Chapitre 14

PDV Asuna

"Tu es sûre Asuna ?

- Mais oui Isogai. Reste avec ta famille, je vais te faire parvenir tes affaires."

Le soleil se couchait, et on devait rentrer au manoir Draer pour récupérer nos affaires. Sauf que j'avais insisté pour que le brun reste avec sa famille. Après tout, cela faisait deux mois qu'il ne les avait pas vu.

Le brun finit par abdiquer et je montai dans la voiture de Caprico. Il me ramena au manoir, où je rassemblais mes affaires et celles d'Isogai. Erza faisait de même, allant retourner dans sa chambre au-dessus du bar maintenant que je retournai à l'école. 

"Titania, Déesse de la Mort, vous êtes prêtes ? nous demanda Aries, une demi-heure plus tard, depuis l'autre côté de la porte.

- Oui, on arrive !", crions-nous.

Je pris d'un main le sac de voyage avec mes affaires et de l'autre main celui d'Isogai. Erza récupéra mon autre sac, avec mes affaires d'art, et  ouvrit la marche. Avec Aries, on rejoignit la voiture de l'assassin du Bêlier. Cette dernière était aussi chargée que nous car c'était elle qui irait à l'école pendant un temps, pour veiller sur moi. Du coup, elle allait loger avec Nagisa. Je ne m'en faisais pas pour lui, Aries était une jeune fille super sympa quand elle n'était pas en mission.

On passa d'abord par la maison d'Isogai. Celui-ci ouvrit la porte avant que je n'ai à sonner. Visiblement, il m'attendait. Il récupéra ses affaires, me remercia une nouvelle fois, avant de rentrer pour s'occuper de ses cadets. Il m'offrit un sourire, me disant "on se voit en cours", avant de fermer la porte.

En effet, il avait insisté pour que je passe la journée du lendemain avec Karma, donc on ne se reverrait que le lundi, en classe. 

Par la suite, on déposa Erza au bar avant d'aller chez les Akabane. Le temps que je descende de la voiture et que je récupère mes propres affaires, mon frère sortait de la maison.

"Donne, je vais t'aider.

- Je peux me débrouiller tu sais ?

- Je sais."

Il récupéra mon sac de voyage, me laissant prendre celui avec mon matériel artistique. Je saluai Aries, qui me confirma l'heure à laquelle elle viendrait nous chercher le lundi matin. Elle nous avait proposé de nous emmener en cours le matin. On rentrerait le soir par nos propres moyens, vu qu'on ne rentrait jamais tout de suite après l'école.

Une fois l'assassin du Bêlier partie, je suivis Karma dans la demeure. C'était une maison moderne, plus grande que la moyenne et située dans un quartier assez huppé de Tokyo.

"Karma, je croyais que nos parents avaient des problèmes d'argent...

- Quand nous sommes nés, oui. Ils ont fait en sorte de ne plus avoir ce genre de problèmes après notre naissance. Ils ont bûché comme pas possible pour monter en grade et, aujourd'hui, ils passent plus de temps dans un avion qu'avec leur propre fils, plaisanta Karma.

- Alors comment ça se fait que vous ayez toujours eu la même maison ?

- Parce qu'elle est dans notre famille depuis un bout de temps. C'était la résidence secondaire de notre grand-père paternel, qui était un chef d'entreprise très influent à l'époque. A sa mort, notre père en a hérité et il y a emménagé avec notre mère. C'est notre oncle paternel qui a hérité de l'entreprise a et de la plupart de l'argent laissé en héritage. Du peu que j'en sais, ils n'ont jamais été très proches, sinon il aurait donné l'argent nécessaire à nos parents pour la fécondation in vitro. Suis-moi, je vais te montrer ta chambre."

Il me conduit à l'étage, dans une chambre en face de la sienne. Il déposa mes affaires au pied du lit. La chambre était plus petite que celle que j'avais au manoir, mais elle était relativement grande. Elle avait même sa propre salle de bain.

"Nagisa-chan m'a même aidé à libérer la pièce d'à côté, pour que tu ais ton atelier d'art."

Il me montra la pièce en question, légèrement plus petite que ma chambre. J'y déposai mes affaires d'art et il m'aida à les déballer et à les ranger.

