pas mon cas. Ni celui de mon frère, d'ailleurs.

– Elle veut deux d'entre nous, a alors murmuré Piper.

Qu'entendait-elle par là ? Qui voulait deux d'entre nous ? Et pourquoi déclarait-elle ça maintenant, quel rapport avait-ce avec les questions précédentes ?

– Aujourd'hui, sur l'autoroute, Gaia m'a dit qu'elle avait besoin du sang de deux demi-dieux seulement, d'une fille et d'un garçon, a-t-elle expliqué. Elle m'a demandé de choisir quel garçon allait mourir.

– Mais aucun de nous deux n'est mort, a dit Jason. Tu nous as sauvés.

La fille d'Aphrodite a hoché la tête, les yeux dans le vague.

– Je sais. Seulement... pourquoi voulait-elle ça ?

– Les gars, vous vous souvenez de notre princesse des glaces chérie, à la Maison du Loup ? Chioné ? Elle avait parlé de répandre le sang de Jason pour souiller les lieux sur plusieurs générations. Peut-être que le sang de demi-dieux a un pouvoir particulier.

Pour une fois, Leo faisait remarquer un point crucial, et sa remarque n'avait rien de stupide ou d'humoristique. Comme quoi il pouvait être très intelligent, finalement, contrairement à ce qu'il voulait bien montrer !

– Ah..., a fait Percy, posant alors sa pizza.

Si mon frère posait sa nourriture, c'est qu'il venait de faire une découverte plutôt grave. Rien ne pouvait pousser Percy à lâcher ce qu'il mangeait.

– Percy ?, a demandé Annabeth, l'air aussi inquiète que moi.

– Oh, c'est mauvais, a grogné ce dernier. Mauvais, mauvais. Dites, vous vous souvenez de Polybotès ?

– Le géant qui avait envahi le Camp Jupiter, a dit Hazel. L'anti-Poséidon à qui tu as asséné une statue de Terminus sur la tête. Oui, je crois que je m'en souviens.

– Pendant qu'on faisait route vers l'Alaska, j'ai rêvé de Polybotès, a expliqué Percy. Il parlait aux gorgones et il leur disait... il disait qu'elles devaient me capturer, mais sans me tuer. Il disait : ''je le veux enchaîné à mes pieds, celui-là, pour le tuer au moment voulu. Son sang rincera les pierres du mont Olympe et éveillera la Terre Nourricière''.

Oh non. Non, non, pitié. Pas ça. Ils ne pouvaient pas faire les choses simplement, dans ce monde ? Fallait-il que pour réveiller une entité abominable, ils aient besoin de tuer des demi-dieux et d'en faire couler le sang ?

– Tu penses que les géants se serviraient de notre sang..., a bafouillé Piper, du sang de deux d'entre nous...

– Je ne sais pas. Mais tant qu'on n'aura pas compris ce que ça veut dire, je propose qu'on essaie tous de ne pas se faire capturer.

Comme si l'un d'entre nous avait l'idée de se faire enlever ! J'en avais fait l'expérience une fois, ça me suffisait amplement !

– D'accord là-dessus, a marmonné Jason.

– Mais comment on va déchiffrer tout ça ?, est intervenue Hazel. La Marque d'Athéna, les jumeaux, la prophétie d'Ella... où est le lien ?

– Piper, a dit Annabeth, tu as dit à Leo de mettre le cap sur Atlanta.

Cette dernière a hoché la tête.

– Exact. Bacchus nous a conseillé de chercher... comment s'appelle-t-il, déjà ?

– Phorcys, a répondu Percy.

J'ai poussé une exclamation de surprise. Je connaissais ce nom, comme tout enfant de la mer qui se respecte.

– J'ai pas reconnu son nom tout de suite. Et puis Bacchus a parlé d'eau de mer, et ça a fait tilt. Phorcys est une vieille divinité de la mer d'avant l'ère de mon père. Je ne l'ai jamais rencontré, mais il est censé être un fils de Gaia. Je ne vois toujours pas ce que ferait un dieu de la mer à Atlanta.

– Que fait un dieu du vin dans le Kansas ?, a répliqué Leo en souriant. Les dieux sont bizarres. En tout cas, on devrait arriver à Atlanta d'ici demain midi, sauf s'il y a encore un problème.

– Tu vas nous porter la poisse !, ai-je crié, au moment même où Annabeth s'exclamait :

– Parle pas de ça. Il est tard. On a tous besoin de dormir.

– Attendez, a lancé Piper. Il reste une chose à régler. Les eidolons, les esprits possesseurs. Ils sont encore là, dans cette pièce.

J'ai soupiré. Pourquoi est-ce que cela ne m'étonnait même pas ? 

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