II. Chapitre 9 : le désert blanc.

Un deuxième chapitre parce que l'autre était quand même vachement petit... x) Bonne lecture ! 



     Main dans la main, les deux jeunes hommes se retrouvèrent... dans une forêt enneigée ? Anaka cligna plusieurs fois des yeux. Il tourna sa tête pour voir les environs et n'y vit qu'une étendue de verdure recouverte par une grosse couche de neige. Le paysage était magnifique, mais il se demandait ce qu'ils fichaient ici. 

Les premiers frissons de froid firent leur apparition et il sentait Reeve greloter à ses côtés. Le chevalier resserra ses doigts sur les siens, mais cela sembla le faire revenir à la conscience et il retira rapidement sa main de la sienne en lui lançant un regard noir. 

— Bordel, où est-ce qu'on est ?

— A toi de me le dire, c'est toi qui nous a fait venir ici, lança Anaka. 

Il était pratiquement sûr que c'était à cause de son coup de pieds. C'était survenu juste après. 

— Et comment j'aurais pu faire ça ? 

— Ton coup de pieds. 

— Te fous pas de moi, ça ne fonctionne pas comme ça. 

Le chevalier noir haussa les épaules, pas convaincu par un sous. Alors, Reeve se mit à marcher dans la neige et Anaka fronça les sourcils.

— Où est-ce que tu vas ? 

— Te montrer que je n'y suis pour rien, dit-il avec conviction. 

Il le regarda donc s'approcher d'un arbre et donner un gros coup de pieds dedans. Le faucheur se retint de rire en entendant son petit cri suraiguë dû au choc. Rien ne se passa, à part une belle blessure pour Reeve. 

— Dès qu'on sort de ce jeu, je te ferais payer pour tout ce que tu me fais faire, siffla-t-il, amer. 

— J'ai hâte, sourit-il, par pure provocation. 

Reeve lui montra son majeur et Anaka pouffa en réaction. 

— Trêve de plaisanterie, on doit trouver les règles avant de se faire dégommer pour rien. 

— Où est-ce que tu veux qu'on trouve une putain de malle ici ? C'est comme si on se retrouvait dans un désert. Y'a rien au alentour, lâcha Reeve, déjà découragé par leur nouvel environnement. 

— Si on a atterri ici, c'est qu'il doit y en avoir, il faut juste qu'on réfléchisse pour trouver où elles pourraient se trouver, pensa le chevalier. 

— Ou alors le jeu a bugué et on est dans la merde, répondit Reeve, avec pessimisme. 

— Aies confiance en ta mère et toute son équipe. 

Reeve se tourna et lâcha une phrase incompréhensible. Anaka avait envie de lui demander si les rumeurs au lycée étaient vraies, mais il ne voulait pas prendre le risque de l'énerver davantage, il avait besoin de lui, pour le moment. Il demanderait une fois qu'ils seraient sortis d'ici. 

Le chevalier regarda son coéquipier s'éloigner une fois de plus. 

— Qu'est-ce que tu cherches encore à prouver ? souffla-t-il. 

Il faisait équipe avec un enfant. 

— Parce que tu comptes rester ici, sans bouger, comme un con ? lança Reeve avec ironie. Je croyais qu'on était censé chercher la malle ? 

Un point pour Reeve l'enfant. Anaka se mit alors à le suivre. Il ne savait pas où ils allaient mais de toute manière, ils n'avaient pas le choix que de bouger, au risque de mourir gelé. 

Le froid mordant venait tirailler leur peau découverte et malgré le bombers pour l'un et le long manteau qui descendait sur les chevilles de l'autre, ils se les caillaient et avaient du mal à garder leur objectif en tête. 

Reeve s'arrêta une seconde, appuyé contre un arbre et prit une grosse respiration. Anaka l'attendit et vit son visage pâle et ses lèvres bleutées. Il semblait geler de l'intérieur. Ils devaient rapidement trouver un abris, une malle ou des habits chauds. Cela devenait primordial à leur survie. 

