79.
Anastasia.
« Ohana » signifie famille.Famille signifie que personne ne doit être abandonné ni oublié.
Vinchenso était parti avec Fabio,encore leurs trafiques de drogue.
La maison était vide et étrangement le silence faisait beaucoup de bruit.
Je tournai en rond dans le salon,contre ma fesse je sentais la pression de la clef USB,le concentré de mes secrets.
J'étais paniquée à l'idée qu'une si petite chose puisse réduire à néant tout ce que j'avais construit,tout ce que j'avais bâti grâce à ma sueur et mon travail acharné.
Nazzario était dur en affaire, mais le fait qu'il n'aime pas Vinchenso avait considérablement descendu le prix du bien.
Comme quoi tout s'achète, même le silence.
Je n'avais pas encore eu le courage d'ouvrir les dossiers qu'il y avait dessus.Peut-être espérais-je que j'allais finir par l'oublier et que ça serait comme si rien n'avait existé.
J'aurais voulu que ma vie commence à ma rencontre avec Vinchenso.
Ne garder que les bons souvenirs,trop en rêvent,trop peu y arrivent.
Je n'étais pas médium ou devin mais je sentais d'avance que cette histoire m'attirerait au fond du gouffre.
Je regardai l'horloge. Vinchenso ne rentrerait pas tout de suite.J'avais encore de longues heures devant moi.
Je sortis l'objet de ma poche arrière et le fis tournoyer dans ma main avant d'enfin me décider.Je vérifiai mes arrières,par pure paranoïa,et me dirigeai vers le bureau de Vinchenso.J'aurais dû déjà des mois auparavant m'acheter un ordinateur rien qu'à moi au lieu de constamment utiliser le sien.
Je l'allumai et tapai le code avant de connecter la clef USB.
Le chargement de cette dernière me parût durer une éternité,je sursautai au moindre bruit.Je n'avais jamais été du genre peureuse avant mais maintenant que j'avais quelque chose à perdre c'était différent.
Un dossier à mon nom,le vrai,apparut.Je cliquai dessus et des dizaines d'images se jalonnèrent.J'en regardai une,moi petite avec le tueur que recherchait Vinchenso,une autre,moi à l'aéroport avec lui,une troisième où on me voyait courir dans un parc lui derrière moi à s'assurer que je ne tombais pas.
Une vidéo se lança d'elle-même.
- Ilona ? Tu sais où on va ?
Il tend à l'ancienne moi un passeport.
- Tu n'as qu'à choisir une destination ! On n'ira n'importe où !
Une femme au visage familier rigole derrière lui.
- Le Maroc !
- Tu es sûre ?
L'enfant que j'étais fait mine de réfléchir.
- Oui papa,allons au Maroc.
J'éteignis l'ordinateur précipitamment.Ma respiration suivait un rythme fou,encore quelque chose que je ne contrôlais plus.
J'étais démasquée,j'étais là fille d'un meurtrier.
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