Chapitre 2: Grisaille.
Les gouttes de pluie qui martèlent la vitre froide et le ronronnement d'un climatiseur rouillé sont seules à rompre le silence d'une pièce grise et austère.
L'endroit est presque vide, les murs à la peinture blanche jaunie portent les traces de cadres disparus, des cartons à moitié ouverts s'entassent dans un coin de la pièce tandis qu'un immense bureau en métal qui a vu de meilleurs jours trône au milieu de l'espace, comme l'épave échouée d'un navire à l'abandon.
Un homme brun et svelte est attablé au bureau, il tape à l'aide de deux doigts sur le clavier jauni d'un vieil ordinateur, la chiche lumière de l'écran cathodique est la seule illumination artificielle de la pièce. Les cliquetis de l'ancien clavier se mêlent à la mélopée clapotante des gouttes de pluie et forment une symphonie monotone qui n'a aucun auditeur.
L'homme a un regard grave, une barbe de trois jours assombrit ses joues et ses traits tirés dénotent plus qu'un manque de sommeil criant, mais d'un mode de vie décadent.
Deux coups sourds résonnent à la porte en face de lui et il sort de ses noires réflexions.
—Ouais, entre ! Dit l'homme en se laissant choir au fond de son fauteuil de cuir rouge élimé qui émet un grincement plaintif lorsque son utilisateur allonge ses jambes pour les poser sur le bureau.
La porte s'ouvre et un homme bedonnant en uniforme bleu et noir s'avance dans la pièce, il émane de lui une odeur d'after-shave bon marché et ses joues rouges portent le feu du rasoir, ses cheveux sont mouillés.
—Nathan, on n'a rien pour la gamine, rien de rien.
—C'est lieutenant. Mon prénom, vous le garderez pour les BBQ cet été ou vous et vos collègues ne m'inviterez jamais. Peut-être que si vous passiez votre temps au travail à enquêter au lieu de vous occuper de votre petite personne dans le vestiaire j'aurais plus de résultats. Des empreintes sur les sacs plastiques?
— Désolé mon lieutenant, c'est la pluie, vous comprenez... Mais pas d'empreintes non, mais on a des suspects...
— On a même pas identifié la gamine, mais vous avez déjà des suspects, pouvez-vous m'expliquer ça ?
—Je sais que vous êtes nouveau ici lieutenant, mais ici, on connaît bien les gens du coin, c'est pas comme la grande ville d'où vous venez, on n'est pas à New Cobruzon ici... On a un autre rythme...pas besoin d'ADN, on se débrouille sans. On peut déjà lancer des gardes à vue.
Nathan se redressa sur son fauteuil, ses sourcils froncés creusent les rides de son front et un léger rictus au coin de la bouche lui donne un air mauvais, le lieutenant pose ses deux poings serrés sur la table.
—Bordel, mais sur quelle base ? Sur quoi vous vous basez pour interpeller des gens et les foutre en garde a vu, le rapport d'autopsie n'est pas là, ya pas d'ADN pas d'empreinte encore... aucun témoin, rien... qu'est-ce que c'est que cette foutue ville a la con?
—On... Connais bien les gens d'ici lieut...
—Putain redite moi ça encore une fois et je vous jure que je demande au Capitaine qu'il vous renvoit a faire la circulation en rase campagne sous cette flotte de merde qui n'arrête pas de tomber ici... Et le labo, il dit quoi, où est le rapport d'autopsie et la recherche ADN ?
—Je n'ai pas encore appelé le labo Lieutenant.
—À présent, foutez-moi le camp et ne faites rien sans mon aval, c'est compris, je veux voir la liste de vos suspects avant tout mouvement c'est bien clair?
—Bien compris Nathan, je veux dire Lieutenant...et le lab?
—Vous pouvez disposer, je me démerde pour le labo, je les appelle.
Le silence se refit dans la pièce une fois le gros sergent sorti du bureau, et le clapotement régulier des gouttes de pluie à la fenêtre fut la seule chose que l'on entendit.
"Putain, mais qu'est-ce que c'est que cette gendarmerie, c'est quoi ce délire d'appeler tout le monde par son putain de prénom? "Mais qu'est-ce que je fous ici moi bordel"
Soupire l'homme avant de soulever le combiné d'un antique téléphone à touches qui a l'air d'être sorti tout droit d'une brocante.
