Chapitre 20. Point de vue Naëlle.
─ Tu en as pas marre de jouer avec lui ? Je sais bien que c'est habituel pour toi, mais tu atteins des sommets dans la cruauté là ! Te servir d'un mec avec qui tu as été, que tu as menacé de mort s'il tentait de te reconquérir quand tu avais Iblis... Et maintenant que t'as besoin d'un pansement, tu t'amuse à le faire retomber sous ton charme pour l'utiliser à ta guise. Tu lui as promis quoi hein ? Tu lui as promis mont et merveille encore ? Putain mais j'en reviens même pas que ce crétin se laisse encore avoir !
─ Sweetie...
─ Nan nan ! Là, nan ! Là Naëlle, clairement si lui pose pas les barrières, moi je vais les poser ! Manipule-nous tous comme tu le fais depuis toujours, ça me dérange pas. J'ai signé pour ça, je te suis en connaissance de cause. Mais lui, il sort de désintox putain ! Il sort de désintox parce qu'il a plongé dans tout ça pour essayer de t'oublier ! Tu l'as pas vu être la dernière des merdes pendant tout ce temps avant qu'il se reprenne ! Tu peux pas faire ça ! Je comprends ta douleur, je la comprends, mais ça là, ce que tu fais avec lui.... Non. Vous deux, c'est non.
Je me frottais les yeux, m'allumant un mélange alors que j'avais vu débarquer un Aaron complétement hors de lui. Apparemment il avait vu mon tatouage sur son pote, et pour une fois, c'est à moi qu'il s'opposait franchement. Il avait dû se dire que lui aussi avait des leçons à retenir face à ce qui c'était passé. Et Cole avait suffisamment prouvé sa place auprès de lui pour qu'il le défende de ses propres faiblesses. Et surtout de la pire de toute apparemment : moi.
Soldat Sweetie montait au front prêt à en découdre contre le dragon sur ce terrain-là.
Un lourd soupir s'échappa de mes lèvres alors que je contemplais la vue. Je m'étais éloigné de tous volontairement pour prendre un peu de calme, mais c'était sans compter sur Aaron à priori.
─ Si je suis franche à ce sujet, est-ce que cela peut rester strictement entre nous ? Au moins jusqu'à la fin de tout ça en tout cas.
Il plissa les yeux, semblant analyser mon comportement. Je reposais mon regard sur le paysage, ne m'arrêtant même pas de fumer mon mélange. Je m'en foutais bien en réalité qu'il soit d'accord ou pas. De ce qu'ils pouvaient tous penser. Rien ne me ferait changer mes plans.
─ Ok. Je t'écoute. Céda-t-il tout en prenant place à côté de moi.
Je pris plusieurs bouffées, cherchant par où je devais commencer.
─ Prenons le départ. Marmonna-t-il. Pourquoi cette escapade ?
─ Ce n'est pas le départ ça. Arguais-je d'un ton froid. Mais soit. J'ai eu une conversation avec mes enfants pour les prévenir que j'allais devoir m'absenter quelques semaines mais que je reviendrais. Aylan et Mila ont opposés le fait que si je devais partir, ils ne diraient rien que si je partais avec Cole. Condition de leurs silences. J'ai négocié pour le principe mais cela m'arrangeait que cela vienne d'eux. Cela a donné notre petite fugue. Petit tour du monde où nous avons été surpris malencontreusement à chaque fois par des journalistes ou des fans, et donc suivi par le monde entier. Si vous avez suivi cela, imaginez bien que vous n'avez pas été les seuls à voir Cole qui avait remis la main sur moi... Non ?
Mon sourire montrait tous les vices que je lui révélais, et son regard me prouvait qu'il avait déjà envisagé cette partie là de l'histoire.
─ En vérité... C'est de la poudre aux yeux. Il n'y a que Peter qui a compris la vérité sans que je la lui dise. Ça l'a grave vexé d'ailleurs, j'ai promis de jouer avec quand tout sera finis pour me faire pardonner.
─ Je piges pas.
