Chapitre 3. Point de vue "Nommée : Surprise 1"


Note de l'auteur : Mouahaha


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Émergeant avec difficulté suite à une nuit qui fut bien trop courte au goût de mon corps, je me dirigeais d'un pas trainant vers ma cafetière, profitant ensuite du temps de préparation de mon café pour allumer ma télévision.


– Allez, que nous réserves le monde ce matin...



« ...Nous sommes le mardi 28 septembre. Il est 06h00, et si vous venez de nous rejoindre voici le rappel de la principale information. Une vague d'incendies semble s'être abattue à la frontière Canadienne, nous dénombrons actuellement une dizaine de ville touchées par un feu que les pompiers Canadiens semblent difficilement maitriser. Les autorités se refusent à tout commentaires, rappelant que seul une enquête minutieuse pourra lever le voile sur la véritable nature de ces incendies. Le bilan humain semble s'élever à cette heure à plus de 500 morts et une centaine de personnes portées disparues. Notre envoyé spécial... »



Ma main vint gratter mon début de barbe alors que je fixais l'écran avec un regard méfiant. Cela faisait vraiment beaucoup pour des feux accidentels, et la saison des feux était passée... Je sais pas ce qu'il se passe au Canada, mais ça pue le terrorisme quand même... Ou sinon des criminels ne cherchant même pas à se cacher...


– Hmm... Dans tous les cas, ils vont bien s'amuser les pauvres qui vont enquêter là-dessus.



Je me décidais à aller faire mon jogging matinal, la musique dans les oreilles. Laps de temps obligatoire pour mon cerveau afin que je trie les informations appris dans la soirée, cherchant à les regrouper avec ce que je savais déjà.


Une heure et demi plus tard, juste après une douche plus que nécessaire et un petit déjeuner tout autant vital, je ne fus guère surpris de voir mon portable vibrer au vu des événements de la veille.



– Alors ?

– Wilson ! Ta douce voix au réveil m'emplit de joie !

– Ouais ouais, Bonjour. Abrège le bleu.

– Tu sais qu'on se voit dans trente minutes ? Je savais que je comptais pour toi mais pas à ce point.

– Le bleu....


Je me pinçais les lèvres pour me retenir de rire avant de soupirer, branchant mes écouteurs afin de finir de m'habiller.


– J'ai appris deux trois trucs comme je le pensais. Répondis-je d'une voix plus sérieuse... Attends je regarde.


Je fouillais dans mon calepin, tapotant le nom avec un sourire victorieux.


– Bref, j'ai une voir deux pistes quoi. Repris-je.

– Quand t'aura fini de trainer au lit, tu te pointeras au bureau. Je t'attends pour faire le point.



Je lançais un regard désabusé vers mon téléphone avant de lever les yeux aux plafonds. Encore heureux que j'allais justement partir sinon il serait capable de venir me chercher par le boxer ce con là.


Un rapide coup d'œil à ma montre m'appris que je devais vraiment décoller si je voulais arriver à l'heure au bureau. Parce que l'air de rien, du quartier de Mott Haven au bureau, je n'arrivais toujours pas  à faire le trajet en moins de vingt minutes au lieu des trente nécessaires « normalement ».  Les avantages d'une moto. En autres.



Comme chaque matin, tradition semblant immuable chez ce mec, Attkins Wilson m'attendait de pied ferme à l'entrée du bâtiment, deux gobelets de cafés en main. Me tendant le mien en guise de bonjour. Et comme matin, on se força à parler de banalité avant d'atteindre la sûreté de nos bureaux à l'étage.


– Bonjour Agent Benett, Bonjour Agent Wilson. Bonne journée

– Bonjour Gary. Merci à vous aussi. Comment va votre femme Gary ? Lançais-je avec d'une voix aimable.


L'agent de sécurité s'apprêtait à me répondre puis il croisa le regard de mon collègue, ce qui dû le convaincre d'une réponse très courte, avant que je ne sois tiré vers l'ascenseur.


