Partie 6 - Par Myfanwi

Partie 6

Par Myfanwi

Les aventuriers progressaient en silence sur le chemin que leur avait indiqué les deux sœurs du village. Théo, en tête, transportait Vendis, toujours inanimé. Les autres n'avaient pas voulu prendre de risques. Les impulsions magiques qu'il dégageait faisaient réagir leur magie à des niveaux variés, et seul le paladin y était immunisé. De plus, les vibrations magiques qui émanaient du fils du duc s'intensifiaient, ce qui ne rassurait pas ses compagnons.

Le sentier déboucha sur une petite clairière illuminée par des orbes magiques, à moitié camouflée par l'épaisse forêt. Sur un espace surélevé se dressait quelques ruines aménagées, très probablement habitées. Plusieurs chiens errants trottaient entre les arbres et leur adressèrent des regards curieux et méfiants. Ils se mirent à aboyer à l'unisson lorsqu'ils aperçurent les intrus, et certains osèrent même s'approcher des chevaux.

Au milieu de la structure, une silhouette priait. Le paladin ne sut trop de s'il s'agissait d'une vieille femme au visage jeune, ou d'une jeune femme qui se tenait voûtée comme une personne âgée. Elle se tenait près d'un feu où brûlait quelque chose d'organique, de la viande, sans doute. Lorsque le paladin s'approcha, elle se retourna. Deux yeux vitreux se posèrent sur lui. Il assuma qu'elle était aveugle.

Lumière renâcla nerveusement et sautilla pour montrer son inconfort. Théo descendit de sa monture. Il posa Vendis sur le sol et donna un petit coup sur la cuisse du cheval, qui ne se fit pas prier pour l'attendre plus loin.

À l'écart, les autres évaluaient la situation. Balthazar n'était pas à l'aise. Les chiens réagissaient en général mal à sa nature démoniaque, et il n'était pas pressé d'aller à leur rencontre. Après un instant d'hésitation, Grunlek descendit de cheval à son tour et se dirigea vers le paladin. Il effleura les oreilles d'un des chiens. Une vibration étrange secoua son bras métallique, mais il n'y prêta pas plus attention que cela. Shinddha, lui, ne se sentait pas à l'aise. Il avait déjà rencontré la Sorcière Rouge dans une autre vie, et celle-ci avait montré un intérêt effrayant pour sa nature élémentaire plus que pour sa nature humaine. Il se souvenait aussi clairement de ses insinuations avec sa fille et de sa lourde insistance pour produire une descendance avec elle. Il s'approcha à son tour, à demi-caché derrière Théo. Il n'osait pas trop se mouiller pour le moment.

La voix de la femme s'éleva doucement, les saisissant tous de par son vibrato impressionnant, presque hypnotisant.

— Aventuriers, vous êtes venus de loin pour révéler la nature des uns et des autres. Pourquoi devrais-je vous aider ?

— Parce que notre quête est juste ? tenta Grunlek.

— Oh. Parce que vous êtes prompt à définir ce qui l'est et ce qui ne l'est pas, maître nain ? Votre paladin, incarnation de la justice, est lui-même subjectif dans ses jugements. Pourquoi, dites-moi, devrais-je vous aider ?

Théo soupira, déjà lassé du ton mystérieux de la vieille dame.

— Parce que sinon on va le ramener dans son village, dit-il en pointant Vendis, et qu'un jour, il va devenir fou et tout casser, et vous aurez des morts sur la conscience. Donc il faut nous aider, clama-t-il, fier de son petit monologue.

— Et aussi parce qu'il n'y est pour rien, reprit Shinddha. Ce jeune garçon n'a jamais demandé à devenir comme ça, et maintenant il l'est, et c'est à nous de l'aider.

— Je vous reconnais, dit la vieille femme, en se tournant vers l'archer. Vous êtes déjà venu.

— Ouais, il a baisé avec votre fille, répondit le paladin à sa place.

