La vérité, l'âpre vérité. Danton

Une explosion. De la poussière qui vole. Des corps qui tombent.
Tout se répète.

C'était censé être la paix, Non ? La guerre est finie... Pourquoi il y a encore des morts ?

Pourquoi les gens tuent ? Pourquoi... Pourquoi Ron vient de mourir ? Et comment ça se fait que Draco Malfoy soit assit, les genoux contre le torse, les bras autour des jambes, le regard vide et perdu, dans un coin du QG de l'Ordre du Phénix ? Comment nous en sommes arrivés là ?

« Hermione ! Reveille-toi bordel ! Cria une voix cassée qu'elle n'arrivait pas à reconnaître, qui semblait au bord des sanglots.

Mais elle n'a pas envie de se réveiller. Pourquoi y retourner ? Pourquoi est-ce qu'elle devait sans cesse risquer sa vie depuis ses onze ans ?

- Je jure que j'irais te rejoindre au paradis, rien que pour te tuer, si tu ne te réveilles pas !

Une dispute. Encore. Percy enrage, George et Fred tentent tant bien que mal de cacher leur dégoût. Draco ne lève pas la tête. Ils enragent encore plus. Molly ne dit rien, elle laisse ses fils se décharger de leur douleur contre lui, comme si il y était pour quelque chose... Seule Ginny semble ne pas lui en vouloir pour ce tatouage noir sur son avant bras mais elle n'empêche pas Percy de lui hurler dessus.

Sa tête lui faisait mal... Très mal. Sa vision était si brouillée que ses paupières semblaient être collée les unes aux autres et ces cris ne l'aidaient pas mais, sans savoir pourquoi, elle aimait cette voix. Elle la reconnaissait à peine mais elle voulait écouter toute l'histoire du monde avec cette voix...

Parfois Snape vient... II tente de parler avec Draco, de le convaincre de manger et de boire d'une voix calme et gentille que personne n'aurait jamais cru qu'il puisse avoir mais il reste muet, cloîtré dans un mauvais souvenir qu'il ne partage pas. On ne sait rien. Tout ce que nous a dit Snape c'est que ses parents sont morts. Le reste est à deviner ? On suppose juste que leurs morts ont dû être traumatisantes.

- Putain... C'est un bras ça ? S'horrifia la voix. En fait te réveille pas tout de suite ! Attends d'être à St-Mangouste, Ok ? Elle le prit au mot. La voix ne pouvait qu'avoir raison, et de plus, elle était trop fatiguée pour ne serait-ce qu'ouvrir un œil ou réellement comprendre ce qu'elle disait, elle entendait sans entendre. Tout ce qu'elle sentait était seulement son esprit qui se perdait dans le passé.

Je m'essaie parfois à parler avec lui, comme si c'était Harry. Il ne répétera pas de toute façon... Cela faisait une semaine qu'il était muet... Assise en face de lui, sur un matelas poussiéreux, je parlai dans le vide, quand il releva la tête, l'air maladif.

- Granger... Ses yeux vides me transpercèrent. Pourquoi ?

J'eu mal au cœur.

Elle sentit des mains l'attraper et la soulever. Elle se sentit être bougée. Tout était flou, vague. Elle n'arrivait plus à différencier les secondes des heures, sa tête était prête à exploser, tout son corps était ankylosé et elle ne sentait plus ses jambes.

Percy continue la provoque, et c'est encore pire maintenant que Draco s'est relevé et est sorti de son enfer. Il fait semblant de ne pas prendre la mouche mais je sens très bien que chaque mot que lui lance Percy lui arrache les entrailles.

Une lumière aveuglante surgit. Des cris, encore plus de cris, mais ceux-ci n'étaient pas LA voix, celle qu'elle aimait entendre lui demander de se réveiller, comme si elle était importante pour elle. Elle essaya de bouger son bras, de se relever pour rassurer toutes ces personnes, et la voix, mais son corps ne suivit pas. Elle entendit juste la voix lui demander, d'un ton calme, de se laisser aller et qu'elle était maintenant avec des médicomages.
Un instant elle oublia ce que c'était puis toute cette histoire de sorcellerie lui revint en tête. Elle était Hermione Granger fille de dentistes moldus devenue héroïne de la grande guerre magique.