─ Rhaaa arrêtes d'être con cinq minutes pour voir ! Bordel mais avec tout ce que j'ai fait par le passé, vous en êtes encore à croire que mon vice à des limites ? Que je me contente de tuer et torturer physiquement mes ennemis ? Mais je suis Pandora putain ! Arrêtez de me résumer à une seule facette ! C'est vraiment insultant. En fait, en même temps que le monde se passionnait pour nos frasques et que vous théorisiez tous sur notre relation... Tu savais que les membres des Red's Skull, leurs familles, leurs alliés ont vues leurs comptes en banque se faire vider, que des dossiers réels ou non sont étrangement apparus chez les flics des différents pays et qu'ils ont eu beaucoup de soucis suite à ça ? Je me suis tellement amusée bordel. C'était tellement délicieux, de distiller de cette façon la peur dans leurs veines. De les préparer pour les démons... Et avec qui d'autre qu'un autre génie de l'informatique pour m'éclater pleinement pour cette tâche hm ?
Je me rallumais mon mélange, le fumant avant de grimper sur lui. Continuant de fumer avant de me pencher à son oreille.
─ Mais tu sais le plus jouissif là-dedans Sweetie ? C'est que même toi tu es persuadé que ton pote a craqué, que je l'ai baisé et remis sous ma coupe. Que je suis avec. Même toi. Alors imagines eux, ce qu'ils peuvent penser ? Tu le sens le poison de la jalousie se distiller dans leurs veines en plus de celui de la haine, de la douleur ? Tu imagine à quel point ils doivent devenir fous ? Bordel j'en suis trempée rien que d'y penser perso.
─ Mais... Attends attends. Tu as bien baisé avec quand même ?
Je fis une moue, haussant les épaules avant de me remettre sur le sol. M'allongeant tout en me rallumant un mélange. Un sourire s'étirant de plus en plus sur mes lèvres avant qu'un rire ne finisse par franchir ces dernières.
─ Alors tu vas pas me croire, mais j'ai eu beau sortir tous mes coups les plus bas, et crois moi... J'ai pas été à moitié... Eh bah non. Monsieur a résisté. Pourtant j'ai failli gagner une fois je te jure. J'étais même persuadée l'avoir eu ce soir-là. On a été jusqu'à la table en verre, et il avait lâché prise. Mais au moment de vraiment me prendre, il a eu un mouvement de recul... S'est excusé et m'as planté cet enculé. Bon au moins ça m'a désaoulé sévère. Mais non, ton pote ne m'a jamais cédé en fait. Il peut jouer le jeu à merveille, ça ne lui pose aucun problème de jouer le rôle. Mais me céder, c'est un territoire qu'il se refuse apparemment. Pour lui, notre relation actuelle est la seule chose de viable donc il n'en dérogera pas. Pourtant ses sentiments sont plus qu'évidents hein... Il les assume à merveille. Mais apparemment, il a décidé que ce n'est pas parce qu'il m'aimait qu'il me laisserait de nouveau refaire les erreurs du passé. Et je suis une drogue qu'il refuse de regoûter pour pas replonger. Tu vois sweetie, c'est ça le plus amusant de tout ce bordel dans ma tête. C'est que sans même le vouloir, j'ai pas pus m'empêcher de le tester encore. Et qu'il a résisté en se disant que ce n'était pas ce que j'attendais de lui. Ce connard de glaçon a compris le piège que j'avais placé sans même m'en rendre compte. Mais tout le monde est tombé dedans. Tu as débarqué là, prêt à m'affronter pour m'empêcher de le toucher, persuadé qu'il avait cédé. Mais voilà, ton pote n'a pas cédé. Du coup... Tu te sens con non sweetie ? Parce que tu capte que mon dragon dans son dos, c'est pas comme Iblis. C'est juste que lui, il a réussi à se placer à terme dans le clan. Il a réussi à défendre ses positions et ses opinions. Cole se battra quoi qu'il arrive pour nos enfants. Il se battra pour toi. Il se battra pour rester mon ami. Mais le reste...
Je me redressais, riant en écartant les bras. Tournant sur moi-même pour lui montrer le monde nous entourant. M'arrêtant devant lui pour lui tendre mon mélange face à son visage consterné.
