Chapitre 10. Point de vue Calvin B.
Note de l'Auteur : Bonjour les chats ! Comme vous avez dû le remarquer vous allez devoir jongler dans ce livre entre deux camps très distincts. D'un côté le monde du crime et sa guerre l'agitant, de l'autre le monde fédéral avec notre duo du FBI : Attkins Wilson & Calvin Benett.
Ainsi, je m'amuserais à vous balader d'un monde à l'autre sans transition.
Deux fils rouges distincts mais pas si distincts pourtant.
bonne lecture !
Où cela vous conduira t-il à votre avis hm ?
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« Écoutes, si tu veux vraiment des infos sur l'ancien chef, alors c'est Nino que tu dois trouver. C'était son bras droit il y a des années »
Un peu de recherches et j'avais remis facilement la main sur ce « Nino » : Nicolino Lorbis de son vrai nom.
Nicolino Lorbis, 36 ans, a servi dans l'armée. Info classifiées. À priori un élément exceptionnel. Engagé il y a quelques années par la famille Gomora en personne... Alors comment cet homme pouvait se retrouver lié à ce gang ?
Simple, il avait grandit au cœur même du quartier du Queens. Et sa famille vivait toujours en plein milieu du territoire du Santa Sangre. Il devait donc y traîner avant d'incorporer les rangs de l'armée, puis y revenir après...
Cependant, il y avait une différence vraiment énorme entre l'ancien chef du Santa Sangre et ce « Nino » : ce Nino continuait, même des années après son départ, d'inspirer suffisamment de respect pour que les questions que je poses sur lui se soldent par un lourd silence.
Silence venant raisonner dans mon esprit quand j'avais fouillé dans les dossiers des flics à la recherche de ce surnom ou de son nom. Nada. Que dalle. Queutshi. Il n'était même pas évoqué une seule putain de fois.
Ah si pardon. Évoqué une fois parce qu'il s'était fait démolir la gueule et qu'il avait été déposé à l'hôpital par une gonzesse. Gonzesse qui avait déclarée à priori au près des médecins: « Le coupable de son état ? Bah c'est moi. Il sait où me trouver s'il veut porter plainte. »
Se faire défoncer par une gonzesse et porter plainte ? Tu m'étonnes qu'il a pas porté plainte si c'est vrai. C'est peut-être l'une des disparues... Ça fait partie des questions que je dois poser en fait.
Mais bon, réussir à faire venir ce mec ici n'avait pas été une partie de plaisir clairement. Parce que les requins servant les Gomora nous ont bien fait galérer. Jusqu'à peu où paf... Attkins a obtenu le numéro de l'un des big boss par l'une des secrétaires... Une secrétaire avec un nom à la con.. Madame... Ah ouais... Madame Beretta.. C'est ainsi que nous avions obtenu le numéro de Luc Gomora je crois. Mec qui nous a envoyé chier pour nous refiler à son frangin. John Gomora.
John Gomora. Le requin que nous avions le moins envie d'affronter de ce duo. Et qui pourtant se trouvait à cet instant précis devant nous, accompagné par un mec à la couleur chocolat, des dreads et un air aussi aimable qu'un pitbull m'accompagnant.
─ John Gomora. L'agent Wilson nous a fait venir pour s'entretenir avec mon employé ici présent.
Je détaillais l'homme accompagnant John Gomora, comprenant que c'était le fameux Nino. Et je ne sais pas où il avait passé la nuit, mais il avait clairement pas dormi.
─ En effet, veuillez me suivre Monsieur Lorbis. Confirma Attkins.
Le bras du PDG se leva, empêchant ce Nino d'avancer et nous reportions notre attention sur lui.
─ Mes différents diplômes me confèrent le droit de pouvoir représenter légalement Monsieur Lorbis Nicolino. Sans ma présence, et à moins d'y être contraint par une injonction, Monsieur Lorbis ne coopérera pas. Ceci est non négociable.
Un requin. Un fouille merde. Putain ce que je pouvais détester ces mecs...
─ Si ça vous amuses. Soupira Attkins. On peut y aller ?
Quelques minutes plus tard, on s'installait enfin en salle d'interrogatoire. Réglant avec le PDG l'épineux problème de l'enregistrement et ce genre de détails très amusant. Enfin, ça semblait amuser ce Nino en tout cas.
Quand tout fut enfin en place, nous attaquâmes les hostilités, prenant le soin de préciser que nous n'étions là que pour enquêter sur des disparitions.
─ On va aller droit au but, connaissez vous Logan Herrero ?
