Le temps guérira les blessures.

Assise sur un divan des plus confortable et coûteux, Hermione Granger faisait face à son psychiatre, un médecin moldu de l'esprit.
Il avait l'allure d'un vieux fou avec ses petites lunettes rondes et ses cheveux légèrement ébouriffés mais elle lui faisait confiance, c'était un ami de la famille, quelqu'un qui connaissait "ses dons".
Et quand tout sorcier censé lui aurait demandé pourquoi elle allait voir un médecin moldu au lieu d'un psychomage elle leur répondait qu'un sorcier ne pourrait pas comprendre.
C'est vrai, comment un sorcier au courant des actions de la famille Malfoy puisse regretter la mort de leur fils unique ? Alors elle allait en terrain neutre, expliquait son problème et espérait le meilleur encore une fois.
Le psychiatre, nommé Romain Dick la regardait avec prudence, avançant petit à petit avec elle.

« Comment s'est passé votre nuit, Hermione ? Demanda Romain. Vous avez réussi à dormir cette fois ?

Elle baissa le regard, comme si ainsi elle pouvait cacher ses cernes et son teint pâlit par la culpabilité.

- Pas vraiment...

- Vous rêvez encore de lui ?

Elle s'arrêta un instant puis prit une grande inspiration.

- Il est toujours là... Je le... Je le vois mort encore et encore. Il tombe dès que je ferme les yeux... Il me regarde...

- Ce n'est pas de votre faute, Hermione. Il faut que vous le compreniez.

- Mais si ! Si c'est de ma faute ! Ses lèvres tremblait et sa vision se flouait alors elle essuya d'un revers de manche ses larmes naissantes. Il voulait lui faire du mal... Beaucoup de mal et peut-être que si j'avais détourné le regard quelques minutes...

- Vous ne pensez pas ce que vous dites ? Vous pensez que si vous aviez laissé cet homme se faire torturer à mort, il n'aurait pas tué votre ami ?

Hermione baissa la tête, perdue.

- Je ne voulais pas qu'il meure ! Et personne ne l'a pleuré ! Personne Romain !! Il est mort pour nous, contre ses origines et tout le monde en a presque rit ! J'étais là à ses derniers instants, j'ai vu son sourire partir, ses yeux s'écarquiller.

Elle attrapa un mouchoir et continua de pleurer dedans.

« Harry n'était même pas mort en plus ! Il s'est juste fait passé pour mort. Le psychiatre nota quelque chose sur son cahier. Il a dû fuir, il s'était mit en tête qu'il pouvait le vaincre tout seul comme un grand alors que Voldemort avait son armée derrière lui. Eh ben il s'est prit une grosse pelle. Dit elle amère, ses larmes avaient séchées en changeant de sujet. Il est revenu en courant, les lunettes toujours cassées et tout un bataillon de mangemort aux talons. Il avait essayé de se faire passer pour mort mais Bellatrix Lestrange a vérifié son pouls et a remarqué la supercherie... Ça a fichu encore plus de pagaille sur le champ de bataille... Encore plus de morts...

- Bellatrix Lestrange ? Demanda le psychiatre qui entendit ce nom pour la première fois.

- La tante de... Lui... Elle n'arrivait plus à prononcer son prénom. La maîtresse de Voldemort. Complètement timbrée. Elle se frotta l'avant bras où était gravé dans sa propre chair "mudblood".

- C'est pour ça que vous aviez dit qu'il combattait ses origines ?

- Sa famille est adepte de ces principes depuis qu'il a été décidé que le monde magique et les moldus n'avaient rien à voir ensemble... Je vous ai dit pourquoi il les a quittés ?

- Oui. Mais répétez si vous voulez mais essayez de dire son nom, j'ai remarqué qu'il n'était plus que "Lui" ou "Il".

- Alors non... Je ne peux pas dire son prénom. J'aurais dû le sauver, c'est à cause de moi si il est mort, Romain... Comment pourrais-je un jour redire son prénom ? Il s'est battu pour nous et je l'ai tué...

Le silence s'installa, uniquement accompagné des bruits de stylo contre la feuille de Dick.

- Vous savez, Dit-il en relevant la tête en remettant ses lunettes sur son nez, un collègue avait aussi un patient qui avait à peut près le même problème. Il ne revenait pas d'une guerre magique bien sûr mais il était avec un ami qui s'est fait tué devant lui et cet homme se sentait coupable, tellement coupable qu'il n'en mangeait plus, n'en dormait plus et avait des pensées suicidaires. Il regarda Hermione pour voir sa réaction. Alors il lui a conseillé de revenir sur ce lieu.

Elle leva la tête horrifiée.

- Vous voulez que... que je revienne à Poudlard !?

Il acquiesça.

- Je ne pense pas que votre ami aurait voulu vous voir comme ça:

« Il se serait moqué surtout ! » pensa Hermione en tripotant ses mains, regardant ses ongles rongés et ses articulations blanchies à force de serrer les mains pour se retenir de pleurer.

- Mwi... Souffla-t-elle septique.

- Alors, irez-vous à Potdelard ?

- Je pense... J'irais à Poudlard... Sourit Hermione.

- Hum oui, Pou-de-lard. Il barra quelque chose sur son carnet et récrit. Alors notre séance touche à sa fin, Hermione. Ajouta-y-il quand la grande horloge d'ébène afficha cinq heure.

- Ça a marché pour l'autre ? Demanda subitement Hermione en récupérant son manteau et son sac à main, elle se tourna vers lui, pleine d'espoir.

- Non. Mais il n'était pas vous. Il n'avait jamais vécu quelque chose de semblable, vous êtes forte Hermione. »

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