Chapitre 10, part 2

Il se tue un instant pour regarder longuement Ihsan. Passé un moment il avait tout simplement d'énormes regret mais aujourd'hui c'était plus nuancé car la vie d'eunuque lui donnait la joie de voir Ihsan régulièrement et de le protéger. Ça avait de la valeur à ses yeux, pouvoir agir ainsi, simplement être là et lui parler. Ça avait assez de valeur pour qu'il reconsidère le sacrifice de sa masculinité déjà bien entamé autrefois par la découverte de son attirance pour le sexe fort alors qu'il quittait l'adolescence et surprenait pour la première fois, un des ébats coupable du prince.Sans doute était ce ça aussi, qui avait conduit ce dernier à lui ordonner une castration.

" -... Tu ne regrette pas trop ta vie de marchant ?

Non, je l'exerce toujours quand je voyage avec le prince je commerce, je m'occupe aussi de ses comptes et de ses finances. Dans la principauté je gère beaucoup du flux de marchandise alors quelque part je suis rester marchant.

Et pour ... ta castration ... Ça s'est passé comment ?

J'étais tout juste puber, et encore heureux car lorsque c'est fait trop jeune on garde à jamais l'aspect d'un corps juvénile et néothénique. Je ne me souvient pas très bien de tout, mais quelques détails restent profondément encré dans ma mémoire ..."



Jamshid était âgée d'un peu plus de 19 ans lorsqu'on conviât le barbier. Ce jour là le jeune homme qu'il était alors fut convier à l'hospice.L'homme qui allait l'opéré était grand, immense, munie d'une barbe et accompagné d'un médecin et leurs apprentis respectifs. C'était donc quatre hommes qui se présentèrent ce jour la pour l'opération. Ils ordonnèrent que Jamshid se déshabille avec une intonation étrange. Ils étaient à la fois peiné pour lui et plein de mépris pour ce qu'il allait devenir, teinté le tout d'une légère jalousie quand au rang social particulier et important ainsi acquis. Le médecin fut le premier à prendre parole :

" -Nous allons te plonger dans un sommeil profond afin que tu ne souffre pas trop. Cela se passera en deux temps, dans un premier nous couperons l'afflux sanguin dans le scrotum, puis nous ferons une ablation du tout et nous cicatriserons."

Le barbier à côté sorti en silence une énorme pince Burdizzo qui manqua de faire tourner de l'œil à Jamshid comme aux deux apprentis. Sur la table, dans un bain d'alcool, luisait un grand couteau très tranchant à la lame très fine et très aiguisé ainsi qu'une panoplie d'aiguilles. Sur cette même table un coupelle vide attendait de recevoir ce qui pour quelques heures encore pendait entre les cuisses du malheureux. Le jeune homme était mort de peur,à vrai dire on ne lui avait pas cacher qu'il arrivait qu'un eunuque devienne chauve, ou qu'il meurt durant l'opération, voir même bien plus tard des suites de l'opération. Jamshid n'avait pas envie de mourir. Toute peur s'évanouis lorsqu'on lui fit avaler un breuvage lourd à base d'opium qui lui donna le tournis. Le médecin avait fortement dosé le sédatif si bien que son patient s'endormi très rapidement, juste après s'être dénudé. Puis ce fut le travail du barbier qui à l'aide de sa grande clampe pinça pendant un long moment la jonction de la zone à retirer. Dans son délire, l'esprit drogué, Jamshid sentit tout de même la douleur puissante puis de plus en plus diffuse et à nouveau lancinante, elle devint au bout d'un moment pulsatile, puis il ne sentit plus rien du tout jusqu'à ce qu'un coup de bistouri bien net ne finisse le travail le faisant hurler dans son sommeil tant l'élancement était atroce. S'en suivirent quelques points de sutures net et propres, un coup d'alcool brûlant, et Jamshid perdit connaissance.



" -Je ne me suit réveillé qu'une semaine plus tard, et le jour de mon réveil j'ai eu si mal que tout l'hospice m'a entendu hurler et me tordre un jour et une nuit. La douleur du membre manquant, on appelle ça comme ça. C'est quand un zone que nous n'avons plus nous brûle intensément sans qu'on ne comprenne comment. Comme si alors qu'elle était ailleurs, la partie de notre corps restait connecté à lui dans le triste état où elle doit se trouver. Terrible, terrible comme douleur. Il m'a fallut un mois pour me remettre et à compté de ce mois plus de 3 autres pour de nouveau m'asseoir et marcher normalement. J'ai eut de la chance, je n'ai eut aucune complication. Ce sont ces éventements qui m'ont conduit ici avec toi. Maintenant tu sais."