Il pousse un des boutons qui lui renvoie un petit bip sorti d'un autre âge et la tonalité se fait entendre.
—Docteur Mackenzie vous avez des choses sur la fille qu'on vous a ramenée ce matin ? Du nouveau dans cet épisode?
Demande-t-il avec un air faussement détaché alors que son front est étrangement couvert par une perlé de sueur.
— Rien de vraiment neuf, la seule chose ramenée en épisode fut la fille elle-même... Ramené en plusieurs épisodes, oui...
Il avait cette sorte d'humour noir et blasé qu'ont certains flics médicaux légaux qui ont vu trop de choses, il ne lui en tint donc pas rigueur, lui aussi avait vu son lot d'horreur.
— Elle est toujours pas identifiée, elle doit avoir entre 16 et 18 ans, toujours ses dents de sagesse, les causes de la mort sont de multiples coups assénés à la base du crâne, mais il y a plus...on dirait que la gamine a eu une vie courte, mais assez dissolue.
— OK, Doc dites-moi tout.
—Trace de pénétration vaginale, anale et buccale...
—Buccale, on peut voir ça? soupire-t-il presque en transpirant davantage.
—Ouais elle a fait la totale, et pas qu'une fois... et oui les fellations comment dire profondes laissent des traces spécifiques dans la gorge pendant un petit laps de temps
—Petit laps? Et quoi pas qu'une fois...putain doc pourquoi je décrypte la, dite moi tout... dans un langage que je comprends, elle est morte quand cette gamine?
—48h à 72h détective elle a été mise en morceau ya 3 jours max et jeté à la décharge probablement au crépuscule hier... et oui nombreux rapport sexuel, mais sur un laps de temps assez long et par des gens et des objets différents... c'est flagrant. Les pénétrations ne sont pas les seules marques d'une vie de débauche, son dos a des traces de flagellation, certaine ancienne, car déjà cicatrisée, d'autre à peine plus vieille que sa mort... ses poignets ont des traces caractéristiques laissées par des menottes, son cou porte de traces de strangulation, strangulations qui n'ont pas entraîné la mort je précise.
Ville de tous les vices, tout est possible ici, se tirer de la capitale pour retrouver la merde, cette noirceur qui avance toujours plus, qui ronge cette civilisation toujours plus... sa main droite tremble... cette noirceur qui le ronge aussi putain... et il aime tellement ça... c'est tellement facile ici...
"C'est pareil ici putain, c'est pire même, pasque c'est grotesque, comme un cancer, c'est trop simple bordel"
Sa main tremblante cherche dans sa poche de chemise quelque chose pendant un instant et finit par trouver une petite clé en argent qu'il contemple fiévreusement.
"pays, bloqué dans une dystopie très 20e siècle, on a juste rajouté des smartphones dans les mains de gamins, comme ça c'est bien ils lèvent pas le nez de l'écran ils font pas gaffe a la gueule du pays dans lequel ils vivent, ils sont tellement con à présent... un putain de pays du tiers monde, comment se retenir d'en profiter"
—Lieutenant? Vous êtes là?
L'homme inspire pesamment et reprend:
—Une fille inconnue, une Tzigane qui aime jouer les de sex toy et fini par servir de punching-ball... Vous avez déjà vu ça dans le coin, mort suspecte de mineurs impossibles à identifier?
—Rien ne permet d'affirmer que tout cela n'était pas consenti pour le moment, c'est a vous de trouver, mais pour les trucs bizarres et bien écoutez on voit des trucs bizarres par ici... vous n'avez pas idée.
Pourquoi était- il mal à l'aise comme cela? Des trucs bizarres?
—Des trucs bizarres carrément, plus bizarres qu'une gitane nympho morte? Docteur vous me parlez de quoi la comme des ovnis ou des fantômes?
Le lieutenant n'eut pour seule réponse que quelques crépitements de statique dans son combiné.
—Doc?
—Ouai... des fantômes comme vous dites, d'autre question relative à la fille lieutenant?
— ADN? Doc? Murmure t-il presque alors que les gouttes de sueur de son front glissent le long de ses tempes.
