Chapitre 13

PDV Asuna

"Sinon, je me demandais... tu reviens vivre à notre appartement, puisque tu reprends les cours ? me demanda Nagisa.

- En fait, j'sais pas. Isogai voulait qu'on attende que j'ai discuté avec vous.

- Tu devrais aller vivre chez Karma-kun. Après tout, c'est aussi chez toi, même si tu n'y as jamais vécu. En plus, vous avez quatorze ans à rattraper, proposa le bleu.

- Euh... je sais pas si...

- Moi, ça m'va ! sourit Karma.

- Je trouve que c'est une bonne idée. Cela ne pourra que t'aider à te rapprocher de ton frère, me sourit Isogai.

- Mais... et si je refais une crise ?

- Tu en refais de moins en moins et elles ne sont pas aussi intenses qu'au début. Et puis, je sais que Karma-kun saura quoi faire si jamais je ne suis pas là.

- Tu t'es à ce point attaché à Isogai-kun pour refuser de t'éloigner de lui ?", fit narquoisement Karma.

Je rougis.

"Non, c'est juste que je ne veux pas te tuer par mégarde. Je ne sais pas ce que je fais quand je fais une crise."

Bon, c'était vrai à moitié. Ce qui était vrai, c'est que je ne savais pas du tout ce que je faisais quand j'avais une crise. C'était Isogai qui me racontait après.

"Mais bon, pourquoi pas après tout. C'est vrai que c'est la meilleure solution pour qu'on se rapproche.

- Super ! s'exclama Nagisa.

- Asuna, on va devoir y aller.", me dit Isogai en regardant l'horloge accrochée au mur. "Ma mère va nous attendre.

- Tu rencontres déjà sa mère ? Mais ça va pas un peu vite vous deux ? fit remarquer malicieusement Karma.

- La ferme idiot !!"

J'étais rouge écrevisse et Isogai n'était pas mieux.

"Je veux juste qu'elle se fasse sa propre idée de ce qu'est une famille, c'est pour ça que je l'emmène manger chez nous. Et aussi parce que ma mère veut rencontrer celle qui m'a retenu hors de la maison deux mois durant. 

- Je paierai l'addition, allez-y, nous sourit Nagisa.

- Merci Nagi."

On récupéra nos affaires et on sortit du salon de thé. On marcha à pied jusqu'aux quartiers assez pauvres de Tokyo en discutant de ce que j'avais découvert de mon passé. Au bout d'un moment, le brun s'arrêtant devant une petite maison. Elle était légèrement délabrée mais globalement bien entretenue au vu des finances de la famille d'Isogai. 

"Bienvenue chez moi. Tu dois sans doute être habituée à mieux, et à plus grand.

- Arrête de dire des bêtises, elle est relativement bien entretenue je trouve. Et pour être honnête, je n'aime pas trop les maisons immenses comme le manoir du Maître. C'est pour ça que, avec Nagisa, on a toujours pris des appartements ou des maisons de taille normale quand on allait en mission."

Il me sourit et déverrouilla la porte. On entra et on retira nos chaussures. Nous étions dans un hall d'entrée donnant sur le salon. Ce dernier était meublé modestement, et la décoration était simple. Pourtant, je m'y sentais drôlement bien.

"Maman ! Haru ! Yuki ! Je suis rentré !", s'exclama Isogai.

Une enfant de l'âge de Gemini et un autre à peine plus jeune, un an ou deux en moins, dévalèrent les étroits escaliers menant à l'étage dans un tintamarre infernale.

"YUMA !!"

Les deux enfants se jetèrent sur leur grand frère, ravis de le revoir après deux mois. Je souris légèrement, attendrie.

"Bonjour vous deux !", rit légèrement Isogai en leur ébouriffant les cheveux.

Les deux enfants ressemblaient beaucoup à Isogai : les mêmes cheveux bruns avec les deux drôles d'antennes. La fille, qui devait être Yuki, avait les yeux plus foncés que son aîné, tandis qu'Haru les avait plus clairs. En tout cas, on ne pouvait pas nier qu'ils étaient frère et soeur.

"Asuna, voici Yuki, ma petite soeur, et Haru, mon petit frère. Yuki, Haru, voici Asuna, une amie à moi.

- C'est à cause d'elle que tu es partis pendant deux mois ?", demanda Haru.

Je me passai la main sur la nuque, gênée. Au fond, il n'avait pas tord. C'était parce qu'Isogai était resté avec moi qu'ils n'avaient pas vu leur ainé pendant deux mois.

"Elle était très malade et avait besoin de moi. Maintenant, elle va mieux donc je vais revenir, leur sourit Isogai.

- Je suis contente que tu ailles mieux. Au fait, j'adore tes cheveux ! Leur couleur est naturelle ? m'interrogea Yuki avec un grand sourire.

- Euh oui... elle est naturelle."

Le plus jeune attrapa mon carnet à dessin qui dépassait de mon sac.

"Hé, rends-moi ça !

- Qu'est-ce-que c'est ?"

Il l'ouvrit et le feuilleta, alors que j'avais envie de disparaître dans un trou de souris. Faites qu'il n'aille pas jusqu'aux portraits d'Isogai...

