Les spots venant balayer la piste, le tempo qui vient battre dans mes tempes, les multiples filles se déhanchant en tenue qui ne masquent presque rien... J'avais beau balayer la salle encore et encore, mon regard finissait toujours par revenir sur la pièce centrale semblant incarner ce soir « La tentation ».

Juste vêtue d'une brassière en cuir lacée et d'un pantalon en cuir honteusement moulant... L'ensemble de sa tenue me rappelait des nuits entières au Secret's. Putain d'incarnation de l'interdit.... Une incarnation clairement alcoolisée.

                       Apparemment la dame semblait avoir vécu un début de journée très satisfaisant. Au point qu'elle avait eu envie de sortir faire la fête. Du coup, nous nous étions retrouvé ici. Et forcément, au bout de quelques heures, elle était sur le podium avec d'autre à se déhancher. Et comme beaucoup d'autre homme... Eh bien, je ne pouvais m'empêcher de l'observer danser.

La musique qui semble se répercuter par onde sur elle, la faisant se déhancher en rythme alors que ses mains semblent guider nos regards.. Nous faisant passer par ses cuisses, caresser son bassin avant de venir contourner ses seins. Remontant en une course lente vers son cou. Et je devine par habitude depuis ce « voyage » que je ne dois pas croiser son regard.

Elle me fera me lever en une expression, et je deviendrais encore un jouet consentant entre ses doigts.

                          Je soupire, fermant les yeux en secouant la tête avant de saisir mon verre. Malheureusement pour moi, quand je repose le regard dans sa direction, je suis clairement surpris de la voir s'amener dans la mienne, de direction. Elle se verse plusieurs verres de vodka devant mon regard blasé, et je m'installe au fond du canapé, l'observant faire. Observant sa langue passer sur ses lèvres alors qu'elle vient de s'enfiler une dizaine de shooter comme moi je bois de l'eau.

─ Danse avec moi.

             Je secoue lentement la tête alors qu'un sourire narquois orne mes lèvres. Non non tu ne me feras pas encore tomber dans ce piège foutue chieuse.

             Elle repasse sa langue sur ses lèvres, un sourire venant s'étirer sur ses lèvres alors qu'elle dégage l'air de rien la table. D'un mouvement de bras pour être plus précis, alors qu'elle pense tout de même à sauvegarder sa bouteille de vodka. Apparemment y'a des trucs où faut pas déconner. Et la vodka ça se gâche pas. Apparemment....

Oui j'avais préféré reporter mon attention sur cette bouteille qui été maintenue en hauteur avant de finir... entre ses lèvres.

Outch. N'imaginons rien mec, n'imaginons rien.

             Je clignais des yeux alors qu'elle grimpait carrément sur la table, s'approchant de moi comme un félin voulant dévorer sa proie. Et je ne trouvais qu'à me tasser au fond de mon siège, maudissant le fait que derrière moi, ce soit un mur.

Une issue ?

Non ?

Eh merde.

                 Je cherchais de l'air alors que clairement, je n'avais vraiment pas à me plaindre de la vue devant moi. Une Naëlle au regard de prédatrice, au décolleté très...

─ Ohh bordel. J'ai besoin d'une cigarette . Murmurais-je

                 J'observais, en retenant un gémissement, ses doigts plonger entre ses seins, en sortant une cigarette qu'elle me tendit dans un grand sourire. Finissant par la glisser entre mes lèvres avant de me l'allumer. Elle en profita pour crocheter sa main à ma nuque, forçant le rapprochement. Elle aurait pus aller chasser partout dans cette boîte qu'elle n'aurait eu aucun mal à trouver une proie voulant se faire dévorer. Mais voilà, la femme s'amusant à me consumer ne se laissait plus approcher par « les autres » justement. Et je ne sais pas si j'étais chanceux ou non de faire partie du camp des « jouets bouffables » de la dame.

─ Joue avec moi... J'ai tellement envie de jouer... Je serais une fille très sage tu verras...

Alors ça... Ça vraiment... Mon cerveau avait beau hurler que c'était faux... Ma queue me hurlait « on s'en branle, vas y ».

J'inspirais une longue bouffée de cigarette, attrapant ma cigarette avant de souffler ma fumée. Me reculant à mesure qu'elle semblait s'approcher de moi. Venant finalement s'asseoir sur moi en s'appuyant sur le mur derrière moi tout en recommençant à danser.

Je ne pus retenir mon gémissement de souffrance alors que je pouvais autant la sentir onduler sur moi que « profiter » de la vue.

─ Nous le regretterons tous deux. Soufflais-je

─ Joue avec moi, j'ai envie de faire du glaçon de la vapeur...

─ Ma chieuse...

