Chapitre 18
PDV Asuna
J'ai dormi jusqu'à vingt-deux heures et je me suis réveillée en pleine forme cette fois-ci. J'allai prendre une douche et me laver les dents puis, comme je n'avais plus du tout sommeil, j'allai dans mon atelier pour continuer le tableau. Karma, lui, allait se coucher à ce moment-là, pour être au taquet pour les partiels.
On ne se parla donc que le lendemain, au petit-déjeuner. Il en profita pour me raconter ce qu'il s'était passé pendant mon absence le samedi soir. J'étais contente de savoir que mon plan avait fonctionné.
"T'en penses quoi ?
- Bah, qu'il est gay aussi. C'est assez évident avec ce que tu me dis.
- Donc j'ai une chance ?
- Ouais, te reste plus qu'à jouer de ton charme exceptionnel.", répondis-je, un brin ironique.
Il haussa un sourcil.
"Tu s'rais pas en train de te foutre de moi là ?
- Si !", ris-je. "Plus sérieusement, puisqu'il semble être gay, t'as tes chances. T'as plus qu'à le draguer.
- Donc je continue sur ma lancée.
- Ouais.
- Merci Asuna.
- C'est normal. En tout cas, les techniques de flirt que Nagisa et moi utilisions semblent t'être utiles.
- Ouais, je sais pas ce que j'aurais fait si tu ne m'avais pas dit ces astuces, samedi après-midi.
- A ton service frérot !"
On se dépêcha de se préparer pour aller en cours. Puisque nous avions nos partiels dans le bâtiment principal, je ne voulais prendre aucun risque alors je camouflais ma marque avec le maquillage spécial de Mira, alors que j'utilisai du fond de teint ordinaire désormais, quand j'allais en classe.
Aries ne pouvait être dans la salle, ce serait suspect. Le Maître lui avait donc ordonné de se cacher dans un arbre en face de notre salle d'examen pour me surveiller. C'est pourquoi on devait se rendre à l'école sans elle, à pied, pour lui laisser le temps de se préparer sa cachette.
"Coucou Asuna !
- Salut Nagisa. Tu te sens prêt ?
- Oh que oui."
On entra dans le bâtiment avec Isogai et Maehara-kun qui venaient d'arriver.
"Tu vas mieux ? me demanda doucement le brun.
- Oui, encore merci d'avoir veillé sur moi. J'ai dû te paraître complètement zinzin !
- Un peu, mais c'était assez mignon."
Le rouge me monta aux joues sous son doux sourire. Heureusement, ou malheureusement, les moqueries des autres classes me ramenèrent à la réalité. Nagisa et moi les fusillâmes du regard, ce qui les fit taire. Ne jamais mettre des assassins en colère, et encore moins le duo de la Mort.
Lorsque toute la classe fut présente, les examens commencèrent. Je soupirai en voyant la simplicité des sujets d'examen et fis courir mon stylo sur ma feuille. Je ne prenais même pas la peine de vérifier. Les sujets de la Stratège des Fées étaient au moins cent fois plus complexes, ce n'était pas ces ridicules exercices qui allaient me faire peur. Et ce fut pareil durant les deux jours d'examen. Deux jours durant lesquels Karma ne tenta pas de flirter avec Nagisa, puisque je voulais que le bleu se concentre sur les partiels.
Le vendredi, Koro-sensei avait nos résultats d'examen. Il nous distribua nos copies à mach 20 avant d'annoncer le classement général. Nous étions tous dans les cinquante premiers d'après lui.
"Asuna, tu es première du pays, tu as score parfait. Karma te talonne de peu et Asano est troisième.", annonça finalement le poulpe, visiblement fier de nous. "Bien joué à tous les deux !!
- Bah, c'était pas sorcier. Les examens que je passais à l'organisation étaient au moins cent fois pires.
- Je confirme, soupira Nagisa.
