Chapitre 35

PDV Asuna

Le lendemain matin, ce fut un Karma bien réveillé qui sonna le clairon en déboulant dans ma chambre, réveillant Yuma au passage.

Je levai la tête de mes dossiers et vis qu'il était neuf heures. Cela faisait une heure que j'étais réveillée et que je m'étais mise à bosser sur le plan d'Erza et moi. 

"Karma, tu pourrais nous laisser quand même, soupirai-je alors que Yuma rougissait de gêne.

- Non, on doit parler, je te l'ai dit.

- T'es pire que moi des fois. On te rejoint en bas.

- Sage décision."

Il ressortit tout aussi vite et mon brun s'extirpa des couvertures pour s'habiller.

"Karma ne semblait pas étonné de me voir...

- Il a dû voir tes chaussures en bas. Ou alors, comme il est plus ou moins comme moi, il s'était douté qu'on ferait un deuxième round."

Il me sourit et vint me dérober un baiser. Je ne lui laissai pas le temps de se détacher car je l'approfondis durant de longues secondes.

"Tu travaillais ? remarqua le brun alors qu'il essayait vainement de discipliner ses cheveux, sans miroir.

- Ouais. J'ai hâte de terminer cette mission pour pouvoir organiser l'après.

- L'après ?

- Bah oui, tu crois quand même pas que je vais retourner à Cancun alors que mon Neko-chan est à Tokyo ! Enfin, je devrais sans doute y retourner pour régler certains détails, mais il n'est pas question que mon lieu de résidence soit ailleurs qu'à Tokyo. Surtout qu'en plus, avec l'alliance Baram kaput, je n'aurais normalement plus de grosses missions avant un moment. Et je dois voir avec lui, mais je pense qu'il est temps que le duo de la Mort ne fasse plus de missions dangereuses. On a une vie, et on ne veut pas la perdre en mourant. C'est ce que Nagisa m'a dit après s'être mis en couple avec Karma.

- Et tu veux faire pareil ?

- Oui. On ne ferait que les missions dangereuses demandées par le Maître, car il ne nous les confie pas pour rien. On ne ferait que de petites missions, celles qui sont assez faciles et desquelles on a le plus de chances de revenir. Ces dernières années, nos missions dangereuses se raréfient justement parce que Nagisa et moi avons Karma, surtout pour Nagisa. Après tout, c'est toi-même qui me l'as dit : je suis une humaine, avant d'être une assassin. Je ne dois plus faire passer ma carrière avant ça, avant nous."

Pour toute réponse, il colla nos lèvres.

"Tu as fait du chemin depuis notre rencontre. Tu es beaucoup plus sereine, apaisée, confiante. Et surtout, tu ne te considères plus comme un monstre.

- Et c'est grâce à toi. T'es la meilleure chose qui me soit arrivée."

On s'embrassa une nouvelle fois avant de rejoindre mon frère et Nagisa en bas. Ils étaient attablés devant leur petit-déjeuner et l'avaient même préparé pour nous. On s'installa donc.

"Bien dormi ? nous demanda Nagisa.

- Oui, merci Nagi, souris-je.

- Bon, je vais pas y aller par quatre chemins. Nos parents rentrent demain. Donc Asu' va pouvoir enfin leur parler et ils veulent rencontrer Nagisa. Je pense qu'ils voudront te rencontrer Iso, quand ils sauront que vous êtes ensemble.

- Déjà ? Mais...

- Roh, râle pas Isogai, ma soeur a rencontré ta famille avant même que vous soyez ensemble.

- J'aime pas quand tu as raison frérot...

- Je sais. Donc, tu penses pouvoir venir manger le vingt-quatre ? Pas forcément le soir, je me doute bien qu'avec le réveillon de Noël et tout...

- Je peux m'organiser.", affirma mon brun. "Après tout, depuis le temps qu'on attend que Ōjo rencontre ses parents, je tiens à être là. On ne sait jamais.