"Il m'a aussi donné un sac avec ton matos d'assassin qui était dans votre appart'. Je l'ai mis dans ton armoire, tout en bas. Il voulait que tu l'ais, juste au cas où.

- D'accord, merci Karma.

- Asuna, je veux que tu me promettes quelque chose.

- Quoi ?

- Ne te force à rien, et encore moins à tenir une arme ou quoi."

Je souris, touchée par l'attention que me portait mon jumeau.

"C'est promis."

Une fois mon atelier d'art installé avec mes affaires, on retourna dans la chambre pour ranger également. En plaçant mes vêtements, je vis effectivement le sac dont m'avait parlé Karma mais je ne l'ouvris même pas.

"Bon, tu veux manger quoi ? Il reste de la pizza d'hier si tu veux, me dit Karma.

- Tu ne sais pas cuisiner ?

- Comment te dire que, la dernière fois que j'ai essayé, j'ai oublié de mettre les pâtes dans de l'eau et que j'ai failli tout brûler ?

- Ah... je vois... on ira faire des courses demain et on cuisinera ensemble à partir de demain. Tu verras que ce n'est pas sorcier.

- Comment tu as appris à cuisiner ?

- On a des cours de cuisine inclus dans l'enseignement que la Stratège des Fées donne aux enfants qui rentrent dans l'organisation. On sait jamais, ça peut servir pour une éventuelle couverture. Au QG, il y a un étage avec plusieurs cuisines mise à disposition pour les assassins qui logent au-dessus du bar. On peut les utiliser quand on veut, il faut juste qu'on apporte nos ingrédients.

- Est-ce-qu'il y a une seule chose qu'on ne vous apprend pas à faire ?

- Euh... j'crois pas. On doit pouvoir se montrer le plus polyvalent possible alors plus on sait faire de choses et mieux c'est. Mais après, je ne sais jouer que du piano et de la guitare. Nagisa, lui, joue de presque tous les instruments. Ce n'est pas faute d'avoir essayé pourtant. Et aussi, je danse très très mal la valse, malgré tous les cours que j'ai pris. Il y a une différence entre ce qu'on nous apprend à faire et ce qu'on sait faire.

- Mais la valse et jouer de la musique, c'est pas forcément ce qui te sera le plus utile pendant un assassinat.

- C'est ça. Mais Nagisa et moi, on se complète. Ce que je ne sais pas faire, il sait le faire et vice-versa."

Mon téléphone sonna. C'était Nagisa. 

"En parlant du loup..."

Je décrochai et mon frère de coeur m'annonça que le Maître, en plus de nous laisser aller à l'école, nous laisser sur la mission tout court. Les prévisions de la Stratège des Fées montraient que, au vu du fait que nos camarades avaient plutôt bien pris notre véritable identité, les chances d'assassiner Koro-sensei avec l'aide la classe et toutes nos compétences d'assassin étaient égales à cent pour cent. 

Nagisa devait être content, vu comment il semblait soulagé. Apparemment, pendant deux mois, le Maître lui avait interdit de tenter d'assassiner le poulpe. Mais moi, cela me dérangeait. Et si, en touchant une arme, je redevenais complètement folle ?

Je raccrochai au bout d'un moment avec le bleu et racontai à Karma ce qu'il m'avait dit.

"T'as intérêt à pas te forcer. Tu vas peut-être mieux mais je veux pas que tu perdes encore la boule. Pas alors que j'ai enfin une soeur."

Il déposa un baiser sur ma temps et on descendit manger. Plus tard, une fois en pyjama, on discuta dans ma chambre.

"Tu sais, j'aurais aimé savoir avant que j'avais une soeur. J'ai toujours rêvé d'avoir un frère ou une soeur avec qui tout partager. Alors, quand tu m'as révélé ton identité, ça m'a fait un choc. J'avais une soeur dont j'ignorais l'existence...

- J'imagine... où sont nos parents ?

- Repartis en voyage d'affaires il y a deux semaines. Mais maintenant qu'ils savent que tu es en vie, ils ont envie de passer du temps avec toi. Comme je me suis dit que tu aurais sans doute besoin de temps, je leur ai dit que je les préviendrais quand tu voudras les rencontrer.