Le chevalier regarda au alentour, mais toujours rien en vue. Il commençait à désespérer. Ils n'allaient quand même pas mourir aussi bêtement ? Perdre un jeu à cause du froid frôlait le ridicule, tout le monde se moquerait d'eux. Néanmoins, il était persuadé qu'il y avait un moyen de surmonter cette épreuve, il fallait juste trouver comment. 

Il entendit un bruit sourd et se tourna vers Reeve, qui s'était laissé tomber au pied de l'arbre, les fesses dans la neige. 

— Oh, tu fais quoi ? 

— J'en peux plus, je vais me reposer un peu, murmura-t-il d'une voix faible.  

Anaka vint à sa hauteur et attrapa sa main, dans l'optique de le soulever de terre. 

— Laisse-moi ! râla-t-il. 

— Si on se repose, on meurt, Reeve. Allez, debout, on va trouver ce qu'il faut pour ne pas y laisser la vie, essaya-t-il de l'encourager. 

— N'importe quoi, je vais juste rester quelques minutes ici. Si t'as peur de crever, bouge-toi le cul, on reprend la route après, grommela son camarade, tout en fermant les yeux et en posant la tête contre le tronc. 

Le chevalier noir soupira et tenta de trouver une solution. Il n'allait tout de même pas le laisser là, seul. Comment pouvait-il se réchauffer ? Il se tortura l'esprit, d'habitude, il trouvait toujours des idées mais là, rien ne lui vint, probablement à cause du froid qui avait gelé ses neurones. Il sourit en imaginant son cerveau congelé. Il délirait. 

— Je sais ! s'exclama-t-il, fier de lui. La chaleur humaine ! C'est l'une des plus efficaces. 

Il s'approcha alors de Reeve, bien décidé à le câliner pour survivre. 

— Alors là, je préfère crever de froid que de t'avoir contre moi, claqua-t-il des dents. 

Le chevalier noir roula des yeux. Du Reeve tout craché : son égo avant sa vie. 

— Peut-être que t'as un problème avec ta masculinité abusée, mais moi je veux vivre et niquer tous ces autres joueurs, alors tu vas me ranger ta fierté mal placée et on va se réchauffer à deux. 

Sans lui laisser le temps de lui répondre, il attrapa son poignet et le souleva difficilement. Il ouvrit son bombers. 

— Mais qu'est-ce que tu fous ? paniqua Reeve. 

Anaka ouvrit son manteau également et passa ses mains autour de la taille de son lié, puis le colla à lui sans rien demander. Le faucheur laissa échapper un soupir de bien-être, sentir la chaleur corporelle de Reeve était la chose la plus grisante qu'il n'ait jamais connu. C'était bon, trop bon même. 

Il comprit que cela faisait également beaucoup de bien à Reeve en l'ayant muet contre lui. Il sourit et profita. 

— Putain, ça fait un bien fou, soupira Anaka. 

— Ferme-la, connard. 

Il pouffa et le serra davantage contre lui. Au bout de quelques minutes, il sentit son camarade se détendre et son souffle se répercuta dans son cou, donnant un millier de frissons au chevalier noir. Le nez de Reeve frôla sa peau sensible et il entendit le son de sa respiration s'accélérer en même temps. Il se demanda un instant s'il ressentait les mêmes choses étranges que lui. 

Anaka avait envie de lui retirer ses vêtements et le tenir contre lui. Il ne comprenait pas trop les désirs nouveau qui apparaissaient dans son corps mais il se dit que c'était une mauvaise idée. 

Son rythme cardiaque s'emballa également et il pencha doucement la tête vers son cou. Ses lèvres vinrent taquiner sa peau et Reeve poussa un soupir à peine audible. Quand il posa franchement sa bouche dans son cou, Reeve réalisa ce qu'il était en train de se passer entre eux et le repoussa d'un coup sec. 

Reeve commença à l'insulter, mais Anaka était absorbé par une chose au sol. Il poussa son camarade et aperçut un bout de bois caché sous la neige. Il passa sa main sur la surface découverte et déblaya les flocons, pour laisser entrevoir une malle. 

Un large sourire se forma sur ses lèvres. Il avait enfin trouvé ! 









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