                  J'inspirais et expirais plusieurs bouffées de ma cigarette, me faisant même voler ma fumée alors qu'elle venait frôler mes lèvres. Et je pense que si elle avait pensée à se retourner, tous les mecs bavant se dévoueraient sans aucun problème pour répondre à sa demande.

─ On ferait mieux de rentrer. Tentais-je

─ Pourquoi ? Tu n'as jamais eu envie de rebaiser en boite ? Susurra t-elle à mon oreille. Ton corps te trahit toujours autant...

─ Je peux pas nier. Mais c'est encore mon cerveau qui décide.

               Je pose mes mains sur son bassin, la levant pour la poser sur la table avant de me redresser. Elle en profite pour finir sa bouteille avant de s'allonger sur la table. Ne me lâchant pas du regard tout en se sortant une cigarette, levant la main pour qu'on lui file un briquet. Un mec ne se fait pas prier, arrivant comme un chien pour lui allumer sa cigarette, cherchant à la draguer comme un camé en manque.

Touches là et elle te tuera.

J'hésite vraiment quelques secondes à la laisser tuer ce mec, et le seul truc qui me vient en tête c'est qu'on va la retrouver si on fait ça. Elle a vraiment une influence terrifiante cette gonzesse...

Mais étonnement je suis soulagé de la voir venir faire son koala sur moi, et je me contente de sortir de la boîte sans la lâcher. Cachant sa tête avec ma veste alors que dehors des paparazzis nous attendaient.

              Lorsque nous arrivons à la villa cachée dans les hauteurs qu'elle a, je ne peux dire qu'elle est calmée. Elle se précipite même sur la terrasse, mettant la musique en route alors qu'elle se met à danser contre la barre. Je pousse un soupir, me servant un verre d'alcool tout en l'observant danser, m'appuyant contre la baie vitrée sans la lâcher du regard.

 Le pire chez cette femme, c'est qu'elle connaît encore mes goûts musicaux. Piochant dans mon propre baladeur pour danser. Et clairement, je sais que cette musique des ZZ Top, je ne l'écouterais plus jamais de la même façon...

               Pas une seule fois elle ne s'était montrée « faible ». Pas une fois je ne l'ai vu pleurer. Et pourtant ça me crèves les yeux qu'elle hurle de douleur... Ça semble la dévorer à un point tel qu'elle semble chercher comment atténuer cette douleur. Mais je ne peux pas la laisser se perdre. J'ai promis à nos enfants de leurs ramener leur mère.

─ Joue avec moi... Lance t-elle d'une voix joueuse.

Un sourire narquois finit par s'étirer sur mes lèvres. Et je la défie du regard tout en finissant mon verre avant de le poser.

─ Convaincs-moi. La défiais-je

Je ne te laisserais pas te perdre. Je ne te laisserais pas sombrer. Nous rentrerons, et tu le vengeras.

Après tout ce que je t'ai fait subir, je peux bien supporter cela. Après toute ces années, je peux bien encore l'avouer. Que tu es vraiment l'une des seules femmes pour qui je ferais tout. Même si l'autre femme ne joue pas dans la même catégorie... Mila me ferait brûler le monde si elle le demandait.

Et notre fille me l'a bien demandée... De prendre soin de toi. Alors jouons encore. Quitte à me consumer.

Inspires moi ces textes indécents que toi seule me fait inventer. De toute façon, je suis déjà damné.

                        Je regardes en coin mon baladeur qui vient d'enchaîner sur un de mes propres titres. L'insultant de tous les noms dans mon esprit alors que ce ne sont pas mes textes les plus sages qui passent. Textes allant à merveille au moins avec ce que semble vouloir la tentatrice devant moi. Je l'observes se défaire de ses vêtements tout en dansant, m'offrant un spectacle que je n'avais plus oser fantasmer depuis des années. Je ne parviens même pas à réagir alors qu'elle s'approche de moi, juste vêtue de son bas en dentelle. Ses doigts venant défaire un par un les boutons de ma chemise, me l'ôtant sans me lâcher du regard.

─ Résistes-moi. Me défie t-elle.

                  Je ricane, m'approchant de son visage. Si je ne dois pas craquer, cela me va à merveille. Au pire, ce sera douche très très froide. Ou bac à glaçons dans le caleçon.

─ Avec plaisir.

                           Forcément, elle semble se dire qu'une danse à deux, dans sa tenue, est la meilleure chose à faire. Intérieurement je pousse un hurlement avant de me rappeler que je dois le prendre comme un défi. Le même genre de défi que ceux de William. Sauf que là, c'est juste ma tentation qui vient frotter ses fesses contre ma propre envie... Je me retiens de pester, ne pouvant m'empêcher de répliquer en frôlant sa peau. Savourant pleinement pourtant ces instant de folies avec elle. Je n'avais cessé de la découvrir autrement depuis cette « fugue », comme elle semblait prendre soin à me découvrir aussi. Et bien souvent on ressemblait plus à des ado turbulent qu'à des parents responsables.