— C'était platonique ! se défendit le demi-élémentaire. Mais oui, c'était moi. Shinddha Kory, vous vous souvenez ?

Le regard vide de la sorcière le transperça. Nerveux, l'archer dansa d'un pied sur l'autre alors qu'un silence gênant s'installait entre eux.

— Dites-moi, mon cher gendre, m'accorderiez-vous un dîner ?

La requête le surprit. Il lança un regard paniqué à ses compagnons. Grunlek hocha la tête pour l'inviter à accepter. C'était leur seule piste, ils ne pouvaient pas reculer maintenant.

— Euh... Oui, bien sûr, répondit-il d'une petite voix. À la condition que mes amis restent. Ce sont mes collègues, vous comprenez ? Ils vont là où je vais.

— Que fait le demi-diable ? demanda-t-elle soudain, changeant complètement le sujet.

Tous les regards se tournèrent sur Balthazar. Toujours sur son cheval, il manœuvrait entre les chiens qui s'étaient approchés, excités par sa nature démoniaque. Il tentait de les faire fuir avec désespoir en agitant ses jambes pour les garder à l'écart, sans grand succès. De temps à autres, un juron s'échappait de sa gorge.

— Il... Euh... Il fait connaissance avec les chiens, répondit Shinddha, incertain. Il fait souvent des choses comme ça, il est un peu bizarre.

La dame resta songeuse, puis se rassit près du feu. Les aventuriers hésitèrent, puis en firent de même. Théo profita de la présence d'eau pour réveiller Vendis, pendant que Grunlek inspectait la viande, alléché par l'odeur.

Le fils du duc se redressa dans un sursaut, perdu. Affolé, il regarda partout autour de lui avant que Théo ne le plaque au sol et croise son regard. Le jeune homme se figea, un instant inquiet, sans savoir d'où provenait cette soudaine peur de l'inquisiteur.

— Ça va mieux ? Tu es détendu maintenant ? On a arrêté de faire sa petite cri-crise ? demanda Théo d'une voix où perçait le sarcasme.

— Oui... Je crois ? Je ne me souviens plus très bien de ce qui s'est passé, avoua-t-il.

— Je t'ai donné un grand coup de bouclier dans la gueule parce que tu devenais fou, répondit le paladin avec un grand sourire.

— Q... Quoi ?

— Il... Il rigole ! rattrapa Shinddha en donnant un grand coup dans le dos du guerrier. Sacré Théo, toujours le mot pour rire !

L'archer détourna l'attention du mieux qu'il le put. Si le duc apprenait que le guerrier avait effectivement écrasé un bouclier en fonte sur le crâne de son fils, ils risquaient de terminer au bout d'une corde plutôt que couverts d'or une fois de retour.

Peu impressionnée, la Sorcière leur pointa la viande pour qu'ils se servent, puis tripota dans un bac rempli d'ossements. Elle en saisit une poignée et la jeta devant eux. Théo leva un sourcil, tous ses sens d'inquisiteur en éveil. Sur l'échelle de l'hérésie, les sorcières se situaient assez bas, mais ça ne l'empêchait pas de sentir ses poils se dresser.

— Bon, vous allez nous aider ou pas ? s'impatienta-t-il.

— Bien sûr, répondit-elle sans se presser. Après tout, votre quête est juste. N'est-ce pas ce que votre ami nain a revendiqué ?

— Tout à fait, répondit l'intéressé, sans se démonter.

— Je me dois de vous prévenir cependant, de vous faire un don de vérité. Je sens la mort qui plane au-dessus de l'un d'entre vous. Cette mort...

— C'est moi, répondit Théo en haussant les épaules. Je suis mort, je suis revenu, et quoi ?

— Cette mort pèse au-dessus de vous, continua-t-elle en l'ignorant copieusement. Je voulais simplement vous le dire pour que vous puissiez l'éviter. L'espoir fait vivre après tout.