─ Le reste... C'est juste vos suppositions. Des suppositions que nous avons mis volontairement dans vos têtes. Et tu te dis que tu ne l'avais pas vu venir celle-là. Parce que c'était tellement bancal et improbable que ça ne soit pas juste ça... L'évidence que je me consolais dans les bras de mon ancien amant... Et tu vas tout voir différemment à présent n'est-ce-pas ? Parce que là, tu te dis que si manipuler de cette façon me viens aussi naturellement... Jusqu'où je vais aller ?
Il ne me lâcha pas des yeux, et je me penchais à son oreille. Un sourire carnassier sur les lèvres.
─ Ne te poses pas des questions dont les réponses te feraient frémir de peurs sweetie. Parce qu'aucun de vous n'a conscience de jusqu'où je vais aller pour obtenir ma vengeance. Aucun de vous. Tu vas apprendre pourquoi même tous les grands généraux de mon clan me craignent tant. As-tu oublié Sweetie ? Je n'ai aucune limite. Mais tu vas rester sage, m'obéir et te taire. Observe donc le spectacle. Réfléchis et observes... Même ton pote a compris avant toi.
─ Nan mais attends, devant la maison de tes parents, avec ce mec-là ! J'ai pas rêvé ! Ton numéro de charme quand tu jouais du violon avant qu'il se barre ! J'ai pas rêvé ! Te fous pas de moi !
─ Crois ce que tu veux Aaron. Pour ce que je m'en fou honnêtement. Soupirais-je. Si mes réponses ne te satisfont pas, tu peux toujours en parler avec ton pote en lui répétant ce que je t'ai dit quand vous serez hors d'écoute des autres et tu verras. Vous me faites rire à le prendre pour une brebis innocente. À vos yeux, il n'est pas de la trempe d'un dragon ou d'un démon c'est clair. Il étale pas sa noirceur comme les Herrero c'est certain... Pourtant, dis-moi sweetie... Tu t'es jamais demandé comment tes bourreaux avaient pus te rendre ta liberté aussi facilement ? Tu t'es jamais demandé qui avait nettoyé ces déchets quand nous on s'occupait de toi ? Dis-moi sweetie... Tu crois vraiment que tu le considère comme un frère par hasard, hm ? Arrêtez donc de me faire rire avec votre hypocrisie. Ce mec n'a pas eu besoin de moi pour être ce qu'il est, et clairement... Si je m'amusais à faire sauter ses chaines... Il serait bien pire que beaucoup d'hommes de mon clan. Même Iblis l'avait dit. Il aurait adoré le croiser avant pour en faire l'un de ses démons. La différence entre lui et nous, c'est juste que nous, nous ne cachons pas nos ténèbres.
─ Hein ? Exhala-t-il
─ Crois tu vraiment qu'il faut être tout à fait sain pour s'adapter à tout comme il l'a fait ? Qu'il faut être sain pour voir des heures et des heures de mes séances de tortures sans broncher ? Crois-tu que beaucoup d'hommes avant lui ont su résister de cette façon aux pires crasses des dragons pour l'éloigner ? Mieux même. Cite-moi des personnes capables de dire qu'ils n'ont pas peur de Peter et qu'ils sont très proches de lui ? Assez pour recevoir des appels de sa part, pour qu'il couvre tes arrières sans même que la patronne ne lui en donnes l'ordre ? Oh mais attends... Je vais te faciliter la tâche sweetie. Il n'y a que Cole et Iblis qui n'ont jamais eu peur de ce mec. Deux mecs sur des centaines qui ont partagés mon lit. Dis-moi donc sweetie, dis-le-moi à présent... Crois-tu vraiment que ton pote n'est qu'un agneau quand tu analyse son parcours d'un regard neutre hm ? Et le mieux... C'est que je n'ai rien fait pour l'y plonger. Le mieux... C'est que s'il en est là, c'est sans que je m'en mêle... Imagine. Imagine juste... le potentiel caché de ton cher ami. Mais c'est vrai... Toi tu n'étais pas là pour le voir jouer à torturer Maximilian. Tu ne l'as pas vu suivre mes instructions, pousser encore et encore cette ordure dans toutes les strates possibles de la douleur et de l'humiliation. Tu n'as jamais vu son côté sombre toi... Tu crois que je l'ai choisi car c'est une victime facile et tu as débarqué en pensant qu'il avait besoin de toi pour le défendre. J'aime vraiment cela chez toi Aaron, et ce n'est pas un reproche que je te fais. Mais en faisant cela, c'est lui que tu as le plus sous-estimé, et c'est pour ça que je taillade ainsi sans t'épargner. Après tout, tu es venu au combat face à moi en connaissance de cause non ?
