Chapitre 24. _*_


J'avais parcouru les routes de Sicile, partant de Castrelvetrano pour rejoindre Marsala se situant à l'extrémité ouest de l'île, remontant ensuite sur les autoroutes tout en longeant la côte. Je nous avais fait faire une première halte à Palerme, buvant quelques verres avec la sœur de mon samurai.


Bien entendu, deux femmes « seules » ... Cela attira rapidement des insectes indésirables. Ce fut donc notre premier round pour nous mettre en forme. Et si Carla avait épargné les hommes face à Angelina, elle ne me fit pas l'affront de faire le même en croisant mon regard.


Clairement quand tu voulais te frotter à moi, il fallait s'attendre à le payer de sa vie.


C'est comme ça que Carla Napoli croisa la première fois la route de mes démons. Enfin, de certains de mes démons vus que ce fut Yakim, Ezio, Hannibal et Stephen qui s'occupèrent de venir récupérer nos jouets cassés. Elle me demanda si c'était des hommes à moi, et sans vraiment réfléchir j'avais lâché un « Non ce sont ceux de mon mari ça ».


Le lâché de la bombe l'avait laissé complétement con pendant quelques secondes. Quelques secondes de silence avant qu'elle ne semble se rappeler de l'épisode "gymnase" apparemment. Sa réaction entrainant une seconde bombe.


« On l'a tué. La vengeance n'est pas un goût recherché que dans votre famille ragazzina. La seule différence entre vous et moi, c'est que moi je n'en ai rien à foutre de mettre le monde à feu et à sang. »


J'avais grimacé avant de m'excuser de mon ton acide, lui expliquant que c'était encore délicat d'évoquer cela. Que j'avais juste envie de rouler, me défouler, danser et boire sans penser à autre chose.



On reprit ainsi la route, la conduite de ma kawa me permettant de défouler cette haine qui m'avait envahi au simple rappel qu'on avait tué Iblis. Ma capacité masochiste me fascinerait toujours.


Je continuais de longer la côte, prenant tout mon temps pour savourer ma liberté totale en moto. Remontant jusqu'à Villafranca Tirrena avant d'entamer la côte Est de la Sicile en redescendant par Messine. Il n'eut bien que la topographie même pour me faire ralentir, faisant découvrir à la demoiselle avec moi, à quel point je maitrisais mon bébé. Et vu les exclamations, elle semblait bien prendre son pied.

Je décidais finalement de nous faire prendre deux chambres dans un hôtel de luxe à Syracuse. Réservant en fait un étage l'air de rien. Quand les démons vinrent prendre possession de leurs chambres, nous on leva le camp aussi vite la chambre prise pour aller faire la fête en boîte de nuit.

Alcool et mélange eurent bientôt raisons des bribes empoisonnant mon esprit, et je lâchais prise, dansant sans faire attention à mon environnement. Enfin... Sans y faire attention, il fallait le dire vite. Je vis quand même que Carla ne risquait pas d'être emmerdé par un mec à moins qu'elle ne le veuille. Plusieurs démons l'entourant l'air de rien.


Quand l'ambiance se fit encore plus chaude, que le rythme m'électrifia suffisamment pour que lâche les brides de mon corps, je sentis sans même ouvrir les yeux l'ambiance changer autour de moi. Je sentis quelques secondes un corps venir se coller à moi et j'eus juste le temps d'ouvrir les yeux à demi en tournant la tête que je vis le mec en question se faire tirer violemment en arrière avant qu'un homme ne le corriges avec force. J'observais l'homme en question se relever, s'époussetant avant de me regarder. Je n'avais même pas cessé de danser, seul un sourire narquois avait fleuris sur mes lèvres alors que je l'observais.


─ Sadri Alma. Dis-je dans un sourire narquois.


La musique masquait ma voix, mais je sus qu'il avait compris ce que j'avais dit. Il se contenta d'une révérence moqueuse. Son regard ne me disant qu'un « je t'ai trouvé » triomphant.


Je sentis quelqu'un venir se positionner derrière moi, ses mains venant se poser sans complexe sur mes hanches et je tournais la tête en arrière. Rencontrant l'air amusé de l'Artiste.