- Merci, t'es vraiment génial.

- Je sais. Par contre, je ne leur ai rien dit du tout sur comment j'avais découvert la vérité. Je leur ai dis qu'il était sans doute mieux que tu la leur racontes toi-même. Et au vu de ce que j'ai appris grâce à Nagisa, je pense qu'il faudra qu'on leur annonce tous les deux.

- Ça me va."

Karma s'allongea sur le sol et posa sa tête sur ses mains. Il me fit un sourire malicieux qui me fit redouter la suite.

"Bon, passons au plus intéressant. Quand est-ce-que tu vas te déclarer à Isogai-kun ?

- KARMA !"

Je le frappai avec mon oreiller, ce qui le fit rire. On avait beau avoir passé quatorze ans sans rien savoir de l'autre, j'avais l'impression de le connaître depuis toujours.

"Soeurette, ça se voit que tu es dingue de lui. Ne le nie pas."

Je repensai à mon carnet de dessins, qui était constitué uniquement de portraits du brun depuis quelques temps. Je rougis aussitôt.

"A quoi tu penses ? me sourit narquoisement mon jumeau.

- A rien, mentis-je.

- Roh, mais pourquoi tu ne veux pas me dire ? Tu as peur qu'il ne te renvoie pas tes sentiments ?"

Je restai muette, cherchant mes mots.

"Je sais reconnaître quand les autres sont amoureux, mais je ne sais pas ce que cela fait d'être amoureuse de quelqu'un...", avouai-je. "Je sais que tu es amoureux de Nagisa.

- Même pas vrai, nia Karma, alors que son visage devenait aussi rouge que notre tignasse.

- Tes joues parlent pour toi. Mais j'ai beau le savoir et être capable de reconnaître les signes chez les autres, je ne sais pas ce que je suis censée ressentir quand je suis amoureuse."

Mon frère se mit sur le dos et regarda le plafond blanc.

"Ça, c'est facile...", soupira Karma. "Tu peux pas t'empêcher de penser à cette personne, tu souris tout le temps en sa présence. Tu veux sans cesse l'aider et elle te fait rougir pour rien. Ton coeur s'emballe au moindre petit sourire ou regard et tu ressens des sortes de papillons dans le ventre, comme si tu avais des milliards de bulles qui volaient partout. Et ces papillons, tu les as à chaque fois que tu penses à la prochaine fois où tu verras cette personne. Elle peut même hanter tes rêves la nuit. Quand tu es amoureux, cette personne occupe littéralement toutes tes pensées. Absolument tout te ramène à elle, et tu te sens bien à ses côtés."

Je jetai un regard vers mon bureau, où était posé mon carnet à dessins. Les symptômes décrits par mon jumeau étaient plus ou moins ce qu'il m'arrivait à Isogai. Il occupait tellement mes pensées que je ne dessinais que lui en ce moment. Pendant deux mois, il n'avait cessé de veiller sur moi et il arrivait à me faire sourire. Il me faisait rougir et mon coeur s'emballait pour rien à ses côtés.

Puis je repensais à ces dessins, ceux d'avant ma crise et contenant des détails rappelant le brun. Je devins tellement rouge qu'on ne pouvait plus faire de contraste entre ma chevelure et mon visage.

"Asuna ? Pourquoi tu regardes ton carnet à dessins ?"

Je papillonnai des yeux, sortant de mes pensées. Avant que je ne puisse réagir, mon frère s'en était emparé et commençait à le feuilleter.

"Ne regarde pas !!"

Il m'ignora et passa rapidement en revue chaque dessin.

"Tu dessines vraiment bien..."

Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres au bout d'un moment. J'étais prête à parier qu'il était arrivé à la partie avec tous les portraits d'Isogai.

"Eh ben, t'as pas chômé. T'as dû pas mal l'observer pour retracer son visage et ses expressions avec tant de précision.

Il me lança un regard narquois qui me fit devenir encore plus rouge. Heureusement, il reposa mon carnet après l'avoir refermé.

"Bon, t'es amoureuse d'Isogai-kun. Pourquoi tu lui dis pas ?

- Tu sais que Kataoka-chan est amoureuse de lui ?