Ma main s'empara de son menton et je le fixais d'un air narquois, un sourire moqueur sur les lèvres.
─ Échec et Mat sweetie. Ne sous-estime jamais les pions de ton échiquier. Jamais. Cela te donnera toujours des déroutes comme avec les Herrero sinon. Toujours regarder et considérer les personnes autour de toi dans leurs ensembles d'une façon neutre sans que tes sentiments ne prennent le pas. Sinon tu deviens le pion... Et te voilà sacrifié sur l'échafaud de ta naïveté. Tu as cru que j'avais choisis Cole comme un pion facile à manipuler, et cela aurait pus il y a des années oui. Mais ce n'est pas un pion, sweetie, qui joue cette partie-là. C'est un autre joueur. Il n'est pas le manipulé. Il est celui qui aide à manipuler. Alors oui, il oscille dangereusement par moment, face à moi, il ne cherche pas à jouer. Il ne se cache pas de ce qu'il ressent. Il l'assume. J'ai conscience de ce qu'il ressent depuis cette escapade oui. Je comprends ta rage à vouloir le protéger évidemment. Mais ne fais surtout pas l'erreur de sous-estimer Cole mon sweetie. Si toi tu es un dragon, lui c'est un loup. Il fera tout pour protéger sa meute. Et moi, je ne laisserais personne dire qu'il est qu'un pion.
Arrêtez donc de me faire rire à croire qu'on peut innocent en évoluant à mes côtés.
─ Même le diable s'est mis à genoux devant moi sweetie. Pour évoluer dans mon monde, on ne peut pas être un agneau. Si on veut marcher à mes côtés, il faut se montrer à la hauteur sinon je te détruis sans le moindre remords. Et toi, après tout ça... Toi, tu crois encore que ton pote est un agneau paumé chez les prédateurs ? Laisse-moi rire. Il n'y a rien de plus de dangereux qu'un prédateur qui reste dans l'ombre, qui parviens à se camoufler même de ses semblables... Cela fait quoi, dis-moi, de se dire que Cole t'a eu de la même façon que toi tu l'as eu ? Tu te croyais le seul de vous deux à avoir des ténèbres ? Mais sweetie... Tu t'es tellement planté. Si moi j'ai Peter qui est prêt à tout pour me protéger... Toi, tu n'as même jamais eu conscience de tout ce que pouvait faire Cole pour te protéger toi. Qui est l'aveugle à présent dis-moi ? Qui est le naïf ?
Je lui laissais deux mélanges avant de le laisser là, complétement hébété de ce que je venais de lui expliquer sans détour. Je croisais Cole un peu plus loin, ricanant en haussant les épaules. Il secoua la tête, blasé de mon air d'enfant prise en faute. Attrapant mon mélange en soupirant.
─ Sale chieuse. Tu me l'as détracté là...
─ Oupsi doupsi. Je crois que j'ai abattu tes cartes dans la partie...Chéri. Tu n'as plus qu'à aller lui parler. Je sens que çà va être amusant. Dommage que je rate celle-là de partie. Je te laisse jouer. Après tout...
Je me stoppais juste devant lui, lui reprenant mon mélange des doigts pour l'empêcher de céder.
─ Vas-tu oser dire que j'ai menti dans tous ce que j'ai dit ?
─ Non.
─ Alors, ne crois-tu pas que quand l'un de mes hommes les plus proches et les plus hauts gradés dans mon clan, vient m'affronter de cette façon. Quand il sait qu'il peut même se faire tuer si l'envie m'en prends mais que malgré tout, il vient me dire sans détour que là, il s'oppose à moi... Ne crois-tu pas que c'est une preuve de respect que de le traiter d'égal à égal et de lui expliquer les choses sans détour ? Et puis, j'avoue que ça m'a énervée ouais.
─ Quoi donc ?
Je m'allumais une cigarette, inspirant avant de recracher la fumée. Je haussais finalement les épaules, allant pour repartir et les laisser mais sa main se saisit aussi vite de mon bras. Ses sourcils se fronçant alors qu'il répétait sa question. Je poussais un soupir, le regardant en coin avant de regarder devant moi.
