Chapitre 1
Cela faisait déjà 3 ans que j'avais perdu l'être le plus chère à mon égard. Ma moitié s'était envolée...Lors de cet incendie alors que je n'étais pas sur les lieux...Orion me manquait terriblement même après 3 ans.
- Bonjour Koneko ! Comment vas-tu aujourd'hui ? Me demandais ma sœur Elsha, encore en robe de chambre.
- Comme toujours Elsha...D'ailleurs j'ai trouvé un bel appartement pas très loin de chez toi...Il faut bien que je te laisse ton intimité avec ta petite famille...Avouais-je en baissant la tête comme toujours.
- Ne dit pas ça ! Tu ne nous gènes pas ! Au contraire ça fait longtemps que je ne t'avais pas vu depuis que tu étais mariée...Je suis contente que tu m'es appelée après...
- Stop s'il te plaît...La coupais-je encore en larmes à chaque fois que l'on évoquait cette histoire.
- Excuse-moi...Mais essaie de passer à autres choses...Et si tu as besoin on est là tu le sais...Me disait-elle avant de partir du balcon pour aller dans la salle de bain.
Au fond de moi j'espérais qu'il était encore en vie...Dans l'incendie personne n'avait retrouvé son corps...Et je ne voulais pas croire qu'il avait disparu.
Après ma dose matinale de lamentations, je partais dans ma chambre pour me préparer avant d'aller au travail. J'aimais ce lieu à l'époque, mais maintenant tout le monde me regarde avec pitié. Mais je n'avais pas le choix, je venais de trouver un appartement, il fallait bien payer mes futures factures...
Mon uniforme enfilé je partais en direction de mon travail, arboré d'un faux sourire et de fausses bonnes nouvelles pour mes collègues qui me demandent toujours comment je vais, je n'ai pas décidé de l'oublier, mais juste de me morfondre en silence et de laisser vivre les autres sans mes problèmes. Quand j'étais non loin de mon lieu de travail, je pensais déjà à la quantité de paperasse que j'allais rattraper à cause du weekend que j'avais dû prendre à cause d'un rhume de fatigue...J'étais chara-designer en chef sur un nouveau concept de jeux vidéo, et je devais créer les personnages principaux d'un jeu qui s'appelait " Le feu brûle toujours "...Un titre qui me faisait mal au cœur bien évidemment, de plus, le scénario avait été créé par ma meilleure amie Marley, qui avait décidé après l'incendie, de rendre hommage à mon mari...Dans son jeux-vidéo...Donc ce dernier retraçait une partie douloureuse de ma vie...Mais Marley ne voulait que mon bien...C'était sa manière de dire au revoir à Orion.
Je commençais à me mettre à mon bureau, j'allumais ma tablette graphique et mon ordinateur pour commencer à rattraper mon retard.
- Koneko ! Ça va mieux on dirait ! M'adressait Marley en arrivant derrière moi toujours aussi joyeuse.
- Oui, merci. Lui répondais-je simplement en me concentrant sur les personnages que je devais créer en 3D.
- Nous sommes à 85% du jeu...Les bêta testeurs arrivent demain, il faudrait au moins finir le plus important. M'informait-elle légèrement stressée.
- Je vais faire le nécessaire, promis Marley. Retourne à ton bureau pour avancer ton travail d'ailleurs, je vais te devancer ! Commençais-je en esquissant un léger rire suivit d'un petit sourire.
- Garde ton sourire Koneko, tu es jolie comme cela...Et ton humour m'avait manquée également...Me disait-elle avant de partir en direction de son bureau laissant ses boucles blondes volées derrière elle.
Des heures passant sur l'horloge posée sur le mur en face de moi, j'avais rattrapé tout mon retard et même fini tous les personnages principaux...Ma journée de travail étant enfin terminée, je prenais la direction de l'appartement luxueux de ma petite sœur. Sur le chemin du retour, je croisais de nombreuses personnes, toutes différentes les unes des autres...Soudainement j'apercevais, un homme, avec des yeux aussi clairs que mon Orion...Je m'étais dirigé vers lui, puis dans un bain de foule il avait disparu...C'est vrai...J'avais oubliée de prendre mes anti-dépresseur...À cause de ça j'avais cru voir mon défunt époux...Dans la masse de monde, des larmes roulaient sur mes joues et dans un torrent d'eau salée sortant de mes yeux, je prenais la direction de l'ancien immeuble où je vivais avant. Mon cœur se serait toujours autant que la fois où l'on m'avait appris que Orion était mort dans l'immeuble enflammé ayant juste lancé par la fenêtre quelques-unes de mes affaires et l'album photo de notre mariage et nos meilleurs moments...À mon arrivée sur les lieux pourtant calme depuis 3 ans, la scène se rejouait encore et encore dans ma tête...
Il était tard, je regardais l'heure...
- Merde il est déjà 22h....Orion doit m'attendre pour le dîner...
- Eh bien dépêche-toi Koneko ! Me criait Marley derrière moi.
- Très bien ! À demain Marley !! Lui hurlais-je en retour en souriant.
Sur le chemin je pensais à ce que Orion aurait pu me cuisiner ce soir, je l'imaginais sur une chaise avec un livre à la main, ses mèches châtains lui retombant sur le visage et cachant ses yeux verts, attendant impatiemment mon retour. À mon habitude, j'allais encore l'embêter pour un rien, il allait bouder et on allait se réconcilier juste avant d'aller au lit...