─ Plutôt danser avec toi que d'avoir celui là qui se rapproche.


Oh bah oui tu te dévoue mec, ça se voit que tu en souffres.... Mais bon, va falloir que tu trouves de quoi défouler ta queue après ou que tu te serves de ta main droite parce que clairement... Tu n'auras rien de ma part.



Lorsque je regardais dans la direction de Sadri, il avait disparu. Se fondant dans la masse, et je devinais surtout que si Sadri était là, alors il y en avait un autre dans le coin.

Ma langue claqua d'agacement, et je me défis de la prise de Pavel, rejoignant l'air frais pour me fumer un mélange. Je me mis à l'écart du monde, et la crispation de mon corps m'apprit bien avant que je ne l'entende que j'avais raison.


─ Nyamé. Lâchais-je platement tout en continuant de fumer.


Il s'arrêta devant moi, se contentant de hocher la tête pour me saluer avant de m'observer quelques secondes en silence.


─ Tu as une sacrée sale gueule... Ça fait combien de nuit que tu n'as pas faite réellement Naëlle Médéüa ?

─ Une sacrée bonne paire...

─ De jours ?

─ Semaines... Ricanais-je.


Il fronça les sourcils, ses lèvres ne formant qu'un trait fin.


─ Et si tu t'écroules ? Tacla-t-il

─ Que fais-tu là ?

─ Je suis venu voir si tu allais bien.

─ Alors tu as vu c'est bon. Répondis-je en jetant mon mégot, reprenant le chemin vers la boîte.

─ Naëlle tu...


Je me contentais d'un signe d'aurevoir, disparaissant dans la foule au sein de la boîte. Je retrouvais sans mal Carla, continuant de danser comme une dingue.



Nous décollâmes tôt le matin de la boîte, avec une demoiselle vraiment très alcoolisée qui s'endormit à peine eut-elle posé son cul sur son lit. Moi, j'eus beau tenter de m'endormir, je me retrouvais rapidement à fumer mon mélange sur le balcon, mon regard se perdant sur la mer.


Je laissais la demoiselle dormir quelques heures, jusqu'au alentour de neuf heures avant de la tirer de son lit. Allant prendre un petit-déjeuner avec elle avant qu'on se remette en route. Je trouvais un coin tranquille, à l'abri des regards afin de m'arrêter. Clara me regarda perplexe, ne comprenant pas pourquoi je faisais une halte là.

La raison fut limpide bien vite pour elle alors que je prenais mes lames en main, jouant avec tout en fixant la demoiselle.


─ Bien, maintenant, je vais tenir paroles et t'enseigner quelques trucs. Juste toi et moi. Personnes ne viendra nous déranger. Nous avons trois heures. Au boulot.




On revint finalement à Castelvetrano aux alentours de quatorze heures, et j'en profitais pour me reposer un peu.


Le reste de l'après-midi, après que mon repas « forcé » fut interrompu par Monsieur Napoli qui vint m'informer de l'avancée des choses de leurs côtés, je me décidais à aller dans la salle où était entreposé nos armes, ouvrant avec soin une longue boite contenant mes deux katanas soigneusement rangés que Santana avait pris soin d'emporter. Je les pris avant d'aller prendre un petit sac d'affaires en haut, décidant que je me changerais dans le gymnase. Je repassais devant mes hommes, le sac sur le dos et mes katanas en main, me dirigeant vers le gymnase.


Jarod et Santana me suivirent jusqu'au gymnase, profitant de mon entrainement pour faire le leur. J'allais me changer, revenant en tenue avant d'enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles. Je saisis mon premier katana après avoir enclenché la musique. Me plongeant dans mon entraînement pour les heures à venir.


Je ne m'arrêtais que trois heures plus tard, allant me prendre une douche avant de revenir vers les deux continuant leurs entrainements. Après une brève discussion, j'allais reposer mes katanas à leurs places, prenant au passage l'étui contenant le violon de mon père. Je retraversais la sorte de petit bois nous séparant de la demeure, grimpant sur l'un des arbres entre la salle de réunion et la villa.