"Waaa, tu dessines drôlement bien !

- C'est vrai ?"

Sa soeur s'approcha et regarda aussi, tandis qu'Isogai avait un sourire attendri et amusé aux lèvres.

"Tiens, pourquoi les dernières pages sont des portraits de Yuma ?"

Je devins aussi rouge que mes cheveux à la remarque de Yuki. Je m'empressai de récupérer mon bien et de le ranger.

"Hum... où est Maman ? voulut savoir Isogai, les joues légèrement rouges.

- Dans sa chambre. Le docteur dit que son état a empiré, même si elle ne souffre pas trop.", lui répondit Haru.

Le brun soupira légèrement avant de sourire. Cependant, ses yeux reflétaient la tristesse qu'il devait ressentir. 

"Viens Asuna, je vais te la présenter."

Isogai me fit signe de le suivre. On monta à l'étage et il s'arrêta devant une porte. Il l'ouvrit doucement et me laissa entrer. Nous étions dans une petite chambre, à peine assez grande pour une armoire, un lit et une table de nuit. Dans le lit, il y avait la mère d'Isogai. Elle était brune, comme ses enfants, mais ses yeux étaient d'un marron presque noir.

"Bonjour Maman. Je suis de retour.

- Yuma, cela fait plaisir de te voir."

Il discuta un peu avec sa mère. Pendant ce temps, je regardai ce qu'il y avait dans la chambre, espérant trouver un indice qui m'indiquerait de quoi souffrait Mme Isogai. 

"Maman, voici Asuna. C'est l'amie qui était souffrante, me présenta Isogai.

- Enchantée Asuna-chan, tu peux m'appeler Kyoko. Je suis ravie d'entendre que tu te portes mieux."

Elle avait la voix enrouée et semblait avoir un peu de mal à parler. Je l'entendais beaucoup tousser aussi depuis l'instant où on était entrés dans la chambre. Elle avait du mal à respirer et son visage était tiré par la fatigue et ce qui devait être une forte fièvre.

"C'est grâce à votre fils Kyoko-san. Sans sa douceur et sa patience, je n'irais sans doute pas si bien."

Elle me sourit avant de tousser. Je décidai de laisser mon ami avec sa mère et rejoignis les deux enfants au rez-de-chaussée.

"Yuki-chan ?

- Oui Asuna-chan ?

- Sans vouloir être indiscrète, de quoi souffre votre mère ?"

Le visage de la brunette s'assombrit un peu. Je n'aurais sans doute pas dû poser la question.

"En soit, ce n'est pas très grave. Mais nous n'avons pas l'argent nécessaire pour lui donner le traitement qui la guérira. Du coup, son état empire lentement mais sûrement.

- Au premier abord, elle semble juste avoir une bronchite..."

La petite me regarda, étonnée.

"Comment tu as deviné ? 

- Disons que j'ai pour habitude d'analyser ce qui est autour de moi.

- Eh bien, tu as raison. Au début, c'était une simple grippe, mais cela s'est aggravé. C'est devenue une bronchite aiguë, doublée d'une pharyngite qui est finalement devenue une laryngite d'après la dernière auscultation du docteur. Cela fait bien quatre mois qu'elle a cette maladie. Le docteur a peur que ça devienne une pneumonie et qu'elle y succombe. Les médicaments sont trop chers et, malgré les efforts de Yuma, on manque d'argent."

Mon coeur se serra en entendant cela. C'était triste que la famille d'Isogai ait à subir ça. 

Je remerciai la petite et m'isolai avec mon portable. 

"Allô Wendy ? Tu pourrais me rendre un service ?"

Quarante minutes plus tard, c'était le temps qu'il m'avait fallu avec Yuki et Haru pour préparer le repas et mettre la table, quelqu'un sonna à la porte. Sachant qui c'était, j'allais ouvrir, laissant les deux enfants devant la télé. Wendy se tenait devant la porte, sa marque bleue (elle l'avait choisi) cachée. Elle me tendit une boîte avec différents médicaments.

"Voici ce que tu m'as demandé Asuna. Je t'ai marqué sur la feuille combien de prises etc.

- Merci Wendy, je te revaudrai ça.

- Avec plaisir. Fried a déjà transféré la somme d'argent de ton compte à son compte, donc cette argent est officiellement à lui. Il faudra que tu paies le prochain arrivage de médicaments, pour remplacer ceux-là.

- Pas de soucis, fais-moi signe à ce moment-là.

- Compte sur moi. Aller, je te laisse.

- Encore merci !"

Elle me sourit avant de repartir vers sa voiture. Je refermai la porte avec mon pied et posai la boîte sur une chaise. Les deux cadets d'Isogai vinrent voir, curieux.

"Qu'est-ce-que c'est ?

- De quoi soigner votre mère. J'ai une amie qui est médecin et qui a bien voulu aller les récupérer à la pharmacie et me les apporter. Il faudra que je la rembourse.

- Mais ça doit valoir une petite fortune, s'étonna Yuki.

- Ma famille est assez aisée, donc cet argent ne leur manquera pas. Vous voulez bien aller chercher Isogai ?"

