Anastasia.

Angel face, devil thoughts.

- Anastasia

On me secouait l'épaule et je me retournai sur moi-même en fronçant les sourcils.
Il rit vaguement avant de me secouer avec plus de force.
J'ouvris les yeux et grognai presque contre lui.

- Pourquoi tu m'interromps ? Je demandai sur la défensive.

Il scotcha sur son visage une expression faussement choquée.
Je me redressai dans le canapé et regardai l'heure.

- Tu es parti aussi longtemps ?

Il répondit vaguement par une sorte de bruit avant que son téléphone ne sonne.
Il le sortit de sa poche et j'arrivai à lire « Serafina » sur l'écran avant qu'il ne décroche.

- Allo ?

Silence.J'essayai vainement d'entendre comme si j'avais mes moindres chances d'y arriver.

- Maintenant ? Ouais on arrive.

Il raccrocha et se redressa vivement avant de jeter son regard sur moi.
Pour la première fois je remarquai que la lueur dans son regard avait changée, depuis un petit temps devant les sentiments la méfiance s'était ancrée.
Et je compris.
Je compris que si Vinchenso ne semblait pas encore savoir,il le saurait d'ici peu.
C'était vrai,tout ce que j'avais lu dans les livres sur les pressentiments.On sentait le vent de malchance avant même qu'il ne se lève,on voyait la roue avant même qu'elle ne tourne.

- Vinchenso,je murmurai.
- Je n'ai pas le temps Anastasia il faut vraiment qu'on y aille.

Il attrapa ses clefs de voitures abandonnées sur un meuble du salon avant de se diriger à grandes enjambées vers la sortie.
Résignée,j'essayai de le suivre dans sa marche effrénée.Je montai vite dans la voiture n'ayant aucun doute sur le fait que,vu son empressement,il démarrerait sans moi si j'avais le malheur d'être trop lente.
Tout était calme et cette tranquillité faisait beaucoup trop de bruit.J'aimais le silence habituellement mais pas quand ce dernier avait un goût amère de non-dit.
Je collai ma tête contre la fenêtre froide dehors la nuit commençait à tomber doucement.Je serrai mon petit sac contre mon ventre.

Une fois arrivés,Vinchenso sortit de la voiture tranquillement,contrastant durement avec l'empressement qu'il avait montré plus tôt.
Une boîte de nuit se dressait devant nous,grande et lumineuse.J'essayai de suivre ses pas tandis qu'il dépassa une immense file de gens habillés sur leur 31.
J'entrai à l'intérieur et j'eu comme l'impression d'être entrée en enfer.
Il faisait atrocement chaud et l'ambiance était tamisée d'une lumière rouge sang.
Les gens se déhanchaient au ralenti sur une piste trop petite pour le nombre de participants.
Tout au fond de cet espace,une escalier de quelques marches sans rambarde donnait sur un espace ouvert,qui devait sûrement être réservé à quelques privilégiés.
En effet,c'est là que Vinchenso se dirigea à grandes enjambées,coupant la masse de danseurs comme un orque couperait un banc de poisson.
C'était ça avoir du pouvoir.