─ C'est quoi ce regard ? Demanda t-elle suspicieuse.

─ Je me disais juste que je m'amusais beaucoup avec toi.

─ Oooh... Du coup tu veux pas t'amuser encore plus ?

Je ne pus retenir mon rire, m'écartant d'elle pour me calmer.

─ Bordel tu lâches vraiment rien. Riais-je

                En deux mouvements bien trop rapide pour moi, je me retrouvais le cul assis sur une chaise. La demoiselle me fixant avec une lueur prédatrice dans le regard. Bordel pourquoi j'ai oublié que même bourrée elle est redoutable ?

                Elle se remet à danser, se disant même que danser sur moi est la meilleure solution. M'offrant le panel de tout son sadisme pour parvenir à me faire craquer. Elle finit par attraper mes mains après de très longues minutes déjà de sa danse, se mettant face à moi, venant occuper ses lèvres dans mon cou alors qu'elle guide mes mains sur son corps.

Et le seul truc qui me vient à l'esprit, c'est de décompter en partant de un million depuis le départ de cette foutue torture. Alors que même le bas de mon corps et mon propre cerveau me hurle de céder.

Mon envie de crever atteint des sommets alors qu'elle vient coller son dos contre mon torse, basculant sa tête sur mon épaule tout en soupirant lascivement, amenant mes mains vers les zones les plus sensibles de son corps.

Putain achevez moi.

Juste

Achevez-moi.

─ Tu sais qu'au pire je peux t'attacher et te baiser. Gémit-elle. T'attacher et te sucer jusqu'à ce que tu me supplie de te laisser me prendre.

Oh god.

─ De quoi as-tu peur Reed ?

─ De gâcher tous mes efforts. De te décevoir en te cédant alors que tu es dans cet état, dans cette situation...

─ Ohhh mon glaçon tu réfléchis tellement trop...

Elle relâche mes mains, venant me refaire face, le regard un peu plus sérieux contrairement à son sourire de psychopathe.

─ Je t'apprécie vraiment comme ami, je me marre bien avec toi. Et tu semble être un assez bon père pour que Aylan t'appelle ainsi. Pourtant, j'ai débarqué dans ta vie avec deux mômes que t'avais pas prévu. T'as jamais cessé de soutenir Aaron, t'es devenu pote avec Peter alors qu'il accorde que rarement cela... T'es l'un des seuls qu'il considère vraiment. T'es tellement baisable quand tu es en dominant que j'ai finis par me mater tes performances avec Iblis quand je l'ai découvert. Mon glaçon.. Mon rockeur... Tu continue de t'en vouloir pour cette époque là alors que t'es loin d'être celui qui m'as le plus fait mal. Tu t'es infligé bien des punitions depuis à cause de cela. J'en veux à la terre entière de m'avoir retiré mon âme sœur. Je crève de douleur oui. Toi tu es là, où tes seuls principes sont ceux de ne pas me blesser plus. Tu dis non à une tentation que les jumeaux doivent continuer de t'envier.

Elle ricane, se penchant plus près de moi, frôlant mes lèvres en attrapant mes mains pour les bloquer.

─ Cole Reed, mon adorable glaçon. Je vais baiser avec toi. Je vais te faire céder. Découvrir à quel point tu as appris ces dernières années. Je vais explorer tous ton savoir dans le domaine du sexe. Et nous repartirons de là comme nous sommes venus. Je te baiserais, et nous resterons amis. Tu resteras le père de mes enfants. Tu resteras quelqu'un en qui j'ai foi. Mais même toi tu ne pourras m'empêcher de brûler le monde. Alors jouons mon glaçon. Continuons de jouer.. De toute façon, tu peux bien le nier, tu sais que j'ai déjà gagné. Ton corps est incapable de me résister.

La plus cruelle des tentatrices. La plus obsédante. La pire de toutes les femmes de ce monde.

Naëlle. La Femme au Dragon.

Je déteste bien te donner raison.

Et pourtant j'attrape ses lèvres. Elle me rends aussi vite mon baiser, glissant ses doigts dans mes cheveux, s'accrochant alors que je me redresse tout en la portant. Ne lâchant plus ses lèvres, même quand je la pose sur sa table.

Rappelles-moi les saveurs de ce corps, ces saveurs oubliées. Redonnes-moi ces images qui vont hanter mes nuits.

Refais de moi le junkie de ton corps. Tant pis pour toi, c'est bien toi qui me l'a demandé.

Je vais donc te prouver que depuis tout ce temps, le Cole que tu as connu a disparu. Ma drogue est devenue la même que la tienne, celle du sexe.

Jouons ma Muse. Je te ferais composer de nouvelles symphonie.

Jouons. Continue donc. Continue.

Il n'y a bien que toi pour me rendre si vivant.