Mon étui au pied de l'arbre, j'en profitai pour méditer un peu. Fermant les yeux tout en me suspendant, je finis par rouvrir les yeux au bout d'un certain moment. Mon regard scruta autour de moi alors qu'une mélodie au piano se faisait entendre. Je me remis correctement sur la branche, finissant par repérer d'où venait le son. Dans mon champ de vision, quelques mètres plus loin, dans la pièce contenant un piano, John jouait. Je me calais, l'observant alors qu'il jouait torse nue. Ses doigts s'envolant sur une mélodie me paraissant douce, son visage me paraissant détendu de là où j'étais. Un sourire s'étirant sur mes lèvres alors que je le regardais jouer sans pouvoir dévier mon regard.


C'est vrai, je me rappelle qu'il m'en avait parlé. Il jouait au piano depuis sa plus tendre enfance.


Je descendis de l'arbre alors qu'il finissait sa mélodie, m'asseyant contre l'arbre avec mon étui calé entre mes jambes. Je fermais les yeux alors qu'il entamait « Mad World » au piano, sentant la tristesse résonner dans chacune de ses notes. Ressentant chaque douleur en écho avec la mienne, venant fissurer encore plus mes défenses. Je masquais mon visage dans mes bras, les jambes repliées contre mon buste, laissant les larmes s'échapper alors que sa mélodie continuer de raisonner dans chaque particule de mon être.


Les premières notes de la musique qu'il entama ensuite me firent redresser la tête aussi vite, mes mains venant essuyer mon visage avant que je ne me lève d'un bond, emportant mon étui avec moi. Je m'arrêtais devant l'une des fenêtres de sa pièce, posant l'étui contre le mur alors que mon regard ne pouvait se détacher de lui. De lui et de ses notes venant une par une faire vibrer chaque corde de mon être, de toute mon âme.


Sentant un souffle de vie m'envahir, ce feu ardent de la vengeance, de la haine qui venait s'enrouler autour de moi. Mon cœur battant un rythme effréné alors que son corps même semblait vivre la musique qu'il jouait, les yeux fermés. Immergés purement et simplement dans l'instant. Laissant le loisir à tous de lire qui il était, pour ceux qui pouvaient comprendre comme nous la musique. C'était limpide, coulant avec tant d'évidence en moi que cela me parut indécent l'espace d'un instant. Ce tourbillon d'émotion qui venait s'emmêler au mien, qui venait exacerber chaque chose que je pouvais ressentir sans le dire.


Prendre sur soi, encore et toujours. Ne pas s'écrouler. Veiller sur les personnes chères à nos yeux. Garder sa ligne de conduite quoi qu'il arrive. Ne pas dévier.


Et cette envie qui brûle, encore et encore. Ce feu qui est prêt à tout dévorer si on se laissait aller.


Je le sentais, comme je pouvais le sentir. Cette âme résonnant des mêmes tourments que les miens. Les mêmes désirs, le même monstre que moi jouant nos âmes aux oreilles de tous.


Les fourmillements qui envahissaient mon corps, mon attitude même devait hurler cet appel à la mort. Cette envie de déverser notre colère, notre rage sans nulle pareille dans ce monde. Nos âmes résonnant d'une même mélodie. L'appel de la mort. L'appel du sang à verser.


Lorsqu'il eut fini le morceau, il expira, s'étirant légèrement avant de rouvrir les yeux. Il croisa mon regard, et aussi vite il me fit signe de la tête de le rejoindre. Je fis le tour, venant le rejoindre dans sa pièce. Je refermais la fenêtre, posant mon étui avant d'en sortir mon violon, mon corps se mettant en position alors que je m'avançais vers lui d'un pas lent.


Je ne voulais pas parler, lui non plus. Nous voulions juste jouer.



Je m'arrêtais, le fixant avant de me mettre à jouer. Reprenant du début le morceau qu'il venait de finir. Voulant faire raisonner mon âme avec la sienne au son de nos instruments. Commençant à jouer « Danse Macabre » (Morceau d'inspiration : « Danse macabre in G Minor, Op. 40 "Poème symphonique d'après une poésie de Henri Cazalis" (Arr. for Piano and Violin) »).


Son piano répondit aussi vite à l'invitation et mon sourire s'étira alors que mon corps entamait de lui-même la mélodie, ne pouvant détacher mon regard du sien alors que nous semblions converser avec nos instruments.