Concentré sur les ossements, Grunlek se demandait comment elle comptait lire ce qu'ils signifiaient sans la vue. Par ailleurs, il y avait beaucoup de choses qu'elle savait sans voir, remarqua-t-il. Comme le fait que Théo était paladin ou que lui était un nain. Un frisson involontaire remonta le long de sa colonne vertébrale.

— Mais comment vous savez que quelqu'un va mourir ? demanda Théo, sceptique. Le destin n'est pas écrit.

— Je le sais. Tout comme je sais que vous avez besoin de moi pour révéler la nature demi-élémentaire de votre ami.

Théo leva son bras dans l'intention de lui faire un doigt d'honneur. Grunlek tapa sur son poing avant qu'il ne puisse le faire.

La sorcière passa une main au-dessus des os. Son corps s'agita de droite à gauche, à la manière d'un serpent. Les aventuriers eurent un mouvement de recul, nerveux. Son regard vitreux, désolé, se posa d'abord sur le paladin, avant qu'elle ne tourne la tête vers Vendis, qui se tendit légèrement.

— Votre quête vaut-elle un sacrifice ? demanda-t-elle au fils du duc. Le vôtre, ou celui d'un de vos compagnons. Quel sort réserver à l'héritier d'un duc dont je ne connais rien ? Que comptez-vous faire de ce pouvoir nouvellement acquis ?

Pris au dépourvu, Vendis se tourna vers Grunlek, le plus prompt à répondre à sa place. Le nain entendit son appel à l'aide et hocha la tête.

— Vendis est destiné à reprendre le duché de son père. L'alternative, son cousin, n'est pas une bonne personne. Nous avons essayé, tous autant que nous sommes, d'enseigner au jeune Vendis des règles d'équité, de tolérance, de justice, et nous pensons qu'il pourrait devenir un excellent souverain. S'il maîtrise ses pouvoirs, il pourra aider la région à prospérer et à s'ouvrir aux autres plutôt que de partir dans une énième guerre sans objectif qui plongerait notre monde un peu plus dans le chaos et la souffrance.

— Je vois, répondit-elle.

Elle fit un geste de la main pour leur ordonner de reculer. Les aventuriers comprirent qu'elle s'apprêtait à entamer le rituel.

Shinddha ne se sentait pas à l'aise. Après l'avoir vue tenter de lui faire embrasser sa nature demi-élémentaire, il craignait que les intentions de la sorcière ne soient pas ce qu'elles prétendaient être. Elle voulait les aider, certes, mais elle protégeait surtout ses propres intérêts, dont les objectifs restaient obscurs. Il garda pour lui ses pensées, mais se tint secrètement prêt à intervenir au moindre signe de problème.

— En quoi consiste le rituel ? demanda l'archer. Qu'est-ce que vous allez opérer comme enchantement, comme magie pour aider Vendis ? On tient beaucoup à lui et on n'aimerait pas qu'il souffre, vous comprenez ?

Ce n'était pas un mensonge, mais pas totalement la vérité non plus. La sorcière entendit sa requête, bienveillante.

— Je vais déverrouiller sa nature élémentaire et la libérer de son entrave. Je vais l'aider à voir au-dessus de sa nature humaine, celle qui l'enclave comme la vôtre l'avait été par le passé. Si cette dernière n'est pas toujours présente, par ailleurs, grogna-t-elle.

— Mais ce n'était pas l'objectif, répondit l'archer. Le but, c'est de faire diminuer l'impact de sa partie demi-élémentaire sur sa vie, la rendre supportable pour qu'il puisse retrouver une vie normale.

Alors qu'ils discutaient, Théo vacilla soudainement. Il posa une main sur son crâne dans un grognement, mal à l'aise. Quelque chose jouait avec sa magie. Il se sentait nauséeux, pris de vertiges, comme si sa psyché puisait dans quelque chose aux alentours infiniment plus vaste et puissant que lui-même. Il se sentait plus puissant, comme si toute la magie des environs était en train de le nourrir.