Mais sans m'en rendre compte étant plongé dans mes pensées que plusieurs camions de pompiers étaient déjà passé prenant la direction de chez moi. Quand j'étais arrivée, je ne voyais que la couleur orange des flammes qui dansaient sur l'immeuble entier. Tous mes voisins étaient en vie, et moi je cherchais mon Orion, les larmes aux yeux et les jambes tremblantes. Ma voisine de palier m'avait informée qu'il ne s'en était pas sorti vivant et qu'elle avait ramassée ce qu'il avait balancé par la fenêtre pour moi...J'avais attendu des heures, jusqu'à ce que les pompiers éteignent le feu gigantesque, le cœur serré, les membres engourdis et les poumons à bout de souffle...Je hurlais de désespoir parmi les décombres, jusqu'à ce que ma sœur qui avait été appelée par les pompiers, m'arrache de cet enfer.
Et en 3 ans, malgré tous mes efforts je n'avais toujours pas oublié cette douleur horrible qui me déchirais le cœur. Et pourtant dans les décombres abîmés par les intempéries, j'entrevoyais toujours un morceau de notre cuisine...Par pur aveuglement à cause de ma tristesse profonde, je prenais la direction des morceaux restants de ma vie et je cherchais désespérément un morceau d'espoir auquel je pouvais me raccrocher...Peu à peu je trouvais des bouts de tissus, des vieilles photos, des restes de meubles... Énormément de souvenir me revenais en tête sans pour autant me rendre heureuse. Je prenais tout ce qui me semblais encore en bon état pour nourrir les souvenirs que j'avais avec mon époux, tout en pleurant en silence dans la nuit en face de mon ancienne vie. J'entendais des pas venant vers moi, quand je m'étais retournée, je voyais mon ancienne voisine avec une meilleure mine que lors de ma dernière visite à l'hôpital pour elle.
- Bonsoir Koneko...À ce que je vois, vous n'arrivez pas à oublier...Me disait-elle calmement.
- Eh bien non, voyez-vous, pendant un temps je me suis plongée dans mon travail, mais ça n'a pas fonctionné, je souffre toujours autant de sa perte et du peu de chose qu'il me reste de lui...Avouais-je cruellement en pleurant toujours autant.
- Allons, allons, séchez vos larmes et partons discuter ailleurs que dans les débris de votre ancienne vie carbonisée en une seule soirée...
J'avais donc suivi, mon ancienne voisine dans un bar, que l'on côtoyait souvent avec son mari.
- Deux bières s'il vous plaît. Commandait-elle auprès du serveur.
- Comment allez-vous depuis, Madeleine ? L'interrogeais-je inquiète à son sujet.
- J'ai seulement eu quelques complications cardiaques et quelques séjours à l'hôpital mais rien de grave...Et vous comment vous en sortez-vous ?
- Sans vous mentir, Madeleine, vivre sans mon Orion, m'est quasiment impossible...Et j'ai beaucoup de mal à m'en sortir...
- Je n'en doute pas ma chère Koneko...Néanmoins, je persiste à croire que votre époux est toujours en vie, étant donné que nous n'avons pas retrouvé son cadavre...Et je croise souvent quelqu'un qui rôde au niveau des décombres de l'immeuble, une personne avec des yeux très clairs. M'informait-elle assez soucieuse de ses propos.
- C'est vrai !!?! M'exclamais-je dans tout le bar, abasourdie par les propos de Madeleine.
De nouvelles larmes coulaient sur le circuit des dernières, et remplaçaient peu à peu les tâches sèches par des rivières miniatures coulant à flot. Madeleine essayait tant bien que mal de me calmer mais rien n'y faisait, je buvais mon verre que mon ancienne voisine m'avait gentiment offert avec son sourire réconfortant et je la quittais pour aller rejoindre ma sœur, son mari et ses enfants. Maintenant j'étais préoccupée par ce que Madeleine m'avait confié...De longue recherches allaient s'annoncer, mais il fallait que je retrouve mon mari s'il était encore en vie...Du moins je voulais m'en convaincre, car mes souvenirs de lui ne m'avais jamais quittée. Dans ma course vers mon habitat provisoire, je rentrais dans une personne légèrement plus grande et plus forte que moi. Je levais les yeux pour regarder son visage, c'était un homme, aux yeux clairs, il se levait rapidement en s'excusant et reprenant son chemin. J'avais repris le mien également, toujours pensive. Arrivée chez ma sœur, je rentrais discrètement pour ne gêner personne. Il ne me restait plus que quelques jours avant de recevoir ma paie et enfin déménager...J'avais dû bien leur causer des soucis, alors dès que je le pourrai je leur offrirai sûrement un voyage ou quelque chose comme cela...Car Elsha n'était pas du genre à m'aider quand nous étions enfant...Alors son changement de personnalité et son aide m'avait fait chaud au cœur.
- Koneko ! Enfin ! Je m'inquiétais...Me soufflait ma petite sœur fatiguée de sa journée.
- Ne t'inquiète pas Elsha, j'ai juste mis du temps au travail...Lui mentais-je légèrement.
- Ne te surmène pas...
- Promis...Ton mari est au lit ?
- Non, il est dans la cuisine si tu veux lui dire bonne nuit, il doit être occupé à donner à manger à l'un de nos deux monstres ! Plaisantait-elle.
- Pas de soucis, bonne nuit Elsha.
- Bonne nuit, Koneko.
Je me dirigeais vers la cuisine et sans surprise, je trouvais mon beau-frère, Théo, s'occupant d'un petit bébé, assez calme.
- Bonsoir Théo, tu as passé une bonne journée ? Demandais-je par pur politesse.
- Comme d'habitude...Enfin...Pas tant que ça...Avouait-il.
- Comment ça ? M'interloquais-je.
- Je crois avoir vu ton mari, aujourd'hui...
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