Chaque particule de mon être exultait, nos âmes se répondant comme si cela n'avait pas été la première fois que nous jouions à deux. Même là, avec nos instruments j'avais cette impression d'être au corps à corps avec lui, ne me retenant pas, laissant exploser entièrement comment je pouvais jouer quand je me plongeais corps et âmes dans l'instant. Quand je laissais filtrer la réalité de ce que j'étais, de ce que je pouvais ressentir à travers mon violon.


Et comme pour nos combats, il se montrait à la hauteur, répondant sans mal à mon instrument, laissant exploser son âme et ce qu'il taisait à travers son piano.


Nos mots doux, nos haines, nos colères, nos blessures béantes que nous cachions pourtant. Tout semblait trouver un écho en l'autre.


Et je me retrouvais à converser avec lui à travers nos notes comme je pouvais le faire avec Luc. Une évidence, nul besoin de mot quand nous avions cela. Nous étions un écho parfait l'un de l'autre.


Je me laissais engloutir par toute ma haine, toute cette douleur qui me rendait folle, la hurlant sur mon instrument. Hurlant mon besoin de faire brûler le monde pour faire payer les vies que l'on m'avait arraché. Je ne pouvais qu'égrener encore et encore mes morts, le lourd tribu de ma vie. Je ne pouvais que raconter à chaque fois comment on me les avait arrachés avec tant de cruautés, les faisant mourir sous mes yeux ou même dans mes bras. Et je n'en pouvais plus, je ne voulais plus ressentir ce trou béant que seul le feu de ma haine venait combler. Plus les années passées, et moins Angélina en moi survivait. Elle était morte en réalité. Morte à l'instant même où Iblis était mort dans mes bras. J'avais senti mon cœur finir de brûler alors que la mort l'emportait.


Je ne pouvais plus. Pas un de plus. Je brûlerais le monde sous mon feu. Je consumerais chaque personne qui tentera encore de se mettre sur ma route. Mon nom fera raisonner la plus sourde des terreurs dans le cœur de tous les hommes.


Plus personnes ne viendrait nous arracher les êtres à nos vies. Assez patienté. Assez mis nos monstres en cages. Nous décidions de l'ouvrir en grand cette cage, laissant l'autre le regarder dans les yeux sans se masquer.


Plus de barrières, plus d'attentes. Finis de se taire. Finis de patienter bien sagement. Il était l'heure mon samurai. L'heure pour les monstres que nous étions de faire savoir ce qu'il en coûtait de se mettre sur nos routes. Aucune pitié, aucun pardon.


Seul leurs morts dans d'atroces souffrances pour apaiser un peu nos courroux. Et encore.

Cela nous suffira-t-il mon samurai ?


Depuis combien d'années nous taisions nous ? Depuis combien d'années est-ce que nous trépignions ? Ne montrant que peu de ce que nous étions réellement ?


Il était l'heure. L'heure d'ôter nos masques l'heure de dévoiler au monde entier qui nous étions réellement.



Il était l'heure de ton réveil mon samurai. L'heure de revêtir ce rôle pour lequel tu t'étais préparé si dur. L'heure de te montrer en tant que l'homme que tu étais réellement. Celui-là même que tu étais devant mes yeux depuis si longtemps, cet homme qui détenait une immense affection de ma part. Apprends leurs donc. Apprends leurs donc quel est l'homme qui a pus toujours jouer avec moi à armes égales.


Fais donc connaître l'égal de la Femme au Dragon à tes ennemis. Montre leurs donc ce que je sais. Montre leurs donc à quel point ton feu est aussi redoutable que celui d'un Dragon. Montre leurs donc à tous, que l'heure est au réveil de ton clan.


Cela fait si longtemps que j'attends de te voir éclore. Montre-leur donc mon samurai. Quel est le monstre qu'ils ont osés provoquer. Et ensemble allons jouer.



Lorsque nos instruments se turent l'espace de quelques secondes, que le silence reprit ses droits, nous nous contentâmes de nous regarder, un immense sourire aux lèvres. L'impression d'être plus vivant que jamais.



J'observais alors John entamer un nouveau morceau, mon sourire devenant carnassier alors que tout mon être recevait le message avec limpidité.