- C'était aussi facile que de tuer quelqu'un qui allait mourir. Voire même plus.
- C'est vrai que je les ai trouvé assez faciles comparés à ceux de notre ancienne professeur. Je suis dixième de tous les troisièmes, sourit le bleu.
- On n'aurait pas pu progresser aussi vite par rapport aux derniers examens sans ton aide Asuna-chan, alors merci.
- Avec plaisir Kataoka-chan.", dis-je avec un grand sourire.
Ce soir-là, après une escale au bar de Mira avec toute la classe pour fêter nos résultats (par chance, le bar était vide, il y avait juste ma bande d'assassins habituelle), on rentra chez nous pour préparer nos affaires pour Kyoto.
Avec Karma, on fit seulement une liste de ce dont on avait besoin avant de vaquer à nos occupations. J'avais presque terminé le portrait de la famille Isogai, plus que quelques retouches avant de l'amener à Virgo.
J'avais repris la formation que j'avais vu sur la photo chez le brun, sauf que le tableau différait en un point essentiel. D'accord, les Isogai étaient plus âgés sur la peinture, mais il y avait plus important : le père d'Isogai, Yuki et Haru était assis au bord d'un nuage se situant tout en haut du tableau et il couvait d'un regard tendre et bienveillant sa famille depuis le ciel.
"Karma !!"
La tête de mon frère apparut dans l'encadrement de la porte.
"Tu penses que ça leur plaira ? De base, je devais juste faire un portrait de Yuki et Haru...
- Et tu as pris la liberté de faire un tableau de toute la famille ? Tu m'étonneras toujours !"
Il s'approcha pour mieux observer la peinture.
"On dirait vraiment une photo, c'est hyper réaliste. Mais sinon, oui, j'pense que ça leur fera plaisir."
Je lui souris, ravie. J'étais plutôt fière de cette peinture, c'était mieux que ce à quoi je pensais. Peut-être parce que j'y avais mis tout mon amour... je voulais qu'elle plaise à Isogai et à sa famille.
C'est donc le lendemain, très tôt, que je me rendis au QG, Mira ayant accepté de venir me chercher pour transporter la peinture sans l'abîmer. Une fois sur place, c'est son frère, Elfman, qui m'aida à l'apporter à Virgo (le tableau était assez grand, c'est pour ça que je ne pouvais pas le déplacer toute seule. Sinon, j'aurais pu vu que la toile est pas hyper lourde).
"Virgo ! C'est la Bête et moi ! On est venue t'apporter la peinture.
- Super, Déesse de la Mort. La Bête, dépose-la ici."
Virgo pointa une table technologique dans un coin de la pièce. Le frère de Mira s'exécuta et sortit ensuite.
"J'ai eu le temps de me procurer le matériel nécessaire et la somme a déjà été versée de ton compte au tien par Evergreen. Bixrow t'enverra incessamment sous peu un document avec les récents versements entrants et sortants sur ton compte, afin que tu saches quelle somme il te reste.
- Un peu comme à chaque fois qu'il y a plus de dépenses et/ou d'argent gagné que d'ordinaire.
- C'est ça."
Elle activa sa machine qui scanna au nanomètre carré le dessin, pour un rendu miniature de la meilleure qualité possible.
"Les quatre répliques que tu m'as demandé devraient être prêtes demain, dans la matinée. Comme convenu, je les encadrerai avec ma machine et je te les emballerai dans le papier cadeau donné par El Pintor, qu'il a fabriqué, et dont tu as créé le design. J'encadrerai également la grande toile, comme prévu. Il te faut autre chose ?
- Non, tu fais déjà beaucoup. J'ai déjà convenu avec Mira qu'elle vienne me chercher pour les amener chez Isogai. Je vais la prévenir de quand le tout sera prêt.
- Ok. Je veillerai à ce que les petits tableaux et l'originel soient bien transférés dans sa voiture avec la plus grande délicatesse.