—Rien Lieutenant elle est propre comme un sou neuf, très propre même comme si on l'avait baignée dans de la javel ou je ne sais quoi pour faire disparaître tout disparaître.
—Parfait...
—Comment?
—Je veux dire OK... et la toxicologie?
—C'est la que c'est bizarre Lieutenant, ya pas de trace de produit chimique d'aucune sorte, pas d'alcool non plus, ya un fond de THC évidemment, qui n'en a pas de nos jours, et son sang est plein d'un cocktail d'amphétamine et autre substance récréative à peine reconnaissable, mais qui n'ont rien à voir avec le décès, mais surtout tout un fatras d'adrénaline, et mélatonine a des niveaux stratosphériques tout bonnement impossibles surtout conjugués ensemble comme ça... c'est un peu comme si elle avait vécu la plus intense de ses aventures, mais tout en dormant... m'voyez ça cloche complet.
—Somnambule?
—Somnambule qui est partie faire une virée dans le quartier rouge de la ville alors... toute la nuit, et avec le diable au corps comme j'ai jamais vu ça...
"Le diable au corps... La pute du diable aux yeux vairons..." rêvasse-t-il
Un ange passe, et le Médecin se racle la gorge.
—Allo lieutenant? D'autre question?
—Pas pour le moment Doc merci.
Il n'eut même pas le temps de faire ses adieux au médecin que celui-ci avait déjà raccroché et il se retrouva seul avec la tonalité du téléphone.
"Mais qu'est-ce qui tourne pas rond chez ce connard? Et cette salope de demi-gitane qu'est-ce qu'elle m'a foutu cette petite pute?" pense-t-il avant de raccrocher d'une main tremblotante.
Il se redresse, repousse son fauteuil usé, et à l'aide de la petite clé ouvre le tiroir d'un côté de son bureau, il est rempli d'étoffe en coton arborant des motifs enfantins, petit cœur, petit pois, petit soleil en cartoon souriant... des petites culottes de filles!
Sa main tremble de plus en plus, d'un geste lent comme peu assuré il fouille dans le fatras de lingerie intime, semble s'arrêter un instant et en prend une.
Il la contemple en l'étirant devant ses yeux, c'est un sous-vêtement tout simple en coton blanc imprimé de petits soleils cartoonesque avec un fin liseré de dentelle sur les bords. Il la porte à son nez, il hume lentement, mais profondément, et une bosse se met immédiatement à déformer son pantalon.
Il se remémore comment il a eu ce trophée odorant il y a quelques mois.
Quelle pute, quelle chance, cette gamine sortant de boîte un soir qu'il avait fini tard lors de sa première semaine après son déménagement dans le coin. La veine il l'avait coincé fumant un joint sans faire gaffe alors que lui avait fait exprès de rentrer à son domicile en passant par la rue où sont toutes les boîtes de nuit. Le quartier rouge du coin, toujours actif même en hiver, un endroit rempli de night-club et de casino plus ou moins louches un peu excentré par rapport au centre-ville et son immense avenue piétonne. C'était son terrain de chasse.
Il déambulait sur le trottoir le long de la rue baignée de néons et des basses étouffées et rythmiques des boîtes tout en se sifflant une canette de bière bon marché quand il eut une envie de pisser soudaine. Il avait obliqué à droite de la première ruelle, jeté sa canette et vidé sa vessie derrière les containers à ordure.
C'est lorsqu'il eut fini et qu'il reprenait le chemin des lumières fluo en s'allumant une clope qu'il tomba nez à nez avec cette fille qui s'engouffrait dans l'allée à grands pas, précédée par une forte odeur de beuh.
Elle était grande et trop mince, une peau très mate, des cheveux épais et ondulés d'un noir de corbeau lui arrivaient aux épaules. Ses hauts talons blancs trop haut perchés rendaient sa silhouette encore plus svelte, elle était très belle, très jeune aussi, elle avait la minceur presque gratuite et sans effort des filles de moins de 20 ans.
Sa mini-jupe fuseau noire bien trop courte révélait ses cuisses maigres, mais à la fermeté évidente, son cul devait être aussi en béton. Une veste à capuche rose très clair, presque blanc parsemée de symboles japonais recouvrait un chemisier de satin bleu azur qui réfléchissait les lumières. Elle essayait de reboutonner le décolleté exagéré qui laissait voir son soutien-gorge de tous les jours blanc qui jurait avec le reste de l'accoutrement sexy.