— Je me sens bizarre, grogna le guerrier, s'attirant le regard de ses compagnons.

Immédiatement, le regard de Grunlek bascula sur la brochette de mouton que tenait le paladin. Elle n'aurait pas osé les empoisonner ? Non, ils se sentiraient tous étranges sinon.

— Euh... Les gars ? appela Balthazar, plus loin.

Le pyromage, le visage tourné vers le ciel, observait avec inquiétude des éclairs frapper la forêt plus loin, en grand nombre. Ils se rapprochaient de leur position. Plus inquiétant encore, la tempête qui semblait arriver avait un effet sur Théo. L'armure du paladin brillait d'une lueur encore plus vive que d'ordinaire, mais pas seulement. À travers sa peau, les aventuriers pouvaient voir les veines s'illuminer, ce qui n'annonçait rien de bon.

Le guerrier, curieux, laissa échapper un peu de sa psyché pour encourager le phénomène. Un éclair s'échappa de ses doigts et frappa le sol plus loin. Il siffla, impressionné. C'était comme s'il n'avait plus aucune limitation de magie d'un seul coup. Le sentiment était grisant. Grisant, mais dangereux.

— Le dieu Euthanasie arrive parmi nous ! cria-t-il, les bras en l'air, à moitié fiévreux. Inclinez-vous devant la Lumière !

Paniqués, Shinddha, Grunlek et Vendis se lançaient des œillades pour s'encourager mutuellement à faire quelque chose. La Sorcière Rouge, elle, souriait.

Théo peinait à garder le contrôle. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait que ses amis n'étaient pas dignes de lui, de sa grandeur. Il avait envie... de les écraser. Comme des insectes. Mais était-ce vraiment lui qui le pensait ? Il secoua la tête, essayant de chasser la voix, de plus en plus insistance, qui l'encourageait à se retourner contre les siens.

Shin ne perdit pas de temps pour agir. Il sauta sur la Sorcière Rouge et plaça son bras sous sa gorge. Il aurait voulu invoquer une dague de glace, mais sa magie décida de ne pas lui répondre.

Profitant de la diversion, Grunlek tenta d'asséner un coup derrière la tête de Théo, mais sa petite taille se révéla être un désavantage qu'il n'avait pas forcément considéré avant de s'attaquer au paladin. Il sauta pitoyablement pour essayer de l'atteindre, mais, sans force, ne parvint qu'à effleurer son épaule du bout du poing. Le paladin fit volte-face, les yeux brillants d'une lueur inquiétante.

— Qu'est-ce qu'il fait le nain ? demanda-t-il d'une voix caverneuse, suspicieuse.

Grunlek cacha son poing derrière son dos et sifflota en regardant ailleurs, priant que cela soit suffisant pour éviter son courroux.

— T'étais en train de faire quoi là ? grogna le paladin, de plus en plus menaçant.

— Tu... Tu avais juste une petite bestiole sur l'épaule, se défendit Grunlek d'une voix surprenamment aigue. Je t'ai aidé à t'en débarrasser, c'est tout. Ne le prends pas comme ça.

Vendis se tint à l'écart, perdu. Il hésita un moment à rejoindre Balthazar, qui lui parut le seul encore sain d'esprit. Dans les bras de Shin, qui la maintenait à peine, la Sorcière Rouge avait l'air tout aussi confuse face à ce revirement de situation. Comment la situation avait pu déraper à ce point en quelques secondes ?

De son côté, Balthazar se mit en mouvement pour garder un œil sur la tempête qui approchait. Il fit trotter son cheval jusqu'à quelques moutons qui profitaient de la verdure, sans se soucier de l'agitation environnante. Les chiens le collèrent immédiatement, excités de voir leur nouveau jouet s'éloigner.

— Alors, où est-ce qu'on en est, fils ? C'est pas bientôt fini ? Je pensais tes amis plus intelligents que ça.