─ Qu'il te sous-estime. Ça m'a énervée de voir qu'il te pensait si facilement manipulable. De le voir si loin de la réalité. Les autres peuvent bien le penser si c'est ce que tu veux, mais lui je le laisserais pas être aussi con. Il n'a pas le droit de l'ignorer quand il est l'une des personnes pour qui tu n'as aucune limite. Ce serait cracher sur tout ce que tu as fait. Alors j'ai peut-être été un peu fort ouais. Mais quand tu veux combattre contre moi... Il vaut mieux bien savoir choisir son combat.
─ Tout doux mon dragon. Ricana-t-il. J'ai saisi... Je vais lui parler. J'ai compris. Tu as raison, c'est à mon tour de jouer carte sur table avec lui.
Je hochais la tête, le regardant rejoindre Aaron alors que je repensais au moment précis où j'avais fait sauter les barrières que je n'aurais jamais cru refranchir avec lui.
« ─ Et toi alors, t'aimes quelqu'un ? Avais-je lancée avec entrain.
Oui, j'avais trop bu. Oui clairement. Si ça n'avait pas été le cas, j'aurais compris que je venais de défoncer la barrière des sujets tabous à ne pas aborder avec un ex de son genre. Mais bon.. Trop tard pour rattraper ma phrase.
Il m'avait regardé, son regard d'un bleu si froid, me scrutant toujours de la même façon. Puis il avait soupiré, buvant son verre d'alcool avant de s'appuyer au fond de son siège.
─ Je suis tombé amoureux il y a quelques années. Un truc à la con, cliché. Je suis tombé amoureux d'elle comme on tombe du haut d'un pont. C'était brutal, je le sentais dans chaque fibre de mon corps. Cet amour, c'était comme avoir ton Beretta fétiche contre ma tempe, mon doigt sur la gâchette, priant pour que la balle sorte et m'achève. C'est con. C'était court. C'était il y a des années. Mais cette femme... J'ai continué de l'aimer cette femme. Drogue dure dont je gardais le goût malgré moi. Pourtant, elle a été délogée en une rencontre j'avoue. Ouais. Une seconde il m'a fallu. Un prénom, deux mots. Mila, ma fille. Rêve fou que je ne m'étais pas permis avec cette femme, et pourtant elle l'avait fait. La seule femme dont je voulais un enfant. Elle m'en offrait deux. Je les ai aimés si fort en une seconde, que tout le reste... Ça ne sera jamais à la hauteur. Les autres femmes, ce sera jamais un dragon ou ma fille.
─ Pourtant, je me dis que jamais je n'aurais dû venir sur New-York...
─ Tu n'aurais pas connu Aaron, Nino, Caleb, Jarod... Tu ne te serais pas libérée de Marc. C'est nous, nous qui avons voulu te garder. Eux qui n'ont pas compris que ce passé était clôturé. Tu as beau être un génie, tu n'es pas magicienne...
─ Ouais... Mais regarde où on en est... Je suis en guerre contre eux Cole. En guerre putain. Parce que les pères de mon fils ont provoqué la mort du père de ma deuxième fille. Ils sont si jeune pourtant leurs vies est déjà entachées de la douleur et du monde du crime. Je suis la pire mère possible.
Il avait ri. Sous mon air ahuri, il avait ri aux éclats. Essuyant les larmes coulant de ses yeux avant de lever le doigt pour me désigner quand il avait enfin repris son sérieux.
─ Ma mère était une mère abominable. Junkie, vendant son corps pour sa came. Ne s'occupant même pas de nous, se foutant royalement de notre sort. Ça c'est le schéma de la pire mère possible. Toi... Bordel mon dragon... Écoutes un jour tes enfants parler de toi. Ils ont des étoiles plein les yeux quand ils parlent de toi. Ils dessinent, apprennent plein de choses, juste pour toi. Ils grandiront dans notre monde, feront des erreurs, des conneries. Et pourtant, ils savent que toujours tu sera là pour les protéger et les relever. Plus ils grandiront, plus ils te connaitront, et plus ces deux diablotins confirmeront ce que je vais te dire... Ils n'aimeront jamais personne autant qu'ils t'aiment toi. Tu n'es pas parfaite, mais tu es une mère parfaite pour eux.