- Tu sais que je ne fais plus de crises depuis trois ans ?

- Oui, mais je veux prendre toutes les précautions nécessaires. L'avertissement de Wendy me fait encore froid dans le dos."

Il frissonna, tandis que je l'interrogeai du regard.

"D'après Erza, Wendy aurait dit que si Isogai n'arrivait pas à t'aider, elle serait obligée de te tuer. Même s'il a réussi à t'aider à aller mieux, ce n'est pas étonnant que l'avertissement lui fasse toujours peur, expliqua Nagisa.

- Oh, je comprends mieux. En tout cas, tant que je vous ai tous les trois, je ne vois pas pourquoi je replongerais."

Mon brun me sourit et on commença à manger.

"J'ai rien oublié je crois.

- Tu nous as réveillé à neuf heures juste pour ça ? C'était pas si pressé frérot.

- Tu ne dormais pas.

- Mais Neko-chan si. Et sûrement Nagisa, parce que je suis sûre que vous n'avez pas joué au Monopoly hier soir.

- ASUNA !", cria Nagisa, rouge de gêne.

Je ricanai, suivie de mon frère. On cogna nos poings, tandis que le brun et le bleu secouaient la tête, dépités.

La journée passa assez rapidement, alors qu'on faisait tous les quatre du rangement pour accueillir la venue de nos parents. On s'était bien amusés, avec Karma et moi qui nous taquinions l'un l'autre sur nos copains respectifs.

Bref, le lendemain arriva assez vite à mon goût. J'enfilai ma tenue préférée, celle de mon premier jour à l'université et rejoignis Yuma, Nagisa et Karma dans le salon (le brun était arrivé assez tôt). Il était huit heures et l'avion atterrissait à neuf heures. On monta dans la voiture de Karma, mon brun et moi à l'arrière. On discutait de tout et de rien, pendant que le couple à l'avant faisait de même.

"Ōjo, même si tu as déjà rencontré ma famille, il faudra aussi que tu viennes pour que je te présente en temps que ma petite amie.

- Pas de soucis, j'adore ta famille.

- Y'a un truc que je me demandais depuis longtemps Nagi.", intervint Karma. "Nagisa Shiota, c'est ta vraie identité ou ta couverture, comme Sakura Tomatsu ?

- Sa couverture.", répondis-je. "Mais comme on a mis en scène sa mort, il est obligé de garder ce nom. Mais je ne pense pas que ça lui déplaise.

- Comment tu t'appelais avant ? l'interrogea Yuma.

- Sora Heartlight. Ma famille le déformait en "Sara" parce qu'ils voulaient que je sois une fille. Asuna m'a aidé à tous les descendre.

- J'en ai entendu parler.", affirma Karma. "Ils avaient fait un article sur ça cette année-là. Vous avez décimé les Heartlight en l'espace d'un mois. 

- C'était une des pires boucheries qu'on a fait de toute notre carrière. Et estime-toi heureux frérot, on aurait fait pareil des Akabane s'il n'y avait pas eu un... couac. 

- Dire que tu savais depuis ce jour-là que Nagisa m'aimait... t'aurais pu me le dire.

- Nope, c'était secret-défense. Mais je pensais pas que Mira t'aidait toi aussi. Si j'avais su, j'aurais même pas utilisé son bar comme excuse pour te laisser seul avec Nagisa... bref, cessons de parler du passé. Tout comme moi, Nagisa n'aime pas revenir sur cet épisode de sa vie."

On arriva alors à l'aéroport. Dans le hall, on attendit que nos parents nous rejoignent avec leurs bagages.

"Regarde, ce sont eux.", m'indiqua Karma au bout d'un moment.