Ok, Attkins avait vraiment hâte d'obtenir le topo de ma ballade d'hier soir vu sa tête. Mais je pouvais comprendre son impatience, cela faisait des mois qu'on avait repris cette enquête sur la disparition de centaines de jeunes femmes, et l'absence de corps à rendre à leurs familles nous rendaient vraiment malades tous les deux.


Ce ne fut donc pas très étonnant que nous nous enfermions dans le bureau, baissant les stores avant de faire le point.


– Alors ? S'impatienta Attkins tout en sortant le tableau des disparus.


Je me contentais de sortir mon carnet, prenant un marqueur avant de m'avancer vers le tableau. Cochant certaines photos tout en vérifiant sur mon carnet avant de noter un nouveau nom.



– Mes contacts ont reconnus ces femmes-là, tu ne devineras jamais chez qui ils les avaient vu...

– Pitié dis moi que c'est chez ce mec...

– Affirmatif Maître ! Ces gonzesses-là ont apparemment le point commun d'être passées entre les mains de leurs anciens chefs. Logan Herrero. Magnifique coïncidence non ? M'exclamais-je.

– Tu m'as parlé de deux pistes. Relança impassible Attkins.

– À priori, ils sont pas mal remontés contre leurs anciens chefs aux Queens vu le déballage qu'on m'as fait. Ils disent qu'il y a quelques années, il aurait fréquenté une nana pendant un certain temps, mais dès que les jumeaux ont gravités autour de cette femme... Bah elle a disparu aussi un beau jour. La gonzesse avait l'air de trainer pas mal avec le frangin surtout...

– T'as un nom ?

– De la gonzesse, non, juste un surnom. Le frangin, par contre... Ça vise son jumeau. Natan Herrero. Je les connais les deux-là. Ils ont toujours traîné dans des histoires de courses clandestines et d'autres histoires bien louches. Logan Herrero serait resté dedans alors que son jumeau, Natan Herrero se serait calmé après un accident qui a failli lui coûter la vie. Après ça il avait disparu des radars. Enfin, je crois qu'à l'époque dont me parlait ces mecs, c'était quand Herrero bossait chez Angley Corp. C'est la dernière trace de lui qu'on a. Après il a disparu totalement. Avec du bol, la nana aura bossé aussi là-bas.

– C'est quoi Matriochka ?

– Pas quoi. QUI. C'est le surnom de cette gonzesse. Soupirais-je. Ils ont vraiment été bavard... Trop. C'est vraiment pas dans leurs habitudes. Depuis un an, c'était même l'opposé. Je sais juste qu'il y a de nouveaux boss dans le milieu New-Yorkais. Et ça doit de très gros requins pour que même les plus petits se chient dessus. Mais là, simple évocation de ce nom, ça fait des mois que ça stagne... Et là paf magie ça se débloque ? Ça pue l'embrouille cette histoire. Mais dans le doute, et vu qu'on a rien d'autres... Bah on va chopper l'os qu'on nous tends.


Attkins hocha lentement la tête, jouant avec son stylo tout en observant nos pistes.


– T'as l'enregistrement ?


Je hochais la tête à mon tour, allant le chercher dans mon sac avant de lui tendre le sachet contenant la preuve scellée.


– Allons voir le juge alors. Quelle heure il est ? Ah c'est l'heure de son golf. En route le bleu. Et oublie pas ton badge comme la dernière fois.


Je me contentais de marmonner tout en prenant mon badge, le rangeant dans ma poche intérieure avant de vérifier que j'avais bien mes armes.


À peine avions-nous franchi le seuil de la porte que nous nous faisions alpaguer par le boss, sa douce voix venant me faire grincer des dents.



– Wilson, Benett ! Vous prenez les bureaux du FBI pour une zone de transit ou quoi ! Hurla Monsieur Evans. Dans mon bureau, je veux savoir où en est votre enquête !