Le mage sursauta et fit faire volte-face à son cheval. Nonchalamment accoudé à un arbre, Enoch suivait ses compagnons du regard, toujours aux prises avec la Sorcière Rouge.

— Papa, quelle délicieuse surprise... souffla Balthazar, agacé. Alors comme ça, tu nous suis depuis la ville. Il doit vraiment t'intéresser, ce petit.

— Je vais être parfaitement honnête avec toi, mon fils, comme je l'ai toujours été : oui. Je m'inquiète pour son avenir, tu sais à quel point je suis avenant.

Le démon lança un coup d'œil vers le ciel, qui continuait de s'obscurcir.

— Après tout, ça ne semble pas très bien aller pour lui, n'est-ce pas ? Et ton ami paladin, Théophane ? Théodore ? Théo. Il n'a pas l'air très commode.

— Je me disais aussi que ça ne te ressemblait pas d'apparaître comme ça, sans raison, poursuivit Balthazar.

— Oh, allons, tu me connais. Je ne suis là que pour lui proposer une alternative à des années de servitude parmi les hommes, aux problèmes, aux dangers. Un peu comme ce que j'ai essayé de te proposer à toi, mais toi... Eh bien, tu es capricieux, mon fils. Tu tiens sans doute plus de moi que ce que tu veux bien croire. Mais je comprends, j'accepte, je tolère. Je ne doute pas qu'à un moment ou un autre, tu reviendras vers moi de toute façon. C'est ta... destinée. Mais lui ? Il pourrait être moins ingrat et accepter la chance que je lui propose. Ne t'en fais pas, je le traiterais comme un deuxième fils.

— Dans ce cas, donne-lui la liberté que tu ne m'as jamais offerte. Tu sais bien que tout n'est qu'une question de temps. Alors reste assis à ne rien faire, comme d'habitude, et laisse-nous régler tout ça sans ton appui.

Le pyromage fit pivoter sa monture vers le camp de la sorcière.

— Attends. J'ai un cadeau pour toi.

— Un cadeau ? rit Balthazar. La dernière fois que tu m'as offert un cadeau, tu m'as maudit, moi, ma mère, sur l'étendue de nos vies. Alors dis-moi, qu'est-ce que tu peux seulement m'apporter d'autre, papa ?

— Je te propose de venir en aide à ton ami Vendis, répliqua le Diable, peu impressionné par la grosse voix de son rejeton. Et cette magnifique gemme de pouvoir que j'ai trouvé sur un aventurier quelconque plus ou moins en vie.

Il sortit un cristal de la poche de sa veste et la tendit à Balthazar à main nue, un grand sourire aux lèvres. Le mage hésita.

— Où est-ce que tu t'es procuré ça ? Et comment tu peux seulement la tenir à main nue ? demanda-t-il, d'une voix où pointait une once de curiosité. Tu n'es même pas censé...

— Oh, ça va ! Même le Diable a le droit d'avoir des loisirs.

Il lui lança avec nonchalance. Balthazar rattrapa la gemme, les yeux exorbités par la peur qu'elle explose dans ses mains. Il ne se calma qu'une fois certain qu'elle n'allait pas devenir instable. Il pouvait sentir la magie palper entre ses doigts. Des gouvernements tueraient pour mettre la main sur cet objet.

Au centre de la clairière, la situation restait tendue. Shin, la Sorcière Rouge toujours maintenue contre lui, perdait patience devant les changements de comportement de plus en plus importants de Théo.

— Aidez-le ou vous allez le regretter, chuchota-t-il à l'oreille de la femme aveugle.

Au-dessus de leur tête, les premiers éclairs commençaient à frapper les arbres aux alentours. Théo, de plus en plus excité par le bruit, se retourna vers la Sorcière Rouge avec le peu de contrôle qu'il lui restait.

— Qu'est-ce que vous m'avez fait, putain de merde ?

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