Il me pointa du menton un homme et une femme plus petite. Il avait des cheveux brun-noir et les mêmes yeux dorés que mon frère et moi. Il était vraiment grand, ou alors c'était la femme qui était trop petite. Elle avait des cheveux courts flamboyants, comme les nôtres, et des yeux bleus. Ils étaient plus vieux que dans mon souvenir (ça faisait belle lurette que je ne les voyais plus quand j'espionnais Karma il y a trois ans) mais semblait tout de même vachement bien conservé pour des parents de presque cinquante ans. Ils étaient tout deux vêtus de costards, ensemble simple mais professionnel.

Pas de doute, c'étaient bien nos parents.

"Karma-chou !!", s'écria notre mère en courant vers nous.

Mon frère rougit de honte alors qu'elle le serrait de toutes ses forces, visiblement ravie de le revoir. Yuma serra doucement ma main, qui était dans la sienne, pour me témoigner son soutien. Je lui répondis en lui souriant tendrement.

"Mon fils, c'est un plaisir de te revoir. Comment vont les études ? demanda notre père.

- Papa, on est en plein milieu de l'aéroport...", soupira Karma. "En plus, je vous signale que votre fille que vous n'avez pas vu depuis dix-huit ans est juste à côté de moi."

Ils se tournèrent vers moi et j'affichai un sourire confiant que j'étais très loin de ressentir.

"Salut !"

Et... qu'est-ce-que je suis censée dire ? "Salut ! Je suis votre fille, vous savez, celle que vous avez abandonné parce que vous avez fait confiance à un dirigeant d'une organisation d'assassins ! Sinon, ça va la vie ?"

Remarque... ça comblerait au moins le silence gênant qui s'était installé. Karma regardait nos parents, attendant leurs réactions, Nagisa pâlissait à vue d'oeil, inquiet que les choses dégénèrent, et Yuma me broyait presque la main, visiblement stressé lui aussi. Fichtre, il avait une sacrée poigne quand même !

Puis, soudainement, les deux fondirent en larmes et se jetèrent sur moi pour me serrer dans leurs bras. Yuma lâcha donc ma main, pour me laisser faire ce que je souhaitais.

"Asuna...", hoqueta notre mère. "Je... je suis tellement émue que je ne sais pas quoi dire... je...

- On ne s'attendait pas à te voir aujourd'hui ma chérie. On y avait renoncé, cela faisait trois ans que tu connaissais la vérité et que tu ne voulais pas prendre contact avec nous, avoua doucement notre père.

- Karmaa !", râlai-je. "T'aurais pu les prévenir !

- Nan, j'voulais pas me taper la honte pendant vingt minutes dans l'aéroport. 

- Viens là, p'tit fourbe !"

J'étendis le bras et le tirai vivement vers nous. Un câlin de famille se fit alors, Karma bougonnant au début. Notre étreinte était assez maladroite pour nos parents et moi. Après tout, on ne se connaissait pas et tout ce que Karma avait pu me dire, c'était "Ils sont comme nous, sauf que Maman est encore plus expressive et Bisounours que toi.". Autant dire que ça n'aidait pas vraiment.

On finit par se détacher et nos parents essuyèrent leurs larmes.

"Hum... c'est rien. Il s'est passé beaucoup de choses et... enfin bref, je ne vais pas vous ennuyer avec ça."

Mon téléphone vibra. C'était celui d'assassin. Je décrochai donc.

"Déesse, Serpent et toi, rappliquez fissa au QG. Raven Tail nous attaque ! fit la voix de Lisana à l'autre bout du fil.

- QUOI ?! On arrive ! Je vais leur faire la peau, à ces corbeaux de malheur !"

Je raccrochai, soudainement furax.

"Nagisa, on bouge !

- Ok !

- On se retrouve à la maison, me sourit Yuma.

- D'accord Neko-chan !

- Ōjo ?

- Oui ?

- Respire et ne tarde pas.", me sourit le brun.