- T'es génial, merci !"
Je la saluai et sortis de son laboratoire pour aller prévenir Mira. Elle me dit alors qu'elle m'enverrait un message une fois qu'elle aurait tout pour que je me prépare et je rentrai à la maison. La journée fut plutôt tranquille, on s'était regardés des animes toute la journée en bouffant les cookies qu'il restait ainsi que du pop-corn. Regarder des trucs avec mon frère, c'était assez drôle parce qu'il insultait toujours les gens trop idiots à son goût, ou alors il pestait contre eux.
Le dimanche, Mira vint me chercher vers dix heures et demi. Elle avait déjà les cinq tableaux, qui était dans une grande boîte dans le coffre. Elle m'emmena chez Isogai et je sonnai. Ce fut Yuki qui m'ouvrit. La brunette me sauta dessus en me voyant.
"Asuna-chan ! Merci ! Merci ! Merci ! Grâce à toi, Maman va beaucoup beaucoup mieux !!
- Haha, de rien Yuki-chan. Tout le monde est au complet ?
- Oui, tout le monde est dans le salon.
- Génial ! Mira ! C'est bon, on peut y aller !
- Ok !!"
Elle sortit la boîte du coffre et j'allai l'aider à la transporter. Yuki nous laissa entrer.
"Livraison spéciale !!"
La seconde d'après, Isogai venait à notre rencontre, étonnée.
"Tu as déjà fini le portrait ?
- Ouais. Y'a même une petite surprise pour tout le monde."
On déposa la boîte délicatement au sol et Mira partit pour rejoindre le bar. Je la remerciai avant de rejoindre les Isogai. J'ouvris la boîte et en sortis d'abord la grande toile encadrée, recouverte d'un linge. Je la positionnai de sorte que la mère et les trois enfants puissent bien la voir avant de retirer le linge. Il eut des exclamations de stupéfaction.
"Je croyais que tu allais juste faire le portrait de mes frères et soeurs... fit remarquer Isogai, étonné.
- Bah, ça m'a fait plaisir.
- C'est tellement bien fait... on dirait une photo et non pas un tableau.", dirent d'une même voix Yuki et Haru.
Kyoko pleurait un peu tant elle était touchée. Rien que le sourire que m'adressait Isogai à ce moment précis valait mille fois tous les efforts que j'avais fait pour faire un tableau parfait. C'était un sourire heureux, reconnaissant, plein de gratitude et d'émotion. Et encore, il n'avait pas vu les petits tableaux.
"Bon ça, c'était le principal.
- Le principal ?", firent les Isogai en même temps.
Je hochai et sortis de la boîte quatre paquets. Ils étaient emballés dans du papier cadeau sur lequel s'entremêlaient magnifiquement beaucoup d'arts différents : pop art, art autochtone, art occidental, art oriental, art africain... des arts complètement différents mais que j'avais réussi à réunir en un patchwork pour un design de papier cadeau, design que Readers avait reproduit à l'identique.
Je donnai un paquet à chaque membre de la famille.
"C'est pour vos chambres, précisai-je.
- Le papier cadeau est unique, j'en ai jamais vu de pareil, remarqua Kyoko.
- C'est toi qui l'a designé ? voulut savoir Isogai.
- Oui, et Readers, le gérant de la boutique d'art, l'a reproduit à l'identique sur du papier cadeau à ma demande. C'est un bon ami à moi et je suis sa meilleure cliente donc il a accepté sans hésiter, acquiesçai-je.
- Tu ne cesseras jamais de m'impressionner."
Sa remarque me fit délicatement rougir. Cela voulait-il dire que je l'impressionnais au quotidien ?
La famille défit soigneusement le papier cadeau pour ne pas l'abîmer et tous pleurèrent en voyant les petits portraits.
"Tu as vraiment fait des versions miniatures pour chacun de nous ? pleura Haru.