On était assis sur le même vieux matelas poussiéreux, adossés contre le mur, à écouter le silence. On ne parlait pas, non. Pas encore. Je sentais qu'il avait trop mal pour ça : ses yeux étaient toujours vides et à chaque fois ils semblaient regarder autre chose, derrière nous, que lui seul pouvait voir. Quand Snape est revenu Molly, qui ne comprenait pas son silence, lui a demandé ce qu'il avait vu de si terrifiant. Il nous a tous jaugé du regard puis il a amené Molly dans la pièce à côté qu'il a insonorisé. Percy et les jumeaux ont grogné mais quand elle est ressortie de la cuisine, une main sur le ventre, l'autre devant sa bouche et l'air d'avoir vu toute une armée de morts-vivants à l'image de sa famille, ils se sont tus. Depuis elle le défend dès qu'ils le harcèlent.

- Hermione, ça va aller ! Reste forte.

La voix... Elle lui rappelait quelqu'un...

L'ordre du phénix a été attaqué. Plusieurs personnes sont mortes. Molly pleure, partagée entre peur et soulagement qu'Arthur soit encore en vie. Fred s'emporte, il veut sortir, défendre la cause et cherche à faire prendre parti son grand frère mais même Percy a vu ses ardeurs se refroidir alors il se calme.
Draco remange timidement, comme si il avait peur que Percy ou George avaient intoxiqué le plat.
En fait non. Il m'a avoué, on se parle plus maintenant, quand nous étions assis sur le vieux matelas, qu'il n'arrivait plus à manger. Il a fait une brève allusion à un cadavre qui le regardait mais je n'ai pas eu le courage de lui demander qui était ce cadavre supposant aisément que c'était son père ou sa mère. Il commence à me raconter ce qui l'a traumatisé, je l'écoute et il fait de même avec moi quand je lui parle de Ron et d'Harry. II ne se moque plus. Toute animosité envers moi ou Harry "l'élu" a disparu. Il ne pleure plus aussi. Je pense que le fait que je l'ai giflé a peut-être impacté quelque chose....

- Pourquoi tu es là ? Me demande-t-il sans me regarder lors d'un silence. Pourquoi tu es là à me parler alors que je t'ai insulté chaque fois que je te voyais pendant 6 ans ?

- Parce qu'on est tout les deux brisés. Et que la gifle a fait du bien.

Je l'entends soupirer, amusé.

Hermione murmura, la bouche presque close, les yeux fermés, ce nom : Draco.
Les médicomages ne comprirent pas. Que venait faire un mort dans cette affaire ? Par contre, le fantôme se pressa de venir à ses côtés.

- Oui ?! Ça va ? Il cachait tant bien que mal sa peur.

- Pars pas. Ne... Pars plus jamais... s'il te... plaît.

- Non, je ne partirais jamais Hermione ! Trois mots lui brûlaient la langue mais pourquoi les dire alors qu'il est mort ? Ce ne serait que torture pour lui.

La haine et la tristesse. Voilà les deux sentiments qui nous résument bien. Il ne m'a pas raconté en détail leurs morts mais c'était déjà suffisant pour que je regrette leurs morts.
Je regrette la mort de Lucius et Narcissa Malfoy... Bordel. Je ne sais pas pourquoi, je ris. Un rire nerveux où s'échappe quelques larmes. Il me regarde étrangement quelques secondes puis me prends dans ses bras.

- On en est là Granger ?

- Je suis désolée... Je ne devrais pas. Je sèche une larme mais ne bouge pas de ses bras. Pour une fois je me sens en sécurité sans, encore, savoir pourquoi.

- Ce n'est pas grave. Mais t'as plus le droit de me gifler si je pleure maintenant. Je ris jaune.

- Promis.

Draco regarda Hermione allongée au bord de l'inconscience sur ce mit d'hôpital, poussée et entourée par une dizaine de médicomages, s'affairant à lui sauver la vie. Des sorts de maintiens, de coagulation et autre qu'il ne connaissait pas, fusaient et la frappaient au rythme du cardiogramme qui n'arrêtait pas de jouer au yoyo. Il aimerait tellement pouvoir hurler à Hermione d'arrêter de lui faire peur comme ça, de se réveiller tout simplement mais il avait la crainte de la blesser encore plus, il savait que les mots pouvaient faire souffrir.

