Chapitre 13

Bon, étant donné que c'est mercredi, que j'ai la danse dans deux heures, que ce week-end je retourne à la patinoire pour le troisième week-end consécutif (et c'est pas près de s'arrêter on compte bien y aller tous les week-ends), que je suis en vacances (en ''semaine de révisions'', en réalité, mais on s'en fiche, c'est pareil, et de toute manière mes examens sont à la rentrée donc j'ai le temps de m'y mettre), que dans pas longtemps c'est Noël, et qu'après je pars voir mon filleul et mon parrain dans le Nord (en bref je suis heureuse)... je vous offre un deuxième chapitre aujourd'hui en prime ! J'espère que vous aimerez !

Comme toujours, merci de lire cette fiction ! 💖

Axelle

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La discussion avait lentement dérivé sur l'interprétation de la Grande Prophétie, tandis que Reyna faisait des sous-entendus étranges en direction d'Annabeth. Je n'étais pas une experte en la matière, mais la manière dont elle avait expliqué que Percy disait beaucoup de bien d'Annabeth prouvait qu'elle lui avait fait des avances qu'il avait repoussé.

– Euh, merci, Reyna, a bafouillé Annabeth en rougissant. En tout cas, une partie de la prophétie s'éclaire. Des ennemis viendront en armes devant les Portes de la Mort... cela signifie les romains et les grecs. Nous devons unir nos forces pour trouver ces portes.

Aussitôt, la fille que j'avais vu avec le chinois s'est levée, son casque de cavalerie sous le coude. Si j'avais bien compris, il s'agissait d'Hazel Levesque, fille de Pluton – la forme romaine d'Hadès.

– Mon frère Nico est parti à la recherche des portes.

– Une seconde, l'a interrompue la fille d'Athéna. Tu parles de Nico Di Angelo ? C'est ton frère ?

Je me suis redressée à l'entente du prénom de mon ami. Hazel et lui étaient frère et sœur ? Bien sûr, j'étais stupide. Il avait le même père divin, mais pas la même mère.

Hazel a hoché la tête avant de continuer :

– Il a disparu. Je suis inquiète. Je n'en suis pas sûre, mais je crois qu'il lui est arrivé quelque chose.

Je me suis levée précipitamment.

– Comment ça, il lui est arrivé quelque chose ?, ai-je presque hurlé en sentant un mauvais pressentiment m'envahir.

– Nous le chercherons, a promis Percy tout en me priant de me taire par un regard. De toute façon, il faut qu'on déniche les Portes de la Mort.

Je me suis rassise en tremblant légèrement. S'il était arrivé quoi que ce soit à Nico... Mais non. Je devais rester calme, Nico était puissant, trop puissant pour se laisser avoir.

J'ai croisé le regard de Leo, qui fronçait les sourcils. Je ne lui avais jamais parlé de Nico, aussi il était normal qu'il s'interroge. Surtout compte tenu de ma réaction.

– ... Rome d'origine, je veux dire, continuait Percy. C'est sur le chemin de la Grèce, non ?

– Thanatos t'a dit ça ?, s'est étranglée sa petite amie. Le dieu de la Mort ?

Percy a opiné comme si c'était tout à fait normal. Remarquez, plus rien ne m'étonnait maintenant. Mais quand même, la Mort... Je comprenais qu'Annabeth soit un peu interloquée.

– Maintenant que la Mort est libérée, a continué mon frère en souriant, les monstres se désintègreront et retourneront au Tartare, comme avant. Mais tant que les Portes de la Mort resteront ouvertes, ils reviendront.

– Comme l'eau d'un barrage qui s'échappe par une brèche, a dit Piper, l'air songeur.

– Et ça nous met sur la brèche !, a répliqué mon imbécile de frère.

Piper s'est tournée vers lui, des points d'interrogation dans le regard. Quant à moi, je l'ai menacé du regard et il a levé les yeux au ciel. Je n'avais décidément aucune autorité.

– Je rigole. Ce qu'il y a, c'est qu'il faut qu'on trouve les Portes de la Mort et qu'on les referme avant de partir pour la Grèce. Sinon, nous n'aurons aucune chance de vaincre les géants, et surtout de les vaincre définitivement.

J'ai frissonné. Les géants... Nous allions devoir nous battre contre les géants... Et Nico qui avait disparu !

– Tu proposes une expédition pour la Grèce à bord de votre navire de guerre, a compris Reyna. Es-tu conscient que les terres anciennes et la Mare Nostrum sont dangereuses ?

– L'amarre et quoi ?, a demandé Leo.

Je me suis frappé mentalement le front. D'accord, il avait un sens de l'humour un peu particulier et très lourd, pourtant il ne semblait pas plaisanter. Était-il vraiment si bête ?

– Mare Nostrum, a dit Jason d'un ton neutre, notre mer. C'est le nom que les romains de l'Antiquité donnaient à la Méditerranée.

– Le territoire qui constituait autrefois l'empire romain n'est pas seulement le berceau des dieux, a repris Reyna. C'est aussi le foyer ancestral des monstres, des titans, des géants... j'en passe et des pires. Vous savez comme il est dangereux de voyager en Amérique pour des demi-dieux ? Eh bien là-bas, ça le serait dix fois plus.

Percy a souri à la brune.

– Tu nous avais dit que l'Alaska serait terrible. On a survécu.

Reyna a observé mon frère quelques secondes avant de répondre, l'air préoccupé :

– Percy, voyager en Méditerranée, c'est carrément un autre niveau sur l'échelle du danger. Elle est interdite aux demi-dieux romains depuis des siècles. Aucun héros en pleine possession de sa santé mentale ne s'y risquerait.