Râwukhshna ne trouva rien à dire, alors il vint s'asseoir plus près, au côté de Jamshid, et resta ainsi silencieux dans le nuit. Il avait l'esprit un peu vide et était surpris de tout ce qu'avait vécu l'eunuque -il comprenait enfin ce qu'impliquait ce mot- à cause du prince.Décidément cet homme était un monstre, Râwukhshna le détesta encore plus. Mais son camarade lui semblait servile, et dévoué au prince ce intimement, de son envie propre et cela attrista autant que déçu l'Azéri. Cet homme qu'il admirait tant pour son humilité et sa douceur n'avait t'il donc aucune fierté pour s'être laisser ainsi piétiner ? A moins qu'il ne s'aima pas lui même, trop occuper à aimer les autres et à vivre tout simplement pour ne penser qu'à sa situation. Étrangement Râwukhshna ne pouvait pensé beaucoup de mal de Jamshid, dès qu'il lui trouvait un défaut il ne pouvait s'empêcher de l'accolé d'une qualité fort vertueuse. C'était risible. Alors il décidé d'oublier, posant sa tête sur son épaule,soudain très fatigué, l'esprit enfin vidé de toute bile haineuse envers lui même et libéré des tourment de la soiré, il avait sommeil.

" -Jamshid, dort avec moi s'il te plait."

L'autre n'eut pas le cœur de refuser, s'étant ainsi dévoilé il éprouvait le besoin d'être accompagné dans ce moment de faiblesse. Il se sentait vulnérable comme un nourrisson. La présence chaleureuse de Ihsan était ce qu'il y avait de plus rassurant alors ils s'allongèrent dans les draps et finirent par trouver le sommeil tout proche l'un de l'autre, Jamshid bien après le danseur. Son esprit était encore trop lourd, pas assez engourdit pour rejoindre Morphée : il pensait à ce qu'il venait de faire.C'était à la fois un grand rapprochement avec le fruit de ses désirs les plus profond, et en même temps une profonde trahison envers le prince. Il osait (encore, c'était la seconde fois et cette fois-ci c'était beaucoup moins platonique) dormir avec son favori. Les affres de l'amour l'entraînaient décidément bien loin dans le mal. Il se promit de partir très tôt afin de ne croiser personne et de ne plus revenir au harem avant que son altesse ne soit parti.Cette idée l'incita à se ressourcer au maximum dans les bras du jeune Azéri. Il s'enivra de son parfum qu'il inspirait à plein poumons, s'alimenta du toucher de sa peau douce et soyeuse qu'il caressa et frôla volubilement aux endroit où elle n'était pas couverte de tissu. Il s'anima et son cœur battis plus fort de sentir son corps contre le sien tandis que la respiration chaude et sonore du basané au yeux pourpre se faisait profonde et régulière. Il le serra doucement dans ses bras avant d'osé, s'amenant lui même à la folie et mettant le premier pied dans les tentations pécheresses.Il sut qu'il avait franchi la ligne à ne pas dépasser pour être encore capable de maîtriser ses sentiments lorsque il osa poser doucement ses lèvres sur la joue chaude et sucré d'Ihsan. Un petit baiser chaste qui tel une fragile étincelle venait d'allumer le feu impétueux éternel des enfer. Jamshid avait craqué, il avait laisser ses tentations prendre le dessus, à présent c'était trop tard il venait d'entamé la glissante descente vers les affres de la passion, son amour désormais inoubliable le torturerais chaque jour davantage et il aurait beau résister les appelles de son cœur serait à présent toujours et de plus fort que sa raison. Petit à petit il céderait à ses émotions, à son sentiment d'amour envers cet adorable enfant. Il l'aimait si fort que dormir à ses côté qui tout à l'heure lui semblait pêcher fut soudain le meilleur des moments depuis des lustres. Il ferma les yeux et s'endormit pendant que la flamme en son cœur montait, fumait, crachotait, commençait à enfler comme un brasier ardent.