Il avait soufflé, son regard avait parcouru le ciel étoilé, et sans le lâcher du regard il avait ré-ouvert la bouche.
─ Et puis merde. Je te permets pas de te critiquer tiens. Encore moins de te dévaloriser. T'es ma muse. T'es l'âme-sœur du Diable, sa femme. Alors en tant que femme, tu es effectivement sacrément tordue. Mais tu es le Dragon. Tu es le Diable de ce monde. Et dans ce rôle... Personne d'autre que toi n'est aussi parfaite. Et moi, je regrette rien de mes choix. T'avoir comme amie, c'est sacrément tordant ! Putain mais regarde-moi ! Planqué au fin fond de la Sicile, à m'amuser comme un gosse avec toi ! Ça fait des années que je me suis pas autant amusé ! Je fous le bordel avec toi, et puuutainnn... T'as vraiment l'art de me faire sentir vivant. Pourtant t'es juste toi, réellement toi quand on s'éclate comme ça... T'es là à me révéler l'étendue de ta capacité de jouer dans mon domaine... Et t'imagines même pas le pied que je prends. T'es une mordue de musique, une putain de pirate informatique, LA plus grande criminelle des Etats-Unis... Et te suivre dans tout ça... T'imagines même pas le pied que ça me fait prendre. C'est mieux qu'un rail de coke. Mieux que toutes les séances de sexes que j'ai connus. T'es un shoot continue de kiff et d'adrénaline... T'es pas une malédiction à connaitre mon dragon... T'es le truc le plus précieux que j'ai jamais connu bordel, alors fermes là... Et arrêtes de croire que tout ce qui est arrivé c'est de ta faute. »
Ouais... Foutu enfoiré... Viens pas te plaindre maintenant si tu te retrouves marqué de mon dragon. Je crois que je suis pas assez folle ou bien trop pour te laisser partir à présent...
Oh en parlant de partir !
─ Oh ! Entretuez-vous pas ! Vous avez un gala de prévu dans deux jours et j'ai besoin qu'on y soit ! Ne déconnez pas ! M'écriais-je d'un coup.
─ Quel gala ? Hurlèrent-ils aussi vite
Ah j'ai oublié d'en parler ?
─ Oupsi. Y'a ma fille qui m'appelle. Je dois y aller.
─ Les enfants sont à deux kilomètres de là, alors je sais que Mila a une sacrée grande gueule, mais là... Je n'entends rien Naëlle ! S'énerva Cole. C'est quoi encore ce Gala !
─ Si si, tu l'entends pas mais c'est mon instinct maternel qui parle. Je dois y aller. On en reparle plus tard !
Est-ce que je me suis réellement barrée comme ça ?
Évidement. Sinon c'est moins drôle.
Pis au moins, ça les a calmés avant de se parler.
Mais bon, du coup, dès leurs retours de leurs conversations, ils avaient dû plier bagage pour rentrer sur New-York afin de préparer avec le reste du groupe leurs interventions pendant ce fameux gala.
Deux jours plus tard, à bord d'une limousine de la famille, j'observais mes deux frères plaisanter avant que John ne regarde par la fenêtre, se rapprochant de moi en me souriant.
─ Tu es sûr de vouloir faire ça ?
Je hochais la tête, l'embrassant doucement sur la joue avant de me reculer. Un sourire en coin s'étirant sur mes lèvres alors que je l'observais.
─ Ça te fait prendre ton pied rien que d'imaginer leurs têtes de voir débarquer le trio Gomora... Me moquais-je
─ Grave.
La limousine s'arrêta enfin et je soufflais doucement. Il embrassa mes mains les gardant un peu alors que la porte de la limousine s'ouvrait.
─ Allez je me lance en prem's ! Lança Luc avant de sortir.
─ Prête ?
─ Allons montrer que les Gomora sont increvables.