Je souris légèrement et hochai la tête. Le bleu et moi embrassâmes chacun notre copain avant de partir de l'aéroport. On récupéra nos sacs d'armes après avoir déverrouillé la voiture avec notre empreinte digitale (quand je vous dis qu'on a des armes partout). Je pris aussi Archenemy, que j'avais également emmené, et l'attachai dans mon dos.

On se rendit ensuite le plus vite possible vers le QG en faisant du free-running. Karasuma-sensei et Irina-san étaient sur place et avaient bouclé le périmètre pour empêcher les curieux d'entrer. Excuse : prise d'otages au bar. On se faufila sans être vus jusqu'à l'arrière du bâtiment pour rejoindre le sous-sol.

"Titania a enfermé Alexei dans la cave.", indiqua Lucy quand elle nous vit débarquer. "Elle pensait que tu voudrais lui faire la peau toi-même Déesse.

- Ok ! Serpent, on se sépare. Aide les autres à descendre les membres de Raven Tail !

- D'accord !"

Il rejoignit Lucy qui se battait contre un baraqué, tandis que je me précipitai vers la cave. En me voyant, Erza retourna sur le front. Je m'armai de mon katana et pénétrai dans la pièce. Je refermai ensuite la porte, à clé cette fois.

Alewei, ou plutôt Iwan Draer, était attaché à une chaise et essayait de se libérer. Cependant, il se figea en me voyant entrer. J'avais l'air furieuse, avide de vengeance. Cet enfoiré devait payer pour ce qu'il avait fait à ma famille. Cependant, j'étais maître de moi-même malgré mes émotions. Après tout, je devais rentrer en un seul morceau à la maison, je devais donc le tuer vite et bien.

Iwan était grand et musclé. Ses cheveux étaient noirs, contrairement à ceux  de son fils et de son père, il avait également la peau légèrement halée.

"Iwan... il est temps que tu paies pour l'affront que tu as fait à ma famille. Tu vas payer pour ton crime !

- Et c'est la meilleure assassin du monde qui dit ça...", ricana Iwan.

Pour toute réponse, je dégainai mon katana et coupai son bras. Il hurla de douleur, alors que son sang gicla dans la pièce. Un sourire sadique se dessina sur mes lèvres. Souffres Iwan, souffres. Cries, ma vengeance n'en sera que plus complète...

Durant quelques minutes, je le torturai comme jamais, sans pour autant l'achever malgré ses supplications. Je voulais faire couler au maximum son sang, qu'il aile en enfer et qu'il y regrette ses actes pour toujours. Et, par pur sadisme, je gavai également son gosier de Bhut Jolokia, qui arrachait quatre fois plus que le piment rouge, et fourrai ses narines à la moutarde et au wasabi avant de boucher son nez avec une pince, pour bien le faire souffrir à la façon Akabane (j'emportais toujours, en plus de mes armes, de quoi bien faire souffrir Iwan si jamais je le croisais).

Cependant, lorsque Nagisa toqua à la porte, m'annonçant que tous les membres de Raven Tail avaient été descendus (ces idiots étaient tous venus pour éliminer notre organisation), je décidai d'en finir rapidement. De toute manière, Iwan agonisait présentement.

"Je te souhaite un bon voyage en enfer, pourriture !", crachai-je avant de planter mon katana dans le poumon du père du Maître.

Je regardai Iwan terminer de se vider de son sang tout en agonisant. J'étais heureuse, je lui avais enfin fait payer ce qu'il m'avait fait, et j'avais pu le faire souffrir.

Quand il fut mort, je le laissai en plan et rejoignis le bleu à l'extérieur. Toute ma bande de l'organisation était là.

"Eh bah, t'y es pas allée de main morte !", rigola Natsu en voyant mes vêtements tellement imbibés du sang d'Iwan qu'ils étaient rigides.