—Hey police ma p'tite, c'est quoi ça?!
Il avait vu dans son regard immédiatement que la fille était en panique. Il avait tellement vu ce regard... c'était infaillible. Fallait profiter de ce pays de merde, laisser la noirceur corrompre...avant de crever, pas raté son coup, jamais.
Elle avait arrêté net de reboutonner sa veste, c'était le dernier de ses soucis à présent. Elle n'eut même pas de mouvement de recul, ses lèvres roses se pincèrent et elle jeta le joint au loin derrière elle, ses mains avaient des ongles du même rose que ses lèvres.
—Ça va pas le faire...T'es dans la merde chérie avancat-il dit en rangeant son badge de police dans la poche intérieure de son imper beige élimé.
—Joint ou pas joint pas besoin d'être sherlock holmes pour voir que t'es même pas majeure, tes parents vont être content, viens avec moi on va au poste, ils viendront de chercher. Dit -il très sérieusement en faisant mine de l'embarquer hors de la ruelle.
Il connaissait le jeu par cœur.
Elle supplie, elle ne veut pas avoir d'ennuis, ce serait la pire chose qui puisse lui arriver, son père la tuerait, ses parents c'est d'anciens Tziganes, on va la battre ou pire elle a déjà eu des problèmes, elle peut pas, pas cette fois.
Il a bien une solution, ça va être rapide, OK? La belle je vais t'aider en fait, tu vas faire ça pour toi en fait tu comprends?
Elle comprit et il l'entraîna par le bras au fond de la ruelle, ils dépassèrent le filet de sa propre pisse qui s'écoule ver le caniveau central et s'enfoncèrent davantage au fond du cloaque, il y a un tas de palettes vermoulues au fond, c'était crad, pas vraiment un nid douillet, mais un réverbère faiblard leur faisait quand même comme une lumière d'ambiance avec son ancienne ampoule orangeâtre d'un autre temps.
Elle ne cherche pas à batailler, aucune supplique, pas de "non pas ça s'il vous plaît" ça devait pas être son premier rodéo, c'était pas banal, mais il avait déjà vu ça. Il la poussa contre le mur de brique sale, ils étaient à présent bien cachés à la vue derrière cette pile de palettes croulantes.
Elle coopéra quand il lui dit:
—Maintenant remonte ta jupe, soit gentille et t'auras plus d'ennuis.
Sans un mot elle s'était exécutée, elle avait relevé sa jupe et même baissé sa culotte a mi cuisse alors qu'il n'avait encore rien demandé tout en lui lançant un regard mi-noir mi-apeuré. Ses yeux étaient vairons, sa chatte entièrement rasée. Bizarre cette fille pensat-il une furtive micro seconde avant de succomber a ses vices.
—Vite vite vite ta culotte, file la moi. Avait-il lâché pendant qu'il contemplait la chatte imberbe de la jeune fille tout en lui arrachant la culotte des jambes et en se mettant a la sniffer encore chaude devant elle sans honte comme si c'était la meilleure coke qu'il c'etait jamais enfilé... ça sentait la bonne chatte putain.
—Tourne-toi putain ouais!
Elle avait obtempéré une nouvelle fois sans un mot, se cambrant même légèrement en écartant les jambes, révélant cet écart entre les deux cuisses si féminin. Elle devait savoir ce qui allait se passer, non elle savait comment ça allait se passer et voulait en finir au plus vite.
— Ah, mais c'est que t'aime ça hein salope? avait-il susurré dans son dos alors qu'il s'approchait d'elle en ouvrant sa braguette pour faire sortir sa queue déjà dure.
Il avait un instant écarté le cul de la fille d'une main en se branlant de l'autre puis il l'avait chopé la, debout contre le mur sale de la ruelle derrière le "Spicy Macaroni" la boîte latino en vogue de la ville, lui mettant de grands coups rapides et brutaux, elle était sèche, mais sa bite était humide pour deux.