– Ben c'est bon, alors !, a lancé Leo, l'air content de lui.

Je sentais qu'il allait encore sortir une ânerie. Peut-être que je le connaissais trop bien.

– Vu qu'on est tous cintrés ! En plus, l'Argo II est un navire de guerre ultra-puissant, il nous conduira à bon port.

– Il faut qu'on se dépêche, a enchaîné Jason. Je ne sais pas ce que les géants trament, au juste, mais Gaia gagne en conscience d'heure en heure. Elle envahit les rêves, elle se manifeste dans des lieux bizarres, elle éveille des monstres de plus en plus puissants. Nous devons arrêter les géants avant qu'ils ne la fassent revenir complètement à elle.

J'ai réprimé le cri qui me montait à la gorge. Nous ne serions jamais tranquille, un jour ? Fallait-il qu'à chaque fois que nous détruisions une menace, une autre apparaisse ? Après avoir vaincu Cronos, nous en étions à commencer une guerre contre Gaia. Et la prochaine fois, qui essaierait de lever une armée pour nous détruire ?

– Sept sang-mêlés obéiront à leur sort, a marmonné Annabeth. Il faut des héros de nos deux camps. Jason, Piper, Leo et moi, ça fait quatre.

– Et moi, a lâché Percy. Plus Hazel et Frank.

– Et moi, ai-je dit en me levant.

À ce moment-là, j'ai remarqué que Percy n'était pas au courant de la prophétie du Huitième, la prophétie me concernant. Il me regardait comme si j'étais devenue folle.

– Mila, tu ne fais pas partie des Sept. Tu ne viens pas avec nous, c'est trop dangereux.

Dangereux ? C'était un euphémisme. J'étais traumatisée à l'idée de ce que j'allais faire, pourtant j'ai soufflé un grand coup et ai récité :

– Un Huitième héros aux Sept autres fut oublié

Il sera rattaché quand leurs cœurs seront liés

Mais la tempête faisant rage sépareraleurs âmes

Et les larmes couleront quand s'éteindront les flammes.

Tout le monde s'est tu tandis que le visage de Percy se décomposait lentement. Il a alors hurlé :

– C'est hors de question !

Annabeth s'est levée à son tour et a mis une main sur l'épaule de son petit-ami.

– Percy, on n'a pas le choix. C'est une prophétie, on ne peut pas lutter contre les prophéties. Tu le sais mieux que quiconque.

– Mais... mais..., a balbutié le garçon, qui semblait avoir perdu tous ses moyens. Non ! Non, non, non ! C'est juste pas possible, pas elle, pas Mila !

Les romains nous regardaient sans un mot, de même que Jason, Piper et Leo. Personne n'avait été mis au courant de cette prophétie, mis à part Chiron.

Annabeth semblait avoir plus ou moins réussi à calmer mon frère, mais ce dernier gardait une lueur de colère dans le regard.

– Euh... Eh bien... C'est d'accord, alors, a dit Jason.

Une voix que je ne connaissais que trop bien maintenant et qui m'énervait déjà s'est élevée au milieu de la foule :

– Comment ?, a rugi Octave. Et tu veux qu'on accepte ça ? Sans un vote au sénat ? Sans débat ? Et c'est quoi cette prophétie ? Comment...

– Percy !

Nous avons tous sursauté comme un seul homme et nous sommes tournés vers Tyson. À côté de lui, une harpie aux plumes rousses était perchée sur Kitty O'Leary, la chienne des Enfers de mon frère.

– Ella a peur, a dit le cyclope en pointant du doigt la harpie.

– P... p... plus de bateau, a supplié la harpie, comme en transe. Le Titanic, le Lusitania, le Pax... bateaux pas bons pour les harpies.

Leo s'est redressé en fronçant les sourcils. Je pense que la comparaison n'avait pas dû lui plaire, surtout après le coup de Terminus qui avait traité son bateau de monstruosité volante.

– Je rêve ou cette volaille vient de comparer mon bateau au Titanic ?

Qu'est-ce que je disais ? Je le connaissais trop bien.

– Ce n'est pas une volaille, s'est indignée Hazel en baissant légèrement les yeux.

Quelque chose dans son attitude me semblait étrange, mais je n'arrivais pas à savoir quoi.

– Ella est une harpie. Elle est juste... nerveuse.

Ella la harpie n'était sans doute pas la seule à être nerveuse, la romaine semblait l'être également.

– Ella est jolie, a simplement dit Tyson. Et elle a peur. Il faut qu'on l'éloigne d'ici, mais elle ne veut pas monter sur le bateau.

– Pas de bateaux, a répété la harpie avant de se tourner vers Annabeth. Portent malchance. La fille de la sagesse marche seule...

Sa voix avait changé, elle semblait plus grave, plus posée, comme si elle récitait une poésie pour l'école. Au même moment, Frank a crié :

– Ella ! C'est pas le moment...

– La Marque d'Athéna brûle à travers Rome, l'a interrompu la harpie sans se préoccuper de lui. Des jumeaux mouchent le souffle de l'ange qui détient la clé de la mort sans fin. Le fléau des géants est pâle et d'or, conquis par la douleur d'une prison de tissage.

Ella s'est alors envolée un peu plus loin pour s'occuper de ses plumes tandis qu'Annabeth pâlissait à vue d'oeil. Quant à moi, je me demandais pourquoi les Parques nous donnaient une nouvelle prophétie, encore. Définitivement, nous ne serions jamais tranquilles. 

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