Au matin Jamshid était parti, Râwukhshna se retourna a plusieurs reprise dans ses draps, encore endormi et dérangé de sa soudaine solitude qui troublait son sommeil. Finalement il ouvrit les yeux et se traîna jusqu'à sa salle de bain pour faire sa toilette, dans la rare et précieuse glace réfléchissante il put voir que malgré le manque de sommeil il avait un visage plutôt apaisé. Le jeune hommes'aspergea encore le visage avec de l'eau fraîche avant de quitter sa chambre. Dormir avec l'eunuque lui avait plus réussi qu'il ne l'aurait crût. Dans le salon, Iuti s'était rendormi devant son petit déjeuner et tout le monde avait renoncer à le réveiller,Adamik aussi somnolait sur les coussins. L'Azéri ne put s'empêcher de pensé le rose aux joues que pour lui la nuit avait du être bien courte. Samalai ne semblait pourtant pas s'intéressé plus que d'habitude à son amant, à peine le regardait-il plus que les autres hommes du harem mais c'était habituelle. Râwukhshna s'assit au milieu de tous et profita du petit déjeuner toujours aussi copieux.

" -Râwukhshna, le héla Zal. Tu t'entraînera avec moi à la voltige ?

Si tu veux, mais je ne suis pas très fort.

Je pourrais t'apprendre quelques figures si tu veut.

Ce serais bien, tu crois, en plus de mes pas de danse ?

Ça  ajouterais quelque chose de te voir sauter comme un cabri, ça c'est sur. Tu sais c'est très impressionnant la voltige et les sauts périlleux. Ça plait beaucoup car c'est très difficile.

Bon alors d'accord. Qu'est-ce-qu'on va faire ?

Des saltos.

Des saltos ? Mais on va se blesser si on se loupe !

Pas si on fait ça sur des coussins et des tapis. Seth ? Tu nous aidera à installer un matelas pour la réception ?"

Pour toute réponse Seth grogna mais après la collation matinal vint rassemblé en un point les tapis et les coussins du salon. Devant le regard circonspect ou amusé des autres habitant, le décoloré et le basané sautèrent et atterrirent dans les coussins. Zal faisant des rotations complète mais retombant plus ou moins sur ses pieds,Râwukhshna lui s'écrasant souvent sur le dos sous les rires des spectateurs. Il avait du mal, c'était comique à voir et il fallait le dire assez plaisant. Le reste de la journée se déroula sans heurt, malgré les douleur dorsales du danseur. L'ennuis réinstalla son voile perfide, et de nouveau les pensée de Râwukhshna dévièrent vers l'eunuque à mesure que les jours de la semaine défilèrent sans que ce dernier ne revienne le, ou plutôt les voir. Que faisait il ? Ou était il ? Pourquoi ne venait il pas ?

De son côté Jamshid n'avait pas eut une minute à lui. Le prince Bajazet venait tout juste de partir après une semaine d'hospitalité qu'il s'était faite gracieusement offerte. L'eunuque avait dû retourner faire son tour au harem des femmes de son altesse Shapour,remettre de l'ordre dans le bureau de prince ainsi que prévenir ce dernier du départ de son frère. La charge ne s'était pas soulager de toute la semaine quand au prince il serait probablement de retours assez tôt ce qui laissait tout juste quelques jour au conseiller pour souffler. Aujourd'hui était sans doute le premier véritable jour de "pause" ou le calme régnait de nouveau. Il comptait s'en servir pour tout remettre en ordre, mais demain il pourrait de nouveau être au calme et se reposer, tranquillement,surement passerais-t-il ses journées à observer Ihsan en lisant un livre.


Le jour où l'eunuque remis les pieds dans le harem il eut droit à un sourire sincère de Râwukhshna qui lui réchauffa le cœur. Sans pour autant s'adressé la parole, les deux hommes furent heureux de retrouver la présence de l'autre. Alors que Jamshid se penchait sur un ouvrage d'astronomie, Râwukhshna l'observait perdu dans ses réflexions. Il repensait à son plan pour séduire Jamshid et le retourner contre le prince : il y avait renoncer. C'était ... En fait il ne savais pas vraiment pourquoi il se refusait désormais à faire ce qu'il prévoyait. Ce n'était pas son genre de se laisser ainsi passé une magnifique occasion d'améliorer sa condition de vie, encore plus quand il s'agissait carrément de la transcendé en s'enfuyant du palais. Il aurait tout fait pour sortir d'ici, quitter cette endroit et le joug terrible du prince. Alors pourquoi ceci lui semblait irréalisable, en fait non pas irréalisable mais plutôt impensable. Peut être car Jamshid était son sauveur : certes il l'avait fait amener ici mais c'était prévu de tout manière, il n'y était pas pour grand chose. A la place il l'avait soigner et sauver d'une mort certaine, il lui avait fait apprendre des savoir nouveaux et l'avait protéger puis consoler comme il le pouvait. Au fond Râwukhshna n'avait jamais cessé de considérer Jamshid comme son gardien bien veillant. Dans son esprit sans doute, lui faire du mal revenait à se faire du mal à soit même. Car s'il retournait les deux hommes l'un contre l'autre Jamshid en mourrait surement, ou en souffrirais beaucoup du moins, et finalement Râwukhshna n'aurait plus personne pour le défendre et le rassuré si jamais sa fuite venait à échoué. Il serait alors seul contre le prince. Peut-être aujourd'hui ne fallait-il pas trahir, il en était de plus en plus intimement convaincu. Non, il ne séduirait pas l'eunuque pour créer la discorde, il préférait leur amitié commune à la malice et la ruse, créatrice de conflit.