Bah si tu arrêtais de nous faire perdre du temps avec tes réunions inutiles déjà, on arriverait à avancer abruti...



– Mais bien sûr, chef, nous nous rendions justement dans votre bureau. Affirmais-je d'une voix mielleuse.


Un temps qui me parut interminable plus tard, sur la route pour aller voir le juge favori de mon vieux loup de collègue, j'en profitais pour vérifier certains détails m'ayant chiffonné pendant notre conversation avec le boss.



– T'as pensé quoi de la réaction du chef face au nom de Herrero ?

– Étrange. Lâcha Attkins. Il avait l'air de connaître ce nom et d'en savoir bien plus que toi sur cette histoire de changements d'atmosphère concernant les gangs... Il semble même s'être retenu de s'énerver. J'ai bien l'impression qu'on fourre le nez dans des affaires qu'on est pas supposés fouillés.

– Mais si on s'intéressait à leurs avis, on serait pas le duo de pitbull. Déclamais-je d'un ton léger.



Je fixais quelques secondes ses doigts qui tapotaient le volant, trahissant ses rouages qui semblaient tourner à plein régime. Le connaissant, il planifiait la suite des événements avec méthodologie. Si nous avions raison, Logan Herrero était responsable de la disparition de centaines de femmes depuis des années. Cette pourriture avait bien assez couru dans la nature.



– Tu sais quoi de son ancien gang ? Lança Attkins

– Hm. Le Santa Sangre est implanté depuis les années 80 je dirais, Herrero semble avoir été à sa tête un bon moment, le fait qu'il lâche son gang est assez étonnant. Quelque chose a dû l'y pousser. Peut-être les nouveaux boss. Ce qui me fait chier c'est que j'ai beau fouiller, j'arrive pas à avoir de nom concernant l'organisation qui a repris le pouvoir. Même mes anciens collègues flics voient leurs infos disparaître à chaque fois, quand c'est pas la hiérarchie qui étouffe l'affaire. On est beaucoup à se dire que ça pue cette histoire. Ça s'est fait trop... Dans l'ombre. On sait même pas depuis quand ils dirigent la mafia New-Yorkaise. Il y a plein de trucs qui collent pas. Et c'est pire ces dernières semaines...

– Ça s'agite dans le milieu ouais. Confirma Attkins songeur. Peut-être que Mike pourra m'aiguiller.

– Ton ancien collègue qui a monté en grade ? C'est rare que tu parles de lui. Pourquoi tu l'appellerais tout à coup ?

– Il a changé ces dernières années... Quand j'ai cherché à savoir ce qu'il avait vécu, il s'est fermé en me disant que pour ma propre survie, je devais rester dans l'ignorance. Que c'était pas de mon niveau des cas comme ils voyaient. T'y crois toi ? Evans a fini par me lâcher un jour que dans les hauts rangs, y'a une rumeur qui circule comme quoi Mike bossait dans un groupe formé secrètement par l'ancien président en personne. Une rumeur à la con ouais si tu veux mon avis. Mais bon peut-être que cet abruti pourra me donner des conseils sur ce qu'il se trame.



Je bossais depuis suffisamment longtemps avec ce mec pour savoir que son instinct le trahissait rarement. Même si là, je ne voyais pas en quoi ce profiler de génie, disparu du radar du FBI, pouvait nous aider...



– Et s'il t'envoie chier ? Le questionnais-je

– C'est qu'on est bien dans la merde. Rétorqua Attkins. Mais bon, en attendant, avec ce qu'on a, on doit pouvoir obtenir la commission pour débarquer dans l'ancienne demeure de Herrero. Et on en partira pas tant qu'on aura pas trouvé l'ombre d'un indice sur ce qu'il a pus foutre de ces gonzesses.

– Ce serait trop beau si on trouvait des preuves aussi vite...

– T'as bien obtenu miraculeusement des pistes hier soir. On va continuer de croire aux miracles et boucler ce fils de putes crois moi. 



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