« The Pain Room » de Chopin joué par toi. Quelle plus belle façon que de m'inviter à jouer avec toi mon Samurai ?

Comme si je pouvais refuser une telle invitation. Comme si moi, j'allais passer à côté de la chance de te voir torturer quelqu'un.

Me pense tu vraiment assez folle pour que je ne veuille pas te montrer mes talents dans ce domaine ?


─ Ça te dit de m'accompagner ?

─ Je ne dirais jamais non pour ce genre de jeu voyons.

─ Je ne me lasserai jamais de ces moments qu'avec toi seul, je peux partager sans contrôle. Aujourd'hui, je te découvre encore mon Izanami.


Mon samurai, même après tant d'années sans te voir, à juste t'avoir observé de loin évoluer dans ta mission. Même après tout ce temps, j'ai l'impression de te retrouver avec la même évidence que le premier jour. Jamais je n'ai eu à masquer mes ténèbres face à toi, jamais je n'ai eu besoin de jouer un rôle. Tu me comprenais, tu étais déjà le parfait écho de ce que je pouvais être.

Tu fus le premier à me regarder dans les yeux, à voir l'ampleur de ma noirceur sans en avoir peur. Le seul qui s'était contenté de me montrer ses ténèbres en échange.


─ Jamais je ne me lasserais de croiser ta route mon samurai. Mon monde, ce que je suis quel que soit mon nom ou mes masques, tu resteras toujours le bienvenu.


Je profitais de son morceau pour ranger mon violon dans son étui, revenant près de John avant qu'il ne termine son morceau. Lorsqu'il eu terminé, il se leva lentement, se dirigeant vers un coin de la pièce où il me révéla une trappe secrète. M'invitant à le suivre, on traversa un couloir qui devait probablement traverser la villa par le sous-sol et il en profita pour m'expliquer où nous nous rendions. Et forcément, l'impatience grimpa en flèches chez moi. Découvrir la salle de jeux de mon samurai, j'en étais toute frétillante.


Impatience se ressentant clairement dans mon débit de parole étrangement.


─ Au bout de ce couloir, nous avons une pièce qui se trouve juste en dessous du garage, loin des oreilles indiscrètes.

─ Insonorisée ? Demandais-je par réflexe.

─ Insonorisée et équipée ! De quoi jouer pendant des heures ! Me répondit-il dans un sourire

─ Hâte de voir votre salle de jeu alors. Je comparerais avec les nôtres.

─ Les vôtres ? Répéta dans un rire mon samurai. Je ne crois pas qu'elle soit comparable aux tiennes. Celle-ci n'a été conçu que pour moi et parfois Carla que j'ai commençais à initier.

─ Bah j'ai un partenaire de jeu. Ali, c'est le maitre de l'interrogatoire dans mon clan. Et Ali, il adore jouer avec moi. Et comme on est de grand joueur, bah on a plein de salles de jeux différentes en fonction de nos humeurs. Une couleur par envie ! Je crois qu'on prend bien... Hum... la moitié du sous-sol en dessous de la demeure en salle de jeux, mais ma préférée, c'est ma salle. Une salle aussi immaculée que possible, d'un blanc éclatant. Faudrait que tu viennes un jour pour la voir. C'est toujours un pied incroyable de jouer dedans ! Pardon je m'emballe...



Bordel Carla sors de ce corps !



Mon excitation sembla grimper encore plus, chose que je ne pensais pas possible, alors qu'on arriva enfin dans la salle de jeu de John. Il m'expliqua avec excitation les différentes parties de sa salle de jeu, et je ne pus retenir mon exclamation alors qu'il m'indiquait où on allait jouer.



─ Tiens, regarde ! A gauche, il y a ce que j'appelle la pièce de la douce noyade, par ici, c'est l'asiatique room, une de mes préférées. J'y ai toutes les techniques apprises pendant mon séjour. Mais celle qui nous intéresse aujourd'hui, c'est la salle "Maiali Sospeso".

─ Oh ouiiii ! Je veux aller jouer ! M'exclamais-je en tapant des mains, sautillant sur place.



Bordel on dirait Mila quand elle veut quelque chose. Bravo Naëlle, tu ressemble à ta fille de six ans à cet instant précis. Encore heureux qu'il n'y a que John, dans le même état que toi tiens...