Une grimace de dégoût vint déformer les traits de ce Nino, et sa main se mit aussi vite à pianoter lentement sur la table. Mon regard se posa sur celle-ci et je crus y distinguer le tracé d'un tatouage avant que la main ne disparaisse de ma vue.
─ Qu'est ce que cette merde a encore fait putain ? Grinça Nicolino Lorbis.
─ On le soupçonne d'avoir fait disparaître une cinquantaine de femmes. Répondis-je
La seule réaction venant peindre les traits de cet homme furent un haussement de sourcil. Comme une question muette d'un « ouais, et ? ». Réaction me faisant comprendre qu'on m'avait dit juste. Ce mec en savait long. Vraiment long pour ne pas s'étonner de telle accusation.
John Gomora se pencha à l'oreille de Nino, lui parlant en nous masquant sa bouche et l'homme lui répondit de la même façon. Récoltant un haussement de sourcil de la part du PDG. Soulignons que c'était la première expression que je voyais sur ce foutu mec quand même...
Il fit signe de continuer et Nino soupira avant de s'étirer. S'appuyant négligemment sur son poing en fixant Attkins.
─ Et ? Questionna Nino.
─ Reprenons du début. Comment avez vous connu Logan Herrero ? Demanda Attkins imperturbable
─ J'habite depuis petit dans une rue dirigée par le Santa Sangre. Alors quand ce Herrero a intégré les rangs de ce gang, je l'ai vite aperçu. À mon retour de l'armée, j'avais pas envie de replonger dans ces conneries, mais ma mère et ma sœur vivaient toujours en plein milieu de ce territoire, donc j'ai choisis d'intégrer ce gang pour les protéger. Demandant en échange qu'on me laisse gérer cette rue. Et c'était déjà cet Herrero à la tête de ce gang à mon retour. Pas mon pote, juste un boss pour qui je bossais. Je l'aimais pas, mais avant il était respecté.
J'ouvre un dossier, étalant les centaines de photo devant ce Nicolino qui les regardes en arquant un sourcil.
─ Vous reconnaissez ces femmes ? Demandais-je
Il étala les photos, s'arrêtant sur certaines avant de les mettre de côté. L'une des photo sembla attirer plus longuement son attention et il soupira en la prenant entre ses doigts.
─ Vous connaissez cette femme ?
─ Non. Je l'ai juste déjà vu une fois. Elle se faisait appeler Méli je crois...
─ Vous l'avez vu où ? S'enquit Attkins.
Nino haussa les épaules, regroupant les autres photos avant d'étaler quelques photos sur la table.
─ C'était des filles de la villa ça. Indiqua l'homme du but en blanc. Ça remonte loin, mais je me rappelle de ces gonzesses, parce que c'est des connes qui avaient baisés avec le chef. Et quand le chef se lassait, il faisait bannir la gonzesse de la villa. Et moi, pour éviter que cet abruti fasse de la merde, enfin surtout pour ces pauvres filles... Bah je les aidais à disparaître de la ville. Mais elles sont en vie hein. Vous auriez fait diffuser leurs portraits elles seraient venues ces connes... Pas possible d'être aussi conne. Elles sont toujours pas revenues ?
─ Bah si leurs familles les ont signalés comme disparues... Grinçais-je
─ En même temps, elles se sont fait enfiler par Herrero. Faut pas être maligne pour.. Commença le mec.
Le regard en coin du PDG fit ricaner le black qui haussa les épaules avant de se reprendre.
─ Bref. Ces cas là, je sais qu'elles sont supposés être vivantes. Vu que je me suis occupés de ça. Après, je sais pas qui s'est assuré de ça après mon départ de ce gang par contre.
─ On nous a parlé d'une femme qui aurait attiré l'attention de Logan Herrero à votre époque. Une certaine... Matriochka ? Ça vous parles ?
Un rire s'éleva et je fixais avec étonnement ce Nicolino qui semblait être hilare de la question.
─ Matriochka... Murmura l'homme avec tendresse. Ouais je la connais ouais. Elle a vécu dans ma rue pendant... Deux ans et demi...
Il s'appuya sur son poing, un sourire s'agrandissant sur ses lèvres alors qu'il semblait repenser à cette femme. Et de toute évidence, cette femme ne le rendait pas indifférent.
─ À ma première rencontre avec elle... Elle descendait de sa moto et elle s'était fait siffler. Bordel ce qu'elle leurs a foutus aux mecs. C'était vraiment devenu super marrant la rue avec elle... Pis y'a eu ces deux blaireaux... Si j'avais su... Finit-il dans un soupir.
─ Qui ça ?