Enfiévré il passa une de ses mains en dessous du petit haut bleu de la fille silencieuse, on entendait les boutons de son chemisier qui tombaient sur le sol, tic tic tic tandis que les fesses de la meuf claquaient sous les coups de reins, clac clac clac.
À chaque coup de boutoir sauvage, elle finissait sur la pointe des pieds, ses talons ne touchant plus le sol, empalée sur ce pieu de chair qui lui fouillait les entrailles sans amour. Ses talons hauts raclaient parfois les pavés lorsqu'elle retouchait terre et qu'elle essayait de réajuster son bassin pour ressentir le moins possible la douleur de cet acte non désiré. Elle serrait les dents et cassait ses faux ongles un à un sur la briquette rouge sale du mur humide ou elle s'appuyait tant bien que mal.
—Putain t'es bonne salope" grognat-il alors qu'il déchargeât sans protection dans la chatte trop serrée de la gamine qui ne disait toujours rien, pas un mot, pas un souffle, pas un gémissement, pas une larme... ça arrivait parfois, certaines filles sont plus fortes qu'on ne le croit quand elles se savent en danger.
Elle crut que c'était fini, toujours silencieuse, elle descendit sa jupe pour cacher son intimité violentée et zippa sa veste a capuche par-dessus son chemisier déchiré.
—Nettoie ça! Dit-il alors haletant après l'effort tout en regardant tour à tour la fille puis sa bite d'où s'écoule encore un filet de sperme.
La fille rechigna cette fois, il la chopa par sa tignasse brune et la jeta à genou.
—Suce-moi ça putain, gâche pas!
Elle fit la grimace, et lâcha une larme cette fois, mais ouvrit sa bouche couverte d'un gloss rose trop pétant et engouffra avec réluctance le sexe encore rigide.
Dès qu'il s'est senti en elle, il lui agrippa de nouveau les cheveux et lui baisa la bouche brusquement, il avait déjà joui, il voulait simplement lui faire honte...il lui maintint la tête sur sa bite bien enfoncée, tout en prenant une cigarette dans la poche de son imper pour se l'allumer.
La peau mate de la fille rougeoya quand il tira la première grande latte sur la clope, elle ne disait rien, elle ne pouvait pas, elle ne bougeait pas, elle aurait pu, elle savait juste qu'il fallait pas, elle levait ses grands yeux vairons sur lui, il sourit et reprit ses mouvements de bassin... elle ferma les yeux.
—Ha ha ha tu es bonne par tous les trous décidément! Finit-il par lâcher en ressortant sa queue de la bouche de la brune en lui tenant toujours la tête pour lui souffler sa fumée bleutée à la figure.
—Ouvre grand la bouche salope, tu vas être tiré d'affaires, tu vois c'était pas si dur hein? Tire la langue...
Elle s'exécute et il essuie sur sa langue la dernière goutte de son jus en arborant un sourire carnassier de prédateur, c'est un pervers accro à l'humiliation.
—Gentille petite pute. Casse-toi à présent.
La fille se redressa et voulut décamper, mais il lui retint le bras.
— Pas si vite, on dit pas merci? Je t'ai fait une belle fleur, ça t'arrivera pas toujours tu sais, j'ai comme l'impression que tu saisis pas à quel point t'es chanceuse en fait.
La fille bredouille un merci incrédule en baissant les yeux. Il lui souleva le menton.
—Donne-moi un baiser avant de partir ma chérie dit-il, et joignant le geste à la parole il embrasse la fille goulûment en la tenant à deux mains par les épaules, forçant sa langue au-delà de ses lèvres pour ne trouver qu'une rangée de dents closes.
—Ha ha ha tire toi présent Croassat-il en s'essuyant la bouche du plat d'une main tout en lui pelotant le cul de l'autre avant de lui claquer la fesse juste avant que la fille ne soit plus à portée.
Elle était partie, mais sans courir, comme si de rien n'était, arrivée au bout de la rue, elle regarda en arrière, ses yeux étaient remplis de haine, mais plus aucune peur, cette fille décidément était étrange.
Elle sortit un kleenex de sa veste, s'accroupit légèrement et essuya son entre-jambes avant de balancer le mouchoir en grimaçant. Elle lui tourna enfin le dos, et termina les quelques mètres qui la séparaient de la sortie, il l'entendit cracher au sol juste avant qu'elle ne débouche et tourne dans la rue.