Il m'amena ainsi dans la partie de la pièce en question, me présentant quatre jouets prêts à l'emploi. Je ne pus, de nouveau, pas retenir mon excitation, et il me rappela à juste titre que l'on devait les interroger, m'expliquant leurs implications dans nos affaires. Les hommes devant eux étant donc liés directement à la mort des parents de la fameuse Angelina.


─ Du coup, pourquoi elle est pas là ? Je suis sûre que ça lui dirait moi. Lançais-je perplexe.

─ Elle n'est toujours pas rentrée et je ne sais pas si elle serait capable de passer cette ligne. J'ai besoin d'obtenir le lieu exact où se trouve leur capo, c'est la dernière information nous manquant pour lancer l'opération.


Heu, attends deux minutes ? Juste ça ? On me fait patienter pour un truc que j'ai déjà ? Mais ils pouvaient pas le dire ?


─ Bah si c'est que ça dont t'as besoin. Je l'ai déjà moi. Répondis-je amusée.


Je le vis écarquiller les yeux avant qu'un énorme sourire ne vienne fendre son visage. Il venait de saisir qu'en soit, quand je disais que tout était prêt, c'était bien que tout l'était. Ces quatre-là, c'était un apéritif qui allait nous permettre de patienter. Je n'avais nul besoin d'interroger des pions s'étant fait attraper si facilement. La fiabilité des infos à tirer de ça me paraissait bien trop douteuse.


Ce genre de jouets, ça ne servait qu'à s'amuser, mais rien de plus.



─ Dans ce cas, nous pouvons jouer sans réserve !

─ C'est ça. Répondis-je amusée. Tu me l'aurais demandé, je t'aurais dit les informations dont tu avais besoin. Nul secret n'en est un pour moi mon samurai.



Il se contenta de me sourire, me montrant d'un geste ample la longue table où était disposé ses instruments pour m'inviter à faire mon choix. Forcément notre échange avait bien réveillé nos jouets, qui m'avait pas l'air super à l'aise. Bon en même temps... Être suspendu ça aide pas tout le monde à se détendre, mais quand même... Ils pourraient être reconnaissant qu'on vienne jouer avec eux quoi !



─ L'heure n'est pas aux regrets et vous allez mourir comme vous avez vécu, sans dignité, mais avant cela, je vous promets de belle souffrance car nous aimons prendre notre temps.



Ah bah dis donc, pas résistant les jouets. À cette simple phrase, l'un d'eux s'était uriné dessus, rajoutant un constat qui ne put que me faire rire.


─ Il diavolo, tu sei il diavolo !!! Pleura l'homme.

─ Je suis le diable ? Tu crois que je suis le diable ! Sache que je suis pire que ça ! Répondis John.

─ Ohh. Je vais le garder pour la fin tiens. Tu verras mon grand.... Non sai quanto hai ragione. Ricanais-je

─ Non, il ne sait pas à quel point, il a raison ! Mais ce n'est pas moi le diable... C'est elle et tu vas le découvrir douloureusement.

─ Tu verras, je sais faire crier comme personne. Susurrais-je contre l'oreille de ma proie. Je suis le dragon qui va t'apprendre le goût délicieux de la souffrance. Et tu m'en redemanderas, encore et encore mio piccolo incontinente.

─ Tu leur donne des surnoms ? Éclata de rire John. Quand même... "mon petit incontinent" ! Où vas-tu chercher tout ça ?

─ Bah... Il s'est pissé dessus...Ricanais-je

─ Bien ! Maintenant que les présentations sont faites... Si on commençait ! Proposa enfin John.



Je laissais mon jouet pour observer les outils à disposition, prenant des lames avant de me diriger vers le premier homme. Je lui offris un grand sourire, me mettant à lui parler alors que je découpais ses vêtements. En fait, je lui expliquais juste chaque chose que j'allais lui faire, lui expliquant soigneusement chaque étape et les douleurs qu'il ressentira. Terminant par un « tu verras tu vas adorer ».


Je sais pas pourquoi il avait pas l'air convaincu.