Haru hocha la tête et courut pour aller voir son frère.

"Tu es une princesse, c'est ça ? Tu es belle, riche et gentille, tu ne peux qu'être une princesse, me sourit Yuki.

- Tu sais, il ne faut pas d'être riche pour avoir le coeur d'une princesse. Il suffit d'avoir le coeur sur la main."

La brunette me sourit et Isogai arriva avec Haru.

"Wow, c'est quoi tout ça ? s'étonna le brun en voyant la boîte.

- Des jeux de dés.

- Euh...

- Idiot, ce sont des médicaments, tu le vois bien non ? pouffai-je doucement.

- Oui désolé. Ce que je voulais dire c'est, qu'est-ce-que cela fait là ?

- J'ai passé un coup de fil.", répondis-je simplement.

Les deux enfants allèrent voir leur mère, ce qui me permit de sortir le chèque qui était entre deux boîtes de médicament.

"Tiens. Ces médicaments la guériront, mais je voulais que tu ais cet argent, au cas où elle retombe malade."

Il paniqua légèrement en voyant la somme inscrite sur le bout de papier..

"Non... je ne peux pas accepter tout ça Asuna.

- C'est mon argent, j'en fais ce que j'en veux. Je veux juste que ta famille puisse être en bonne santé, et c'est à ça que doit servir cet argent. J'ai dit que je t'aiderais, et c'est ce que je fais. Je sais que tu en feras bon usage. Et si tu as besoin de davantage à un moment ou à un autre, n'hésite pas. J'ai tellement plus d'argent que ce dont j'ai besoin, et je ne dépense pas vraiment en dehors de mes affaires d'art. Je veux que cet argent puisse servir à quelqu'un.

- Donc cette fois, tu le fais vraiment pour m'aider et pas parce que tu n'aimes pas perdre ton temps pour rien ?

- Tout à fait."

Isogai me sourit, reconnaissant.

"Tu n'étais pas obligée, mais merci.

- Avec plaisir. De toute manière, tu étais obligé d'accepter, Fried a déjà transféré l'argent de mon compte au compte de ta mère.

- Comment...

- Ne sous-estime pas Fairy Tail.", dis-je avec un sourire.

Il hocha la tête et alla chercher ses cadets pour manger. Quant à moi, j'allai fixer l'ordonnance avec un aimant sur le frigo. Isogai et ses cadets me rejoignirent ensuite à table et on commença à manger.

"Les Isogai, j'ai affiché l'ordonnance sur le frigo. D'après Wendy, si Kyoko-san prend correctement le traitement, elle sera en pleine forme d'ici un mois. Mais elle doit se reposer et suivre ce que mon amie lui a prescrit.

- Tu es une super-héroïne ! rigola Haru.

- Non, une princesse, rétorqua Yuki.

- Une super-princesse, trancha gentiment Isogai.

- Oh oui ! Et la meilleure !", s'écrièrent les enfants.

Isogai et moi rîmes de bon coeur. Ses cadets étaient assez faciles à vivre et adorables. Ils me faisaient me sentir chez moi.

"Dis Asuna-chan, tu pourrais faire nos portraits après ? Tu dessines tellement bien ! me demanda Haru.

- C'est même elle qui a choisi vos pinceaux pour l'école.", sourit Isogai. "Elle les a sélectionné en fonction de plusieurs critères.

- C'est vrai ?! s'écrièrent-ils.

- T'étais pas obligé de leur dire ça Isogai... soupirai-je faussement.

- Attends, tu aurais pu choisir les plus chers ou les premiers prix, mais non. Tu as choisi des pinceaux de bonne qualité, pas trop chers, et qui dureront assez longtemps, ce qui est plus rentable que les premiers prix que je leur prenais.

- Je n'ai aucun mérite, l'art c'est mon rayon.

- Donc, tu veux bien faire notre portrait ? insista Yuki.

- D'accord, si cela peut vous faire plaisir.", souris-je.

Ils crièrent de joie, ce qui nous fit rire. 

Plus tard, après le repas, Isogai prépara un plateau pour sa mère et mit dessus les médicaments qu'il fallait en plus de la nourriture. Avec les deux plus jeunes, on se rendit dans le salon et ils s'installèrent dans le canapé.

Sur un meuble, je vis une photo encadrée. Il y avait les trois enfants Isogai, la mère et celui qui devait être leur père. Puisqu'Isogai n'en parlait pas, je supposai qu'il n'était plus de ce monde. Cela me donna d'ailleurs une idée pour ce dessin.

"Comment on pose ? voulut savoir Yuki.

- Ce sera inutile. Il faut juste que vous vous détendiez, la rassurai-je.

- Yuma, tu peux nous lire une histoire ? demanda Haru en voyant son frère redescendre.

- Bien sûr, j'arrive. Choisissez le livre."

Haru alla devant la petite bibliothèque et prit l'histoire de Disney, Volt. Isogai arriva alors et les trois frères et soeurs s'installèrent sur le canapé. Je me mis face à eux avec mon carnet de croquis et mon crayon à papier et commençai à dessiner.

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