- Mais j'en ai rien à foutre de Kataoka-chan. Ça se voit que ton p'tit brun la considère que comme une amie, je l'ai remarqué depuis un bail.

- Je sais pas... tant il ne m'aime pas comme moi et...je préfère ne rien dire pour le moment. Je veux pas le perdre, pas alors que je commence enfin à me sentir normale, à ressentir des choses merveilleuses."

Karma hocha la têt, compréhensif.

"Je comprends, je lui dirais rien, t'inquiète.

- Merci. Maintenant, parlons de tes amours à toi."

Il rougit brusquement.

"Ouais bon, t'as raison. J'aime Nagisa.", avoua-t-il.

Je souris. Donc les sentiments du bleu étaient réciproques. Ok, je veux du Karmagisa, je les trouve trop chou ensemble ! Il va me falloir un plan solide. Et sûrement de l'aide. Je pourrais demander à Mira, je suis sûre à mille pour cent qu'elle accepterait.

"Qu'est-ce-que tu as en tête ?

- Rien du tout, mentis-je avec aplomb.

- Asuna, tu as des cornes de diable sur la tête. Tu prépares quoi comme sale coup ? Je veux y participer.

- Il faut croire que c'est de famille. Je te le dirais plus tard, t'inquiète. Mais pourquoi tu lui dis pas ?

- Asuna, j'étais sa cible en quelque sorte, et notre amitié ne repose que sur ça... enfin, plus maintenant mais bon... tout comme toi, c'est un assassin. Je doute qu'il puisse tomber amoureux de celui qui a été sa cible. Il me semble que c'est une règle de base dans l'assassinat, ne pas développer de sentiments envers sa future cible. Je sais même pas s'il est gay. Tu crois qu'il a deviné mes sentiments ?

- Non, je ne pense pas. Il sait, tout comme moi, deviner quand les gens sont amoureux, mais il ne sait pas le deviner quand la personne aimée, c'est lui. Pareil pour moi. Quand je devais séduire ma future victime, c'était lui qui me signifiait quand c'était bon, et vice-versa.

- En même temps, niveau figure parentale et éducation sentimentale, vous auriez pu avoir mieux... mais tu as dit "séduire" ?

- Oui, Nagisa s'est souvent travesti, pour le bien de la mission. Mais jamais il n'y a eu de baiser le concernant. Moi oui par contre. On m'a formé au Baiser de la Mort, comme Irina-sensei. Et je détiens le meilleur score à la minute d'après elle.

- T'es la meilleure partout, ça m'étonne pas. T'es une Akabane après tout.

- Ouaip. Au fait, c'est quand les partiels ?

- Dans une semaine. Il nous reste donc une semaine pour réviser.

- Cool, je vais vous aider alors, si les autres veulent bien. Pour en revenir à Nagisa, essaie de flirter avec lui. Tu verras bien comment il réagit. Si ça lui fait rien, c'est qu'il est pas gay. S'il est gêné, c'est qu'il l'est.

- Je vais sans doute faire ça, ouais. Je compte sur toi pour m'assister. Après tout, tu le connais beaucoup mieux que moi. 

- A vos ordres colonel Karma ! plaisantai-je.

- Et tu devrais faire pareil avec Isogai-kun. Pas tout de suite, mais penses-y.

- Je vais y penser, mais arrêtes de m'embêter avec ça."

Il hocha la tête. C'était évidemment un mensonge, jamais je n'y penserai. J'avais bien trop peur de perdre l'amitié du brun, et je n'aurais jamais le courage de flirter comme j'avais l'habitude de le faire avec mes futures victimes...

PDV Karma

On continua à discuter de beaucoup de choses, jusqu'à ce que la lune soit vraiment très haute dans le ciel. On décida donc de se coucher et j'allai dans ma chambre.

Asuna n'allait jamais réfléchir à la possibilité de flirter avec Isogai-kun. Je ne saurais dire pourquoi, mais je le sentais, tout simplement. Il fallait donc que je leur arrange leur coup, que je fasse en sorte qu'ils se rapprochent au point qu'ils flirtent sans s'en rendre compte.

J'allais avoir besoin de Nakamura-chan. Et peut-être un peu de Mira-san dont Nagisa me parle souvent comme étant la "Cupidémone" de Fairy Tail...

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