─ Fais pas cette tête-là, c'est pas ça qui va te tuer. On me l'a déjà fait et regarde je suis là moi. Bon, après... Forcément tu comprends bien que c'est juste ma mise en bouche ça. Au final, tu finiras par te dire que la mort est trop longue à venir... Et tu auras raison. La mort ne vient jamais vite quand on passe entre mes mains. Allez, assez bavardé ! On s'y met ? Alors on a dit qu'on commençait par quoi ? Ah oui ! D'abord on joue à briser tes os !



Je croisais l'espace de deux secondes le regard de John, son regard me montrant qu'il avait buté sur le début d'une de mes phrases. Je me contentais de lui sourire avant de lui faire un clin d'œil avant de m'éloigner de mon jouet pour reposer mes lames. Revenant débarrasser mon jouet des derniers lambeaux de vêtement lui restant. Je m'étirais entièrement, un sourire carnassier sur les lèvres.



─ Tu vas voir, j'ai des mains capables de te faire ressentir milles et une choses.



Je fouillais dans une de mes poches, en ressortant toute triomphante mes protections pour les mains, renforcés en fer. Parce qu'il parait que sinon je m'abimais trop les mains vu comment je tapais. Du coup, j'avais pris l'habitude de toujours les avoir avec moi. Même si j'oubliais très souvent de les mettre. Pour une fois on m'engueulera pas que je me sois pété, encore, les mains.

Oui c'était un « cadeau » de mon nettoyeur.



J'attrapais fermement son premier pied, me servant d'un tabouret pour tendre sa jambe dans un angle correct. Je laissais à mon jouet le temps d'anticiper la douleur, promenant ma main sur sa jambe avant de la poser plus fermement sur son genou, mon autre main venant se fermer alors que je levais le bras. Tapant de toute de ma force contre ses doigts de pieds. Son hurlement fit s'étirer encore plus mon sourire et mon poing vint s'abattre de nouveau sur son pied, tapant dessus à plusieurs reprises avant de passer à cheville. Remontant doucement sur son mollet, ne ménageant pas ma force. Pas que j'avais peur de le rater non. Juste parce que je m'éclatais trop.


En plus le jouet de John il faisait de trop beau son.


Lorsque je me redressais pour changer de jambe, positionnant l'autre jambe sur le tabouret. Mon regard se posa aussi vite sur mon samurai en train de jouer, le visage couvert de sang. Je ne pus résister, tapotant son épaule du bout du doigt. Il figea son scalpel au-dessus de son jouet, tournant son visage vers moi avec un regard interrogateur.


Je me contentais de me pencher pour approcher mon visage du sien, ma langue venant recueillir le sang qui avait coulé dans son cou, remontant jusqu'à ses lèvres que je goûtais en gémissant.


Je me détachais de lui l'air de rien, reprenant la jambe de mon jouet pour la positionner sur le tabouret tout en engueulant mon jouet de sa désobéissance. Mon poing venant s'abattre comme pour son autre jambe. Je remontais cette fois plus haut, venant briser ses genoux.


Je pris grand soin de briser tous les os qui ne risquaient pas de perforer un de ses organes vitaux. Suivant le programme que je lui avais promis, me délectant de ses hurlements de douleurs.

Je repartis me saisir de scalpels une fois que j'eus finis cela, revenant vers lui en jouant avec mes lames. L'impatience pouvant se lire dans tout mon visage.

Je m'accroupis, ma lame venant entailler son premier pied avant je ne commence à ôter soigneusement sa peau. M'asseyant à même le sol pour bien faire mon travail. Je remontais ainsi le long de sa première jambe avec grand soin, comme si j'épluchais un légume délicat. Comme quoi on pouvait être nulle en cuisine mais super douée pour éplucher... les gens.


Je me mis à chantonner tout en entamant la deuxième jambe, retournant le jouet pour venir découper la peau de ses fesses.


Oui j'ai fait une vanne dessus. Mais le monsieur il a pas ri. Mon samurai si heureusement. Au moins lui, il avait de l'humour.



─ Allez, maintenant que ça t'a coûté la peau des fesses, on attaque quoi ? Bah on attaque popol !


Bizarrement, le fait que je veuille éplucher son sexe ne paru pas lui faire plaisir. Du coup, je me contentais de chantonner joyeusement tout en prenant grand soin de ne pas laisser une once de peau, remontant doucement le long de son corps.