Je me contentai de sourire. Après dix-huit ans, je m'étais enfin vengée. Je pouvais désormais tourner la page sans regarder en arrière, sans le moindre regret. Maintenant, je pouvais construire mon futur sans être tirée en arrière. Et mon futur, je voulais le construire avec Yuma, Nagisa, mon frère et mes parents, en plus de toute ma famille de Fairy Tail, de mes amies à l'université et de la classe E (un peu). J'étais vraiment bien entourée, et ça me plaisait.

"Je vais changer de vêtements, et on rentre Nagisa.

- Pas de soucis. Je dois aussi changer de vêtements. 

- Heureusement que je laisse toujours une tenue de secours dans le labo de Virgo. Je doute qu'elle soit adaptée pour un repas de retrouvailles avec mes parents mais bon...

- Si je me souviens bien, il me semble qu'elle est assez décalée par rapport à tes tenues habituelles, mais je trouve qu'elle montre parfaitement ton côté artiste. Après tout, les artistes sont des personnes qui ont un style décalé par rapport aux autres, fit Lucy.

- Ouais."

Je montai avec Nagisa au labo et on attrapa nos tenues qui étaient sur un portant. On alla ensuite aux douches du QG, où on se sépara. Après une douche rapide, je mis la tenue que j'avais pris, attachai ma ceinture et me séchai rapidement les cheveux, sans faire attention au sens. 

Je regardai l'état de mes cheveux dans mon téléphone. Ils étaient ébouriffés, comme sur la perruque blonde que je portais en tant que Sakura. J'attachai donc ma tignasse en queue de côté avec le ruban de la tenue. Tant pis pour mes cheveux, je n'avais pas forcément le temps.

Dans le couloir, alors que Nagisa m'avait rejoins, on croisa Jubia.

"Jubia va s'occuper de nettoyer vos vêtements, c'est un jour important pour vous.

- Merci Jubia, c'est gentil.", sourit Nagi.

On lui tendit nos vêtements pleins de sang avant de nous dépêcher de sortir du QG pour rentrer chez nous. 

"Vous tombez à pic ! Le repas est prêt, nous indiqua Karma quand il nous vit entrer.

- Super, qu'est-ce-que Neko-chan a cuisiné ?

- Comment tu sais que c'est lui qui a cuisiné ?

- Facile : ça sent trop bon pour que ce soit toi qui ais cuisiné ! répondis-je en tirant la langue.

- Petite peste !", rétorqua Karma en riant.

Je le laissai avec Nagisa pour rejoindre mon propre copain en cuisine. Nos parents étaient en train de s'installer dans leur chambre apparemment.

"Ōjo ! me sourit Yuma en me voyant.

- Re ! Qu'est-ce-que tu nous fais de bon à manger ?

- Pommes de terre sautées et oeufs au plat. Avec, en dessert, la revisite qu'on a faite il y a quelques temps. Je me disais que ce serait bien de montrer ton âme d'artiste à tes parents.

- Je crois que mon âme d'artiste est assez visible avec cette tenue !", plaisantai-je.

Il se détourna de la nourriture pour me faire face. Il me détailla sans gêne, ce qui me fit sourire.

"Effectivement, je ne t'ai jamais vu avec une tenue si décalée, tu es toujours en jeans, Converses et hauts simples ou peinturlurés. Cela te change. En quel honneur tu as changé de tenue ?

- Bah, on a encore fait un bain de sang au QG, on allait pas rentrer avec des vêtements imbibés de sang. Y'en avait tellement sur les miens qu'ils étaient complètement rigides...

- Il faudra que tu me racontes. D'ailleurs, je te trouve plus... apaisée par rapport à tout à l'heure.

- Pour faire simple, j'ai accompli ma vengeance."

Il m'embrassa doucement.

"Tu peux enfin avancer complètement, c'est une bonne nouvelle. Allons à table."

Je hochai la tête et l'aidai à amener la nourriture à table, avant de monter à l'étage prévenir nos parents.

"Papa... Maman..."

C'était trop bizarre de prononcer ces mots, je les avais jamais dit de ma vie.

