Son cœur battait la chamade, en face d'elle se trouvait une porte massive en bois mais derrière cette porte il y avait le couloir où tout avait basculé... Elle avait la sale sensation qu'elle allait se noyer, comme si dès qu'elle ouvrait cette porte l'océan allait jaillir et l'emporter en enfer, d'ailleurs, elle sentait déjà l'odeur amère et salée de la mer comme si elle avait déjà un pied dans la tombe.

Quand ses doigts se posèrent sur la poignée de métal elle reçut comme un coup dans l'estomac mais elle ferma les yeux et la tourna puis poussa la lourde porte.
Elle avança d'un pas puis dès qu'elle ouvrit les yeux ce fut comme une rafale de souvenirs qui surgirent d'un coup, comme une déferlante ou une houle d'odeurs, de sensations et d'impressions qui parurent agréables sur le coup : tous ces souvenirs d'une vie heureuse à Poudlard puis vint l'horrible vision d'un sourire se fendant, du trop doux hurlement de douleur d'Anatole Surmin, des milles douleurs et des milles regrets qui se réveillaient en elle lui donnait la nausée, se dégoûtant d'avoir cru qu'elle méritait d'aller mieux.
Hermione recula immédiatement, prise de dégoût, et s'enfuit en courant.

Elle en perdait l'équilibre,  ou son souffle, trébuchant parfois par terre mais se relevant aussi tôt pour continuer de fuir, mais elle avait trop peur pour tenter de faire machine arrière. Trop peur pour tenter de se pardonner.

Alors ses pas affolés la menèrent en dehors du château, sortant du bâtiment dans un saut, comme si elle avait été expulsée par un sort puis elle continua sa course effrénée jusqu'à en tomber de nouveau mais elle ne se releva pas cette fois, elle n'en avait plus la force. Son souffle était court, ses jambes lui brûlaient et elle avait à tout les coups un point de coté mais elle s'en fichait.

Elle s'assit et souffla lentement avant de se rendre compte que les cartons plein d'affaires l'avaient suivit au lieu d'arrêter de voler quand elle le leur avait ordonné devant la porte.
En levant la tête, Hermione remarqua qu'elle était dans la forêt interdite, la cime des pins sombre frôlaient le ciel où le soleil commençait à se coucher, créant de longues nappes nuageuses rouge, orange ou rose. Ce ciel de début d'hiver l'apaisait, soulageant ses peines mais sa contemplation du ciel fut interrompue par un éclat rougeoyant au sol, alertant sa curiosité qui prit le dessus.
Elle baissa la tête et chercha entre les feuilles mortes bordées de givre blanc et son regard buta contre une petite pierre ronde et lisse, légèrement fêlée.

« Qu'est-ce ? Se demanda-t-elle en la saisissant, dévorée par la curiosité.

- Granger ?

Ce fut un coup de foudre, une épée de feu dans le dos, une noyade dans de l'acide sulfurique quand elle entendit cette voix étonnée sortie d'entre tombe. Son cœur rata un battement et elle en tomba à la renverse, lâchant la pierre qui tomba entre les feuilles.

Elle se retourna lentement mais ne vit personne. Seul un léger courant d'air balayait les branches d'arbres alors elle mit ce son sur le compte de son imagination et reprit la pierre en main avec néanmoins une certaine appréhension.

- Granger ?? S'étouffa de nouveau une voix dans son dos.

- NON ! Hurla-t-elle en fermant les yeux et en se contractant, pensant devenir folle. Il est mort !! Je ne peux pas l'entendre !!

- Merci de la délicatesse. Grogna la voix.

- Non non non ! Des larmes commencèrent à couler le long des joues.

- Granger, c'est moi, Dr-

- NON ! Coupa-t-elle effrayée en se retourna brusquement, croyant à une sale farce ou un horrible jeu mais en voyant le visage translucide du jeune homme elle défaillit.

Elle leva lentement la main, montrant d'un doigt secoué de convulsion le jeune homme, l'autre main devant sa bouche.

- Granger... Souffla-t-il d'une voix douce en se baissant à sa hauteur. C'est bien moi. Calme toi.

- N-Non... Tu es... Mort ! Je t'ai vu mourir ! J'ai tenu ton corps inerte dans mes bras ! Sanglota la jeune femme horrifiée mais il ne sembla pas s'en offusquer.

- Calme toi ! Je suis bel et bien devant toi.

Elle tremblait comme une des ces feuille morte au sol, battue par la vie et tout décrépit mais son esprit perspicace réfléchissait à toute vitesse et enfin elle comprit : la pierre qu'elle tenait entre ses doigts fins était la pierre de résurrection !

- Toi ? Souffla-t-elle d'une petite voix en se calmant et en arrêtant doucement de pleurer.

- Oui, moi.

Elle sentit ses larmes remonter et sa gorge se nouer.

- Je suis si désolée... C'est de ma faute... Il la regarda sans réagir recommencer à sangloter. J'aurais dû me taire... Te laisser le tortu-

- Tu ressembles à une loque Granger. Coupa Draco que ces babillements agaçait, lui rappelant douloureusement qu'il s'était prit un sort mortel dans le dos. Tu es une épave.

Elle renifla bruyamment et baissa la tête.

- Tu sais quoi, lâche la pierre. Je ne veux pas rester avec quelqu'un qui se mouche dans sa manche. Grimaça-t-il.

- Je ne me suis pas mouchée dans ma manche... Protesta faiblement la jeune femme.

- Et ces quoi ces informes guenilles que tu portes ? On dirait de la boue en plastique...

- Arrête... C'est faux...

- Et ton teint ? C'est pire que la tête de Snape. Sans parler de tes cheveux ! Pire que d'habitude. Continua-t-il. Tu as décidé de te suicider socialement ? Ou peut-être que c'est déjà fait... C'est pour ça que tu te retrouves dans la forêt interdite en hiver à cette heure là ?

- Non... Elle pointa du doigt les cartons. Je... Elle secoua la tête. Laisse tomber. Tu ne pourrais pas comprendre.

- Comprendre quoi Granger ? Que tu déprimes ? Comme si je ne connaissais pas ça... Railla le jeune homme en croisant les bras.

- Je... Pardon. J'avais oublié...

Il faillit s'étouffer et ses yeux s'arrondirent comme des billes un instant.

- C'en ai trop ! Un instant j'ai cru retrouver la vraie Granger qui était assez divertissante avec sa répartie mais je crois qu'elle est morte il y a six mois parce que tu n'es pas Hermione Granger. Tu n'es qu'une sorte de masse déprimante et déprimée qui pleurniche et s'excuse même quand elle ne fait rien de mal ! Lâche la pierre tout de suite, que je retourne en enfer par Morgane ! » S'indigna Draco Malfoy exacerbé.