Il m'embrassa sur la joue avant de sortir à son tour, se penchant une fois sortis pour me tendre la main. Je pouvais déjà voir les flashs crépiter, et je ne peux pas dire que cela se calma quand je sortis du véhicule. Comme par le passé, le trio Gomora pris la pause devant les journalistes. Nous étions encore sur le tapis devant les journalistes quand j'entendis mon prénom vers l'entrée et je tournais le visage, apercevant un Cole assorti à ma tenue. Je me défi de l'emprise de mes frères, m'avançant vers l'entrée en souriant à Cole. Il ne se fit pas prier, descendant les marches quatre à quatre en ignorant les journalistes. Il s'arrêta juste devant moi, glissant ses doigts sur mon visage en se mordant la lèvre.
─ Bordel mais c'est elle la petite amie du chanteur de Blacks Wings ! Hurla une journaliste
─ Que la partie reprenne. Murmura t-il contre mes lèvres. Quelle douce torture que d'avoir à t'embrasser.
─ Un calvaire hein...
Il hocha la tête avant de s'emparer de mes lèvres, me faisant basculer pour que je tourne le dos aux journalistes. Révélant aux yeux de tous mon emblème mis en valeur par ma tenue.
─ Et voilà ! À peine apparue on nous la pique ! Râla théâtralement Luc.
Cole se détacha de moi en ricanant, serrant la main des deux avant qu'on ne se diriges enfin vers l'entrée.
─ Madame Gomora ! Madame Gomora !
Je me tournais vers les journalistes, revenant vers eux en souriant.
─ Pardonnez la stupidité de ma question mais... Tout le monde vous pensait morte !
─ Comme quoi, la mort me va bien vous ne trouvez pas ?
─ Madame Gomora ! Êtes vous en couple avec le chanteur des Blacks Wings ?
─ En effet, voici ma muse. Intervins une voix juste derrière moi.
J'offris un grand sourire à Cole, enlaçant mes doigts aux siens. Il m'entraîna l'air de rien jusqu'à l'intérieur. Nous faisant rejoindre les autres alors qu'il gardait sa main sur mes reins. Il se pencha à mon oreille, me chuchotant l'air de rien quelque chose. Je hochais la tête en ricanant, récoltant un baiser en remerciement.
Un peu plus tard dans la soirée, son groupe entra en scène, jouant leurs morceaux les plus connus. Faisant la joie de toute les groupies présentes et des journalistes. Pourtant juste avant le dernier morceau, je m'avançais l'air de rien à travers la foule. Attrapant discrètement un micro que me tendait l'un des ingénieurs du sons pendant que Cole m'observait m'approcher.
Ses doigts firent raisonner dans la salle une des rythmiques les plus connus du monde. Et cette fois alors qu'il entamait l'intro de « Highway to Hell » de ACDC, c'est ma voix qui lança le morceau alors que je le rejoignais sur scène. Me faisant littéralement dévorer par son regard. Il n'avait même pas besoin de jouer ce regard. Il était pur et véridique.
─ Living easy, living free
Season ticket on a one-way ride
Asking nothing, leave me be
Taking everything in my stride
─ Don't need reason, don't need rhyme
Ain't nothing I would rather do
Going down, party time
My friends are gonna be there too
Un sourire carnassier ne quittait pas nos lèvres alors qu'on entamait ensemble le refrain, prenant juste notre pied dans cet instant.
I'm on the highway to hell
On the highway to hell
Highway to hell
I'm on the highway to hell
No stop signs, speed limit
Nobody's gonna slow me down
Like a wheel, gonna spin it
Nobody's gonna mess me around
Hey Satan, paid my dues
Playing in a rocking band
Hey mama, look at me
I'm on my way to the promised land, whoo!
I'm on the highway to hell
Highway to hell
I'm on the highway to hell
Highway to hell
Don't stop me
I'm on the highway to hell
On the highway to hell
I'm on the highway to hell
On the highway
Yeah, highway to hell
I'm on the highway to hell
Highway to hell
Highway to hell
And I'm going down
All the way
Whoa!
I'm on the highway to hell
Et voilà, t'es satisfait de toi sale chieur ? Évidemment que tu enchaîne sur Thunderstruck... Évidemment.
Depuis le temps qu'on a pas fait ça... Depuis tout ce temps, tu ne pensais même plus pouvoir rechanter avec moi un jour sur scène... Et nous voilà...
Et toujours cette foutu sensation qu'on peut créer un univers sans limite quand on chante à deux.
Tu fais chier.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top