"Le repas est prêt, dis-je en affichant un sourire.

- D'accord, on arrive chérie.", me sourit notre mère.

Je descendis donc rejoindre mes frères et mon copain, nos parents sur mes talons. On passa à table.

"Soeurette, du coup, pourquoi vous êtes partis si vite ? demanda Karma alors qu'on venait de commencer à manger.

- Raven Tail attaquait le QG. On les a tous descendu et Erza avait même pensé à me mettre Iwan de côté. Je l'ai descendu en le faisant agoniser lentement. Tu aurais dû voir sa tête !", ris-je. "Il voulait que je le bute rapidement mais je l'ai fais souffrir lentement, pour lui faire payer. Nul ne s'en prend à une Akabane sans représailles.

- A la façon Akabane ou à la tienne ? voulut savoir mon jumeau.

- Les deux. Bref, je trouve que tout se passe bien dans ma vie maintenant. Ou, en tout cas, les choses se passent bien pour l'instant.

- Tu en as fait du chemin, en trois ans. Vas-y Ōjo, raconte-leur ton passé. Tes parents méritent de savoir ce que tu devenais durant tout ce temps."

Je hochai la tête et m'exécutai. Au fur et à mesure de mon récit, nos parents semblaient déprimés, désolés que j'avais eu à subir tout ça.

"Et malgré tout, tu as réussi à devenir normale ? s'étonna notre père.

- Je serai toujours moins normale que les gens normaux, mais on peut dire ça comme ça. Neko-chan m'a beaucoup aidé sur ce coup-là, et Karma aussi quand on s'est réconciliés. Je leur dois beaucoup. Ils ont été patients, gentils et attentifs avec moi. Et que dire de Nagisa, qui a carrément réussi à me pardonner le fait que je voulais descendre le gars qu'il aimait, en plus d'avoir été là pour moi depuis notre rencontre.

- Je t'ai déjà dit que je comprenais et que c'était normal.. 

- Je sais Nagi. Mais ce que je veux dire, c'est que vous auriez tous pu être dégoûtés de ce que j'étais, mais non. Vous m'avez aidé, vous vous êtes battus sans hésitation pour moi. 

- J'ai toujours voulu avoir une soeur, alors c'est normal. Quant à Nagisa, tu l'as quand même sauvé dans un sens, en descendant ses parents. Et puis, Isogai est le gars parfait par excellence, il allait certainement pas t'abandonner, sourit Karma.

- Surtout que je commençais déjà à ressentir des choses pour toi Ōjo. Tu avais besoin d'aide alors on t'a aidé."

On entrelaça nos doigts ensemble. On avait traversé beaucoup de choses, c'était vrai. Mais je ne regrettais rien. Sauf le fait d'être partie comme une lâche trois ans auparavant.

"C'est quand même bizarre de vous entendre parler de meurtre et d'assassinat comme si vous parliez de l'école, avoua notre père.

- Mais honnêtement Asuna, tu restes notre fille malgré tout.", ajouta notre mère. "Tu as été élevée pour être une assassin, je ne vois pas pourquoi tu arrêterais après tout. On va essayer de rattraper le temps perdu, même si nous ne sommes pas souvent là.

- Si c'est comme avec Karma, ça sera rapide.

- C'est vrai !", se souvint mon frère. "On venait à peine de s'accepter en tant que frère et soeur que boum ! on était super proches le soir venu.

- Au point de se confier nos amourettes respectives. Et au point qu'il se permette de fouiller dans mon carnet à dessins. Il a trouvé trouver tous les portraits que j'avais fait de toi Neko-chan. Absolument tous. J'étais morte de gêne à ce moment-là. Comme lorsque Haru et Yuki les ont vu. Là aussi, j'aurais voulu disparaître dans un trou de souris..."

On rit tous de bon coeur. Même les moments les plus gênants m'avaient permis de me rapprocher de mon frère, alors ils en valaient la peine... non ?

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