─ Natan et Logan Herrero. Cracha l'homme. Les jumeaux voulaient se taper Matriochka, et ils étaient prêt à se battre pour pouvoir se la taper. De vrais dingues... Le chef la faisait suivre partout, débarquant lui ou son frère à la première occasion pour marquer leurs territoires. Elle pouvait plus faire un mouvement sans que ce mec ne le sache. Juste parce que ces deux tarés voulaient se la taper....
─ Et vous savez s'ils y sont.... Commençais-je
─ Ouais. Mais ça rendait dingue le chef de pas pouvoir l'avoir comme lui le voulait. Il a commencé à devenir beaucoup plus violent avec les femmes qui venaient à la villa... Le moindre mot de travers de la part d'une gonzesse pouvait lui valoir de se faire buter aussi sec... Et son jumeau avec son air tout gentillet était pas mieux. Alors quand Matriochka s'est barré de cette ville, je l'ai suivi. Parce que je me méfiais de ces deux dingues. Et j'ai eu raison... Ils ont fouillés le pays pour la retrouver.
─ Et ?
─ Ils ont finis par se lasser et repartir. La laissant dans un état lamentable. Mais bon... Elle au moins, elle est vivante. Celle là... Je sais qu'elle est morte.
Il posa la photo de la fameuse femme qu'il avait appelé Méli. Un lourd soupir s'échappant de ses lèvres.
─ Comment vous le savez ?
─ Parce que j'étais de visite chez lui quand il l'a tué. C'était l'année dernière. J'ai croisé cette nana chez lui avant d'aller me coucher. Et quand je me suis réveillé le lendemain, y'avait juste une flaque de sang sur les cailloux avec les affaires de cette gonzesses étalées dans l'herbe. J'ai cherché à savoir où elle était, et cet abruti m'a juste dit que cette connasse l'avait saoulé à trop parler alors il lui avait fait fermer sa gueule. Qu'une de plus ou une de moins à faire disparaître...
─ Vous savez ce qu'il a fait des affaires de cette femme ?
L'homme fit une moue pour marquer le fait qu'il ne savait pas, haussant les épaules avant de soupirer.
─ On m'a dit, dans le gang, que ces dernières années... Logan Herrero était devenu dingue. Les femmes qui entraient dans sa chambre... Elles ressortaient jamais de la villa. Les hommes du gang avaient finis par ne plus vouloir ramener de femmes à la villa. Parce que ça assurait la mort de ces pauvres gonzesses... Je sais pas comment vous faites pour pas être au courant d'un truc que les gangs savent depuis un bon moment... Ça m'étonne pas que les gangs n'attendent pas après vous. Se moqua t-il ouvertement
─ Que voulez vous dire au juste ? Demanda Attkins d'une voix froide.
Un sourire goguenard vint s'étirer sur les lèvres de Nino alors qu'il nous fixait tour à tour. Il regarda en coin son patron avant de se mettre à rire.
─ Bordel ce que vous êtes con. Pourquoi croyez vous que Logan Herrero se soit exilé dans un autre pays ?
Il posa ses mains à plat sur la table, s'apprêtant à se lever mais John Gomora posa sa main droite sur son bras, secouant lentement la tête. Le mouvement avait fait relever sa manche de chemise, attirant mon œil sur les contours d'un tatouage. Mon regard vint aussi vite se poser sur la main de ce Nino, scannant le tatouage dessiné. Essayant de retenir chaque détail que je pouvais observer. J'étais certain d'un truc... J'avais déjà vu ça quelque part.
─ Restez courtois ou je vous fait enfermer. Grinça Attkins.
─ J'essaye juste de vous prévenir moi. Dans la rue de ma mère, on m'a dit que la tête des frangins valaient chères vous savez... Beaucoup de familles ont fait appel aux gangs pour venger leurs disparus. Du coup, entre votre justice et la leurs... Laquelle va gagner ?
─ Vous êtes bien bavard. Remarqua Attkins
─ Je vous l'ai dit non ? Je n'aimais déjà pas ces mecs avant, mais quand j'ai vu qu'ils considéraient les femmes comme des objets encombrants... Déjà Matriochka on aurait dit qu'ils voulaient lui foutre un collier et une laisse pour l'exhiber à leurs guises...
─ Cette manie de traiter les femmes comme des animaux leurs appartenant. Cingla la voix glaciale de John Gomora. Je ne parviens pas à déterminer ce que je trouves le plus lamentable... Les hommes agissant ainsi, ou les femmes se laissant charmer par ce type d'homme... Une femme c'est une pierre précieuse dont il faut prendre soin. Pas un objet de collection... Tsss...
Des soupirs lascifs nous firent hausser les sourcils avec Attkins et nous nous tournâmes en un bloc vers la vitre sans tain.