Percy s'est encore disputé avec Draco. Cette fois il craché tout son venin, plus aucun filtre. Draco n'a pas réagit tout de suite : il ne s'est même pas levé de la table, il a simplement posé sa fourchette puis a commencé à lui répondre, sur le même ton venimeux qui l'avait tant bien défini à Poudlard en prenant soin d'appuyer sur chacune de ses blessures. Molly s'est mise à pleurer et les a demandé, presque supplié, d'arrêter. Ginny a ajouté que c'était devenu malsain mais il s'en fiche, Draco ne supporte plus leurs regards ni même leurs mots acides.

Draco les suivaient, effaré. Un BOUM retentit, il se crispa et tenta de la protéger de peur que ce soit une nouvelle explosion mais ses doutes disparurent vite en se rendant compte que ce n'était que le couple Potter et les survivants de la famille Weasley qui venait de débarquer, défonçant la porte sans gêne. Mine de rien, il fut apaisé de savoir qu'elle ait un "vivant" avec elle plutôt que la moitié de Vie qu'il avait. Pierre de Ressurection son œil oui ! Plus une pierre de Torture à son avis. Faire revenir les morts à moitié pour que les deux côtés souffre était cruel.

Je ne me suis rendue compte que trop tard que Draco était partit avec Fred, j'étais affolée ! II va se faire tuer ! C'est du suicide ! Pourquoi t'as dit ça Percy... Pourquoi tu t'entêtes à vouloir qu'il paie ce qu'il n'a pas fait ?! Ce n'est même pas un Malfoy qui a tué Ron... J'ai tellement envie de pleurer et de me réfugier sur le matelas poussiéreux en l'attendant mais je ne peux pas encore fuir, ni encore me cacher !

« Hermione !! Laissez moi passer ! C'est ma meilleure amie !

Ginny ? Tu es là ? Draco est partit ! Il- Il va se faire tuer.

- Mais- Mais arrêtez de pousser ! Elle doit se faire opérer au plus vite !

Je l'ai retrouvé dans un taudis, le visage fermé, une baguette à la main. J'avoue qu'il m'a fait peur. Cet air, cette figure déterminée, ces yeux noircis par la colère... II est seul, Fred a décidé de faire marche arrière, lui même mal à l'aise avec la sombre et noire envie de meurtre de Draco.

- LAISSEZ MOI PASSER ! Hurle Harry une main que sa baguette mais Molly lui tape cette main avec son sac et lui fait les gros yeux.

Draco ? Non... Non ! Tu n'es pas un lâche. Tu as vécu et vu la plus horrible des choses, c'est normal. Rentre maintenant, ne va pas te faire tuer pour une remarque aussi basse que celle de Percy. Il est juste jaloux, son frère est mort... Il ne comprends pas pourquoi un Malfoy est avec nous. Oui, je le sais ! Je sais que tu ne le voulais pas, je sais que c'est ton père et Voldemort qui t'ont forcé... Je te connais et apprécie maintenant suffisamment pour ne pas vouloir te voir mort alors s'il te plaît, reviens.

- Ne la touchez pas avec votre truc moldu là ! AH BORDEL ! Ça la fait saigner ! Je vous jure que si j'avais un corps je vous le ferais regretter ! Paniqua Draco quand un scalpel vint toucher la peau de la jeune femme.

Sa main rencontra la sienne, apaisé de la sentir contre la sienne il lui sourit malgré son regard partagé entre la colère et ce sentiment d'impuissance. Elle le serra contre elle et laissa éclater quelques sanglots.

- Monsieur ! S'écrit un médecin une main sur le bras d'Hermione. Il y a truc bizarre ici !

- Pars pas. Ne pars plus jamais, s'il te plaît...

- Quoi donc !? S'énerve-t-il pendant qu'il était entrain de lui ouvrir l'abdomen.

- Elle a un ruban de gros scotch autour du poignet. Il lui montre son avant bras. Je fais quoi ?

- Retirez ça pardi !

- Non. Je ne partirais jamais, Hermione.

Et Draco disparu.

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