9.

Anastasia.

J'ai des questions à toutes vos réponses.

Le réveil sonna.Une musique un peu trop énervante que pour se réveiller du bon pied.
Je n'arrivais pas à m'imaginer quel personne avait inventé le réveil.
Ça devait-être une mégère vivant à la campagne ou même un bonhomme barbu qui avait préféré ne jamais avoir d'enfant.
J'essayais d'imaginer les contours du visage de la vieille campagnarde qui avait créé un coq métallisé qui,en plus,affichait l'heure.
Peut-être avait-elle les yeux bleu vif ou vert entourés de rides ?

Deuxième sonnerie.

Je me décidai enfin à sortir de mon lit,quittant la chaleur protectrice de mon cocon.J'aurais dû savoir qu'une couverture ne me protégerait pas de la mafia et de la vie en générale.
Mes pieds foulèrent le faux parquet en bois encore glacé de la nuit tandis que je me dirigeais d'un pas digne d'un zombie vers ma salle de bain.
Ce fut seulement l'eau froide ruisselant sur mon corps qui réussit à me sortir de ma torpeur nocturne.
Un coup d'œil à l'horloge m'obligea à sortir de la douche.
En tenue d'Eve je me dirigeai dans mon dressing,qui en réalité se résumait en une pièce exiguë qui pourrait devenir le cauchemar d'un claustrophobe,et fis coulisser la porte.
Même si je n'avais pas l'embarras du choix,choisir une tenue était toujours compliqué.

Peut-être était-ce le propre de la femme ?
C'était ironique comme certaines filles pouvaient avoir des centaines de chaussures et pourtant remettre,jours après jours exactement la même paire.

Après plusieurs changement d'avis,j'optai finalement pour une robe d'été bleu marine aux épaules dénudées.J'enfilai rapidement mes chaussures et courus pour avoir le temps de passer au Starbucks me chercher un chocolat chaud.

Pile à l'heure je franchis les portes de la boutique,ma boisson à la main déjà presque finie.
L'odeur matinale de viennoiseries encore dans le four frétilla dans mes narines.

- Salut tout le monde ! Criais-je en attrapant mon tablier qui pendait lamentablement au portemanteau.

Lupo,le cuisinier,passa sa tête par le carrée ouvert qui lui donnait une superbe vue sur la petite salle.

- Bonjour Anastasia.

Un petit sourire ridé étira sa bouche.

La pendule sonna sept heure,l'heure d'ouverture, lorsque que je m'installai derrière mon comptoir.
Je détestais être debout toute la journée mais avec seulement le diplôme d'étude secondaire je ne pouvais pas accéder à de nombreux boulots.
Et puis,à vrai dire,ici l'ambiance était chaleureuse.Tous le monde était agréable à vivre,nous étions avec le temps un peu devenu une famille.
C'était peut-être tout ce que j'avais toujours voulu en fait, une famille.

La clochette tinta annonçant le premier acheteur et déjà la journée commença.

Les clients du matin,toujours les mêmes,déjeunaient séparément à leur table habituel.

Rita,une vielle dame qui n'avait plus de nouvelles de ses enfants,sirotait son café à la table la plus reculée du restaurant.
Oscar,un étudiant en troisième année de médecine,mangeait ses pancakes en lisant le journal matinal.

Je les connaissais tous.
Leurs noms,leurs prénoms,leurs commandes,leurs vies.
J'avais tout retenu.
C'était certainement normal vu que je les côtoyais du lundi au vendredi depuis deux ans,pourtant j'étais prête à parier que je n'aurais pas dû savoir que Oscar étudiait les pathologies ce trimestre.
Je n'aurais peut-être pas non plus dû étudier son cours par cœur.

Je frottais mon plan de travail,une simple latte de plastique aux motifs de bois.
La sonnerie retentit encore.
Sans lever la tête je savais que ce n'était pas normal.
Elle ne sonnait jamais plus de vingt-deux fois avant midi.Les onze habitués rentraient et sortaient.
Pourtant encore deux déjeunaient dans le restaurant et voilà que la cloche résonnait pour la vingt et unième fois.

Des pas lourds écrasèrent le parquet,les pas d'un homme sûr de lui.
Et quand je relevai la tête je captai son regard.

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