Attendez il a dit que dalle et elles se languissent de ce mec ? C'est pas sérieux là ?
─ Un souci ? Se renseigna John Gomora
─ L'une de nos collègues a juste eu un malaise. Improvisais-je
─ Oh mince ! Puis-je faire quelque chose pour vous aider ?
Deuxième vague de gémissements et Attkins se contenta de grogner.
─ Non mais je vais la balancer dans le congélo si elle se calme pas ! S'énerva mon collègue
─ Pa...Pardon. S'excusa la collègue dans l'oreillette.
─ Bon, nous étions ravis de cette petite discussion mais j'ai des rendez-vous avec Monsieur Lorbis. Donc c'est ici que nous vous laissons. Prévins John Gomora tout en se levant avec Nicolino.
─ Une dernière question, vous savez où nous pouvons contacter cette Matriochka ?
─ Je l'ai pas vu depuis un moment, mais dès que je la croise, je lui dit de passer vous faire un coucou. Ricana le black
Le summum du ridicule fut atteint alors que nous sortions de la salle, découvrant certaines de nos collègues féminines étrangement présentes dans le couloir. Toute avec une excuse à la con en main. J'observais sortir Julie de l'autre salle, une Julie qui comme d'habitude ne regardait absolument pas où elle marchait et qui donc fonça dans.. John Gomora.
Instant cliché au possible atteint quand le PDG la retint pour ne pas qu'elle chute et que la pauvre fille vira à la couleur des tomates. Bredouillant des excuses incompréhensibles. Il la retint en se reculant après, et je ne sais pas quelle tête faisait ce connard... Mais à priori il faisait jackpot pour les petites culottes autour...
─ Vous ne vous êtes pas fait mal mademoiselle ? Je m'en voudrais d'abîmer une si belle fleur.
─ Si on m'avait dit que les bureaux du FBI avaient des femmes aussi magnifique, je serais venu avant moi ! S'exclama le black.
─ Revenez quand vous voulez... Répondis l'une de mes collègues aussi vite.
Bah ouais tranquillou bilou...
─ Putain je vais me pendre avec un élastique plutôt que de voir ça. Grognais-je avant de m'éloigner avec Attkins.
La fin de journée fut occupée à réécouter l'entretien avec ce Nino, relevant les détails qui nous semblaient important. Et quand on se quittait dans la soirée, une seule question venait tourner dans mon esprit encore et encore.
Qu'est ce que c'était ce tatouage ?
C'est ainsi qu'une fois ma douche prise, peu de temps après être rentré dans mon appartement, je m'installais à ma table avec un paquet de feuille blanches. Mangeant mon plat tout en essayant de refaire ce que j'avais en tête. Je grognais alors que les premiers croquis n'étaient absolument pas bon. Larguant mon assiette dans un coin de la table avant de me remettre sur ce dessin que j'avais déjà aperçu.
─ Allez rappelle toi putain... Alors.... le bas.. c'était ça... Pis là....
Je recommençais encore et encore cette image que j'avais en tête, ne parvenant pas à penser à autre chose tellement ce détail me semblait capital dans cette histoire étrange. Finissant par m'asseoir sur le sol en étalant les croquis, recommençant en complétant par d'autre fois où j'avais cru l'apercevoir.
Je me perdis tellement dans ce putain de tatouage que c'est une main venant claquer mon crâne qui me fit sortir de mon frénetisme. Je relevais un regard hagard vers Attkins, ne comprenant pas ce qu'il foutait en pleine nuit dans mon appart' avant de me rendre compte qu'il faisait déjà jour.
Il m'observa avant de poser son regard sur le foutoir autour de moi. Des centaines de croquis de têtes de dragons plus ou moins détaillés étalés autour de moi. Dans ma main, le tatouage que j'étais enfin parvenu à reconstituer. Celui que j'avais vu sur la main des deux s'étant pointé aux bureaux.
Une tête de dragon noire, des yeux et des cornes rouges.
Exactement au même emplacement qu'un tatouage beaucoup moins détaillé et remplis que mon indic et d'autre mecs sur New-York.
─ Mais c'est quoi ça ? Marmonna Attkins en me tendant un café
─ Je sais pas. Mais ça... C'est le baton qui tient la carotte. J'en suis certains putain !
─ Eh bah découvrons donc qui tient ce bâton. Voyons donc qui essaye de nous manipuler aussi grossièrement.. T'es sûr de ton croquis ?
Je hochais vivement la tête, fixant le dessin avant de regarder mon collègue.
─ Ouais, et tu verras que ce dragon a un putain de lien avec tout ce bordel.
─ Alors, la chasse est ouverte ! Vas te doucher, on a du boulot.
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