Quand j'arrivais à l'exact moitié de son corps, je me reculais. Cherchant ma boite contenant mes clopes et mon mélange dans mes poches. La ressortant triomphante avant de m'allumer une cigarette. J'observais mon jouet, une moue sur les lèvres.


─ Allez mec, t'as fait la moitié. Tu devrais être habitué là non ? Tentais-je.



Je tapotais son corps avec l'un de mes pieds tout en fumant, m'amusant à sortir différents hurlements à mon jouet. Mon regard se porta en même temps sur mon Samurai, que j'observais ainsi jouer pendant plusieurs minutes. Observant sa gestuelle, sa manière de faire avec délectation. On sentait bien que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas pu s'amuser autant mon samurai dis donc.



Je terminais ma cigarette puis recommença d'éplucher mon jouet, prenant mon temps pour le laisser savourer l'instant. Je dû le réveiller à plusieurs reprises, oubliant d'enlever mes protections au passages... Forcément, autant moi je m'excitais encore plus du bruit que firent ses os de la mâchoire quand ils se brisèrent... Autant lui, je crois qu'il apprécia pas que j'oublie de les enlever. Mais bon lui et moi, on était pus à ça près.


Vu le sang que cet abruti perdait, il allait me claquer dans les doigts dans peu de temps. Bon je devais avouer qu'il avait quand même tenu le temps que je l'épluche quasi entièrement.



─ C'est dingue non ? Commençais-je alors que je découpais les muscles de son ventre pour parvenir à ses organes. C'est dingue quand tu vois la capacité de résistance d'un corps à la torture, de te dire que pourtant, quand la mort arrive enfin... Elle a l'air de te narguer elle aussi. Tu la vois devant tes yeux, et tu as beau supplier ton corps d'arrêter de se battre... Ce con il t'écoute pas. L'instinct de survie on appelle ça. Je trouve ça con moi. C'est indispensable je le nie pas, mais des fois, tu t'en branle de cet instinct non ? Regarde là, ton corps, il est détruit, je plonge même ma main dans ton bide et pourtant, ton corps se bat pour vivre. Hm.


Je fouillais ses organes avant qu'un sourire éclatant ne s'étire sur ses lèvres. Sous mes doigts pulsait avec frénésie son cœur.


─ Et toi c'est quoi ta pire erreur pour te retrouver entre mes griffes tu vas me dire ? Pour que je te fasse subir ça ? Ta famille. Ton appartenance même à ceux qui ont tué une famille respecté de tout le milieu il y a des années. Pourtant, tout le monde sait que chez nous, faut jouer dans les règles. Parce que quand on joue pas dans les règles...


Ma main vint comprimer son cœur, et je me rapprochais avec délice du visage de mon jouet se débâtant une dernière fois pour rester en vie.


─ Quand on joue pas selon les règles, c'est le diable en personne qui vient t'ôter le cœur.



Je tirais un coup sec son cœur vers moi, coupant une par une ses artères avant de croquer à pleine dents l'organe, me baladant dans la pièce pour observer comment allait les deux restant tout en dévorant mon goûter.


John se retourna vers moi alors que je finissais de le manger, me surprenant à me lécher les doigts pour récupérer le sang. Je tentais un air innocent, mais je savais bien que vu mon état... et surtout vu la réaction de nos deux jouets vivants... Je paraissais être ce que j'étais réellement.


La Femme au Dragon.


J'ôtais mon haut imbibée de sang, restant juste en brassière de sport alors que j'allais reposer mes scalpels avant de m'allumer mon mélange. Ma tête se penchant en arrière alors qu'un énorme sourire s'étirait sur mes lèvres aux cris des deux jouets encore vivants.



─ Il drago ! La Donna al Drago !

─ In persona. Riais-je. Tu es flatté mio piccolo incontinente à présent ? Tu as vu comment ton copain a pris son pied avec moi ? J'ai vraiment un don pour faire crier les hommes non ?



Je m'appuyais contre le mur, fumant tout en observant mon samurai continuer de jouer avec sa proie. Admirant sa patience et la façon dont il faisait durer la chose.

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