- Oui enfin, c'est surtout une amie qui avait le matos nécessaire, mais je le lui ai demandé. Je me disais que cela vous ferait plaisir."
La mère sécha ses larmes et me fit un sourire profondément reconnaissant, tandis que les enfants criaient des "merci" entrecoupés de sanglots. Isogai, lui, se leva et vint m'enlacer, ce qui me fit rougir jusqu'aux oreilles.
"Merci Asuna... tu ne sais même pas à quel point cela nous touche que tu te donnes tant de mal pour nous... me souffla le brun.
- C'est bien normal, tu fais toujours le maximum pour moi. J'avais envie d'en faire autant.", murmurai-je en m'enivrant de son odeur.
C'était la première fois que nous avions une telle proximité, et cela me plaisait. Là, dans ses bras, je me sentais plus à ma place que n'importe où ailleurs.
"Yuma, si tu ne l'épouses pas, c'est moi qui le ferait.", dit Haru en essuyant une larme d'émotion.
Isogai se décolla doucement après avoir déposé un long baiser sur mon front.
"Asuna... je ne sais même pas comment te remercier.
- Reste toi-même Isogai. Je ne sais pas si je te l'ai dit, mais te rencontrer a été la meilleure chose qui me soit arrivée. Alors si tu veux me remercier, ne changes surtout pas."
Je ponctuai ma phrase d'un clin d'oeil alors qu'il rougissait.
"Yuma. Appelles-moi Yuma.
- Tu es sûr ?
- Oui.
- D'accord Yuma."
Il me sourit et me proposa de rester déjeuner, ce que j'acceptai avec plaisir avant de prévenir mon cher frère. Laissant ses cadets avec leur mère, il me conduisit dans sa chambre. Sans surprise, elle n'était pas très grande mais elle était si bien organisée qu'elle paraissait plus spacieuse. Tout le contraire de ma chambre en fait, c'était le bazar. Mais c'était normal.
T'as juste la flemme de ranger en fait.
Non, c'est du chaos ordonné. Cela m'aide à me concentrer.
"Tu joues au tennis ? remarquai-je en voyant les quelques posters de tennismans accrochés aux murs ainsi que la raquette posé contre son armoire.
- Oui, je faisais même partie du club de tennis avant d'aller en E.
- J'ai jamais su jouer au tennis, ni même au ping-pong.
- Pourquoi ? Tu as un problème de cohésion entre tes jambes et tes bras ?
- Non, je met soit trop de force soit pas assez. Souvent, j'ai même explosé la balle ou le filet de la raquette, ou encore les deux en même temps. Ailleurs que dans le combat et la vie de tous les jours, je ne sais pas maîtriser ma force. En basket, au base-ball, au volley... à tous les sports où il faut doser sa force, je suis nulle. Je suis capable de calculer en une seconde l'angle et la trajectoire exacts pour marquer en fonction de l'environnement, mais je suis incapable de le faire moi-même.
- Tu ne peux pas être douée partout. Et puis, contrôler sa force dans le sport, ça s'apprend.
- Alors, comment te dire que Mavis-sensei m'a interdit de prendre part à un quelconque jeu impliquant une balle ou un ballon, pour éviter que je ne casse tout ?
- Tu es Supergirl ou quoi ?
- Non, mais disons que je suis bien plus forte que je n'en ai l'air. Je suis au moins aussi forte que Karasuma-sensei, peut-être plus d'après ce que j'ai pu voir aux entraînements. Enfin, ça, c'était avant. Cela fait quand même plus de deux mois que je ne pratique plus rien...
- Ne te force pas, vas-y à ton rythme. Ce genre de choses, ça ne s'oublie pas si vite, surtout avec une pratique si récurrente. Je suis sûre que tu reviendras rapidement au top niveau quand t'y remettras."
Je souris. C'était justement quand il croyait en moi que je me sentais invincible. Je me sentais capable de gravir des montagnes.
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