Il avait empoché sa petite culotte et avait fait de même en tournant dans la direction opposée.
"Putain c'était bon, quel coup" pense-t-il lorsqu'il sort enfin de ses pensées.
Dans un geste instinctif il déboutonne son futal et laisse sortir son engin turgescent et tout en restant assis a son bureau se le branle rapidement toujours humant le sous-vêtement, au bout de 40 secondes il met la culotte sur son sexe, pousse un gémissement rauque et décharge dans le tissu a motif.
"Ah salope t'a aimé ça encore hein" jouit-il avant de se redresser sur son siège et de mettre la culotte en boule dans la poche de son pantalon.
"Je dois me débarrasser de toi à présent" Pense-t-il en ayant un air triste sur son visage.
"Comment est-ce que tu as fini en morceaux à la décharge petite pute? Putain de salope pourquoi tu m'a fait ça juste après que je te sois passé dessus? On veut me foutre dans la merde ou quoi, non impossible, bordel ya un autre fils de pute en ville on dirait, va falloir que je te trouve mec, désolé, mais tes petites affaires sont en train de mettre en péril mes petites affaires." Se murmure-t-il alors qu'il ouvre le tiroir opposé à celui qui renfermait ses petits secrets de tissus.
Il sort de ce second emplacement une petite boîte en métal oblongue qu'il dégoupille avant de la tapoter sur le dos de sa main, un petit mont de fine poudre cristalline s'amasse et il la sniffe d'un coup.
Puis tout en reniflant il sort du même tiroir un paquet de Pall Mall et extirpe une cigarette qu'il se cale au bec et allume, le détecteur incendie du plafond pouvait bien pété il n'en avait plus cure, mais au fond il se doutait bien que si le machin était aussi décrépi que le reste de la bâtisse il n'avait pas trop de soucis a se faire, merde cet endroit n'avait reçu aucune mise a jour depuis les années 80.
Il fouille une nouvelle fois dans le second tiroir et en sort son arme de service, il la contemple un instant et l'insère dans le porte-flingue à son torse, puis verrouille tous les tiroirs et vérifie en tirant des coups secs et répétés qu'ils soient bien fermés puis se lève de son siège miteux.
Il jette un regard par la fenêtre puis l'ouvre, l'air gelé, mais toujours stupidement humide s'engouffre immédiatement dans son bureau et une bruine glaciale lui recouvre presque instantanément le visage, tout est gris dehors comme si la couleur s'était fait la malle de cette bourgade maudite, tout est terne et sale, il n'y a rien que des maisons closes en cette saison, les rues sont vides, c'est une ville fantôme. Il jette sa cigarette dehors, elle est éteinte avant de toucher le sol puis d'un pas vif, il quitte son bureau tout en enfilant son grand imperméable beige qui a vu de meilleurs jours.
"Pays de merde..."
Il prend d'un pas svelte la direction de la porte, mais alors qu'il s'apprête à l'ouvrir l'antique sonnerie du téléphone retentit derrière lui, il hausse un sourcil et repart vers le centre de la pièce pour décrocher.
—Allo?
—Lieutenant on pense avoir identifié la fille, le collège communal sud "Brigitte Macrelle" a reporté l'absence depuis 4 jours d'une jeune fille Leonora Sanchez, 16 ans, elle correspond à la description. Une patrouille se rend en ce moment même au domicile de la fille.
Nathan réfléchi, pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas déclaré la disparition de leur fille dès le premier jour?
—C'est quoi l'adresse?
— 874 rue de la Palissade noire...
—La cité des gitans...
— Affirmatif lieutenant.
—Attendez-moi j'arrive, rappelez la patrouille. Lâche-t-il avant de raccrocher sèchement et de prendre la direction de la porte à grands pas avant de la claquer derrière lui.
"En piste, c'est le moment de faire ton cinéma" pense-t-il en marchant dans le couloir de sortie du commissariat, cigarette aux lèvres, sachant pertinemment que c'était interdit. Traversant ce grand hall aux murs vert menthe délavé d'un pas assuré avec une main dans son pantalon, palpant la petite culotte de la gitane. Il sourit.
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Merci de votre visite dans la Dimension 99
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