Ce débat interne achevé il lança un regard à l'objet de ses pensé qui depuis tout à l'heure lui envoyait moult coup d'œil discret.Cette fois leurs regards se croisèrent et Râwukhshna détourna le regard. Il se souvenait de la raison qui l'avait amener à fourbir ce projet : l'hypothèse que l'eunuque était attiré par les hommes et plus particulièrement par lui même. Le fait qu'un homme puisse être attiré par la gente masculine, chose qui lui semblait autrefois improbable, semblait en réalité au vu du nombre d'exemple en son entourage un fait plutôt avéré à défaut d'être commun ou rationnel. Zal, Adamik, Samalai et le prince, cela faisait déjà quatre personne qui pour les bras d'un homme s'offraient sans regret.Mais Jamshid, le si droit, le si sage, celui pour qui la folie ne pouvait servir d'excuse à un tel comportement, était il de ce bord incompréhensible dans ses préférences de la chair et du cœur ?Cela semblait, quand il y réfléchissait, impossible à Râwukhshna: Jamshid était un homme de science et de culture que le bon gout n'avait pour égal que le côté bienveillant et le regard critique.Il était une personne impartiale, juste et neutre, qui devait en conséquence de sa personnalité exemplaire, à la fois tendre et autoritaire, avoir un goût prononcer pour les belles femmes. Pour Râwukhshna, finalement Jamshid était ce qui se rapprochait le plus de la figure paternelle. Ne l'ayant jamais connu il l'avait d'abord associer à sa mère mais Jamshid ne serait jamais sa défunte et merveilleuse génitrice qui fut si courageuse, non jamais. Jamshid était bien plus ce père inconnu, pas génétiquement, mais par son attitude paternelle bienveillante il en avait pris le rôle dans le cœur du garçon. C'est pourquoi il semblait impossible à Râwukhshna que cet idole puisse être parcourut de penchant et de désir au masculin. Cela dit il y avait tant de signe qui l'avait amener à penser ainsi qu'il fallait douter. Quand l'eunuque le prenait dans ses bras c'était toujours avec une infinie douceur bien loin de l'attitude ferme et résolu d'un homme à un autre, bien loin également de la brusquerie fraternelle qui liait les amants entre eux. Râwukhshna qui ne connaissait pas l'amour n'avait rien pour comparer ce comportement avec un autre : était-ce celui d'un "père"et son protégé comme il l'espérait ? Ou plutôt celui d'un cœur épris envers l'objet de ses passions, comme les doutes qui animait l'Azérie semblait vouloir le lui faire croire ? Tellement d'incertitude le laissait perplexe. Il y avait cette caresse, ses contactes doux, ses attentions ... Comment ne pas y penser, ne pas y réfléchir ? Si c'était bel et bien le cas, que Jamshid éprouvait une attirance pour lui, comment réagir ? Certes Râwukhshna l'appréciait mais pas comme ça. Il l'aimait beaucoup c'est vrai mais il n'imaginait absolument pas entretenir une relation autre que purement amicale avec l'eunuque. Sinon il aurait fallu ... faire comme Adamik et Samalai. L'idée lui donnait la nausée et des frissons ! Coucher ... Il ne pouvais même pas y penser, alors avec Jamshid c'était purement écœurant. Il trouvait ça sale,douloureux, dégradant, et peut importe tout le bien que lui en avait dit l'eunuque surement bien mieux renseigné : Râwukhshna trouvait le sexe immonde, tant qu'il pourrait il l'éviterais et si cela lui était impossible, jamais il ne trouverait cela plaisant. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top